Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 4 ~ 31 juillet 2018

Une mésange sautilla sur la branche d'un arbre, puis ouvrit ses ailes et s'envola en un éclair de jaune.

"-Rémi Avelino Zéphirin Milan ! Cria une femme aux cheveux courts."

L'enfant qui semblait répondre à ce nom sursauta et dirigea aussitôt son regard de la fenêtre vers sa mère, avant de s'enfoncer un peu plus dans le siège dans lequel il était cloué.

"-Arrête de bailler aux corneilles et lis-moi plutôt les lettres du tableau, ordonna l'ophtalmologue."

Le jeunot déglutit, puis s'exécuta.

"-E, M, B... Euh..."
Le blond tourna la tête vers son père, cherchant du soutien, pendant que sa mère lui pointait désespérément une lettre au tableau en attendant qu'il se décide à donner la bonne réponse.
"-G... Ou..."
Rémi comprit à son soupire sec que ce n'était pas ça et il baissa le menton.
"-R Rémi, c'est un R ! C'est la première lettre de ton prénom !"
Il balança ses pieds sous le siège, honteux de décevoir ses parents.

Sa mère est ophtalmologue, son père est pilote. Et lui...

"-Rémi... Dis moi la vérité. Est-ce que tu lisais vraiment ce qu'il y a marqué ?"

Après un temps de réflexion, il répondit.

"-Non."

Le jeune garçon avait juste mémorisé les caractères à force qu'on le lui répète, sans pour autant pouvoir en discerner ne serait-ce qu'un seul.

"-Rémi, arrête de loucher.

-J'y arrives pas..."

Madame Milan éteint son tableau, puis soupire à nouveau.
"-Strabisme, comme je l'avais dit."

Rémi frissonna lorsqu'une brise fraîche vint lui lécher la nuque pendant qu'il progressait vers son cottage.

Cette sensation le gênait toujours autant, car elle lui rappelait sans cesse cette nuit fraîche où il n'avait pas senti l'orage arriver.

Cette nuit, où tout avait basculé, lorsqu'un éclair lui était tombé dessus.

Quand il s'était réveillé, il était perdu.

Près de lui, un homme parlait.

"L'impact a causé un traumatisme crânien..."

Une odeur d'antiseptique embaumait la pièce où il était.

"L'origine étant neurologique, on ne peut pas y faire grand chose, surtout à son âge..."

Rémi avait ouvert les yeux et ce qu'il découvrit l'avait choqué.

"Madame, déclara le médecin, j'ai le regret de vous annoncer que votre fils est à présent atteint de strabisme."

Sur son épaule, sa mère pleurait.

Le mot strabisme désigne le fait que ses yeux ne sont pas alignés correctement.

En fait, ils prennent chacun un sens différent lorsqu'il regarde quelque part, sans qu'il puisse les contrôler, lui donnant ainsi l'aspect de quelqu'un qui louche.

Sa mère a tenté maintes rééducations des yeux, ainsi que de lui administrer des gouttes oculaires ayant pour but de troubler l'image d'un oeil, forçant ainsi son cerveau à se concentrer uniquement sur l'image que renvoyait l'autre, mais ça n'arrangeait pas le problème en entier.

La majorité croit que cela touche uniquement sa vision, mais cela déséquilibre aussi tout son corps.

Il ne peut même pas compter le nombre de fois où il était tombé, où un ballon l'avait heurté en pleine face ou lorsqu'il se faisait gronder pour avoir renversé des choses sur son passage.

Car oui, bien qu'il soit privé d'une vue nette, Rémi est loin d'être délicat. Quand il entre dans une pièce, il ne tâtonne pas tous les objets sur le bout des doigts, mais plutôt faire le tour en passant les mains sur les murs et repérer les endroits où objets qu'il juge importants. Les détails lui importent peu, d'une manière générale. Même si un en particulier lui tenait à cœur.

Pour lui, ces gouttes n'étaient d'aucune utilité car seul, son œil fatiguait très vite, il ne voyait quand même plus en trois dimensions mais surtout, cela ne cachait absolument pas ses yeux croisés.

Avant, Rémi faisait partie de cette bande de gamins joyeux, rayonnants, qui jouaient à la balle et à chat. Avant, il était l'un de ses gosses qui chantaient, applaudissaient, riaient, dormaient paisiblement le soir venu. Mais lorsqu'il fut de retour à l'école avec ses yeux croisés et des cicatrices en motifs de fougère, on le regardait d'un air moqueur.

