- Tu es sérieux ?! Tu vas vraiment laisser ça comme c'est ?! Hurla violemment une voix en colère, suivit d'un coup de pied donnée au sol.

- Pour la énième fois que tu me le dis dans la journée... Oui, je vais laisser tomber. Répondit avec agacement une autre voix, celle-ci étant moins forte que la précédente, mais partageant elle aussi de la colère.

- Arg ! Je ne sais même pas pourquoi je m'acharne de la sorte sur toi à ce sujet... Le résultat est le même !

- Et cela t'étonne ?

La personne qui avait autrefois hausser le ton s'arrêta, tournant son regard vers son interlocuteur, une frustration bouillante se lisant dans son regard noir. Le personnage en face de lui le regardais en retour, assis sur un petit fauteuil de salon, un livre en main, le regard qu'il lui envoyait était plus calme, mais un froncement de sourcils s'ensuivit rapidement.

- Cela t'étonne que le résultat soit pareille ? Dois-je te rappeler que tu es l'une de ceux qui me connaît le mieux ? Continua celui à la voix grave, posant délicatement son livre sur la table basse se trouvant à côté de son fauteuil.

- ... La concernée soupira simplement, venant prendre place sur une chaise en prenant sa tête entre ses mains. Tsk... Non, non, tu n'as pas besoin de me le rappeler... Mais Akumu, il faut que tu.-

- Tût tût tût, arrête toi là de suite. Je ne veux plus continuer sur ce sujet, c'est compris. Coupa celui nommé Akumu.

- Je ne vais pas te lâcher..

- Ce n'était pas une question, Louanne. Coupa de nouveau Akumu, cette fois en fusillant la jeune fille du regard. Arrêtons de parler de ça, point. Ce qui est fait est fait, nous en sommes à un point de non retour, et ça, tu le sais aussi bien que moi.

L'humaine souffla pour la seconde fois, tout en retenant sa colère qui brûlait ardemment en elle. Akumu avait le don de beaucoup l'agacer, surtout quand celui-ci était aussi pessimiste et têtu. Maintenant, elle comprenait bien en quoi ce comportement était quelque chose d'agaçant à force...
Elle se leva de sa chaise et marcha en direction du squelette aux tentacules, se penchant vers lui en le regardant d'une façon très sérieuse.

- Écoute, Akumu. Je sais que pour toi, c'est plus préférable d'abandonner, mais si tu laisses tombé comme ça, ça ne fera qu'empirer le sujet. Tu as encore le temps de pouvoir changer cela, d'accord ? Il faut juste que tu fasses un 'minimum' d'efforts, s'il te plaît.

Le froncement de sourcils du corrompu s'accentuent, et sans prévenir, il se leva de sa chaise, bousculant presque Louanne dans son geste soudain. Cette fois, cela se sentait, il avait presque craqué.

- Non mais tu m'écoutes à la fin ! C'est trop tard ! TROP tard !!! Arrête de me bassiner avec ton optimiste permanent ! Peu importe ce que je ferai, rien de changera ! RIEN ! Je suis déjà aller trop loin ! IL N'Y A PLUS AUCUN PUTAIN D'ESPOIRS ! Il reprit doucement sa respiration après son explosion, les dents serrées et le regard empli de haine et de colère.

Sous ces fortes phrases, Louanne avait reculer de quelques mètres, un peu apeuré par cette réaction de la part du tentaculaire. A vrai dire, elle ne s'y attendait pas vraiment qu'il allait explosé d'une tel façon... Cependant, il fallait s'en douter, c'était un sujet sensible.

Elle attendit un peu avant de prendre la parole, regardant Akumu se calmer pour être sûr qu'il ne lui criera pas directement de se taire.

- Ok, si tu le dis... C'est peut-être trop tard... Par contre, je vais encore être chiante, je sais, mais... Tu crois que Hateful aurait voulu que tu l'abandonnes encore plus que tu ne l'as déjà fait ?

Aussitôt, le regard du corrompu se changea en expression choqué. Sa colère se calma, et fut rapidement remplacé par une grande once de regrets. Son œil violet dériva sur le côté, son corps parfaitement immobile.
Aurait-il voulu cela ? ...

Akumu resta un premier temps sous le silence, la question tournant en boucle dans son esprit maintenant perturbé par celle-ci. Une réponse, il fallait trouvé une réponse... Et...

- ... C'est mieux pour lui qu'il soit loin de moi, qu'il ne me pardonne pas et qu'il m'oublie... Je ne suis et ne serait jamais un parfait petit ami... Je ne suis qu'un monstre corrompu par ma propre haine, et ce, depuis des années. Malheureusement, à son plus grand malheur, il a fallut que je le rencontre, que nous ayons une relation... L'amour était alors ici un nouveau sentiment pour moi. J'avais déjà ressenti l'amour fraternel avec mon frère, mais ici, c'était une autre sorte d'amour, une autre façon d'aimé la personne en fasse de toi. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant, c'était à la fois terrifiant et... émouvant. Le tentaculaire marqua une pause, un sourire déformé prenant place sur son visage alors que, lentement, ses doigts se refermaient dans ses paumes. Puis un beau jour, je rencontra quelqu'un d'autre, bientôt, je ressenti ce même sentiment d'amour une deuxième fois... J'étais vraiment perdu, était-ce vraiment possible d'aimé deux personnes à la fois ? Apparemment oui, cela était possible... Ha, comme c'est amusant, comme c'est amusant comme j'avais tort. Bien vite, cette nouvelle personne prit plus d'ampleur dans ma vie que mon première amour, bien vite, je passais plus de temps avec mon second amant que mon premier, bien vite, je... Je ne m'occupais même plus de lui...
J'aurai aimé qu'il ne m'est jamais rencontré, j'aurai aimé qu'il n'est jamais eut de relation amoureuse avec moi. J'aurai aimé que... aucun des deux ne m'est rencontré tout court ! Arriver à cette partit de son dialogue, Akumu avait éclater en larmes, laissant ces perles salées décalés ses joues comme un skieur dévale une pente de ski. Il n'était plus que reflet de ses propres regrets... Même, tu sais quoi... J'aurai aimé n'avoir jamais exister. Finalisant son récit, le corrompu se rasseya à son fauteuil, posant son crâne sur sa main en repensant à tout ce qu'il avait sortit plus tôt.

