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Chapitre 3, ou la Vie de Château.

(Avant toute chose, je tiens à préciser que le monde présenté ici est totalement fictif. En effet, je n'ai pas assez de connaissances pour faire quelque chose d'historique...)

Après m'avoir fait visiter le château de Nanny, parce qu'il a un nom, Madame de Dans me présente ce qui sera, pour une durée indéterminée mais qui risque d'être longue, ma chambre. Très jolie, dans les tons jaunes doux, et confortable. Elle me montre ensuite ma salle d'eau, blanche, pour le coup. 

-Ma chère petite, dit-elle soudain, je ne peux vous laisser dans un tel chiffon ! 

... Elle parle de ma robe, là ? C'est vrai qu'elle n'a vraiment pas aimé l'eau, mais je ne peux m'empêcher d'être vexée. 

-Je vais immédiatement faire appeler ma couturière, poursuit-elle. Je suis sûre qu'elle saura faire quelques robes qui vous iront à merveille ! Ma Clothilde a de véritables doigts de fée !

-Ah, euh, hé bien, je bégaie, merci, Madame de Dans.

-Oh, Aurore, je vous en prie, appelez moi Georgette !

-D'accord... Georgette.

Elle sourit. Vraiment, je ne sais pas si c'est une façade pour cacher d'autres sentiments, mais cette femme a l'air constamment de bonne humeur. Je pense que je ne vais pas être malheureuse ici, avec elle. Par contre, avec Louis, c'est une autre paire de manches. Il me met extrêmement mal à l'aise. Il nous a suivies dans toute la maison et il me fixe tout le temps ! Ça me fait peur ! Il faudra que je lui dise d'arrêter, quand Georgette sera partie...

-Bon, reprend Georgette, me faisant sursauter. Vous devez être affamés, autant l'un que l'autre, apres tant d'émotions. Je vais donner des ordres aux cuisines ! 

Elle a un sourire que je n'aime pas du tout... Qu'est ce qu'elle veut ?

-Profitez d'être seuls pour faire plus ample connaissance ! À plus tard !

Et elle part. Quoi ?! Non ! Mais... J'ai pas envie de rester seule avec ce fou qui fait une fixette sur moi ! Encore une fois, je n'ai guère le choix. Il a déjà pris place dans un fauteuil. J'hésite. Celui en face de lui parce que c'est plus poli, ou celui que j'ai vu à l'autre bout de la maison parce que je m'y sentirais plus à l'aise ? Comme je ne suis pas chez moi, je choisis, à grand contre-cœur, celui en face de lui. Ah ben si j'avais été chez moi, je l'aurais déjà mis dehors à grands coups de balai dans... les genoux. Donc, je m'assois, et attends qu'il lance la conversation. Au lieu de ça, devinez ce qu'il fait ? Il me... fixe, bien joué ! (Si vous n'avez pas su répondre, relisez, vous avez raté un point important de l'histoire...) Je suis très gênée. Voyons... Essayons de guérir le mal par le mal. Je le fixe aussi. S'engage alors un duel de regards entre nous. A ce jeu là, il ne gagnera pas. Je ne saurai dire combien de temps nous sommes restés ainsi, mais j'eus tout le loisir de bien l'observer : il a des cheveux blonds, soigneusement coiffés, et des yeux bleus ; plutôt bien bâti, mais pas très grand (plus que moi, mais ce n'est pas bien compliqué, je suis toute petite...). Somme toute, un beau garçon. Qui doit avoir du succès auprès de ces dames. Du moins, s'il n'agit pas avec moi comme avec toutes... Si je le pouvais, cela ferait longtemps que j'aurai pris mes jambes à mon cou, tellement ce garçon est étrange...

Bref, après un certain temps, il finit par détourner le regard pour le fixer sur la fenêtre. Je respire un grand coup. Oh bon sang, j'ai rarement été aussi mal à l'aise ! 

-Quel âge avez-vous ? demande-t-il brusquement. Si je puis me permettre, évidemment. 

Il me prend de court. Je ne réponds pas tout de suite. Heu... J'ai quel âge, déjà ? Ah oui !

