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Aimée


La boue noire de la forêt brûlée souillait les jambes blafardes de la jeune femme. Jusqu'à ses genoux elle formait comme une croûte humide et épaisse sur la peau pâle,puis plus haut les éclaboussures en nuages de gouttes, faisait sur ses cuisses et les pans déchirées de sa robe comme une galaxie aux couleurs inversées. Cette boue maculait ses jambes, noyait le sol,et manquait de la faire glisser, tomber dans cette mer peu profonde et fraîche.

Elle y songeait. Son esprit épuisé, tendue jusqu'à la limite de la cassure par une peur primitive, lui réclamait de céder à ce mol abandon plonger son visage dans cette mixture noir et douce et ouvrir les bras à la mort. Mais de l'autre côté, il y avait cette soif inextinguible de vivre, la même force, même désir inassouvissable de liberté, qui solidifiait ses jambes à chaque pas, la rattrapait avant la chute. Ainsi Aimée continuait de courir au milieu du paysage ravagé, aux allures apocalyptiques de fin du monde.

Quelques arbres carbonisés persistaient, mais autour de ces troncs calcinés il n'y avait plus rien que cette grande plaine gondolée noyée par les pluies qui étaient venus à bout du feu mélangeant le charbon à sa glaise et recouvrant le sol avec cette terre noire imbibée d'eau.

La fatigue qui la pétrissait finis parfaire ployer sa force du désespoir, et un instant de faiblesse la fit trébucher sur une épaisse racine brûlé ensevelie sous la boue. Elle tomba au sol, ayant à peine la force de porter ses bras couverts de cloaques à son visage pour se protéger de sa chute, qui heureusement pour elle, fut plus douce qu'escomptée.

Aimée ne pouvait plus faire autre chose que de faire tourner en boucle dans ses pensées ses milliers de questions :

Comment étais-ce arrivé ?Pourquoi ? Jusqu'où cette chose était allé ? Qui allait l'arrêter ? Quand ? comment ? Est-ce qu'il y avait encore d'autre personnes en vie ? Où était-elle ?Qu'allait-elle faire ? Allait-elle mourir ?

Mais comme aucune réponse ne venait et que le froid insidieux qui raidissait ses membres faisaient place petit à petit à une étrange mollesse paisible, elle cessa de la même façon de se torturer avec ses interrogations pour se laisser aller au soulagement que lui procurait l'impression diffuse de se fondre dans le sol, de devenir une partie intégrante de cette gadoue de cendre et de charbon. Elle laissa son esprit vagabonder vers ses souvenirs, vers les derniers événements qui avaient renversés sa vie.

La lumière d'abord, la frappait. La lumière pure et blanche, non déformée par les couleurs bariolées des vitraux de l'église. Elle touchait sa peau, chaude, et éclatante. Elle se brûlait les paupières à les maintenir ouvertes, et la douleur lui arrachait quelques pleurs. Ensuite le vent. L'air qui bougeait de lui même, comme par magie, l'air invisible qui caressait ses joues,emportant ses larmes tièdes, et animait ses cheveux d'une vie propre, les faisant voler fous comme des éclairs, battre son front et ses épaules nues.

Elle était dans un jardin. Un jardin,interne, entouré, enfermé, par les haut murs de pierres de taille de l'église et le regard juge des gargouilles qui pesait sur elles,elles, toutes les jeunes femmes hébétées par l'odeur fraîche de l'herbe et des fleurs, leurs pieds nus frémissant dans la rosée,qui se tenaient pour la première fois depuis un an avec le spectacle du ciel au dessus de leur tête au lieu de celui d'un plafond peint de fresques.

Entourées par les monuments desquels elle avaient eu le droit de sortir pour la première fois depuis plus de trois cents jours, et enfin débarrassées de leur toges blanches qui les couvraient habituellement de la tête au pied, les prêtresses de Kielao, déesse à la fois de la vertu, de l'obéissance, et des jeunes filles sages chastes et soumises aux autorités qui les gouvernent, faisaient la queue dans le jardin pour recevoir leur diagnostic. C'était la visité médicale, la seule de l'année. On vérifiait qu'elles allaient bien, et que le sceaux étaient bien solides.

