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Chapitre 7

Pendant que Huruna dormait paisiblement,le roi,la reine ,Tracy et Diana rougissaient de colère, se querellaient, s'accusaient réciproquement des succès de Huruna et de leur propre humiliation. Un dernier espoir leur restait, Le lendemain, devait avoir lieu une course de chars. Chaque char,attelé de deux chevaux, devait être conduit par une dame. On résolut de donner à Huruna un char très élevé et versant, attelé de deux jeunes chevaux fougueux et non dressés.
   «Le roi Andy n'aura pas, dit la reine,un char et des chevaux de rechange comme cheval de selle de ce matin : mais il ne pourra pas trouver un char tout attelé. »
 
   La consolante pensée de Huruna pouvait être tuée ou grièvement blessée et défigurée le lendemain ramena la paix entre ces quatre méchantes personnes; elles allèrent se coucher ,rêvant aux meilleurs moyens de se débarrasser de Huruna, si la course en chars ne suffisait pas.
 
   Tracy et Diana dormirent peu,de sorte qu'elles étaient encore plus laides et plus défaites que la veille
 
  Huruna, qui avait la conscience tranquille et le cœur content,reposa paisiblement toute la nuit; elle avait été fatigué de sa journée et elle dormit tard dans la matinée.

   Quand elle s'éveilla, elle avait à peine le temps de faire sa toilette. La grosse fille de basse-cour lui apporta sa tasse de lait et son morceau de pain bis. C'étaient les ordres de la reine, qui voulait qu'elle fût traitée comme une servante. Huruna n'était pas difficile; elle mangea son pain grossier et son lait avec appétit, et commença sa toilette.
 
  Le coffre d'ivoire avait disparu; elle mit,comme les jours précédents, sa robe de torchon, son aile de poule et les accessoires,et alla se regarder dans la glace.

  Elle avait un costume d'amazone en satin paille brodé devant et au bas de saphirs et d'émeraudes. Sa toque était en velours blanc ,ornée de plumes de mille couleurs empruntées aux oiseaux les plus rares et rattachées par un saphir gros comme un œuf. Elle avait au cou une chaîne de montre en saphirs admirables, au bout de laquelle était une montre dont le cadran était une opale, le dessus un seul saphir taillé, et le verre un diamant. Cette montre allait toujours, ne se dérangeait et n'avait jamais besoin d'être remontée.Huruna entendit frapper à sa porte et suivit le serviteur.

  En entrant dans le salon, elle aperçut le roi Andy, qui l'attendait avec une vive impatience;il se précipita au-devant de Huruna, lui offrit son et dit avec empressement :
  «En bien,chère princesse,que vous a dit la fée?
  Quelle réponse me donnerez-vous?
   —Celle que me dictait mon cœur, cher prince; je vous consacrerai ma vie comme vous me donnerez la vôtre.
   —Merci,cent fois merci,chère, charmantes Huruna.Quant puis-je vous demander à votre père?
  —Au retour de la course aux chars, cher prince.
  —Me permettez-vous d'ajouter à ma demande celle de conclure notre mariage aujourd'hui même?
car j'ai hâte de vous soustraire à la tyrannie de votre famille, et de vous emmener dans mon royaume. »
 
  Huruna hésitait; la voix de la fée dit son oreille : «Acceptez. » La même voix dit à l'oreille de Andy : «Pressez le mariage, prince, et parlez au roi sans retard. Le vie de Huruna est menacée, et je ne pourrai pas veiller sur elle pendant huit jours à partir de ce soir su coucher du soleil. »         Andy tressaillit et dit à Huruna ce qu'il venait d'entendre. Huruna répondit que c'était un avertissement qu'il ne fallait pas négliger, car il venait certainement de la fée Puissante.
Elle alla saluer le roi,la reine, ses sœurs; aucun ne lui parla ni ne la regarda. Elle fut immédiatement entourée d'une foule de princes et de rois qui tous se proposaient de la demander en mariage le soir même; mais aucun n'osa lui en parler, à cause de Andy qui ne la quittait pas.
 
    Après le repas, on repas, on descendit pour prendre les chars : les hommes devaient monter à cheval, et les femmes conduire les chars.
On amena pour Huruna celui désigné par la reine. Andy saisit Huruna au moment où elle sautait dans le char et la déposa à terre.
  «Vous ne monterez pas dans ce chair, princesse; regardez les chevaux.» Huruna vit alors que chacun des chevaux était contenu par quatre hommes et qu'ils piaffaient et sautaient avec fureur.
Au même instant, un joli petit jockey, vêtu d'une veste de satin paille avec des nœuds bleues, cria d'une voix argentine :
   «L'équipage de la princesse Huruna.»
Et on vit approcher un petit char de perles et de nacre, attelé de deux magnifiques chevaux blancs,dont les harnais étaient en velours paille orné le saphirs.
Andy ne savait s'il devait laisser Huruna monter dans un char inconnu; il craignait encore quelque scélératesse du roi et de la reine. La voix de la fée dit à son oreille :
  «Laissez monter Huruna;ce char et ces chevaux sont un présent de moi. Suivez-la partout où la mènera son équipage. La journée s'avance, je n'ai que quelques heures à donner à Huruna; il faut qu'elle soit dans votre royaume avant ce soir. »

  Andy aida Huruna à monter dans le char et sauta sur son cheval. Tous les chars partirent; celui de Huruna partit aussi: Andy ne la quittait pas d'un pas. Au bout de quelques instants, deux chars montés par des femmes voilées cherchèrent à devancer celui de Huruna; l'un d'eux se précipita avec une telle force contre celui de Huruna qu'il l'eût inévitablement mis en pièces, si ce char n'eût pas été fabriqué par les fées:ce fut donc le char lourd et massif qui fut brisé; la femme voilée fut lancée sur des pierres, où elle resta étendu sans mouvement. Pendant que Huruna,qui avait reconnu Tracy,cherchait à arrêter ses chevaux, l'autre char s'élança sur celui de Huruna et l'accrocha avec le même violence que le premier; il éprouva aussi le même violence que le premier; il éprouva aussi le même sort : il fut brisé, et la femme voilée lancée sur des pierres qui semblèrent se placer là pour la recevoir.
Huruna reconnut Diana; elle allait descendre, lorsque Andy l'en empêcha en disant : «Ecoutez,Huruna.
  —Marchez.dit la voix;le roi accourt avec une troupe nombreuse pour vous tuer tous les deux; le soleil se couche dans peu d'heures; je n'ai que le temps de vous sauver. Laissez aller mes chevaux, abandonner le vôtre, roi Andy. »

Andy sauta dans le char, près de Huruna, qui était plus morte que vive; les chevaux partirent avec une vitesse telle qu'ils faisaient plus de vingt lieues à l'heure. Pendant longtemps ils se virent poursuivis.........

                                                       À suivre!
Merci mes lecteurs.
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