Rot Méo et Judith Dechaussette
Judith se figea et détala se cacher derrière le mur quand une ombre glissa sur les casiers au fond du couloir. Elle se plaqua contre l'un d'entre eux, le souffle suspendu. Elle attendit que son coeur se calme un peu, puis se pencha dans l'angle des croisements. Rien à l'horizon, ce qu'elle avait crut être une personne n'était que le fruit de son imagination. Elle baissa les yeux sur ses mains crispée sur le mur, tremblantes, pas de peur mais d'excitation. Judith avait toujours aimé s'introduire dans le lycée longtemps avant l'ouverture. Il était à peine 5 heures du matin, et les cours de commençaient qu'à 7h30. Mais elle savait que les premiers élèves de la classe des Première ES 3 viendrait à 7h, soit des l'ouverture du lycée, pour se changer avant leur cours de sport.
Judith était une jeune adolescente aux apparences un peu renfermées. Elle n'avait d'ailleurs aucune amies, les autres la trouvant trop bizarre, flippante, louche. Il faut dire qu'elle cachait son visage sous un rideau de cheveux bruns foncés ternes, et continuellement emmêlés. Ses yeux, de la même couleurs, étaient soulignés de large cercles creusés par ses heures de manque de sommeil. Elle se tenait un peu voûtée, ne parlait à personne, et quand on lui adressait la parole, elle les fixait intensément, sans un mot en reculant doucement, comme si ce n'était pas un lycéen normal, mais une bête féroce dangereuse et agressive qui menaçait de lui sauter dessus et de la déchiqueter à chaque instant, qui se tenait devant elle. Elle s'habillait toujours de son tee-shirt noir à manche longues, noirs, et beaucoup trop distendu, de son pantalon kaki mité et à moitié décoloré par une immense tâche d'eau de javel, ainsi que d'une infâme paire de grosses chaussures de marche qu'elle n'enlevait jamais, pas même en cours de sport, malgré les efforts des professeurs, et qui recelait tel un tombeau de pharaon antique, ses pieds blanchâtres et moites d'humidité exhalant le parfum d'un mélange savamment équilibré entre le Roquefort AOC trois mois d'affinage et le Vieux Boulogne 9 semaines d'affinage ainsi qu'un relent de sueur fraîche et acidulé que la plupart des gens considérait comme innommable si bien qu'elle s'était prit 4 heures de colle pour avoir voulut enlever un caillou de sa chaussure, mais qui à son nez, n'était pas puissante que ça, et pas si désagréable.
Elle se releva à moitié, et toujours rasant le sol, elle se précipita vers la porte des vestiaires des garçons. Elle sortie de sa poche une petite clef un peu rouillée, puis, elle tenta d'ouvrir la porte. Ses doigts tremblants ne parvinrent pas à faire entrer la clef dans la serrure et elle la fit tomber à terre, celle-ci glissant quelques mètres sur le carrelage sale du couloir des vestiaires. En allant la chercher, elle marcha sur son lacets qui se défit. Elle ramassa sa clef et cette fois, réussit à déverrouiller la porte. Elle poussa la battant, mais la surprise la frappa à l'instant où ses yeux se posèrent dans la pièce : la lumière était déjà allumée. Son coeur s'affola. Il y avait déjà quelqu'un ? À cette heure-ci ?
Un bruit la fit sursauter. Et une voix résonna
- Qui est là ?!
La personne qui venait de l'appeler venait du couloir, et vu sa voix, il devait s'agir d'un agent d'entretien qui nettoyait une dernière fois avant que son travail ne soit bâclé tout au long de la journée par des élèves irrespectueux.
Pas le choix. Judith entra dans la pièce, prenant soin de ne pas faire de bruit en refermant la porte dans son dos.
Elle s'avança de quelques pas, doucement, ses sens à l'affût de l'éventuelle personne qui avait bien put allumer cette lumière.
Les vestiaires étaient composées de trois rangées de casiers avec des bancs au milieu, le tout relié par un couloir à l'avant et l'arrière. Le casier dont elle avait volé la clef en même temps que celle des vestiaires se situait dans la troisième rangée. Elle prévoyait de s'y cacher pour pouvoir observer les garçons se changer à son aise. La plupart n'avait pas un corps remarquable mais certains valaient la peine de ce temps d'attente au milieu des chaussettes et des maillots de basket imbibés de transpiration. Et puis Judith le faisait surtout car elle aimait l'idée de transgresser les règles, de sentir un peu différente, de prendre des risques.