Quelques bribes de paroles lui revinrent, les même que d'habitude. Elle ne savait plus, à part ces quelques phrases, quoique ce soit sur sa vie avant l'église, avant Kielao. Elle savait qu'elle avait été attribuée à ce temple. Les Très Vénérables et Très Anciens avaient décidés de son rôle dans la société.Tous les membres de son peuple étaient désignées à une tâche dans leur enfance, et à ce moment, on apposait les sceaux leurs permettant de rester sur le droit chemin du devoir qui leur incombait.

« le premier, pour qu'elle ne parle pas sans qu'on ne l'y invite, insolence indigne de Kielao »

Et elle ne pouvait plus parler de sa propre initiative, les mots lui restaient au fond de la gorge sans que sa bouche ne puisse les formuler.

« le deuxième, pour qu'elle ne touche aucune autre peau que la sienne, perversité indigne de Kielao »

Et chaque frôlement venant des autres,même accidentel, la brûlait plus sévèrement que les flammes sacrés de l'église.

« le troisième, pour qu'elle n'oublie jamais de prier sa déesse, honneur nécessaire à Kielao »

Et depuis, chaque fois qu'elle n'avait pas prié depuis trop longtemps, elle ne pouvait plus penser à autres chose.

« le quatrième, pour qu'elle oublie toutes informations personnelles depuis sa naissance, et qu'elle continue de les oublier jusqu'à la fin de son existence,distraction inutile qui la détournerait de Kielao »

Et toutes les huit heures, tout ce qu'elle savait d'elle s'effaçait dans une amnésie forcée.

Elle ne connaissait plus son nom, son âge, elle avait oublié son propre caractère, elle oubliait ce qu'elle avait pensé de ceci ou cela, elle ne savait pas si les autres filles étaient comme elle, elle ne savait plus quelle était sa couleur préférée ou si elle détestait un aliment, elle n'avait plus de goût, de caractère, plus d'identité, elle avait oublié si elle avait une famille, elle avait oublié si ils étaient fiers qu'elle soit devenus prêtresse, ou s'il avait été triste, elle ne savait plus rien de tout cela.

Elle ne savait pas qui elle était,elle ne devait rien savoir d'autre que ce qu'elle savait déjà et ne devait être rien d'autre que la servante dévouée à cette divinité qu'elle était.

Mais toutes les huit heures, quand sa mémoire était purgée de son essence, quand ses souvenirs étaient lavés pour qu'il n'en reste rien, sa mémoire débarrassée de ce qu'elle était, purifiée de ses imperfections d'individus, il restait une chose qui tachait son esprit, indélébile.

Un besoin, une recherche, une soif, un désir, qui se creusait chaque jour un peu plus, toujours plus intense et obsédant, cette envie impossible à ignorer, comme une démangeaison atroce qu'elle ne pouvait pas soulager.

Elle voulait partir, s'en aller, se libérer des murs, se libérer des sceaux et des devoirs.
Fuir,sans que rien ne la retienne, ne plus jamais obéir au moindre ordre,et faire ses choix, décider de ses actions et de ses pensées,insulter les gens, toucher n'importe qui, blasphémer, forger son identité et que tout le monde sache qui elle était. Et que plus jamais on ne la force à baisser les yeux, privée de toute chaleur humaine dans un recueillement silencieux à implorer une force supérieure d'accorder aux autres prospérité, comme un fantôme.

Elle voulait vivre n'importe comment,mais vivre pour elle-même. Et elle l'avait fait.

Aimée ferma les yeux, la joue dans la boue, très loin du jardin, de la lumière et des rêves de fuite et de liberté.

Elle envoya se faire foutre mentalement les Très Vénérables et Très Anciens, se moquant bien d'eux et de leur règles, elle allait mourir dans la crasse mais pas dans le regret,elle allait mourir seule mais sans maître, elle allait mourir couchée au sol mais fière d'elle.