-Oui, bien sûr ! J'ai vingt-et-un ans.

Il semble étrangement contrarié. Quoi, je suis si vieille que ça à ses yeux ? Si mon âge ne lui convient pas, je n'y peux rien ! Et qu'est ce que j'en ai à faire, en fait ?

-Et votre famille ? reprend-il. Vos parents, votre mari, vos enfants si vous en avez ? Où sont-ils ? Vous êtes-vous enfuie à cause des maltraitances que vous infligeait votre mari ? Avez-vous des soucis d'argent ? 

Il n'a pas compris que je ne me souviens pas, ou bien ? Ah non, pire que ça. Il ne me croit pas. Je m'empourpre de colère et de gêne. On ne se connaît pas, et il se permet de croire que je mens ! 

-Bien... je dis calmement. Soyons clairs. Je. Ne. Me. Souviens. De. Rien. Je ne sais pas d'où je viens, qui sont mes parents, si je suis mariée, si j'ai des enfants, des cousins, un chien ou autre. Les seules choses dont je sois un peu près sûre, c'est que je m'appelle Aurore Cillan, que j'ai vingt-et-un ans, et que je ne sais pas ce que je fais là. Cela me contrarie plus que ce que vous semblez croire, alors, s'il vous plaît, cessez de mettre ma parole en doute ! 

Je finis la dernière phrase en criant. Je me lève brutalement et vais vers la fenêtre. Je ne supporte plus de le regarder. Pour qui se prend-il ?! Je déteste son air suffisant et hautain. "Regardez moi, je suis Louis, je suis beau et je suis un artiste ! Inclinez vous tous devant ma suprématie ! Je suis un dieu vivant !" Sottises que tout cela ! Je vais le remettre à sa place, celui-ci ! Il se souviendra longtemps de moi, je peux vous l'assurer ! 

J'interromps mes ruminations en sentant une main sur mon épaule. Je me retourne. Louis se tient devant moi, l'air gêné. Qu'est ce qu'il veut, encore ?! Il ne comprend pas que je lui en veux ? 

-Excusez-moi, dit-il. Aurore, vraiment, je suis désolé si j'ai pu vous froisser. Je ne voulais pas.

Je ne réponds pas et le toise. Il baisse les yeux. Je ne doute pas de sa bonne foi, mais on ne me traite pas de menteuse si facilement. Je vais le laisser mariner un peu avant d'accepter ses excuses. Cela lui fera les pieds, à ce petit arrogant. Je remarque qu'il n'a pas lâché mon épaule. Je prends doucement sa main et la retire. Il en semble attristé. Bien fait ! 

-Laissez-moi, s'il vous plaît, lui dis-je. 

Il s'incline et part, l'air triste. Combien de temps devrais-je le laisser mijoter ? Suffisamment pour qu'il comprenne la leçon, mais pas trop, afin de ne pas dégrader encore plus notre relation. Nous allons vivre un certain temps ensemble. Autant essayer de bien s'entendre.

Je reste seule un moment. La petite bibliothèque de ma chambre regorge de merveilles littéraires ! Je reconnais, sans savoir comment, des noms d'auteurs. J'associe bon nombre d'entre eux à une sorte de bon sentiment, et les autres me laissent indifférente. Je prends "Les Couleurs" , d'un certain Ogu, et commence à le lire. C'est l'histoire d'un aveugle qui souhaite devenir peintre. En le lisant, j'ai un étrange sentiment de déjà-vu. Je me laisse emporter par le récit émouvant et plein d'espoir. 

J'ai parcourut plus de la moitié du livre quand Georgette arrive, suivie d'une femme que je devine être Clothilde. C'est une petite brune, bien mais simplement habillée, à l'air énergique. Et derrière elles viennent cinq autres personnes (trois garçons et deux filles), sans doute des assistants, qui croulent sous les étoffes et le matériel de couture. Ils déposent tout cela soigneusement sur tous les supports qu'ils trouvent.

-Ma petite, dit Georgette en désignant l'autre femme, voici Clothilde.

