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Chapitre 2

Deux adolescentes en uniforme scolaire descendirent à l’arrêt de bus qui desservait le neuvième arrondissement de la ville de Yokohama. Alors que le véhicule reprenait sa route, Mayumi, dite Maya, ajusta les courroies de son sac-à-dos et replaça une mèche brune derrière son oreille. Elle attrapa ensuite la poignée de sa valise roulante couleur mauve et chercha un instant autour d’elle.

Son amie s’offrait quelques secondes de répit sur le banc de l’arrêt de bus, les yeux rivés sur l’écran de son portable.

― Allez, un petit effort, lui lança Mayumi. On aura tout le temps de se reposer à l’arrivée.

Son ton se voulait enthousiaste, malgré la fatigue qui l’engourdissait elle-même. Luna se releva à contrecœur et lui emboita le pas, trainant sa valisette derrière elle. A quinze ans, elle arborait la silhouette fine et robuste d’une danseuse étoile. Ses cheveux cuivrés noués en queue de cheval faisaient tâche au milieu de la population environnante.

― Je me demande toujours si c’était une bonne idée d’emménager ce soir, évoqua la jeune fille d’une voix douce et enfantine. Les cours m’ont épuisée.
― Pareil, soupira Mayumi. Mais au moins, on pourra profiter de notre week-end plus tranquillement.
― Je crois que je t’ai rarement vue aussi pressée d’échapper à tes parents, sourit la rousse avec malice.
― Passer l’année scolaire toute entière avec eux a épuisé mes dernières réserves de patience, grimaça Mayumi. Et un senior a eu la gentillesse de passer nous prendre, on ne peut pas changer d’avis maintenant.

Luna n’en voulait pas à sa camarade de lui forcer la main. Héritière d’une prestigieuse famille appartenant à la noblesse japonaise, Mayumi devait quotidiennement faire face aux responsabilités qui incombaient à son rang. Ses géniteurs attendaient d’elle une perfection absolue. Au plan scolaire, dans son attitude à la maison, à table, au dehors ou envers leurs homologues lors des soirées mondaines qui ponctuaient leur quotidien rigide et morose, elle n’avait aucun répit. Pour ses géniteurs, aucun relâchement n’était permis.

Sa vie d’agent, particulièrement les périodes de retrouvailles au QG Principal du NSIS, constituaient un divin échappatoire pour elle. A ces occasions, elle pouvait enfin respirer, se défaire de cette personnalité étouffante de bonne fille délicate et distinguée que ses proches lui imposaient au quotidien. Et surtout, elle pouvait s’autoriser à devenir une adolescente dynamique et courageuse, user de ses capacités physiques et intellectuelles pour défendre une noble cause et sauver plusieurs vies.

Pour couvrir son absence auprès des siens, Mayumi pouvait heureusement compter sur une amie de la famille, en réalité senior de leur QG. Cette relation, avec laquelle elle était censée passer ses vacances, avait toute la confiance de ses parents.

Mayumi et Luna s’engagèrent dans la foule de piétons pressés qui évoluait autour d’eux dans un léger murmure. Devant elles, le soleil achevait de disparaitre derrière les grands immeubles de la ville cosmopolite, qui s’illuminait graduellement avec la tombée de la nuit.

― Au fait, tu sais si les garçons seront là ce soir ? demanda-t-elle en se retournant brièvement.
Luna fit un pas à gauche, cédant le passage à un petit groupe d'écoliers du cours primaire qui évoluait en sens inverse.

― J'ai croisé Lucas pendant la pause déjeuner. Il a dit qu'il viendrait juste après les cours mais pour les autres, je n'en sais rien.
― S'ils doivent nous rejoindre, ils sont peut-être déjà en route, supposa Mayumi. Ce serait vraiment sympa si on pouvait tous se retrouver dès ce soir.

Le flot de piétons se fit plus dense. Tout en se faufilant habilement entre les passants, Luna devait lutter pour ne pas perdre son amie de vue. Elle gardait les yeux rivés sur son dos, où courait une chevelure noire et brillante.

Mayumi songeait avec nervosité à sa maison, essayant de se rappeler si elle n'y avait rien oublié, si elle avait bien fermé la porte de sa chambre et si elle n'avait commis aucune erreur pouvant la trahir en son absence. Elle s'en voulait un peu de ne pas avoir eu l'occasion de dire au revoir à son grand frère adoptif, en voyage à Londres pour ses études. Plus âgé qu'elle de quatre ans, c'était le grand frère que tout le monde rêvait d'avoir. En tant qu'ainé, il devait encore plus supporter la pression familiale. Mais cela ne l'empêchait pas de gâter sa petite sœur comme une véritable princesse et de lui consacrer une grande partie de son temps libre. Lorsqu'elle ne pouvait échapper au contrôle de ses parents, il était le seul à apporter de véritables ondes de joie et de gaieté à son quotidien.