C'était vrai, tout était vrai... Il avait partager ses pensées qu'il renfermait derrière son cœur noir entouré de pierre. Ô comme il aurait aimé que la vie ne lui est donnée aucune chance de vivre, ô combien il rêve de disparaître dans la nuit, de ne devenir qu'un grain de poussière qui s'envole au vent avant de finir perdu dans l'océan, c'était si... admirable de s'imaginer cela, selon lui.

En face de lui, face à la personne à qui il a conter toute cette histoire, elle resta muette comme une tombe, n'osant aucunement casser le silence lourd qui venait de s'installer entre les deux personnages. L'histoire l'avait touché, l'histoire lui avait fait mal, l'histoire lui... a donné beaucoup de peine envers cet être corrompu, dont l'âme est noir certes, mais qui possède un cœur comme tous au fond...
Elle aurait tout de même voulu sortir un mot, au moins, un mot qui aurait pu réconforter le tentaculaire, n'importe lequel tant qu'il pourrait avoir de l'effet sur le visage triste et désolé que la jeune fille avait en face d'elle. Mais rien, rien ne lui venait à l'esprit à cette instant précis... Seul le silence était une option pour elle à ce moment.

Alors elle resta silencieuse, à regarder le corrompu se noyer la tête avec des pensées pleines de regrets.
Ça faisait si mal...

Voir quelqu'un dans le besoin te brise le coeur...
Surtout quand tu sais que... tu ne peux rien faire de plus que de l'écouter et de le regarder, en restant dans le silence...
En restant dans un silence pesant, dérangeant, empli de peine et de tristesse...

- Tu as fait grand nombres d'erreurs dans la vie; coeur brisé, éparpiller la négativité autour de toi, détruire le mental de beaucoup de gens, les conduisent dans une folie qui ne leur gâchera que la vie... Tu as fait des erreurs, des drames, des misères. Réparer tout ça est impossible, tu es allé trop loin...
Mais la vie t'a donné une chance d'exister, de vivre... Ne gâche pas cette chance, des vies, nous n'en avons qu'une.
Même si oui, je te l'accord, avec tout ce que tu as fait, il sera difficile d'avoir une vie 'correct'... Il y aura toujours des choses qui te retomberont dessus à cause de tes mauvais choix. Mais es ce pour autant que ta vie COMPLÈTE est gâché ? Peut être que tu vas me répondre oui, ce à quoi je ne peux pas être en total désaccord. Cependant, tu veux savoir une chose, même si parmi ces choix, certains sont impardonnables, d'autres sont pardonnables. Et pour faire en sorte d'être pardonné, rassure-toi, tu ne seras pas seul, tu as des gens qui seront là pour t'aider, crois-moi. Puis pour commencer, VAS te faire pardonner auprès de Hateful ! Réussit enfin à dire Louanne, même si elle était peu sûr par les mots qu'elle a employé.

Un peu mal à l'aise, elle regarda Akumu droit dans la pupille, espérant que celui-ci est été un minimum convaincu par ses phrases.

Du côté de Akumu, dans son regard, on pouvait y lire un léger étonnement. Les mots lui avait-il fait effet ? Ou était-il juste surpris que Louanne est fait l'effort de vouloir le réconforter ? Voir, peut être les deux ?
Le corrompu ouvrit une première fois la bouche, avant de la refermer aussitôt. Il n'avait aucune idee de quoi répondre, sans doute...

Le temps défila de nouveau, de manière lente et malaisante, pour que cela se termine par... un geste. Un geste simple mais touchant. Un geste que beaucoup trouve banal, mais qui au fond, signifie bien plus qu'il ne le laisse paraître.

Ce geste... c'était tout bonnement un câlin.

Et deviner qui avait oser faire ce geste ?

- Je... ne sais pas vraiment quoi dire, mais... merci, je suppose. Disa doucement Akumu, enlaçant maladroitement la jeune fille dans ses bras. Les câlins n'étaient pas dans ses habitudes, mais ici, il avait trouvé que ce serai quelque chose de plus judicieux qu'une simple parole.

Surprise par le geste, Louanne rendit maladroitement en retour le câlin. Elle, elle était habitué à en recevoir, mais venant de la part de Akumu... c'était plus que surprenant !

- Hé, de rien... Même si ma parole n'était pas forcément très cohérente.-

- Je m'en fiche un peu... L'effort de fait, c'est déjà ça.

- Dit celui qui trouvait que faire des efforts étaient stupides. Ricana l'humaine.

- Tait-toi, bon sang de bois, et profite du câlin car c'est sûrement la dernière fois que tu en auras un fait de façon volontaire de ma part. Grogna Akumu.

- Compris, compris.-

Et puis ils restèrent dans le calin encore quelques instants...

L'effort, c'est déjà ça de prit. ^^