La nourrice demande à Huruna ":Es-tu contente d'aller à ces fêtes?
   —Ho oui! Ma bonne nourrice ,bien contente :je m'amuserai bien; je connaîtrai mon père, ma mère, mes soeurs ,et puis je reviendrai près de toi.
  —Mais,dit la nourrice en hochant la tête, quelle toilette mettras-tu,ma pauvre enfant?                                    —Ma belle robe en percale blanche que je mets les jours de fêtes, ma bonne nourrice.
—Ma pauvre petite, cette robe, convenable pour la campagne, sera bien misérable pour une réunion de rois et de princes.
  —Eh!qu'importe, ma bonne! Mon père dit lui-même que personne ne me regardera. Cela me mettra beaucoup plus à l'aise : je verrai tout, et personne ne me verra "
    La nourrice soupira, ne répondit rien et se met à raccommoder, à blanchir et à repasser la robe de Huruna. La veille du jour où l'on devait venir la chercher, elle l'appela et lui dit :
        "Voici, ma chère enfant, ta toilette pour les fêtes du roi; ménage bien ta robe, car tu n'en as pas d'autre, et je ne serai pas lae pour la blanchir ou la repasser.
   —Merci,ma bonne nourrice; sois tranquille, j'y ferai bien attention."
    La nourrice réunit dans une petite caisse la robe, un jupon blanc,des bas de coton, des souliers de peau noir et un petit bouquet de fleurs que Huruna devait mettre dans ses cheveux. Au moment où elle allait fermer la caisse ,la fenêtre s'ouvrit violemment, et la fée Puissante entra.
    "Tu vas donc à la cour du roi ton père, ma chère Huruna? dit la fée.
     —Oui,chère marraine, j'y vais pour trois jours.
      —Et quelles toilettes as-tu préparées pour ces trois jours?
      —Voici,ma marraine; regardez."
         Et elle montra la caisse encore ouverte. La fée sourit ,tira un flacon de sa poche, et dit : "je veux que ma Huruna fasse sensation par sa toilette:ceci n'est pas digne d'elle."
    Elle ouvrit le flacon et versa une goutte de liqueur sur sa robe;immédiatement la robe devint jaune, chiffonnée, et se changer en grosse toile à torchons.Une autre goutte sur les bas en fit de gros bas de filoselle bleus. Une troisième goutte sut la bouquet en fit une une aile de poule; les souliers devinrent de gros chaussons de lisière.
     "Voilà,dit-elle d'un air gracieux, comment je veux que paraisse ma Huruna. Je veux que tu mettes tout cela, Huruna, et pour compléter ta parure, voici un collier, un attache pour ta coiffure et des bracelets."
     
   En disant ces mots,elle tira de sa et     mit dans la caisse un collier de noisettes, une attache de nèfles et des bracelets en haricots secs.
    Elle baisa le front de Huruna stupéfaite et disparut.
    Huruna et la nourrice se regardaient ébahies; enfin la nourrice éclata en sanglots.
   "C'était bien la peine de me donner tant de mal pour cette pauvre robe!le premier torchon venu aurait aussi bien fait l'affaire. Oh!Huruna, ma pauvre Huruna, n'allez pas aux fêtes; prétextez une maladie.
   —Non,dit Huruna, se serait désobligeant pour ma marraine : je suis sûre que ce qu'elle fait est pour mon bien, car elle est bien plus sage que moi. J'irai donc,et je mettrai tout ce que ma marraine m'a laissé."
   
Et la bonne Huruna ne s'occupa pas davantage de sa toilette : elle se coucha et dormit bien tranquillement.

Le lendemain, à peine était-elle coiffé et habillée, que le carrosse du roi vint la prendre ;elle embrassa sa nourrice ,fit mettre sa petite caisse dans la voiture et partit.

Que va-t-il se passer dans la cour du roi??
Va-t-il bien accueillir sa fille?
Ses soeurs vont-elles contentes de la voir???
Comment va réagir sa mère???