Elle continuait vers la rangée de "son" casier et c'est alors qu'elle s'engageait dans la bonne rangée qu'elle se sentit glisser sur ce qu'elle crut un instant être une peau de banane avant de réaliser qu'il s'agissait en vérité d'une chaussette.
Elle tenta de se rattraper au mur mais ce fut un suivant échec qui ne fit que la projeter un peu plus vers la gauche, soit les casiers. Sa tête frappa l'angle métallique de l'un de ces derniers, mais elle parvint à se maintenir debout. L'éclat métallique de sa clef attira son attention, elle se jette sur cette dernière, comme par peur qu'elle ne disparaisse, et dans son élan, toujours déséquilibrée par le choc du casier, elle marcha sur son lacet défait, et s'écrasa, mais cette fois pour de bon, droit sur le sol.
Elle redressa, sa vision légèrement floutée par le choc, mais alors qu'elle relevait la tête, un spectacle saisissant la frappa des pieds à la tête.
Un garçon se tenait, devant elle, figé. Il était accroupis sous le banc face auquel elle s'était fautré, une chaussette dans la bouche, et probablement aussi stupéfait qu'elle.
Elle se regardèrent dans le blanc des yeux, en silence un long moment.
Judith observa avec attention son visage. Il avait des pommettes saillantes, mes cheveux courts et caramels, des yeux bruns clairs légèrement enfoncés sous ses arcade sourcilières marquées lui donnant un regard transperçant et mystérieux. Elle voyait sa musculature fine saillir sous son tee-shirt mouillé de sueur. Son front était brillant et moite, le rendant étincelant sous la lumière pâle et tendre des néons fatigués.
Mais le plus marquant chez lui, était sa bouche. Ses lèvres étaient déformées en une petite mous par la forme de la chaussette qu'il y tenait. Elle pouvait voir l'éclat d'une canine d'un blanc digne d'une publicité pour dentifrice juste au dessus de la couture rouge de sa chaussette. Celle-ci était d'un gris autrefois blanc, bordé par deux lignes de fils écarlates un peu abîmés. On y voyait la trace de ses dents, encore imprimées dans le tissus. Un filet de bave élastique et translucide, coulait le long de son menton.
Judith sentit comme un courant électrique lui remonter l'échine. Elle ne pouvait détourner le regard de cet inconnu. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un de semblable auparavant. Cette attitude un peu bestiale mêlée à ses yeux doux et farouche en même temps ma fascinait. La vision de ce garçon étrange la chamboulait d'une façon si étrange, qu'elle ne pouvait esquisser un geste, captivée par ce moment suspendu, cette rencontre qu'elle avait si peur de briser d'un mot maladroit. Lui non plus de bougeait pas. Elle n'entendait plus rien excepté don propre coeur rapide mais fort, et le discret grésillement des néons au plafond. Soudain, le fils de bave pendant du menton de l'inconnu toucha le sol dans un pourtant si léger bruit, mais qui retentit à ses oreilles comme un coup de tonnerre. Elle lâcha soudain, comme si, l'enchantement brisé, elle avait besoin de prendre l'initiative de la parole, pour être sûre de ne pas avoir à répondre à une question qui serait venue, de se part elle le savait.
- Comment tu t'appelles ?
Ce n'était peut-être pas la question la plus évidente dans cette situation, mais c'était celle qui lui brûlait pourtant les lèvres.
Il ouvrit la bouche et la chaussette en tomba mollement et sensuellement. Il s'apprêtait à répondre quand soudain, il s'interrompit et respira l'air
Brusquement. Il lui demanda, un air sincèrement étonné sur le visage
- Ce sont tes pieds qui sentent ainsi ?
Elle ne sut pas pourquoi, elle se sentit déçue. Elle retourna ses yeux vers son pied déchaussé et haussa les épaules
- C'est bien possible...
Elle savait ce que les autres pensaient de ses pieds et de leurs odeur, elle ne s'en était jamais préoccupée. Alors pourquoi ce pincement au cœur quand il lui avait posé cette question ? Soudain il s'écria la faisant presque sursauter
- C'est incroyable ! C'est la plus délicieuse odeur de pied que j'ai jamais sentie !
Elle se sentie rougir sous le complément. Car si elle n'était pas sûre que le contenu de sa phrase en soi vraiment un, le ton sur lequel il l'avait dit était très visiblement et sincèrement impressionné et heureux.
Elle voulut lui faire un compliment aussi
- Tu as une très jolie sueur...
Ses yeux s'ouvrir un peu plus large, et une légère nuance rosée teinta ses joues.
- merci... Au fait je suis Rot Méo.
- Et moi Judith Dechausette.
Elle prit sa main et la serra, elle se sentit électrisée à ce contact.
