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Morceau 6 ~ Oceans (Petit Biscuit) ~ 25/4/2018

Changements apportés aux chapitre précédent. A vous d'aller voir si vous continuez à suivre l'histoire sans le lire ! - IndiDoe

"-En tant que délégué de la zone 1, moi, Rajah Morrison, déclare la première assemblée de cette année ouverte !"

Tous les adolescents présents poussèrent des cris de joie, même les première années qui avaient à moitié écouté et ne saisissait rien de la situation.

"-Bon, débuta Mélanie, on va faire un tour où chacun devra se présenter. On va tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Prêts ? Rajah, je te laisse commencer."

C'est ainsi que tout le monde commença à se présenter, en citant leur nom, leur prénom, leur instrument de musique ou danse qu'ils font, leurs passions, leurs envies du moment (métier, relations...), sans oublier de citer le nom de leur groupe s'ils faisait partie d'un. Ondine eut un peu de mal à retenir toutes ces informations, surtout que certaines d'entre elles étaient floues : soit la personne n'articulait pas, soit elle parlait trop aigu.

Ondine décida alors de se concentrer uniquement sur les visages qu'elle connaissait ou jugeait importants. Ainsi, elle retint que Mélanie faisait partie de Forest Flavor, tout comme Noah et Charotte, et qu'elle en était la chorégraphe alors que Noah était un trompettiste et charlotte la flûtiste. Rajah était un délégué vaniteux. Wilson était plutôt le gars discret dont les deux majeures passions sont les sciences et le badminton. Une de ses colocataires s'appelait Sayline avait 11 ans, était en première année à la colonie, mais n'avait pas encore d'instrument ou de danse, tandis que l'autre s'appelait Thaïs, avait 13 ans et jouait déjà du violoncelle en conservatoire depuis son enfance, mais était aussi en première année. Le garçon aux cheveux blonds et yeux croisés s'appelait Rémi, le roux Tom et l'autre Sébastien.

"-Eh !"

Elle tourna la tête, une expression intriguée sur le visage. Le garçon à côté d'elle, qui n'était autre que Sébastien justement, levait les yeux au ciel devant sa tête de merlan frit.

Il grommela quelque chose qui semblait être destiné à Ondine mais quoi qu'il ait dit, la jeune fille n'entendit que des syllabes étouffées sortir.

"-Pardon, je...

-C'EST TON TOUR ! Brailla-t-il d'un ton des plus aimables."

Ondine avala sa salive.

Puis, elle se leva, dépliant ses longues jambes fuselées et du haut de son mètre soixante-dix qui surplombait l'assemblée, elle lança : "-Euhm... Bonsoir, je m'appelle Ondine Saoirse et j'ai 13 ans. C'est ma première année à la colonie. Je n'ai pas d'instrument pour le moment, mais la batterie me tente bien, alors si quelqu'un pourrait m'y initier, ce serai cool ! En revanche, c'est ma deuxième année de ballet, j'en pratique avec l'association sportive de mon collège, tout comme le basket. Hum, voilà, je pense que j'ai à peu près tout dit..."

Elle jeta un coup d'œil à l'assemblée, où Sayline la regardait, curieuse.

"-Sauf... Oui, sauf un détail... Je suis sourde. Je porte des implants auditifs depuis ma naissance, mais même avec mon appareil, je n'entend pas très bien, surtout les hautes fréquences...

-Bah dites donc, lâcha Rajah du haut de son perchoir, bonne chance pour te faire une place parmi les musiciens et danseurs..."

Le sourire d'Ondine se ternit.

Mélanie décocha un regard si noir au délégué de la zone 1 que même l'immense masse qu'il était pâlit une seconde.

"-HipPop t'accueillera, annonça Mélanie de son ton presque maternel. Peu importe comment tu es."

La foule créa presque instantanément un brouhaha mélangeant plaintes et acquiesciations.

Ondine se sentit un peu mal de générer tout ce raffut.

"-Et comme ça, tu t'es retrouvée dans mon groupe ? Murmura Sébastien, assis à sa droite à côté de Rémi et un peu plus loin, Tom. "

Apparemment, personne n'avait entendu sauf Rémi vers qui Sébastien coula un coup d'oeil complice.

Ondine croyait rêver : Sébastien Marxeyl, le mec le plus populaire de la colonie, lui avait adressé la parole ? Peut être que la colonie était vraiment un endroit fabuleux où tout le monde pourrait s'entendre comme ils le prônent au final ?

"-Quel instrument tu veux apprendre, déjà ?

-La batterie, réitéra-t-elle."

