Chapitre 24: La belle famille
Les vacances de Noël arrivent enfin, amenant avec elles la neige et la fin de la saison de baseball. Nous n'avons pas remporté le tournoi, mais nous nous sommes rendus en demi-finale. C'est une très grande amélioration pour l'équipe auparavant considérée comme la plus nulle de la ligue.
Pour l'instant, moi et Erwin sommes discrets sur notre couple récent. Je respecte son rythme et je préfère ne pas le forcer à me démontrer de l'affection lorsqu'il y a des gens. J'ai dit la nouvelle à mes amis, mais les seuls à enfin me croire sont Livai, Reiner et Bertholdt. Ces deux derniers s'affichent maintenant officiellement en couple, ce qui me rend fier. Sans aucun doute, je suis le meilleur des Cupidons.
Pour fêter Noël, ma mère a invité mon petit ami dans le but de le rencontrer officiellement. Il n'y aura que mes parents et mes sœurs de présents autour d'une délicieuse raclette aux chandelles. Même si Erwin semble très angoissé à l'idée d'être présenté comme mon petit ami à ma famille, il a fini par céder. Avant moi, mon blond n'a sorti qu'avec une seule fille sur une courte durée, donc il n'est pas très habitué à tout ça. Sortir avec Erwin est un art.
-Maman, cesse de stresser! Erwin n'est pas un monstre, rigolai-je en voyant ma mère trembler.
-Je sais... je ne devrais pas être si stressé, mais je n'y peux rien! La dernière fois qu'on a rencontré un de tes petits amis, tu l'avais amené ici sans nous avertir. J'ai peur de ne pas savoir quoi lui dire. S'il n'aimait pas ma nourriture?
Je lance un regard désespéré à mon beau père pour qu'il tente de calmer sa femme, mais ce dernier se contente de hausser les épaules en souriant.
-Moi, je me suis préparé à le recevoir, affirme-t-il fièrement, j'ai étudié toute la nuit.
-Pourquoi tu as besoin d'étudier pour rencontrer mon copain?
-Tu vas voir! Tu n'auras pas honte de moi, c'est certain.
Le connaissant, j'ai l'impression que tout le contraire va arriver. Heureusement, cette étrange conversation est coupée par le bruit de la sonnette d'entrée. Joyeusement, je me dirige vers la porte pour ouvrir à mon petit ami. Finalement, mes parents ne sont pas les seuls à être bizarres...
Le visage pâle et une bouteille de vin mousseux dans les mains, Erwin semble terriblement angoissé. Je dois m'empêcher de rire devant l'habit qu'il porte. Vêtu comme s'il allait assister à un mariage, il porte une chemise blanche sous un veston noir. Ses cheveux blonds sont tirés vers l'arrière et un nœud papillon trône à son cou. Mon amoureux m'observe avec panique quand il remarque mes vêtements décontractés.
-J'en ai trop fait, c'est ça? Souffle-t-il paniqué.
-Mais non... un peu? La bonne nouvelle, c'est que mes parents vont voir que tu es une personne sérieuse.
-Je rentre me changer...
Il s'apprête à faire demi-tour, mais je le retiens par le poignet.
-Ne fais pas le con, c'est une demi-heure de route. Tu n'as qu'à enlever ta veste, ton nœud papillon et tout va bien aller. Je te l'assure. Mes petites sœurs portent des robes.
Bon, elles portent les robes de princesses que mes parents leur ont offertes, mais ça, c'est un détail. Erwin réfléchit un instant avant de retirer sa veste qu'il me tend pour que je l'accroche après le portemanteau. Il se défait aussi de son nœud papillon. C'est déjà beaucoup mieux. Cependant, quelque chose m'énerve encore. Je passe mes mains dans ses cheveux pour tenter de les mettre un peu plus naturels, ce qui le fait grogner.
-Tu es parfait maintenant, souris-je, très beau.
Il me rend timidement le sourire et je me penche pour l'embrasser rapidement. Sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit, j'agrippe sa main pour le tirer vers la cuisine. Cette dernière est toute moite, preuve que toute cette histoire le stresse. Il a pourtant déjà rencontré mes parents quand il est venu me reconduire après être venu me chercher au poste de police.
-Donc maman, Richard, je vous présente Erwin, déclarai-je joyeusement.
-Oh, mais tu es le beau garçon qui était venu une fois? S'exclame ma mère, c'est un plaisir de te revoir.
-Tout le plaisir est pour moi, répond-il timidement, je vous ai apporté un petit quelque chose pour vous remercier de l'invitation.
Erwin tend la bouteille de vin à ma mère qui l'agrippe en souriant.
-Tu n'aurais pas dû, voyons! C'est simplement normal d'accueillir le garçon qui rend mon fils si heureux.
Ce genre de commentaire est très gênant, mais je ne le montre pas. Ma mère s'approche de mon petit ami pour lui faire la bise et mon beau-père la suit pour lui serrer fermement sa main.
-Tu as une bonne poigne! Remarque Richard, tu t'entraines?
-Euh, parfois, mais c'est très rare.
-C'est bien ça. À vous voir, je me demande vraiment qui domine dans votre couple. Outch!
