23.Plus beau que moi ?
Plus beau que moi ?
Je n'y crois pas une seconde, je suis le Pharaon du miroir, j'ai bâtis l'empire de l'autosatisfaction autour de mon âme... bijoux, maquillage, miroir, tenues de soirée, sont mon quotidien....
Bâtir la tour de la très haute estime de soi sur du sable, c'est comme croire qu'un arc en ciel est aussi beau que éternel...
Est ce que je construirais haut et beau, que pour mieux tomber de la cime ?
Non, au dessus de moi, plus fort que moi il n'y a que.... les nuages
Et encore, un jour, un jour, un jour je serais au dessus de tous, je prendrais ma revanche sur les instants de la vie.
Ma vie n'est pas un rêve, j'irais au bout de mes ambitions ! Je veux me construire, je vais me bâtir...
On tape à la porte, la porte de mon âme, un frisson parcours ton corps, je n'attendais personne. Je dépose ma lecture, et coupes le bruit de fond de la télévision. La famille dans la cuisine qui prend le petit déjeuner n'a curieusement pas entendu taper à la porte...
Je sens mon corps lourd, enfoncé dans le canapé cuir, j'ai du mal à le délaisser. Il va pourtant falloir songer à abandonner l'énorme écran qui orne le salon, Je foule le doux tapis de mes pieds qui me sépare de la porte du salon...
Jour après jour je somnolais dans mon cadre de vie que je pensais éternel. Les coups à la porte se font plus brutal, on m'attend, je me dépêche, c'est bon, pas la peine d'arracher la porte !
Probablement le facteur avec une lettre recommandée...
La porte s'ouvre, l'homme me fait comprendre qu'il ne vient pas me donner un colis mais plutôt en prendre un. Ce colis c'est.... MOI !
Il m'indique de son regard qu'il faut signer avec mon âme l'acte de passage, le regard se perd, la langue râle, le corps s'affale, une masse provoque un bruit sourd...
Ma biographie que j'écrivais chaque jour a pris fin, je l'écrivais avec l'encre de mes actions, mais de moi, il ne restera même pas un morceau de peau, dans le néant obscur de ma tombe... je finirais.
Chaque clou enfoncé dans la bière, chaque coup de chignole au rythme des sanglots. Tout le monde pleure pour moi.... Est ce que c'est un départ surprise ?
Mon garde du corps malgré moi me regarde:
"N'accuses pas Dieu de t'avoir repris ce qui Lui appartient. Est-ce que tu ne savais pas que ce n'était qu'un prêt ?
Aujourd'hui, il te faut rendre ce qui t'a été confié dans le meilleur état possible..."
La bouteille d'alcool à moitié vide témoigne sur la table de tes activités terrestres.
-Ah moi, hamdoulillaih je buvais pas c'est pas à moi la bouteille c'est à mon frère...
- Ton tapis de prière négligé, toujours jeté, rarement rangé, plutôt déposé là où il y a de la place. En revanche, tes paires de chaussures et baskets sont toujours propres...
Rangées avec le plus grand soin...
- C'est des Air Max, lui répondit je d'un réflexe que je ne pu retenir. Je faisais basse mine, je compris que je m'étais trompé de réponse, trompé de priorité...
- Il va falloir se justifier de tes choix, de tes préférences...
Voilà ton livre, lis...
Moi qui aimais la lecture dans le bas monde, et bien me voila servi... Tiens, un jeudi matin j'ai crié sur ma mère ! Ce n'est pas possible.... L'après-midi j'ai passé ma journée avec une sœur à parler d'une autre concernant son attitude, tout en prenant soin de ne jamais évoquer la mienne.
- Aujourd'hui, je vais te parler de ton attitude.... Dieu, ça te dit quelque chose ? L'Islam ? Mohamed ? Prière ? Ramadan ?... « Tenir ta langue » tu as su le faire ?
Perdu dans mes pensées, le temps d'un moment... On a beau déposé des fleurs sur ma tombe... elles fanent tout le temps, ça doit sûrement être le fait que mon corps ne soit pas un engrais suffisamment bon.
Malgré tes larmes et ceux de la famille, rien n'y fait.
Que tu sois avocat, mathématicien, balayeur, au chômage ou encore à l'école, les vers apprécient tout le monde sans la moindre distinction, même le fait que tu sois laid, beau, fort, grand, handicapé, boiteux ou atteint d'une maladie grave, ne les empêcheront pas de se régaler de ton corps.
J'entends du bruit, de la musique, des chants, ah sûrement les jeunes du quartier qui vont en soirée, ah si seulement je pouvais y aller avec eux....
Pour leur dire, leur dire que la vie est un terrain sur lequel on peut glisser très rapidement.
De profiter de leurs vies, qu'elles durent 1 jour ou 100 ans. On ne vit qu'une seule fois, profitez en... oui profitez-en pour vivre éternellement une fois de l'autre côté de la barrière.
Dites « non » à votre âme, menez la, et ne vous laissez pas vous menez.
Profites de la vie de ce bas monde, car oui ce monde est bien bas...
Oh que oui, il est bien bas, bien trompeur.
Tout ce qui scintille et brille ici-bas n'a été fait que pour détourner ton regard de l'au-delà....
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