Sébastien changea brutalement son visage en levant un sourcil. En fait, il faisait exactement la même tête que quelqu'un qui se rend compte qu'il manque un steak dans son soit-disant triple cheeseburger.

"-Tu vois, dit-il à Rémi, je te l'avais dit. Elle a pas l'accent caractéristique des sourds : c'est du bluff."

Ondine eut l'impression de s'étouffer avec de l'eau de mer.

Sur le cercle que formait le feu de camp, le jeune adolescent ricanna sans bruit en la perçant de ses yeux couleur or.

"-C'est décevant, lâcha Rémi avec dégoût. Regarde mes yeux...

-Ne t'énerve pas. Elle n'en vaut pas la peine.

-Hmpf."

Et comme ça, Rémi lui tourna le dos. Tom, lui, était totalement absorbé par les flammes qui dansaient au milieu de la place. Il ne remarquait tellement pas ses voisins qu'il était difficile de dire s'il faisait semblant de ne rien entendre ou non.

Du coin de l'œil, Sébastien la contemplait de ses prunelles or, un sourire carnassier collé au visage comme s'il se délectait de la voir impuissante face à ce qu'il venait de faire.

Sayline plissa les yeux en direction de Sébastien. Se pouvait-il qu'elle avait entendu ? Non, impossible, même un humain à l'ouïe normale n'aurait pas pu saisir la "conversation".

"-Bien, l'assemblée est terminée, déclara Wilson. Rendez-vous demain matin à neuf heures ici, pour le Chassé-croisé. Si vous n'avez pas idée de quoi ça retourne, demandez à des personnes qui y ont déjà participé, car il est inutile de rabâcher à tout le monde des règles qu'ils connaissent. Bref, regagnez vos chambres les enfants et dormez bien car la journée de demain s'annonce chargée !"

Tout le monde se leva.

Ondine rejoignit en sautillant ses deux colocataires. Enfin, non, ça, c'est ce qu'elle aurait voulu faire. Là, un poids lui alourdissait l'estomac, comme une pierre jetée dans un étang.

Pour se changer les idées, elle demanda : "-Vous savez ce que c'est le chassé-croisé ?"

Thaïs secoua la tête, mais de façon si légère qu'il aurait suffit qu'Ondine cligne des yeux à ce moment pour croire qu'elle n'avait pas répondu.

Sayline renquilla : "-Je n'en ai pas la moindre idée. Je suis une première année comme toi, tu te souviens ?

-Oups, pouffa Ondine. J'ai une vraie mémoire de poisson rouge...

-Non non, il m'arrive aussi d'oublier des choses d'un instant à l'autre. En fait, quand on était à la préhistoire, il n'y avait pas autant de créations artificielles ayant un mode de fonctionnement en plus d'un nom. Et comme le progrès humain avance beaucoup plus vite que la nature -dis toi que à la création de l'homo sapiens sapiens, l'humain avait accompli 99 pourcents de son histoire !- eh bien, notre cerveau à assez de mal à enregistrer toutes ces choses. Notons qu'en plus, la technologie a changé notre mode de vie en nous forçant à faire toujours tout plus vite, ainsi le cerveau fait le tri. Et... Oh pardon, je m'étale encore...

-Non non, c'est super intéressant, pas vrai Thaïs ?

-Hm."

Un sourire timide se creusa sur le visage de la jeune fille, remontant les lunettes qu'elle avait sur le nez.

"-Vraiment ?

-Oui ! C'est incroyable que tu saches tout ça ! On dirait une encyclopédie vivante !

-Oh..."

Le visage de Sayline s'assombrit brusquement.

"-Qu'y a t-il ? Demanda Ondine innocemment.

-Bah..."

Sayline prit une grande inspiration.

"-Je pense que ça n'avait rien de méch..."

La jeune au cheveux roux pâle eut à peine le temps de finir sa phrase qu'elle trébucha, et n'ayant pas anticipé la chose, bascula en avant pour rouler-bouler sur la terre sèche avant de se retrouver les quatre fers en l'air, le dos contre un tronc d'arbre et la tête à l'envers.

Des éclats de rire suivirent sa chute.

"-Alors ça, c'est ce qui s'appelle tomber comme du n'importe quoi !"

Ondine écarquilla les yeux. Une immense masse sombre se dirigeait vers Sayline et ce n'était autre que... Sébastien.

Le garçon s'accroupit près de Sayline qui ne savait pas comment réagir dans la position où elle était. Puis, avec un sourire légèrement moqueur, lui tendit la main.

"-Besoin d'un coup de main ?"