Un sourire redressa ses lèvres et apaisa son visage. Elle n'avait plus qu'à se laisser porter et...

- La mort est-elle si agréable ?

Une voix venait troubler son apaisement, elle rouvrit une paupière alors que tout se brouillait et qu'elle ne sentait plus son propre corps. Une forme bougeait devant elle, difficile à distinguer. La voix appartenait à une femme, à peine éraillé et très nonchalante, débordante d'assurance et d'une pointe de moquerie. Elle n'arrivait plus à réfléchir, elle était déjà en train de partir, et elle n'avait plus rien à faire avec la vie. Elle referma les yeux décidée à ne plus se préoccuper de ce que les autres lui voulait. Mais la voix reprit, agaçante

- Je veux vraiment savoir, ça m'intéresse !

Et peu de temps après, Aimée sentit sur sa joue une main froide et très douce. Mais ce n'était pas ce contact si perceptible et intense alors qu'elle était perdue dans une brouillard où ses sensations n'était qu'une bouillie insipide qui la surpris. Ce fut l'éclair de vie qui la traversa, une sorte de secousse, de vivacité qui ébroua le monde et la réveilla.

Elle rouvrit grand les yeux et cambra le dos, se tourna vers le ciel gris,inspirant violemment une goulée d'air qui lui décapa la gorge. En même temps que ses sens lui avait été rendu, la douleur de ses jambes épuisés, des ses côtés brisées, de ses brûlures et hématomes revinrent elle aussi. Elle grimaça et poussa une longue plainte douloureuse. La voix reprit :

- Bon il faut que tu m'expliques maintenant, en quoi est-ce si agréable de mourir, qu'est-ce que ça fait, pourquoi souriais-tu ? T'avais l'air tellement paisible...je veux savoir ce que ça fait.

Elle cracha le sang dans sa bouche et roula sur le ventre, encore bousculée par cet éveil brutal et la reconnexion avec ses membres.

Hum.. fragile petite créature....

La main revient caresser le haut de sa tête comme on traite un petit chien, et en même temps la douleur se résorba, et les blessures se refermèrent, disparurent comme si elles n'avaient jamais existé. Elle soupira de soulagement, se tourna de nouveau vers le ciel et se redressa assise. Enfin elle put regarder la personne qui venait miraculeusement de la soigner.

Une femme effectivement, on pouvait difficilement en douter. Le corps n'était dissimulés que par des vêtements fait dans ce qui semblait être du cuir, noir et brillant comme de l'encre, qui ne cachait que ce qu'il faut, épousant au plus près les courbes et laissant allégrement voir une souplesse féline d'un corps fin sans imperfections. Elle était accroupie, autour d'elle ses cheveux, d'une longueur affolante, l'entourait d'un rideau aux différentes teintes de verts, de la mousse tout juste éclose à l'émeraude profond en passant par la feuille imprégnée de lumière. Elle resta un peu figée, surprise par cette apparition, mais aussi par cette aura étrange, qui l'entourait.

- Bon tu comptes me répondre un jour ?

Elle ouvrit la bouche sans trop savoir quoi dire. Le visage de la femme était perturbant. Il était certainement aussi bizarrement harmonieux et beaux bien qu'excentrique que le reste mais outre les yeux l'un vert l'autre fuchsia, ou la dent d'or pointue qui apparaissait discrètement entre ses lèvres, il y avait une grosse marque noire en pique qui encadrait l'un de ses yeux. La femme avança la main vers Aimée,elle recula, méfiante et effrayée par ce que cette personne pouvait lui faire. L'inconnue sourit et pencha un peu la tête en la regardant.

- Fragile et farouche petite créature....

Aimée retrouva la voix, alors que plus rien n'avait de sens autour d'elle et que les questions se multipliaient beaucoup trop vite, elle pouvait enfin demander des réponses.

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que...vous m'avez fait ?

Le visage lui faisant face s'illumina de ce qui semblait être de l'amusement

- Tu ne sais pas qui je suis ? Parfait. Les métamorphanges comme toi m'appellent Hebkan, les humains ne me connaissent pas, les nomades Nap, et une bonne partie des autres utilisent les insultes de leur langues.