Ma mère donne un gentil coup de coude à son mari pour le faire taire. Il faudra que je la remercie plus tard d'être intervenue, car le connaissant, il aurait pu continuer de tenir des propos embarrassants. Erwin n'aurait pas apprécié. Il est déjà si rouge que ça commence à m'inquiéter. Jamais auparavant je ne l'ai vu dans cet état.
Mes petites sœurs ne tardent pas à venir rencontrer l'invité. Elles sont trop mignonnes dans leurs petites robes de princesse. Est-ce qu'à leur âge, elles comprennent que Erwin est mon petit ami même s'il s'agit d'un garçon? Elles n'ont jamais posé de questions sur le sujet, pas même quand j'amenais Sieg à la maison.
Kayla, la plus jeune, se place derrière moi en remarquant Erwin. Elle cache ses yeux avec mon chandail, gênée.
-Tu n'as pas à te cacher, il n'est pas méchant! Rigolai-je en essayant de la décrocher.
Cependant, elle ne bouge pas, nous faisant tous rire. Elle est adorable quand elle est timide de la sorte. C'est comme quand Nathanaëlle avait le béguin pour Livai. Dès qu'il entrait dans la maison, elle s'enfuyait pour se cacher sous son lit. Heureusement, son faible est passé avec le temps.
Nous ne tardons pas à nous installer à la table où les assiettes et ustensiles sont déjà dispersés. Je m'assois près de mon petit ami auquel mon beau père offre déjà une coupe de vin. Erwin est à peine assis qu'il se fait bombarder de questions... le pauvre.
Ma mère ajoute la nourriture sur la table, puis nous commençons à faire cuire ce que nous souhaitons manger. Qui n'aime pas la raclette?
-Donc Erwin, déclare mon beau père, qu'as-tu pensé de la partie de hockey d'hier soir?
-Je suis désolé monsieur, mais je ne regarde pas le hockey, répond Erwin, ni aucun autre sport.
Je regarde curieusement Richard. Depuis quand est-ce qu'il regarde ce sport qu'il a toujours qualifié d'ennuyant? Ce dernier semble soulagé par la réponse de mon amoureux et il passe une main dans ses cheveux.
-J'ai passé la nuit à étudier les équipes pour pouvoir entretenir une conversation avec toi si tu aimais ça, avoue Richard, je suis content que ce ne soit pas le cas, car je ne me souviens de rien... et laisse faire le monsieur! Moi, c'est Richard et tu me tutoies. Je ne suis pas un vieux, tu sauras.
-D'accord...
Erwin semble encore plus mal à l'aise, fixant simplement son morceau de viande qui cuit. Au fil du repas, sa gêne s'estompe lentement et il cesse de rougir. Je pose une main sur sa cuisse pour la serrer. Mon blond ne la repousse pas.
Une fois que nous avons terminé de manger, Erwin offre à ma mère de l'aider à faire la vaisselle, mais elle refuse cette proposition. J'agrippe la main de mon blond pour le guider à ma chambre où je vais lui offrir un petit cadeau de Noël que je lui ai acheté.
Erwin s'assoit sur le lit où il passera la nuit en ma douce compagnie, puis je sors de mon placard une petite boite que j'ai emballée moi-même. Je ne suis pas le plus doué, donc il y a un peu trop de papier collant et ce n'est pas très joli. Au moins, l'important c'est ce qu'il y a à l'intérieur.
-Joyeux Noël, Erwin!
-Ce n'était pas nécessaire, tu sais.
-Cesse de parler et ouvre-le.
Il prend mon cadeau et le déballe avec curiosité. Cela fait plus de deux mois qu'on se fréquente, même si ce n'était pas officiel au début. Il est donc normal que je lui offre un petit cadeau de Noël. Quand il arrive à la boite, le blond l'ouvre pour en retirer un roman.
-Je sais que tu aimes ce genre de roman. J'ai regardé dans ta bibliothèque pour m'assurer que tu ne l'avais pas et la dame de la librairie m'a dit qu'il était très bon.
-Merci beaucoup, Mike.
Sur ce, il m'enlace tendrement, ce qui fait batte plus rapidement mon cœur. Je l'aime tellement ce garçon. J'ai eu de la difficulté à l'avoir, mais maintenant que je l'ai, je vais tout faire pour le garder.
-J'ai aussi un petit cadeau pour toi, avoue Erwin, j'hésitais à te le donner puisque c'est embarrassant... Je ne sais pas si tu vas aimer. Le paquet est dans mon sac que j'ai laissé à l'entrée.
Il a vraiment pensé à me faire un cadeau? Je ne m'y attendais pas. Erwin quitte la pièce pour aller chercher son sac laissé à l'entrée. Quand il revient, il en sort une petite boite rectangulaire qu'il me tend timidement.
-Avant que tu poses la question, oui, c'est pour homme.
Maintenant très curieux, je prends la petite boite pour en retirer le couvercle. Il s'agit d'un très beau bracelet noir tressé. Je le retire doucement de son emballage pour le mettre à mon poignet.
-Je me suis dit qu'il t'irait bien... si tu n'aimes pas, tu peux le dire.
-J'adore, Erwin. Merci de tout cœur.
Mon blond semble rassuré, puis j'en profite pour l'attirer contre moi et ainsi l'embrasser avec amour. Une chose est certaine, je vais toujours le porter. Pour moi, il s'agit d'une preuve que je lui appartiens.
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