Une sensation de picotement prit racine dans la gorge d'Ondine, comme si elle venait de boire la tasse dans la mer Noire. La présence de Sébastien lui glaçait le sang. Il avait la capacité de mettre les gens contre elle. Et ça ne présageait rien de bon.

Sayline lui rendit son sourire.

"-Merci, mais j'ai vécu pire..."

Elle bascula sur le côté pour se relever, puis dépoussièra rudimentairement ses habits avec ses mains.

"-Je discutais et je n'ai pas regardé devant moi... Toutes mes excuses.

-Ce n'est rien, l'amie, répondit Sébastien. Tu es Sayline, je me trompe ?

-C'est bien ça.

-Je suis Sébastien Marxeyl. Il me semble que nous sommes dans le même groupe.

-Oui, il me... semble aussi."

Un sourire fendit le visage de Sébastien, brisant d'un liseré blanc son teint caramel.

"-J'ai entendu dire que tu étais très intelligente pour ton âge..."

Sayline ouvrit les yeux comme si un camion lui avait heurté la face.

"-Qui vous a dit ça ?

-Oh tu sais, je connais un peu tout le monde ici, lâcha-t-il sans importance. Mais si ça s'avère être vrai, alors on va bien s'entendre, toi et moi, parce que j'aime les gens ingénieux."

Il posa sa main sur son épaule.

"-Je t'assure qu'ensemble on ira loin.

-Mais... Comment tu peux dire ça alors que tu me connais depuis deux minutes ?"

Sébastien sembla happer de l'air comme un poisson hors de l'eau pendant une fraction de seconde, puis il se renfrogna.

"-Oh, oui. Je comprends. Si tu as besoin de temps...

-Nononononon c'est pas ce que je voulais dire ! Attends ! Désolée, je suis parfois abrupte dans mes propos... Je...

-Allez, j'te pardonne si tu nous accompagne jusqu'au cottage, lança Sébastien dans un rictus."

Le visage de Sayline se détendit. Ondine ne comprenait pas. Pourquoi Sébastien était-il si gentil d'un coup ?

"-Oui, dit Ondine, c'est vrai qu'on habite à côté..."

Sébastien se tourna vers elle, le regard faussement surpris, comme si Ondine avait dit quelque chose d'affreusement évident.

"-Oui, c'est vrai."

Son expression se fit un peu plus amicale, comme une vitre de voiture qu'on remonte.

"-Bien alors, toi et l'autre, venez avec nous..."

~🚶~

"-Euh... Eh-Hey, Est-ce que vous connaissez comment se passe le chassé-croisé ? Amorça Sayline d'une voix hésitante."

Sébastien coula un regard vers elle.

"-Prévoyante, à ce que je vois, plaisanta-t-il."

Comme le petit groupe arriva devant le cottage, il fit une sorte de demi-tour pour avoir les autres en face de lui, les cinq première année formant un arc de cercle.

"-Le chassé-croisé est l'une des premières épreuves de la colonie. C'est une course d'orientation, où l'on est séparés en quatre équipes selon nos zones. Le but est de chercher des indices pour trouver les drapeaux des autres équipes dispersés dans toute la colonie. L'équipe qui arrive à regrouper les quatre drapeaux dans son camp fait gagner un indice sur la musique / chorégraphie attendue au tournoi final, soit la chorégraphie ou musique que notre groupe va devoir présenter devant un jury, et toute la colonie. Hors de question que l'on rate cette chance, compris ?

-Et... S-S'il arrive qu'on perd... Qu'est-ce qui se passera ?"

Sébastien plissa les yeux vers Tom, un sourire narquois en coin.

"-Oh, mais tu ne vas pas nous faire perdre pt'it gars. J'y veille.

-Euh... O...

-Bien, le coupa-t-il en frappant des mains. J'ai une grande annonce à vous faire."

Il se redressa de toute sa hauteur, puis jeta un mauvais coup d'œil à Ondine était toujours plus grande que lui.

"-Pour gagner cette compétition, il va falloir se donner a fond. Mais vous allez me demander pourquoi gagner absolument, hein ?

-Tu lis dans mes pensées, lança Rémi ironiquement.

-Écoutez. Si l'on bosse suffisamment dur, cette première place nous fera tous gagner en popularité.

-Et...?

-Avec cette popularité, ce véritable pouvoir... On pourra bâtir une nouvelle colonie, sans discrimination, sans différences... Un endroit où personne ne sera jugé..."

Il jeta un coup d'œil aux première années.

"-N'est-ce pas ce que vous voulez ?

-Mais comment ?

-Par le pouvoir de la communauté."

Sayline fut surprise.