Aimée regarda la femme, éberluée, et cherchant à intégrer les informations. Elle dégagea une sorte de...de sensations si perturbante, et puis ce nom Hebkan...Hebveut dire tout, et Kan c'est la puissance, Hebkan,Toute-puissance, une seule hypothèse lui vint à l'esprit :

- Vous êtes une âme divine.... ?

- Ouiiii ! Bravo !

Et elle lui frotta encore la tête à la façon d'un petit chien

- Perspicace fragile farouche petite créature !

Aimée soudain, inspira une long trait d'air, et son esprit se ressaisissant, elle reprit son fonctionnement habituel et sa belle assurance. Elle demanda, bien plus calme

- Et donc vous êtes une déesse et vous m'avez...rendu la vie ? Pourquoi avoir fait ça ?

- Parce que ! Je t'ai déjà dis, je veux savoir pourquoi la mort te faisait sourire !

La jeune femme fixa l'autre et resta un moment à essayer de comprendre de quoi elle parlait. Sourire ? Mais l'expression de la déesse se plissait et tombait en une petite moue tandis qu'elle s'impatientait, alors Aimée sentant le danger qui se dégageait de son interlocuteur, s'empressa de lui donner une réponse :

Je souriais parce que je pensais à tout ce que j'avais réussis à faire dans ma vie...

La déesse, Hebkan donc, resta un moment silencieuse à la fixer

...Donc tu ne souriais pas vraiment à cause de la mort... hummm...

Aimée se crispa, se sentant en danger, elle se fit complètement immobile. Peut-être aurait-elle du répondre quelque chose de différent, qui aurait satisfait l'âme divine... Celle-ci haussa soudain les épaules.

- Bah, pas grave.

Elle se leva et se pencha sur Aimée,faisant tomber ses cheveux sur elle. Elle la surplombait, et ses yeux si étranges semblaient vouloir la sonder.

- Dis moi petite créature, qui es-tu ?

Aimée aimait cette question, une question qui lui donnait des frissons, et le plaisir intense qu'elle avait juste avant de prononcer sa réponse, l'immense liberté qui s'offrait à elle à cet instant, ce choix complet que lui donnait cette question. Ce qu'elle dirait ne dépendait que d'elle et la personne en face s'y plierait, prenant l'information telle qu'elle était. Elle prit une poignée de seconde à choisir, pesant les pour et les contres de telle ou telle réponse avant de se fixer pour quelque chose qui correspondait plutôt fidèlement aux faits

-Je suis Aimée Ozalee, je suis donc une métamorphange, et je suis ce qu'on appelle une rose fanée, j'imagine qu'une déesse sait de quoi il s'agit.

Hebkan hocha un air blasé que quelqu'un qui ne savait que trop bien.

Oui oui, je sais c'est quoi, mais c'est bien ma veine, encore une non-recensée ?

Le ton qu'elle avait inscrit à la fin de sa phrase sous-entendait une question, mais qu'Aimée ne comprenait pas.

- Non recensée ?

-Oui, est-ce que les Nomades savent que tu es fanée ?

Les Nomade.... le onzième peuple ?Qu'avait-elle avoir avec eux ?

- Je n'ai jamais vraiment fait connaissance avec un Onzième....

Ce peuple avait trop de noms pour que les gens se fixent vraiment sur une manière de les appeler, on passait des saute-monde, aux chassés, et puis bougeurs, les mobiles,les parasites et les puces et une foule de subtilité selon les endroits et les gens. Aimée les appelait les Onzièmes... Hebkan parut ennuyée.

- Je les préviendrais après... Ou est ta pourriture ?

Aimée fronça les sourcils. Cette âme divine utilisait beaucoup trop de mot qu'elle ne connaissait pas, et celui là ne sonnait pas très flatteur. Devant son apparente ignorance, Hebkan attrapa son bras et commença à l'inspecter, essuyant la boue d'un revers de main, n'hésitant pas à soulever sa robe. Aimée voulut protester, mais devant encore cette force instable que dégageait l'inconnue, elle referma la bouche et se laissa faire.

