Point de vue de Jungkook:

Après m'être énervé une bonne dizaine de minutes sur la porte, je m'assois sur une des marches qu'il reste encore et observe les environs tout en réfléchissant. J'aimerai trouver une autre entrée et l'aider mais même si cela est possible, ce fou est à l'intérieur et il est très rusé, il m'attend sûrement au tournant. Non je ne peux pas m'y aventurer aujourd'hui... Pourtant il a besoin de moi, que va t-il lui arriver cette nuit ? Je n'ose l'imaginer...

Je viens me frotter la nuque, attrapant mon portable et remarque enfin l'heure qui ne m'arrange absolument pas.

- Mince je suis en retard ! Je m'écrie avant de me lever d'un coup, observant une dernière fois cette bâtisse, me jurant de revenir le lendemain avec une stratégie en or.

Cet homme m'a bouleversé, je n'ai pas eu le temps de bien l'analyser mais je suis sûr d'une chose, il est dans un état déplorable et je ne saurais même pas étonné si des bleus recouvrent toutes les parties de son corps si frêle. Jamais je ne me suis énervé de la sorte et cela m'a un peu impressionné au début mais je ne peux pas concevoir de telles choses. Non mais c'est quand même incroyable comme histoire ! Un malade mental habitant dans un manoir abandonné au beau milieu de la foret qui garde en otage un homme depuis je ne sais combien de temps, ça parait complètement délirant.

Remarquant enfin que le soleil est sur le point de disparaître derrière une montagne, rendant l'horizon magnifique avec cette nuance orangée, je décide finalement de me mettre à courir ne voulant pas inquiéter ma mère. Je ne sais d'ailleurs pas si je dois la mettre au courant ou non... De tout manière elle finira par s'en rendre compte à un moment quand je l'aurai ramené à la maison parce que oui, il est hors de question que je l'abandonne après ça. Je pense qu'il est assez instable et je ne sais pas ce qu'il a enduré alors mieux vaut se méfier et rester près de lui. Les sapins ont ralenti ma course mais je réussis tout de même à arriver à l'heure à la maison, ma mère mettant le couvert.

- Désolé pour mon léger retard ! Je m'écrie en posant ma veste sur le porte-manteau. Laisse je vais m'en occuper !

Elle me sourit et me laisse finir de mettre la table alors qu'elle pose le plat sur la table ainsi qu'une bouteille d'eau. Je vais vite me laver les mains ayant oublié de le faire et m'assois en face d'elle en souriant malgré le fait que je sois rongé d'inquiétude.

- Alors Jungkook tu t'es bien amusé ? Me demande-t-elle très calmement tout en coupant sa viande.

- Super ! Et toi tu as fais quoi de beau ? Je réplique, voulant absolument changer de sujet de conversation pour éviter d'éveiller des soupçons.

- Oh je suis allée faire quelques courses et j'ai croisé une amie sur la route du coup elle m'a invité chez elle. C'est incroyable, elle a déménagé et son appartement est vraiment magnifique et sa fille ainée a insisté pour avoir un animal de compagnie, du coup maintenant elle doit s'occuper d'un chat la pauvre !

Je l'écoute me conter son récit avec un grand sourire béat. Je suis vraiment heureux que tout aille bien de son côté, je m'inquiétais un peu mais en la voyant aussi expressive, je me dis que ce divorce est peut-être une bonne chose pour eux au final. Toute la soirée, elle n'a fait que me raconter de petites choses sans grande importance mais je la laissais faire, amusé et c'est vers 22h30 qu'elle éteint la télévision, me prévenant qu'elle va se coucher. Je fais de même et vais dans ma chambre après avoir pris une bonne douche et m'allonge sans grande délicatesse sur mon lit, fixant le plafond.

- Je dois trouver un moyen de le faire sortir d'ici... Soufflais-je, empli de détermination mais ce n'est pas si simple que ça.

Il doit sûrement l'avoir renfermé dans ce taudis qu'il a osé appeler une chambre ou alors il l'a déplacé dans une autre pièce pour que je ne le retrouve pas. Dans tous les cas, il faudrait que ce fou s'en aille, je ne pense pas qu'il reste toute la journée à se tourner les pouces dans sa vieille baraque. Il faut juste que j'y aille assez tôt pour guetter le moment où il sortira et c'est là que j'entrerai en action ! Tant pis si il nous attrape la main dans le sac, je dois faire quelque chose, je n'aurai qu'à l'assommer avec une pelle, ça fera bien l'affaire ! Non plus sérieusement, il faut juste que je me dépêche à le faire sortir d'ici et le faire courir loin d'ici, enfin si il en a la force et ça c'est pas sûr...

Toute la nuit j'y ai pensé, me retournant dans tous les sens et je croyais devenir fou. C'est décidé, demain je me lève à l'aube et j'entre en action, je ne dois pas laisser passer ma chance et surtout, je ne dois pas abandonner parce que je lui ai promis et je tiens toujours mes promesses.

Le lendemain, il est 6 heures quand je me réveille et je peux vous assurer que pour un dimanche, ça pique drôlement mais peu importe. Je me lève à la hâte sans faire trop de bruit ne vouant pas réveiller ma mère et me prépare en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je lui laisse un petit mot tendre sur la table pour l'avertir de mon départ et file en douce. L'atmosphère est complètement différente le dimanche, le brouillard est encore présent et les passants se font rares, tout est beaucoup plus paisible. Je cours dans les ruelles jusqu'à arriver dans cette clairière et cette fois-ci, je ralentis pour reprendre ma respiration. Comme si j'ai peur qu'il me saute dessus à tout moment, j'observe les environs régulièrement mais il n'y a rien à signaler. J'arrive très rapidement sur les lieux du "crime" et me cache derrière un rocher recouvert de mousse, m'installant par terre. Je sens que cela risque d'être long mais j'ai confiance, il ne me reste plus qu'à attendre...