"-La plupart des gens, surtout les adolescents, suivent un modèle. Modèle qui aujourd'hui, banalise le fait que des gens soient mis de côté, ou maltraités. Alors nous allons être le modèle, à présent.

-Personne ne voudra me prendre comme modèle, lâcha Rémi en pouffant.

-C'est vrai, appuya Sébastien.

-Hein ?!

-Pour l'instant. Devenir les personnes qui impressionneront même les plus influents va exiger plus plus que... corriger quelque bugs."

Il regarda Ondine.

"-Comme arrêter de mentir pour se donner de l'importance, par exemple."

La même impression que tout a l'heure envahit Ondine a la façon d'une grosse vague qui lui faisait boire la tasse. Un mélange de tristesse, de désespoir et de colère.

"-Pour cela, il va falloir grimper l'échelle sociale à une vitesse phénoménale, pour que, même les plus grands nous regardent d'en bas."

Il joignit les mains en soupirant.

"-Rappelez-vous. Tout ce que je vous demande, c'est de suivre ce que je dis pour gagner ce tournoi. Pour un monde meilleur. Pour vous. Et pour nous. Vous avez confiance en moi, n'est-ce pas ?

-Eh bien, tu est le plus expérimenté donc...

-Cool ! Rendez-vous demain pour le chassé-croisé alors !"

Sébastien tourna ensuite les talons pour rentrer dans son cottage, Rémi lui emboitant le pas, lui-même suivi par Tom qui avançait presque à reculons.

Ondine croisa le regard de ses colocataires.

Elles n'avaient pas l'air emballées non plus.

~ 🏆 ~

D'un geste las, Ondine déposa son téléphone sur sa table de chevet.

En ouvrant la porte de la salle de bain encore embuée par la douche que venait de prendre Sayline, elle constata à quel point elle était terne et si différente de sa première impression.

Dans la douche, comme enfermée dans un cocon de vapeur, elle laissa l'eau ruisseler sur son corps pendant un moment, bien qu'elle sache que ce n'était pas bien de le faire pendant si longtemps. L'eau lui faisait tellement de bien.

La jeune fille posa le front contre la vitre, le sommet de sa tête raclant involontairement le pommeau de douche accroché au curseur, qui était pourtant au plus haut sur la barre.

Elle laissa les gouttes épouser la forme de son visage, glisser sur sa peau comme si c'était un toboggan, afin de se vider l'esprit. De calmer sa respiration saccadée par des sanglots silencieux et d'emporter avec elles les gouttes un peu plus salées qui s'échappaient de ses yeux.

"Pourquoi je ne peux pas être comme tout le monde ?

Même ceux qui ont un problème semblable au mien ne m'aiment pas..."

Vêtue de son pyjama trop large mais trop court, elle sortit de la douche en fermant la porte qui émit un léger grincement.

En regardant au-dehors pour apercevoir la mer, son regard coula vers la terrasse, où Thaïs était assise. À même le plancher, elle lui tournait le dos, regardant le paysage et tenait un téléphone à son oreille. Pourtant, elle semblait ne pas s'y intéresser plus que ça. Même le splendide spectacle qu'offrait le reflet de la lune et des lumières du port sur la'océan ne captait pas son regard. Elle semblait plus intéressée par les brins d'herbe cramée, comme si elle s'amusait à compter chacun d'entre eux.

"-Thaïs téléphone à sa famille, lui informa Sayline."

Allongée sur le canapé crème du salon, elle trempa un Granolah dans une tasse qui semblait être remplie de chocolat chaud. Puis, tout en le pinçant entre son pouce et son majeur, elle donna un léger coup d'index pour évacuer le surplus de liquide avant de croquer à pleine dents dedans et de se replonger dans le livre qu'elle avait calé sur les genoux.

"-Tu arrives à entendre ce qu'elle dit de ta place ?

-Mais tout à l'heure tu..."

Sayline plissa les yeux.

"-Laisse tomber, c'est stupide. Je monte.

-Entendu."

La jeune fille se laissa tomber sur son lit, posant ses mains sur ses yeux. Cette journée l'avait exténuée.

Elle poussa un soupir triste, puis jeta un oeil à oeil à son portable.

"Je pourrai appeler mes parents, moi aussi."

Ondine prit son téléphone qui se dévérouilla aussitôt qu'il reconnut ses iris.

Sa famille était riche, et dirigeait une grande entreprise de construction de villas. Ses parents lui achetaient toujours tout ce qui était à la pointe, que ce soit en technologie, en maquillage, vêtement, et elle en était très reconnaissante. Même si souvent, elle appréciait l'action, mais ne se servait jamais du produit pour ne pas qu'on la traite de "gosse de riche".