- Elle est là, elle est dans ton dos. Plutôt petite, ça fait pas longtemps... hum....

Elle osa poser la question :

- Qu'est-ce que c'est, ma « pourriture » ?

Sur un ton ennuyé et machinal elle expliqua :

Les roses, des individus choisis par les mondes comme réceptacle d'une partie de ce qui maintient la coque protectrice entourant ces derniers, sont marqués par le symbole d'une rose sur leur corps, invisible à quiconque excepté les plus forts des Nomades. Mais les mondes ne différencie pas leur roses et celles des autres mondes, alors ces derniers, désireux de conserver leurs protections, et donc effrayés par le fait de perdre leur roses, ont tendance à attirer toutes les roses qu'ils sentent vers eux, y compris celles des autres mondes. Ainsi, les roses se retrouvent souvent téléportées sur d'autres mondes que le leurs. Or une rose restant trop longtemps hors de son monde finis par se faner, et affaiblir son monde, c'est alors que sa marque, jusque là invisible, devient petit à petit visible, comme une marque brune, appelé pourriture, qui grandis avec le temps et impose à son porteur une douleur croissante.

Aimée sentit un frisson la parcourir.

- J'ai une pourriture ?

- Oui, toute petite, grande comme un ongle, tu ne l'a sent pas pour l'instant.

L'âme divine soupira et ajouta juste après :

- Et non tu ne peux pas l'enlever.

Elle serra les mâchoires. Elle ne savait pas ça, elle croyait pourtant être bien consciente de sa condition, et pourtant, c'était la première fois qu'elle entendait parler de cette histoire de pourriture. C'était problématique mais maintenant qu'elle savait qui était sa sauveuse, et qu'elle était tirée, ou presque, d'affaire, elle pouvait se permettre de repenser aux événements précédant. Le feu, les cris, sa fuite.

J- e peux vous demander quelque chose ?

Hebkan ne répondit pas tout de suite,elle fit un petit geste du bout des doigts, et une brusque poussée souleva Aimée, la fit soudain flotter au dessus du sol, en apesanteur. Elle laissa s'échapper un cris de stupeur. La sensation de son propre corps qui ne pesait plus rien et ne reposait que sur le vide la fit paniquer une seconde. Puis Hebkan se mit à marcher et la faisant flotter derrière elle comme un enfant avec un ballon de fête foraine.

- Vas-y, je suis de très bonne humeur et je me sens très stable, profite-en.

Aimée dut encore faire un effort avant de pouvoir reformuler des phrases correctes

- Que s'est-il passé ?

- Tu as brisé le sceaux de Hah, âme divine du feu. Elle s'est donné à cœur joie, elle tout brûlé. Mais c'est bon maintenant, on lui a remis un sceaux.

Elle se tut, empreinte d'une pointe de culpabilité qu'elle tentait de retenir. Les dégâts étaient de grande ampleur cette fois-ci, et cela n'allait d'ailleurs pas aider à réduire le prix exorbitant déjà sur sa tête... Puis elle cilla, encore frappée d'un choc.

Le temps d'un clignement d'yeux, elle n'était plus dans la plaine ravagée, mais devant une grande maison de pierre coquette, au milieu une petite clairière d'herbe fraîche, le bruit doux et chantant d'une ruisseaux non loin, et des oiseaux gazouillant gaiement dans le bois alentour. Une ciel bleu pâle et très doux, moutonneux de gros nuages rebondis, apposait sur la terre de larges taches d'ombres et le lumière dansantes.

Elle tomba soudain au sol quand Hebkan la relâcha, et retint un grognement de douleur.

- Aimée tu es une fort intéressante créature, donc voici un endroit où te mettre à l'abri dès que tu en aura besoin. Tu es une rose fanée donc tu peux juste te téléporter ici quand tu le souhaites et tu y seras en sécurité.