Il est midi et toujours rien, je me suis même assoupi en écoutant de la musique et mon estomac me supplie de manger quelque chose mais les quelques gâteaux que j'avais soigneusement pris ont déjà été mangés à la vitesse de la lumière. Vraiment dès fois je me saoule moi-même, je ne sais pas comment ma mère fait pour me supporter depuis ma naissance , elle a beaucoup de courage. Il doit être environ seize heures quand la porte s'ouvre et je ne le remarque pas au départ, trop occuper à bailler et observer des plantes. Ce monstre est sorti très bien habillé et a avec lui un sac noir, portant un masque qui recouvre quasi totalité de son visage. Je manque de m'étouffer avec ma salive, le voyant s'éloigner alors qu'il discuté avec quelqu'un au téléphone et me prépare à bondir sur l'occasion même si l'envie de lui refaire le portrait est très présente. Une fois hors de vue, je bondis en avant, courant vers la porte qui est hélas fermée à clé et soupire longuement. Cependant, je ne me laisse pas abattre et pris d'une certaine puissance sortie de nulle part, je me rue sur celle-ci en émettant un petit cri de guerre et la porte, vieillie par le temps a vite cédé et je manque de m'écraser au sol, me retenant grâce à un mur. En temps normal, c'est la porte qui a tendance à me faire mal et non le contraire.

Je relève très vite la tête et pars en courant dans un des couloirs sans perdre une seule petite seconde, me souvenant parfaitement
du chemin à emprunter, l'ayant retracé dans mon esprit cette nuit. Je me retrouve dans un autre hall et aperçois les escaliers menant à l'étage mais cette fois-ci, je n'entends aucun bruit qui me montre qu'il est là et cela m'inquiète davantage. J'espère qu'il ne lui a rien fais sinon je m'en voudrai toute ma vie de ne pas être venu assez tôt pour lui venir en aide. Je me précipite dans les escaliers le coeur battant mais percute un corps me fonçant dessus sans faire attention. Je me stoppe, surpris par cette rencontre hasardeuse et regarde la personne qui descendait les escaliers dans le sens inverse du mien. J'écarquille les yeux en revoyant ce visage angélique mais ce qui attire le plus mon regard au premier abord est ce cocard violacé qu'il a à l'œil droit. Il se met à pleurer alors que je n'ai pas ouvert la bouche et me saute dans les bras à croire que c'est une habitude chez lui mais je ne dis rien et lui rends son étreinte, voulant le réconforter. Il devait m'attendre et en a profité pour commencer à s'enfuir et il a bien eu raison.

- Comment tu as fais pur t'enfuir de cette pièce, il n'avait pas fermé à clefs ? Je demande un peu précipitamment sachant que le temps nous est à présent compté.

Bien entendu il ne me répond pas et tire sur le bas de mon teeshirt comme pour me dire de me dépêcher. J'obéis donc et redescends avec lui, celui-ci s'agrippant fortement à mon vêtement. Je lui montre le chemin à prendre et celui-ci hoquette de surprise en voyant la porte au sol, laissant apercevoir un soleil brûlant mais qui ne va pas durer vu les nuages menaçants au-dessus de nous. Il s'arrête au niveau de l'encadrement de la porte et parait comme indécis à sortir, je ne comprends vraiment pas pourquoi, c'est comme si cela faisait des années qu'il n'était pas sorti et qu'il était effrayé.

- Allez viens, il faut se dépêcher on ne sait jamais, j'affirme en lui tendant ma main qu'il prend après quelques secondes d'hésitation.

Je ne veux pas lui faire mal mais il faut vraiment se dépêcher alors je commence à courir mais je sens qu'il n'arrive pas à suivre. On arrive devant les sapins et je passe devant pour qu'il ne se fasse pas mal et je ne l'entends toujours pas parler, à croire qu'il a perdu la parole mais je ne veux pas le brusquer alors je ne dis rien et le tire un peu plus dans la clairière. Seulement voilà, il n'a plus de force et s'arrête, cherchant à retrouver sa respiration, s'appuyant contre un tronc d'arbre. Je m'arrête et retourne avec lui qui a les larmes aux yeux, ke souffle court et je le rassure comme je peux.

- Ne t'en fais pas ça va aller, tu vas t'en sortir, je lui dis en venant lui prendre les mains.

Il vient ancrer son regard dans le mien alors que je lui souris sincèrement et ses doigts viennent serrer mes mains avant qu'il ne recommence à marcher rapidement, me surprenant. Il est vraiment mystérieux, je n'arrive pas à le cerner réellement mais jamais je n'aurais pu penser un jour qu'il me soit essentiel.
Content de sa réaction, je le suis tout en faisant attention qu'il ne tombe pas et nous arrivons après quelques pauses au bord de la route, quelques voitures circulant alors que quelques gouttes tâchent le goudron,les nuages noirs nous entourant désormais. Je regarde autour de moi et finis par son visage illuminé par les phares des voitures.
J'ai réussi, j'ai réussi à le sauver alors que tout semblait perdu pour lui.

Fin du point de vue de Jungkook.

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Enfinnnnn il est libéré ! Je suis soulagée je vous jure j'y croyais plus moi non plus X) La vie de Jimin va enfin pouvoir commencer mais ne croyez pas que tout va être simple ^^ Je vous souhaite une bonne journée et on se retrouve dans le chapitre suivant !