En relevant les yeux, elle regarda les images qu'elle avait placardé à son arrivée, sur le petit espace entre le dessous du lit du haut et celui du bas, où elle avait élu domicile.

Chacunes de ses photos représentait un moment joyeux qu'elle avait vécu. Ses parents, entrelacés, à leur mariage. Elle qui faisait un câlin à son père lorsqu'il avait accepté de lui offrir son tout premier aquarium pour poissons tropicaux, qu'elle possède encore aujourd'hui. Sa petite soeur, à califourchon sur ses épaules, lorsqu'ils s'étaient rendus au grand aquarium de New York, devant le bassin abritant un requin blanc titanesque.

Au départ, elle avait pris ces polaroides afin d'avoir toujours sa famille à ses côtés, mais là, ils n'avaient pour fonction que de lui déchirer le coeur. La maison lui manquait cruellement.

Devant son écran d'accueil, elle fit glisser les pages, puis jugea le petit icône d'appel vidéo pendant un moment.

Au moment de le toucher, elle se ravisa, et éteignit son téléphone avant de le poser de nouveau sur la table de chevet.

La raison de son inscription à la colonie était de prouver à ses parents qu'elle était autonome et bien plus qu'une héritière de leur boulot dans lequel elle n'avait pas d'intérêt. Mais maintenant, elle ne voulait rien de plus que rentrer chez elle.

Cependant, c'était impossible, car cela serait comme abandonner, et tous ses efforts seraient réduits à néant. Ondine devait continuer à lutter contre les obstacles, comme elle l'a fait toute sa vie.

Dans le passé, beaucoup de gens ont dit que c'était une gosse de riche qui croyait avoir un problème auditif, que jamais elle ne pourrait faire quoi que ce soit toute seule car ses parents s'en occupaient simplement. Alors, elle a apprit à les ignorer et à ne pas les prendre à cœur. Mais quand quelqu'un comme Sébastien vous écrase autant, toutes les vieilles cicatrices s'ouvrent à nouveau et il est devenu beaucoup plus difficile de se ressaisir.

Perdue dans ses pensées, la jeune fille n'entendit pas la sonnerie de son téléphone et ne fut dérangée que lorsque son bracelet connecté vibra pour lui signaler qu'elle avait un appel. Elle attrapa vivement l'appareil, et appuya sur le bouton vert, ses sentiments de solitude prenant le dessus.

"-Hé ! Tu vois, je t'avais dit qu'elle décrocherait ! Salut chérie ! Comment c'est la colo ?

-Génial, c'est... Cool.

-Tu n'as rien de plus à nous dire ? Allez, on veut tout savoir sur ta première journée !

-Oh c'était... C'était vraiment bien.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

-Je vais très bien !

-Non non tu ne vas pas bien, tes yeux sont tout rouges, tu as besoin que je vienne ! STUART VA CHERCHER LA VOITURE !

-Non c'est bon ! C'est bon, je t'ai dit que j'allais bien. C'est juste que..."

Elle jeta un œil à la fenêtre, où les adolescents du cottage d'en face fermaient les stores.

"-Je suis juste fatiguée d'une bonne journée de rencontres et de trajet !

-Ah oui ? Déjà au taquet pour faire de ce monde un monde meilleur en changeant l'avis des gens j'imagine ?

-Yep, dit-elle, je fais... Vraiment une différence.

-Ouah ! Je suis si heureuse pour toi ! Je veux dire, ce n'est pas parce que je pensais que tu n'y arriverai pas, c'est juste..."

Sa mère papillona des yeux et laissa échapper un soupir, ne pouvant contenir son bonheur.

"-Tu es en train de faire... quelque chose... Que je n'aurai jamais pensé qu'une personne privée d'audition pourrait accomplir ! Je suppose que tout ce qui te manquait était une chance pour faire tes preuves. Je suis si fière de toi...

-Merci...

-Tu continue à aller de l'avant, hein ?

-Ok...

-Et fais attention à ne pas te faire mal ! J'ai entendu qu'il avait plu récemment dans les bois, ça peut être glissant. Je t'aime ma chérie. Très très fort.

-Je vous adore aussi, dit elle en raccrochant."

Ondine laissa échapper un soupir triste.

"Après tout... Maman veut changer le monde comme Sébastien... En faire un sans discrimination où je pourrai être moi... Peut-être qu'il n'est pas méchant, ça arrive aux gens de juger sans savoir..."

C'était décidé. Ondine rapporterai les trois drapeaux.

Avant demain midi.

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