Voilà deux jours que je ne bouge plus. J'ai découvert au milieu d'une futaie de chênes masquée par un taillis de noisetiers encombré de ronces une cabane en bois sans porte. Mon errance ne me permettait pas de dormir et ce petit abri de fortune m'apporte la sûreté nécessaire pour un sommeil réparateur. Mon esprit ne tourne plus en boucle et ma lassitude disparaît. Au réveil je me suis surpris à bander en pensant à la fois où j'ai trouvé mon premier amour de jeunesse lors d'un bal d'été. Une chanson des Beatles "Let It Be" nous entraînait dans un slow langoureux, sa tête posée sur mon épaule, mes mains le long de son dos, mon pubis contre son pubis. Je suis rassuré sur mon état psychologique car il est sain d'avoir ce genre de pensées. J'ai retrouvé mes veines et mes artères de vingt ans grâce à ma vie en pleine air. Je laisse mes fantasmes défiler. Je mène grand train, je braque des banques, ma vie se remplie de mystères. Je me vois secouriste bénévole de l'entraide entre les sexes, je parcours le monde, un jour au Moyen Orient, le lendemain en Chine ensuite Honk Kong, Hawaï etc.. Toujours prêt à aider les malheureuses âmes esseulées du sexe féminin. Mon esprit me surprend par tant de contorsions. Je suis content d'avoir mal aux couilles.

Ici en tout cas la nature est intacte. C'est la preuve que les humains peuvent coexister avec elle, qu'ils sont capables de se développer en respectant leur environnement.
La première réelle prise de conscience écologique à l'échelon mondial a eu lieu lors du Sommet de la Terre organisé par les Nations Unies à Rio de Janeiro en 1992. Une prise en compte des causes qui menacent notre planète était devenue nécessaire. Le problème insoluble consistait à concilier développement économique et sauvegarde de l'environnement. Avec le temps notre conscience collective avait fini par admettre comme normal qu'une croissance économique degrade la qualité du cadre de vie et les équilibres naturels de notre monde. Petit à petit notre civilisation s'était coupée de la nature. Les pollutions chimiques et sonores étaient devenues ingérables. La destruction des forêts devenait un écocide. Des solutions étaient avancées mais elles s'avéraient utopiques à l'échelle mondiale, l'idée de croissance zéro où de décroissance irréalistes.
Pourtant un concept à émergé lentement, embryonnaire, créant un timide consensus, rendre le développement économique nécessaire et complémentaire à la sauvegarde de l'environnement. Le phénomène s'est accéléré pendant la crise sanitaire liée au Covid 19. Malheureusement le conflit russo-ukrainien a renforcé les extrêmes. La Pologne est entrée dans une course au sur-armement. L'Italie a succombé aux sirènes de l'extrême droite rejoignant le club des pays du nord et de l'est de l'Europe. La France a créé une cellule pour la guerre de l'information destinée à surveiller les réseaux sociaux et les sites internet pour réagir aux éventuelles entreprises de déstabilisation pouvant venir de régimes autoritaires. A partir de là, tout a commencé à basculer.