Mayumi émergea de ses pensées en arrivant au bord d'un passage piéton.

― Il devait nous attendre quelque part par ici, dit-elle à Luna. Tu le vois ?

Luna promena son regard le long du trottoir d'en face puis hocha la tête.

― Je reconnais sa voiture, allons-y. On dirait qu'il patiente depuis un moment.

Elles attendirent que le feu passe au rouge, puis traversèrent la chaussée d'un pas rapide. Une Daihatsu grise aux vitres teintées était stationnée sur le bas-côté. Un étudiant d'une vingtaine d'années, portant une casquette, des lunettes de soleil et un T-shirt Heavy metal, ouvrit le coffre du véhicule.

― Encore merci de passer nous prendre, dit Mayumi en arrivant à sa hauteur. Tu nous attends depuis longtemps ?
― Ne t'en fais pas, je viens juste d'arriver.

Il chargea leurs affaires dans le coffre et prit place au volant. Puis le véhicule s'engagea dans le trafic.

***

Opérant sous la couverture d'un centre de recherches scientifiques, le Bureau Principal du NSIS était un complexe qui s'étendait à une dizaine de kilomètres au-delà du quartier paisible de Gumyoji, situé à la lisière de la campagne japonaise.

Depuis près de 70 ans, cette structure formait des agents triés sur le volet et présentant les qualités intrinsèques requises pour devenir des agents accomplis. Plusieurs d'entre eux y étaient formés et entrainés en parallèle à leurs études, dans le but d'accomplir des opérations de terrain spécifiques à travers l'archipel.

Durant les grandes vacances, ces formations étaient dispensées à un rythme particulièrement soutenu. C'était la raison pour laquelle toutes les équipes major, dont les membres avaient entre 12 et 20 ans, se retrouvaient au QG pour y séjourner.

***

La Daihatsu atteignit l'enceinte du Quartier Général après une demi-heure de route. Les occupants du véhicule furent soumis à un contrôle d'identité au portail : scanner de l'iris, vérification d'empreintes digitales et détecteurs d'armes explosives éventuelles. Puis le véhicule poursuivit sa route sur l'allée centrale du site, entre les espaces verts, parkings et terrains de jeu qui précédaient les premiers bâtiments.
Mayumi observa les lieux à travers la vitre baissée. Le parc étant plongé dans une semi-pénombre, elle avait du mal à discerner les éventuels changements dans le paysage du QG et ses bâtiments depuis sa dernière visite. En revanche, des lanternes de jardin étaient désormais disposées le long de l'allée reliant le réfectoire à la Résidence.

Le véhicule déposa les filles aux abords de cette dernière, un large édifice de quatre étages aux allures d'hôtel qui faisait office d'internat aux équipes majors du Bureau.

― Amusez-vous bien, dit le conducteur après que les filles aient récupéré leurs bagages. Moi je vais en profiter pour saluer quelques collègues.
― Tu t'en vas juste après ? demanda Luna. Je croyais que tu devais rester donner un coup de main aux délégués pour la reprise.
― Pas cette fois, dit-il en refermant le coffre. Je pars faire du ski à Nozawa avec des potes dès la semaine prochaine. Je verrai à mon retour.
― La chance, soupira Mayumi. Il n'y a que les seniors pour passer des vacances dignes de ce nom pendant que nous autres devons-nous entrainer à n'en plus finir.
― Allez, ne déprimez pas, sourit l’étudiant. Vous pourrez faire pareil très bientôt, si vous bossez suffisamment. Je connais plein d'endroits sympas à vous conseiller le moment venu.
― Ce sera pratique. Merci encore de nous avoir déposées.
― Pas de problème, dit-il en démarrant à nouveau. Bon séjour.
La voiture s'éloigna en direction du bâtiment principal.

Luna et Mayumi pénétrèrent dans le hall de la Résidence, où subsistait une odeur de peinture fraiche.
Elles prirent l'ascenseur pour le deuxième étage et longèrent le couloir jusqu'à une porte où figurait le chiffre trois en lettres romaines, gravé sur une plaquette couleur bronze.

Le vestibule de leur appartement, construit de manière identique à tous ceux de la Résidence, était parfaitement ordonné. Son côté gauche, équipé d'un coin détente délimité par une moquette de couleur sombre, disposait d'un canapé garni de coussins, d'une télévision, d'une table basse et de quelques poufs. Le côté droit comprenait une table rectangulaire entourée de cinq chaises, un plan de travail culinaire doté d'un évier, un mini frigo, un four micro-ondes, ainsi qu'une petite armoire au-dessus de l'évier faisant office de garde-manger.