Dans son dos, il entendait ricaner quand il arpentait les couloirs. Mais le plus insupportable, c'était de sentir toutes ses paires d'yeux braquées sur lui alors qu'il ne pouvait pas discerner correctement ne serait-ce qu'un visage sans son traitement.

Dans sa classe, il entendait des mots, des mots qu'il savait adressés à lui. Des mots le dévalorisant. Ils l'insultaient. Se moquaient.

Ils disaient par messes basses qu'il avait l'air stupide et ridicule. Qu'il était un cas désespéré.

"-Mais c'est comme je suis! Ce n'est pas ma faute et je ne peux rien y faire de toutes façons !"

Tout autour, il savait que des sourires vicieux creusaient les visages des personnes qu'il connaissait depuis toujours.

"-Alors si quelqu'un a quelque chose à me reprocher, qu'il vienne me le dire entre quatre yeux !"

Lors d'un petit moment, il avait cru enfin avoir réussi à leur clouer le bec une bonne fois pour toutes.

"-Ça va être difficile ! Envoya une voix dans la foule, qui déclencha aussitôt un tonnerre de rires malsains."

Pendant longtemps, Rémi subissait ça. Il avait quelques amis à ses côtés, mais il se sentait plus seul que jamais.

Personne ne savait que petit, il avait longtemps pleuré pour que ses yeux se réparent et qu'il soit enfin considéré comme normal.

Plus tard, il comprit que ce n'était pas la bonne solution. Ce qu'il désirait par-dessus tout était du respect, et il s'était juré de l'obtenir par lui-même.

C'est lorsque qu'il apprit à maîtriser une de ses qualités qu'il ne s'était plus fait marcher sur les pieds.

Chez lui, après être passé sous le fil à linge parfumé à la lavande, entre une vieille cafetière et un frigo rempli de mini cornets chocolat-vanille aux éclats d'amandes, parmi l'étrange mélange du parfum de lessive et de renfermé que Rémi affectionne sans vraiment savoir pourquoi, dans un coin de son garage, se trouve un piano.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, son père lui a raconté qu'un jour, alors qu'il le gardait, Rémi s'était enfui après une dispute. Il avait passé la maison au peigne fin et ne l'avait pas retrouvé, jusqu'à ce qu'il se rende compte que ce n'était pas la radio ni la télé laissées allumées qui faisait de la musique. C'était son fils, les doigts sur les touches du clavier, les yeux fermés.

Sa vue réduite lui offrait une grande sensibilité des autres sens, notamment l'ouïe, et par le même biais une oreille très musicale. Comment avait-il fait pour entendre leurs messes basses ? Avoir son air de d'habitude lui suffisait.

Aussitôt qu'il s'en était rendu compte, le jeune à donc commencé à tendre l'oreille dans la direction opposée à celle du tableau pendant les cours. Après tout, les personnes qui parlent dans le fond de la classe ne manquent pas.

C'est donc comme ça qu'il a débuté à accumuler des informations. Même s'il n'a pas une mémoire d'éléphant, en retenir les gros traits lui suffisait amplement... Surtout depuis qu'il avait compris qu'il pouvait l'utiliser contre les autres.

L'information, c'est le pouvoir. Lorsqu'il en obtenait assez, Rémi pouvait en fournir ou ne rien dire en échange de leur respect.

C'est du chantage, et il le sait, mais c'est tout ce qui lui fallait pour paraître un minimum "cool" aux yeux de certains, comme il a toujours des choses à dévoiler.

Tenir sa langue n'est pas une de ses qualités et il possède encore moins celle de ne pas être curieux. Mais tant que ces défauts lui offrent la possibilité de s'intégrer...

Oh non, il n'allait pas arrêter de sitôt.

"-Je ne peux pas. Je suis atteint de strabisme, expliqua Rémi pour la énième fois."

De son œil gauche, il discerna -difficilement- son colocataire couvrir sa bouche avec ses mains.

"Je... je suis désolé ! Je ne savais pas... je-

-Pas grave, je réplique-t-il sans s'attarder."

Sa curiosité, comme toujours, le rattrappe enfin.

"-Euh, au fait, c'est quoi ton nom ?

-Hum... Tom Muller, et toi ? Répondit le dit Tom en se grattant nerveusement les poignets.

-Rémi Milan.

-Enchanté, acquiesça-t-il en un hochement de tête.

-Comme Merlin ?"

Il lève un sourcil. Franchement, même Rémi se serai donné une gifle pour une vanne aussi nulle.

"-Comment ça Merlin ? Demande Tom.