- Enchantée
Il répondit à son geste
- De même.
Le silence retomba dans le silence. Finalement, il enchaîna avec une autre question
- Que fais-tu ici Judith ?
Elle se frotta la nuque un peu embarrassée de lui avouer. Drôle de réaction puisqu'habituellement elle ne se préoccupait pas des commentaires ou de l'avis des autres sur ses occupations.
- Et bien... Je voulais me cacher dans un des casiers pour observer les garçon se changer en douce...
Elle se crispa un peu, attendant son jugement. Mais qu'elle fut sa surprise quand il éclata de rire.
- Moi j'étais là pour leur voler leur chaussette avant qu'ils ne les lavent... J'aime l'odeur des pieds...
Cette fois ce fut elle qui rit. Il se frotta la nuque et ajouta mi amusé mi embarrassé
- J'imagine que nous avons tous les deux des raisons d'être là un peu étrange...
Elle hocha la tête.
- Effectivement !
Soudain un bruit les fit tous deux sursauter. La porte s'était ouverte en coup de vent et les voix de plusieurs garçons riant bruyamment leur parvinrent. Pour l'instant, la rangée de casiers les dissimulait à leur yeux mais très vite ils se feraient repérer.
Rot attrapa la main de Judith, ouvrit son propre casiers et l'y entraîna avant de fermer la porte.
Judith put à peine le temps de cligner des yeux qu'elle se retrouva pressée contre le torse de Rot, dans ce casier sombre. De l'autre côté de la porte, le bruit de la foule de garçon commençant à se changer.
- Comment ça se fait ? Il n'est que 5h30 ?!
Elle demanda en chuchotant
- 5h30 ? Non, ta montre doit être en retard il est déjà 7h10...
Elle s'apprêtait à répondre, mais à cet instant, un garçon tourna la tête vers leur cachette et Rot fit taire Judith en la pressant un peu plus contre lui.
Elle ne respirait plus, perturbée par la proximité avec Rot.
Enfin, elle réalisa ce qu'elle manquait et oubliant qu'elle était collée dans un petit casier sombre à un garçon, situation qui aurait dû la gêner. Elle se tortilla pour se retourner afin d'apercevoir la scène entre les fines ouvertures sur le haut de la porte métallique.
Alors qu'elle y était presque, elle sentie les bras de Rot l'attraper par les épaules et la retourner de force vers lui.
Avant qu'elle ne comprenne ce qu'il se passait, il pressa sa bouche contre la sienne. L'odeur de chaussette l'enveloppa. Pendant un instant elle ne comprit pas réellement. D'abord elle perçut le brouhaha des voix dehors, puis le froid du casier, ensuite les cheveux de Rot qui lui chatouillaient le front, et enfin elle sentit la douceur des ses lèvres.
Il se détacha d'elle, et la regarda dans les yeux en la plaquant contre le porte du casier.
- Ne mate plus en cachette dans les casiers aucun autre garçon que moi.
Soudain Judith bascula en cachette et tomba sur le sol des vestiaires au beau milieu des adolescents en train de se changer, et Rot tomba en avant au même moment se retrouvant à quatre patte sur elle. Les charnières avaient lâchées et le casier s'était ouvert en grand.
Elle se sentie rougir quand soudain, un des garçon poussa un cria indigné et cacha son torse d'un air prude de son tee-shirt. Un autre s'enfui, rouge comme une tomate. Un autre encore porta sa main à sa bouche d'un air horrifié et lâcha soudainement un
- Scandaleux !
Judith ne prêtait aucune attention à ce qui l'entourait, elle ne pouvait plus détacher ses yeux du visage de Rot qui la fixait indéchiffrable. Elle voulut lui demander pourquoi, mais alors il se pencha encore vers elle, et l'embrassa à nouveau, sous les regards outragé des garçons, et cette fois elle lui répondit.
Celui qui était parti revient alors, accompagné d'un surveillant.
ET C'EST AINSI QUE JUDITH ET ROT TOMBÈRENT TRÈS AMOUREUX ET PASSÈRENT LEUR VIE ENTIÈRE ENSEMBLE (et se prirent 8 heures de colles), SE MARIÈRENT ET N'EURENT AUCUN ENFANT CAR ROT ETAIT STÉRILE À CAUSE DU JUS DE CHAUSSETTE ET IL NE SE SOUCIÈRENT JAMAIS DU REGARD DES AUTRES NI DU VOTRE D'AILLEURS PARCE QU'ILS SONT HEUREUX ET S'AIMENT ET C'EST TOUT CE QUI COMPTE.
Fin.
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