Ten
R_O_S_E
Je n'avais pas l'habitude de parler avec des personnes comme Harry. Sa personnalité était complètement à l'opposé de la mienne. J'étais intimidée par l'encre noire imprégnant sa peau et son attitude condescendante envers tout le monde. J'étais à la fois intimidée et fascinée, je ne devrais pas l'être.
J'avais la mauvaise habitude de m'intéresser aux gens attirant les problèmes.
Mes pieds s'enfonçaient dans le sable longeant la mer à chaque fois que je faisais un pas, tentant de suivre la cadence d'Harry. Son air embêté et froid m'empêchait de poser d'autres questions à propos de lui.
Il n'avait visiblement pas envie qu'on apprenne à se connaître. Alors pourquoi je le surprenais à m'espionner depuis les fenêtres de sa maison? Pourquoi il m'avait suivie en voiture pendant que j'effectuais mon jogging un après-midi?
Je freine brusquement et il fit quelques enjambées de plus avant de s'apercevoir que je ne le suivais plus. Il revint sur ses pas et me détailla, les sourcils froncés. Son air me poussa à adopter un air sérieux.
-Pourquoi m'observes-tu toujours?
L'air sembla devenir plus dense à la seconde où mes paroles virent à ses oreilles et sa mâchoire chuta. Il avait l'air si prit au dépourvu et abasourdi que je me sentis aussitôt mal. Je regrettais mes paroles. Ma curiosité allait sûrement avoir raison de moi un jour ou l'autre.
Cela ne prit pas plus de trente secondes pour qu'il reprenne son air détaché.
-Je ne vois pas de quoi tu parles, cracha-t-il.
Je fronce immédiatement les sourcils puis croise mes bras sur ma poitrine. Ce qu'il ne savait pas, c'était que j'étais très orgueilleuse.
-Tu te fous de moi? Depuis la minute où je suis débarquée dans cette ville, tu m'observe. Mais quel genre de personne es-tu bon sang?
Il serra sa mâchoire puis détourna son regard au loin, ses yeux verts se perdant dans les vagues sombres. La mer avait un aspect terrifiant la nuit, beaucoup plus que la forêt selon moi. J'avais l'impression que j'allais me noyer dedans juste à l'observer.
La mer, comme Harry, changeait d'humeur rapidement. Sauf que la première le faisait voir à travers ses vagues et tempêtes et le second le faisait voir à l'aide de ses expressions faciales. Un seul regard dédaigneux venant d'Harry suffisait à réduire tout le monde au silence.
De profil, je ne pouvais m'empêcher de trouver Harry magnifique. Le fait qu'il fronce les sourcils donnait à son visage l'apparence d'un dieu grec. Ses lèvres roses étaient plissées en une moue esquisse.
Le problème était qu'il était loin d'être aussi magnifique de l'intérieur. Cela ne m'empêchait pas de ressentir une curiosité maladive à son propos.
-Tu peux partir maintenant, dit-il durement, me sortant du même fait de ma torpeur.
Je le regarde avec confusion avant de sentir la colère et la déception faire rage en moi. Je ne pouvais que comparer Harry avec Evan. Deux bipolaires toujours à la recherche d'attention.
J'étais comme projetée dans le passé.
-C'est comme tu veux, Styles. C'est ta fête après tout.
Je me retourne brusquement et tente de retrouver le chemin que j'avais emprunté pour venir à la fête. Je ressentais bizarrement l'envie de pleurer. Je connaissais ne pas Harry depuis longtemps et pourtant, il faisait ressurgir des émotions violentes chez moi.
Je le détestais pour ça. N'avais-je pas déjà été assez brisée par un homme? Pourquoi la vie s'acharnait-elle contre moi? Je ne souhaitais qu'une relation stable, rien de plus.
De loin, je tente de l'apercevoir une dernière fois et je remarque qu'il frappait rageusement le sable avec ses pieds. Je l'observe avec confusion, curieuse de savoir si cette colère était dirigée contre moi ou contre lui-même. Il était si imprévisible et je me demandais pourquoi j'étais si tentée à vouloir le comprendre.
J'essuie rageusement une larme qui s'était échappée de mon œil droit puis poursuis mon chemin jusqu'à la maison de mes grands-parents.
-Rose!
Je sursaute puis me retourne vivement. Un Niall en colère s'approchait un peu trop rapidement de moi. J'aimais beaucoup mon frère, mais il avait tendance à exagérer et il était beaucoup trop protecteur.
Il empoigne mon bras vivement rendu à ma hauteur et j'étouffe un gémissement de douleur.
-Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans le mot non, bon sang?!
Je lève les yeux au ciel puis dégage mon bras de sa poigne rigide. Je pouvais presque déjà apercevoir les bleus apparaître.
De vue, Niall n'avait pas l'air très musclé, mais il l'était beaucoup plus qu'il ne le laissait paraître. Des heures intensives de soccer n'avaient pas servies à rien.
