Epilogue.
Les phrases en anglais sont traduites dans les commentaires
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𝑬𝒑𝒊𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆 : 𝑰 𝒋𝒖𝒔𝒕𝒆 𝒘𝒂𝒏𝒕 𝒕𝒐 𝒔𝒕𝒐𝒑 𝒕𝒊𝒎𝒆
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Tous deux assis à la table de leur chambre d'hôtel, la lumière de la Lune éclairant avec peine leurs visages, ils se regardent. C'est un regard encore différent de ceux qu'ils ont pris l'habitude de s'échanger. Ils ne savent pas vraiment en quoi, juste que c'est... différent.
C'est un peu fourre-tout comme mot "différent". Ça veut tout et rien dire à la fois. Minho il est différent. Il l'a toujours été. Il n'a jamais su s'intégrer, discuter, sociabiliser. Alors que les jeunes de son âge sortaient faire la fête avec leurs amis, Minho s'occupait de sa mère ou lisait des livres, la discographie de Pink Floyd tournant en boucle dans l'appartement sur le vieux lecteur de vinyle.
Minho il n'avait jamais vraiment eu d'amis, tout au plus des connaissances de sa classe avec qui il mangeait le midi et faisait les travaux de groupes. Quand il était arrivé à la fin du lycée il s'était donc retrouvé seul. Sa mère était morte quelques mois plus tard, rejoignant son mari décédé bien des années plus tôt. Elle n'avait laissé à Minho que des dettes, le lecteur de vinyles, et un trou dans poitrine impossible à combler.
C'était là qu'il avait rencontré Chan, tard le soir dans un bar pas vraiment fréquentable. Ils avaient couché ensemble et puis Chan l'avait sortit de son trou. Il l'avait accompagné dans toutes les premières fois qu'il n'avait jamais vécu, sans jamais poser de questions. C'était peut-être pour ça que Minho était resté. Certes, ses activités n'étaient pas vraiment légales - voir pas du tout - mais il ne lui posait pas de questions et il lui avait offert un toit, un travail, et surtout un peu de chaleur humaine. Leur histoire n'avait pas duré, leur complicité si, et Minho avait trouvé un semblant de paix.
Cependant, si Minho est bien différent de l'idée de normalité qu'on se fait, il est aussi tout simplement lui, sans fioriture, sans chercher à paraître plus important qu'il ne l'est.
Minho est un homme. Un homme amoché par la vie, en quête de renouveau et au regard noir emplie d'empathie lorsqu'il se pose sur plus démuni que lui.
Jisung aime ce regard. Il aime pouvoir s'y perdre. Il aime lorsqu'il disparaît quand Minho sourit et que ses yeux rétrécissent jusqu'à apparaître comme deux petites fentes. Il aime par dessus tout quand Minho rigole parce que ça n'arrive pas souvent. Il a l'impression à chaque fois d'assister à un miracle de la nature dont il est le seul spectateur. C'est un peu vrai puisque Minho, lui, aime que Jisung arrive à le faire rire. D'ailleurs, il aime le rire de Jisung. Ce rire tellement vif, tellement puissant, tellement humain. Il aime sa manie de taper dans ses mains lorsqu'il rit. Il aime lorsqu'il laisse sa main dépasser par la fenêtre lorsqu'ils roulent sur les petites routes de campagne. Il aime lorsque ses doigts se rejoignent sur son ventre et qu'il se colle dans son dos lorsqu'ils continuent à moto.
Est-ce que Jisung aime Minho ? Est-ce que Minho aime Jisung ? Les deux seraient tentés de dire oui. Même si c'est peut-être juste l'euphorie du voyage, de l’inconnu, et l'adrénaline qui court dans leurs corps. Même si c'est bien trop tôt pour pouvoir dire ça.
Ils l'avaient senti, une semaine plus tôt, lorsque leurs regards s'étaient croisés dans le bureau de Chan. Ils avaient senti quelque chose entre eux, comme un fil rouge qui les reliait et qui s'est raccourci tout au long de la semaine jusqu'à ce qu'il ne reste plus d'espace entre eux.
Minho se lève et ferme les rideaux. Il se tourne vers Jisung et lui sourit. Ses yeux se plissent, alors Jisung sourit en retour. Minho prend son téléphone et une douce musique s'échappe de l'enceinte qu'il amène toujours avec lui. Breath in the Air, Pink Floyd. La musique de son enfance. La musique qui a toujours été chère à son cœur.
Il tend la main vers Jisung qui la prend avec délicatesse et entremêle ses doigts aux siens. Il écarte les cheveux bleus de son visage et se lève pour venir poser son autre main sur l'épaule de Minho tandis que la sienne trouve sa place sur sa hanche.
On ne peut pas vraiment appeler ça de la danse tant leurs mouvements sont minimes, mais pourtant, ils tournent autour de la pièce, tout doucement. La tête de Jisung vient naturellement se poser dans le cou de Minho qui sourit contre ses cheveux.
« Don't be afraid to care, chuchotte-il.
- Long you live, répond Minho.
- High you fly, » complète Jisung.
Il s'écarte un peu pour planter son regard dans celui de Minho qui a déjà les yeux penchés vers lui.
« Leave, dit-il en s'arrêtant et écartant les mèches qui cachent les yeux de Minho.
- But don't leave me.
- Promis ?
- Je ne sais pas de quoi demain sera fait, Jisung. Mais je sais que je t'ai cherché toute ma vie. Je ne te laisserai pas partir seul. »
Leurs lèvres se rencontrent alors que Gilmour termine : balanced on the biggest wave, you race towards an early grave.
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NDA :
Je ne vais pas m'attarder, on se revoit dans la note de fin.
[ 860 mots]
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