― Ils ont dû faire nettoyer l'appart avant notre arrivée, remarqua Luna en considérant le parquet parfaitement ciré.
― Tant mieux, souffla Mayumi en se laissant tomber dans le canapé. Je ne me sentais vraiment pas d'humeur à faire le ménage.
— Bon allez, je vais m'installer et prendre une douche. Et je ferai bien une sieste avant le diner...

La porte menant au couloir desservant les chambres individuelles grinça de manière sinistre, les faisant sursauter toutes les deux. Un adolescent fit irruption dans la pièce. De grande taille, il possédait une carrure mince et athlétique et était vêtu de l'uniforme de leur lycée, la veste bleue marine et la cravate en moins. En voyant les filles, il haussa les sourcils derrière ses lunettes à monture noire.

― Oh, c'est toi Lucas, fit Luna avec soulagement.
― Il va vraiment falloir que quelqu'un pense à lubrifier cette porte, releva Mayumi. Ses grincements sont dignes d'un mauvais film d'horreur.
― Je ne m’attendais pas à vous voir débarquer avant dimanche, sourit Lucas.
― On a préféré venir en avance pour limiter le stress de la reprise des formations, fit Mayumi en enroulant négligemment une mèche de cheveux autour de son index.
― Et comme ça on pourra profiter de la bonne cuisine du réfectoire dès ce soir, ajouta Luna avec envie.
― Ça nous arrange. Je commençais à croire qu'on allait passer la soirée en pauvres célibataires, Yoey et moi.

***

Brian poussa la porte de sa chambre, son téléphone portable vissé à l'oreille.

— ... oui, je viens de l’accompagner à l'arrêt de bus. Il avait l'air plutôt ravi, je crois qu'il n'y a pas à s'inquiéter, dit-il en posant son sac sur le lit de sa chambre parfaitement rangée.

Il s'assit sur le matelas et dénoua de sa main libre le nœud de la cravate vert foncé de son uniforme scolaire. En face de lui, de l'autre côté de la fenêtre, la nuit tombait progressivement sur la ville alentour, plongeant la pièce dans une semi-pénombre où subsistaient les derniers rayons rougeoyants du soleil couchant.

— Je t'avais dit que je partais en vacances aussi, tu te souviens ? dit-il à son interlocutrice. Dès demain. Avec Yoey et les autres. Ne t'en fais pas, je ferai attention. Allez, à plus tard, maman. Bisous.

Brian raccrocha en poussant un soupir. La journée avait été rude et son combat avec Yoey l'avait quasiment vidé de son énergie. Il ôta la veste bleu marine de son uniforme et se laissa tomber sur le matelas, où il s'étira de tout son long. Puis il tourna la tête sur le côté, croisant son propre reflet dans le miroir qui ornait l'une des portes de sa penderie. L’image d’un jeune américain au teint rosé, aux cheveux brun cannelle, aux grands yeux marron et au corps athlétique sculpté par des années de natation, comme en témoignaient les trophées et médailles alignés sur l'étagère en arrière-plan.

Son physique, quelque peu exotique dans cette région du globe, avait vite fait de le propulser dans le classement des garçons les plus «canons» de son école. Une évaluation faite par la tranche de la gente féminine la plus folle et surexcitée de son collège, qu'il avait parfois du mal à cerner.

Brian se tourna vers la table de chevet, où trônait la photo encadrée sur laquelle il posait en compagnie de ses quatre coéquipiers, à l'occasion du dernier festival d'été. Leurs yukatas* colorés et le décor festif alentour apportaient une touche encore plus idyllique à l’image. Il prit l'encadré entre ses mains et considéra le cliché avec affection. L'équipe n°3 du Bureau Principal de Yokohama, toute souriante et au grand complet. Brian ressentit une vague nostalgie. Le temps s'était vite écoulé en quatre ans, depuis ce jour où il avait rejoint le NSIS, presque malgré lui. Il s'en souvenait comme si c'était la veille.

C'était à l'occasion d'une sortie scolaire avec sa classe, pendant la visite d’un parc d'attractions très connu et fréquenté de Tokyo. Ses camarades et lui s’étaient amusés comme des fous toute la matinée, aux activités de stands, aux jeux aquatiques, à la grande roue... À la tombée de la nuit, comme dernière activité au programme, leur professeure principale leur avait permis de suivre le mythique spectacle de magie qui faisait autant parler de lui à l'époque. Quarante-cinq minutes de pure exaltation à admirer des tours de passe-passe, des personnes et objets qui disparaissaient, apparaissaient ou se transformaient sur scène sans crier gare, parfois sur un simple signe du prestidigitateur. Brian avait même été choisi comme volontaire pour participer à l’un de ces tours. "Le petit garçon en rouge" l'avait appelé le magicien.