-J'y suis à peine restée dix minutes.
Ses yeux bleus me lancèrent des éclairs aussitôt que ces paroles m'échappèrent, son visage prenant un aspect soudainement austère.
-Tu n'imagine même pas ce qui aurait pu arriver en dix minutes, Rose. Je te croyais moins stupide.
Je le fusille du regard. J'avais beau avoir toujours passé pour l'enfant sage, je savais user de colère aussi.
-Tu exagère Niall.
-Tu ne comprends vraiment rien toi! Une fois ça t'as pas suffis?
Une bouffée de chaleur me percute et je lui lance un regard, blessée. Il ne pouvait pas être comme les autres. Il n'avait pas le droit d'utiliser mon passé comme argument comme tous les autres le faisait. Pas en rappelant d'aussi douloureux souvenirs.
Je frotte rageusement mes yeux humide et mon visage se transforme en un masque rigide.
-Je te déteste, crachai-je.
Il eut à peine le temps de voir mes joues se remplirent de larmes que j'étais dos à lui. Niall avait la parole facile et je savais qu'il regrettait ce qu'il venait de dire. Cela ne m'empêchais pas de ressentir de la colère et de la tristesse.
Je reprends mon ascension vers la maison sans lui adresser un regard de plus. Ce n'était plus juste les gens de mon école qui me blessaient, il fallait que l'être le plus proche de mon cœur le fasse aussi. Il ne manquait plus que le reste de ma famille s'en mêle...
Je secoue la tête, déçue, trahie. Et voilà qu'Evan venait même de ruiner ma relation avec mon frère. Je ne pouvait qu'éprouver une rage profonde à la pensée de l'être humain le plus détesté de mon cœur. Il l'avait briser que trop de fois.
-Rose... Souffla Niall dans mon dos.
Je pouvais entendre le regret dans la voix de mon frère, mais je n'allais pas pour autant lui pardonner. Il connaissait mes blessures internes, refermées, mais encore fragiles avec le temps, et il les a quand même ouvertes de nouveau avec ses paroles justement choisies.
Il savait comment me blesser et il en a user. Et j'étais dévastée.
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E_V_A_N
Les néons grésillaient au-dessus de ma tête, provoquant un bruit infernal qui ne cessait d'augmenter mon mal de tête. Parfois, quand je dormais, ils clignotaient lugubrement et me réveillait de mes sombres pensées.
Il est vrai qu'on ne pouvait que mal dormir quand on était confiné entre quatre murs à pratiquement toutes les heures de la journée. Moi, qui n'avait jamais été claustrophobe, le devenait petit à petit. Les barreaux avaient presque eut raison de moi. Ce n'était qu'une question de temps.
Le seul fait qui me retenait de devenir complètement dingue était le souvenir que je gardais d'elle. Celle qui m'avait infligé ça.
Un sourire cruel naquit sur mes lèvres. Toutes les douleurs que je lui avait infligé, ses cris, ses pleurs... Le souvenirs de ses beaux yeux bleus bordés de larmes me poussent presque à la jouissance.
Ah Rose Anna... Un être fascinant...
-T'as l'air cinglé mon pote.
Je tourne à peine la tête vers mon compagnon de cellule puis lève les yeux au ciel.
-Tout le monde l'est dans une prison, Alexeï.
Je ris, un rictus hystérique peint aux lèvres. Je ne me gênait pas pour afficher les facettes les plus sombres de ma personnalité avec Alexeï. Qu'importe, il n'était qu'un mirage dans ma vie et il était une poule mouillée. Enfermé pour avoir tenté de nourrir sa femme enceinte en volant de la nourriture dans un marché. Un homme faible.
Je savais soudoyer les gens. J'avais su conquérir tous les cœurs de l'école secondaire de ce trou perdu en quelques mois. La prison ne me faisait donc pas peur et encore moins ses habitants. J'étais certes moins costaud que la majorité d'entres-eux, mais mon charme est une arme beaucoup plus puissante que leurs muscles.
De toute façon, j'étais Evan Samuels. Beau, riche et puissant. Mon père était Daniel Samuels, un des hommes les plus puissants des États-Unis à cause de sa fortune. La deuxième facette de ma personnalité était si charmante que tout le monde ne pouvait que m'adorer, m'envier, m'idolâtrer. Les gardes de la prison comprit.
Ce n'était qu'une question de temps avant que je ne sorte de cet enfer... Et que je retrouve ma tendre Rose.
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Après plus de 6 mois de retard... Chapitre 10 posté, yay!
Pardonnez moi, je suis en plein dans une période de ma vie où le travail et les études me submergent... J'en suis désolée
Mais sinon...
→ Comment avez-vous trouvé ce chapitre? :)
→ On en sait de plus en plus sur Evan et les événements qui l'entourent... Vos réactions / suspicions ?
Merci d'êtres de fidèles lecteurs, les meilleurs ❤️
L.xx
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