-Bah Merlin ! Merlin l'enchanteur !"

Il commença à rire et Rémi enchaîna à son tour, avant que ça ne parte dans un fou rire général.

"-C'est... Ton... Rire, hoqueta Tom tentant désespérément de reprendre son souffle, tu... On dirait une otarie coincée dans une machine à laver !"

Et ils repartent de plus belle.

"-Tu crois vraiment qu'on peut descendre ?

-Pourquoi pas ?"

Cela ne faisait que quelques minutes à peine que Rémi était aux cotés de Tom, et pourtant il savait déjà comment l'utiliser à ses fins.

Rémi comptait se servir de son côté soucieux, instable et qui fait facilement confiance pour arriver à le manier à sa guise. En effet, celui-là n'avait qu'à bien faire ce qu'il voulait, sinon une petite information un peu trop personnelle s'échappera... et fera très mal. Voilà où était son point faible.

Cependant, Rémi utiliserai ça en cas de légitime défense, -au cas où il le laissera tomber, par exemple. Il n'était pas si stupide.

Ça risquerait de le faire fuir avec une source d'informations et une personne de son rang.

"-Je... Je ne sais pas trop... On est bien en haut, non ?"

Tom avait les genoux cagneux et se grattait frénétiquement la paume des mains.

"-Reste-y si tu veux, moi je descend.

-Non non, je viens avec toi !"

Rémi arriva en bas, Tom sur les talons, et distingua une forme massive sur le canapé en face de lui. Elle grandi, puis se rapprocha, assez pour qu'il comprenne que cette immensité que représentait son deuxième colocataire : Sébastien.

"-Eh bien, regardez nous avons là ! S'exclama-t-il d'une voix dont Rémi ne put qu'admirer la profondeur."

Il se leva, marcha jusqu'à eux puis se posta devant. De toute sa hauteur, il considéra pendant de longues secondes les deux plus jeunes, avant de se pencher vers Tom comme s'il était en primaire.

"-Alors... Tu t'es enfin décidé à sortir de ton trou, petit ?"

Tom plissa le nez, et Sébastien éclata de rire.

"-C'est juste une blague ! Ai un peu d'humour, lui reprocha-t-il en lui flanquant un coup de poing dans l'épaule. Bien, tu as fait ton chemin jusqu'à la chambre comme il faut, l'ami ? Demanda-t-il en s'adossant à la rampe d'escalier."

Rémi se retint tout juste de crier "OH MON DIEU, J'AI UN AMI !"

"-Sans problèmes. Merci de m'avoir indiqué l'emplacement, sinon je serai encore là à ouvrir toutes les portes.

-Y'a pas de quoi. En tant que plus expérimenté, c'est le minimum de faire son possible pour les nouveaux, non ?"

Tom resta bouche bée comme si ce qu'il venait de dire n'avait aucun sens. Si une mouche passait dans le coin, elle aurait été pour lui.

"-Bon, trêve de blablaterie, entrons dans le vif du sujet..."

Sébastien se redressa, prit une inspiration mais fut interrompu avant même qu'il ait pu prononcer ne serai-ce qu'une syllabe par un violent frappement sur la porte d'entrée.

"-Les gens, c'est Wilson, votre délégué, fit une voix derrière. Va falloir aller manger. Rejoignez-nous sur la Place Centrale, genre, maintenant. Venez pas pleurer s'il n'y a plus de chips, je vous aurai prévenu."

Comme pour confirmer ses dires, le ventre de Tom grogna, et il croisa les bras dessus en rougissant de honte.

"-Cool ! Moi aussi je meure de faim, s'écria gaiement Rémi. On y va ? À moins que..."

Il réalisa soudain ce qui s'offrait à lui.

S'il détenait quelque chose à propos de Sébastien et gagnait son respect en échange de son silence... Jamais il n'aurait été aussi puissant sur l'échelle sociale.

"-Tu voulais nous dire quelque chose ?

-Naaaaah, ça attendra ce soir. C'est quelque chose d'ultra privé et je veux que vous soyez au max de votre concentration quand je vous en parlerai. En plus, on risque de rater les chips.

-T'as raison, s'exclama Rémi en emboitant le pas à Sébastien, il est hors de question que je loupe ça !

-Hé ! Attendez-moi, hurla Tom en crapahutant comme il pouvait pour les suivre."

"C'est un bon jour qui va être une bonne semaine qui va être un bon mois et donc un bel été !"

Comme quoi, Rémi est assez nul comme prophète.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro