« -Comment ça tu ne viendras pas à l'anniversaire de ta propre sœur ! Ta sœur ! Merde !
... Mais qu'est-ce que vous avez tous à me dire que je suis suicidaire ?!
... et bien ne viens pas ! Qu'est ce que tu veux que je te dise...
... non ! Je n'annulerais pas ! Surtout pas maintenant ! La salle est réservée, et...
... oui oui, réservée...
... j'ai convaincu le maire de faire ses élections en plein air...
... tu aurais vu sa tête lorsque je lui ai fais la proposition ! Mais il faut croire que j'ai été convainquant ! Et surtout, qu'il n'avait pas pris connaissance de la météo...
... il pleut le 23 !
... oh oui ! Ça tu peux le dire !
... alors tu viens ?
... mais non, elle ne va pas nous faire une crise cardiaque ! Voyons !
... oh ! Et puis ne viens pas ! On ne veut pas de toi ! »
Jacques raccrocha violemment, manquant de faire tomber son téléphone.
Encore un à rayer de la liste des invités... son oncle ne viendrait pas...
et ce n'était pas le premier à refuser l'invitation... oui, refuser !
Tous prétendaient ne pas vouloir assister à la crise que ferait Madeleine le moment venu.
Ainsi, ses tantes, cousins, neveux et nièces... et maintenant son oncle... tous avaient catégoriquement refusé de participer aux « manigances diaboliques » de Jacques, comme avait déclaré sa grand-mère.
« Manigances diaboliques » non pas seulement contre Madeleine, mais toute la famille ! Pour tous, c'était un coup bas que Jacques leur faisait là !
Madeleine n'avait donné signe de vie, ces vingts dernières années, qu'à Jacques et Émeline. Autant dire que le reste de la famille l'avait très mal pris, et souhaitait que le premier pas vers une réconciliation soit de Madeleine.
Ainsi, alors que les préparatifs étaient fin prêts, il manqua encore l'essentiel: des invités. Et cela jusqu'au dernier moment.