J'avais donc raison. La femme sourit et s'approche très près de moi. Elle parle en faisant un tour autour de moi.

-Vraiment, je suis très heureuse de vous rencontrer, ma chère. Votre robe était sans doute très élégante, hélas, ce type de tissus n'apprécie pas du tout l'eau. Elle est fichue. Vous avez de très beaux cheveux, par contre ! Il va me falloir vos mensurations. Marie, ma douce, voulez-vous bien me donner le ruban mesureur ?

Une des filles, Marie donc, lui apporte le ruban. Clothilde dégrafe ma robe et m'aide à la retirer. Elle prend mes mesures et les dictes à un de ses assistants. Elle parle très vite, et passe rapidement d'un sujet à un autre, ce qui m'oblige à être concentrée en permanence sur ce qu'elle dit. Georgette s'est assise sur le seul fauteuil resté non-encombré par les tissus, et prend régulièrement part à la conversation. Elle fait preuve d'esprit et d'intelligence. Elle m'a tout l'air d'une femme exceptionnelle.

Enfin, Clothilde cesse son balai infernal et se place face à moi.

-Vous êtes très jolie, dit-elle avec une certaine fierté que je ne comprends pas. Vous êtes fine sans être maigre, avec tout de même de belles courbes. C'est rare, et vous pouvez vous en considérer heureuse ! Ah, vraiment, je vais prendre plaisir à vous confectionner des vêtements ! Cela va me changer de toutes ces femmes de la noblesse, qui passent leur temps à manger, et qui ont tant d'embonpoint qu'il semble que ce sont des vaches !

-Ma chère, intervint Georgette avec malice, j'ose espérer que vous ne pensiez pas à moi en disant cela !

-Bien sûr une non, chère amie ! s'exclama Clothilde, l'air presque offensée. Vous ne leur ressemblez en rien ! Déjà, vous n'avez pas le cerveau d'un moineau, loin de là, et cela suffit à faire l'entière différence entre ces dames et vous ! Non, vraiment, il y a un grand fossé entre vous et elles, et je ne conçois pas comment vous avez pu, ne serait-ce qu'une seconde, penser que...

Georgette l'interrompt d'un rire. Fichtre, j'ai bien cru qu'elle ne se tairait jamais... Mes oreilles peuvent enfin, et avec un grand soulagement, se reposer.

-Je plaisantais, évidemment, Clothilde ! dit Georgette. Je sais bien que vous ne me visiez pas avec cette remarque !

Clothilde marmonne quelques mots et se tourne vers une des piles de tissus. Elle farfouille dedans quelques secondes, et en tire une robe. Elle la tapote un peu, et me la tend.

-Tenez, dit-elle. Celle-ci devrait vous aller. Il vous faudra, hélas, vous contenter de ceci quelques jours, trois tout au plus, le temps que je vous en confectionne d'autres. Je n'ai que celle-ci qui soit à votre taille en réserve.

Elle m'aide à enfiler la robe, qui est d'un joli rose clair, et, effectivement, elle me va. Mais j'ai tout de même hâte d'en avoir d'autres, je ne vais pas passer ma vie dans une seule tenue !

-Bien, bien, mes enfants ! Nous allons partir, maintenant. Allez, allez ! dit Clothilde en frappant dans ses mains. Rassemblez-moi tout ceci, vite. 

Georgette se lève.

-Merci, mon amie, dit-elle. Je ne sais pas comment cette enfant aurait fait sans vous...

-Elle serait certainement restée dans ce chiffon qu'on avait osé encore appeler robe, réplique Clothilde. Au revoir, ma chère. Au revoir, Aurore.

-Au revoir, Madame, je la salue. Soyez sans crainte, je veillerai sur cette robe. Et merci beaucoup.

Clothilde balaya mes remerciements d'un geste et partit avec sa suite. Je dois bien avouer que cela fit un vide. Georgette sourit, visiblement satisfaite.

-Bien, dit-elle. Les cuisiniers doivent avoir fini de préparer ce que je leur avait demandé. Et si nous allions manger quelque chose ? Vous devez être affamée ! 

Je hoche la tête. Effectivement, je meurs de faim...



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