Puis l'âme divine s'étira longuement en baillant. La métamorphange se leva, observa autour d'elle, sans trop comprendre. Les âmes divines n'avaient pas tant de pouvoirs, une âme divine était spécialisée. Elle nous pouvait pas à lafois soigner, faire de la télékinésie, et se téléporter, ce n'est pas logique, pas cohérent.

- ....De quoi êtes-vous l'âme divine ?

- De tout ! Je suis l'âme divine des autres âmes divines. J'ai tous leurs pouvoirs cumulés et amplifiés.

Aimée accusa le choc de l'information,elle comprenait enfin ce qu'elle avait devant elle. Elle se mis à genoux, ploya devant elle pour lui présenter toute la vénération qu'une déesse aussi importante méritait. Ce n'est pas qu'elle soit très encline à se soumettre devant les âmes divines, mais elle tenait à vivre encore aussi longtemps que possible et éviter la moindre provocation lui semblait la technique la plus sûre.

Cela ne faisait que quelques mois qu'elle était parvenue à fuir pendant la visite médicale et à briser ses sceaux avant de fuir. Mais son sort avait échoué, n'est pas magicien qui veut, et si c'est sceaux s'étaient bien brisés, désormais sa simple présence les brisait tous, quel qu'ils soient. Et encore briser est un terme bien faible pour réellement décrire ce qu'elle leur faisait : elle les pulvérisait.

Depuis elle avait appris beaucoup de chose sur elle,qu'elle était une métamorphange particulièrement douée, qu'elle était une rose, qu'elle pouvait donc sauter d'un monde à l'autre bien plus facilement qu'un Nomade, mais aussi que les sceaux qu'elle approchait ne serait-ce qu'un peu trop était réduit en miette au point de ne plus pouvoir être refait qu'à peine à moitié aussi efficace qu'avant. L'effet sur un sceau qu'elle avait déjà brisé une première fois était irrémédiable.

Simplement en tentant de vivre en paix, elle avait fait monter le prix sur sa tête à un prix délirant, libérant créatures immémoriales enfermées au prix du sang de héros antiques, fléaux et maladies. Hebkan s'accroupit à son niveau et lui releva la tête du bout des doigt sous le menton.

- Pas besoin de ce genre de chose avec moi, je n'attend pas de la part de mes jouets qu'ils me vénèrent. Je n'ai besoin de l'approbation de personne.

Puis elle se mit debout.

- Relève-toi Aimée.

La métamorphange obéit et se redressa. L'âme divine dit, la voix tranquille :

- J'ai une affaire à régler, tu n'as qu'à m'appeler si tu as quelque chose d'intéressant à me demander, et sent-toi libre de venir ici quand tu le veut. Tchao

Et un instant après elle n'était plus là. Aimée regarda un moment le paysage autour d'elle en cherchant à savoir si elle ne venait pas de rêver les derniers événements,mais la maison devant elle et ses vêtements encore recouverts de boue était les preuves tangibles de la réalité de ce qu'elle venait de vivre. Elle changea son apparence, optant pour la dernière qu'elle avait construit.

Ses cheveux pâles devinrent noisettes, bouclées autour de son visage qui s'arrondit, ses yeux bleus devenant bruns chaud et caressant. Elle se laissa s'arrondir et une multitude de taches de rousseur piquetèrent sa peau. Puis elle leva les yeux au ciel, lentement dans un geste calme et apaisé.

Elle respira, remplit ses poumons de l'air pur, ferma ses yeux, laissa la lumière percer ses paupières et dessiner devant ses yeux clos un camaïeu de tâche jaunes et rosées par les fins vaisseau sanguins traversés de soleil qui pleuvait sur son visage. Elle venait d'échapper à la mort et peu importe qui était cette étrange déesse, elle devait s'en faire une amie. Elle sentait à quel point elle aimait vivre, et elle était ivre de constater dans chaque geste l'infinité de choix qui ne dépendaient que de sa volonté propre. Aimée Ozalee fit un pas en avant, puis un autre, et un autre.

Rien ne l'arrêterait.

















































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