À la fin du spectacle, Brian et sa classe avaient réalisé que leur professeure s'était purement et simplement volatilisée. Alors qu’elle tardait à revenir, une vague d'anxiété et de panique s'était répandue parmi ses camarades. Malgré son caractère introverti encore tenace l'époque, Brian était parvenu – il ne savait trop comment – à les raisonner et à les guider à travers l’immense parc sans en perdre un seul. Ils surent se méfier des quelques personnes louches qui tentèrent de les séparer et trouvèrent finalement un agent de police à qui ils expliquèrent la situation. De fil en aiguille, la réception du parc diffusa un message indiquant à l'enseignante où elle pouvait retrouver ses élèves. Fait étrange, cette dernière s'était retrouvée enfermée dans les toilettes du parc pendant presque une heure. Elle n'avait pu sortir qu'au moment même où retentissait l'annonce l'invitant à se rendre à la réception du parc pour récupérer sa classe.

Brian comprit plus tard que des agents du NSIS avaient tout manigancé pour tester ses capacités intrinsèques à diriger un groupe. Il avait été mis à l'épreuve comme potentielle recrue. Plusieurs agents les surveillaient de près au gré de leurs déplacements dans le parc ce jour-là. Le magicien qui l'avait appelé sur scène était un membre du service de recrutement du QG et leur actuel instructeur en Stratégie. Il avait profité de la prestation pour lui poser un minuscule émetteur à son insu. D'après lui, Brian avait été largement à la hauteur de leurs espérances.
Deux jours après cet évènement, Brian avait été conduit pour la première fois au QG Principal du NSIS. La directrice de l’époque lui avait révélé l’intention de faire de lui un agent du NSIS, répondu à toutes ses questions et fait visiter le site en personne. Devant la réaction de Brian, incrédule et dubitatif à l’idée qu’un enfant de son âge puisse servir en tant qu’agent, elle l’avait aidé à prendre conscience de ses atouts majeurs et présenté à des agents de son âge, dont un jeune chef d’équipe nommé Kurt, avec lequel il s’était rapidement lié d’amitié. Puis il avait rejoint l’équipe n°3, alors composée de ses trois prédécesseurs, de Mayumi et de Yoey.

Quelques missions plus tard, le test ultime déterminant le rôle approprié pour chaque agent au sein d’une équipe l’avait désigné comme Leader à 91%. Surpris par ce résultat, il s’était néanmoins vu officiellement confier la direction du groupe au départ des anciens membres de l’équipe n°3.
Et aujourd'hui, le voilà Leader d'une équipe dont les membres étaient devenus ses amis les plus proches. Des coéquipiers en or que les opérations de terrain plus ou moins périlleuses avaient rapprochés considérablement.

Sa vie privée – qui faisait aussi office de couverture – était celle d'un collégien presque ordinaire, brillant mais sans histoires, qui vivait avec son petit frère et leur mère. Cette dernière était souvent absente, occupée par son poste d'agent diplomatique au consulat des Etats-Unis sur le sol japonais.
Dès que le devoir l'appelait, Brian retrouvait son équipe pour une mission de terrain plus ou moins riche en rebondissements. Leur but : lutter en coulisses contre le crime organisé dans ses sphères les plus inaccessibles à la police, en dupant les malfaiteurs dépourvus de méfiance à leur égard, et déjouer les initiatives criminelles des mafias et barons du crime qui opéraient sur le territoire nippon.
Depuis ses 12 ans, il menait cette double vie presque sans éveiller les soupçons de son entourage. Même si elle lui inspirait toujours une vague culpabilité par rapport au lourd secret qu'il devait cacher à sa famille, devenir agent lui avait donné une véritable raison de vivre.

Alors qu'il n’avait que 7 ans, son départ brutal de son pays natal pour débarquer au Japon, à cause d’un incident lié à son père, l’avait complètement chamboulé, presque traumatisé. Ce monde était complètement différent de ce qu'il connaissait, différent de la Californie, du Texas et même de Washington, les Etats qu'il avait coutume de fréquenter avec ses parents. Lui-même s'était senti dès le début trop différent des autres, pas à sa place. Le mal du pays, le sentiment de solitude et la dépression menaçaient lentement et sûrement de l'engloutir. Il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était caché pour déprimer dans son coin, à ruminer des pensées trop sombres pour son âge.

Devenir un agent du NSIS avait été sa planche de salut et lui avait pour ainsi dire sauvé la vie. Il n'avait rien à regretter à cette décision.
Brian jeta un œil à l'horloge murale. Il était bientôt cinq heures du soir.
Ses coéquipiers l’attendaient au QG, mais il se sentait peu motivé à faire le déplacement le soir même. Il décida de se détendre en attendant l’heure du diner et consulta son téléphone pour répondre aux messages reçus.

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