j'avais un peu de temps à occuper ^^

Je crève de jalousie, elle me ronge de l'intérieur, quand elle parle de toi c'est comme si en buvant ses paroles j'avalais de grandes rasades de javel qui me brûlent la gorge et me retournent l'estomac. Quand je pense à elle, je te jure que je sens la jalousie dans mes veines, se répandre, se diffuser, qui me parcours des doigts jusqu'au bout des orteils, électrisante et toxique, comme une adrénaline maléfique. Elle infuse lentement ma chair, contamine toutes mes cellules de ce honteux avilissement. Je la sens s'épanouir en grandes bouffées dans mes poumons qui me suffoquent, perfide, elle me donne l'impression de me noyer à l'intérieur de moi-même et de m'étrangler en silence, pareil au souffle pestilentiel d'une charogne qui se purifierait à l'intérieur même de mon âme. Le monstre aux yeux verts me grignote la moelle. Elle s'accumule sournoisement dans chacune des fibres qui me composent et m'imprègne avec sa force ignoble. Je me force à la contenir dans mon enveloppe pour ne pas qu'elle filtre, aller empoisonner l'extérieur de ses miasmes infâmes. Mais je la sens, avec tant de force et de clarté, s'amonceler jusqu'à ce que ma peau se fendille comme la coquille d'un atroce foetus dégénéré, près à se repaître de celle qui l'a porté à terme, ou comme le pus pourrait sourdre d'une plaie gangrénée pareil à une fruit trop mur, mou et coulant, entouré d'un essaim de mouches aux pattes souillées. Ma lutte est impuissante car ce mal se propage et resplendit en moi plus vif et effervescent que les spores grouillants et parasites d'un champignon qui me dévorerait aussi bien vivante que morte. Il se nourris de ma force, l'aspire comme un suc, me laissant tétanisée et vacillante, à la fois raidie et veule, pétrifiée mais fébrile. Je perd le contrôle sur cette émotion, ce poison vicieux, cet opprobre qui m'ébranle de la tête aux pieds et me donne l'impression de devoir retenir mon souffle pour ne pas me trahir. Seul lorsque que je m'enferme loin du regard des autres je laisse mes mains trembler sous la violence avec laquelle ce sentiment me mord, il enserre ses mâchoires de titane autour de ma nuque et me secoue avec la rage d'un dogue qui voudrait briser les os délicat de sa victime. Et je n'ai qu'à me laisser glisser au sol comme une poupée désarticulée, un pauvre pantin malmené et sans force, et subir mon maléfice résignée. Je peux reprendre mon souffle et laisser le désir et le désespoir main dans la main danser autour de mon cœur dans une abominable ronde mesquine avec la jalousie terrible.