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Chapitre 12


― Un Défenseur est le garant ultime de la sécurité de ses coéquipiers, déclara l'instructeur Ichiro. En tant que tel, ses responsabilités au sein de son équipe sont presque équivalentes à celles d'un Leader.

Les quinze Défenseurs d'équipes major du Bureau étaient réunis dans l'une des salles de cours du troisième étage du bâtiment principal. Bien que lui et ses camarades connaissent par cœur ce genre de rappels, Yoey écoutait le discours du senior avec une attention quasi religieuse.
L'instructeur en chef des Défenseurs, un homme bien bâti au crâne rasé ayant lui-même occupé ce poste par le passé, prenait très à cœur la formation de ses élèves, la relève à cette fonction délicate qui était la leur.

― Pendant les premières années du NSIS au Japon, cette fonction était assurée par des agents formés spécialement à la protection. Le Défenseur constitue l'un des piliers incontournables de la « formation ultime », le concept ayant conduit à la constitution des équipes telle que vous la connaissez. Wei, peux-tu nous rappeler ce qu'il advient en cas d'absence de Défenseur dans une équipe ?

Wei, de l'équipe 4, se redressa sur son siège.

― Sans personne pour assurer ce rôle, commença-t-il, les membres d'un groupe, concentrés qu'ils sont sur le but de leur mission et l'accomplissement de leurs rôles respectifs, sont incapables de prêter une attention totale aux menaces éventuelles sur le terrain et un danger auquel ils ne sont pas préparés peut les surprendre à tout moment.
― Exact. Voilà un résumé de ce qui ne doit arriver en aucun cas lorsque vous prétendez tenir ce rôle au sein de votre groupe. S'il y a bien un membre de l'équipe qui ne doit baisser sa vigilance à aucun moment et sous aucun prétexte, c'est bien vous, insista-t-il en pointant l'assistance de son stylo à écran tactile. Détecter tout danger potentiel à l'avance et aider vos coéquipiers à y échapper est votre devoir. Qu'il s'agisse d'éviter à l'un de vos camarades de se fouler la cheville ou d'être touché par un tireur embusqué, vous devez pouvoir l'empêcher. Ne pas y arriver signifierait avoir manqué à votre rôle.

Le senior marqua une pause, permettant à ses élèves d'intégrer cette information.

― A présent, j'aimerais vous parler d'une qualité insoupçonnée que doit posséder un Défenseur pour bien faire son travail. Mais avant, rappelez-moi les qualités de base requises par cette fonction.
― Le courage, un mental d'acier..., cita Roy.
― Quoi d'autre ?
― La jugeote, le sens de l’observation..., énuméra Mateo Moran de l'équipe 11, un hispanique au physique tout à fait ordinaire d'un collégien de quatorze ans.

Rien ne laissait présager son niveau élevé en Jiu-jitsu et ses réflexes redoutables au combat.

― Heureusement qu'il n'y a pas que le physique qui compte, crevette. Tu serais éliminé d'office, le nargua Wei, provoquant une vague d'hilarité parmi ses camarades.
― Une chance pour toi qu'il faille au moins ça pour prétendre au poste, bêta, répliqua Mateo sur le même ton. Je me demande ce que le Bureau pourrait bien faire de toi, sinon.

La classe éclata de rire. Wei garda un sourire crispé. L'instructeur s'éclaircit bruyamment la gorge, ramenant aussitôt le calme.

― L'abnégation, reprit Yoey.
― Le sang-froid, la vivacité d'esprit, fit Jian Ma sur un ton neutre. D'origine coréenne, cette fille de l'équipe de Brenda, arborait l’allure d'un agent du FBI.
― Très bien. Toutes ces réponses sont justes. Mais l'aptitude dont je veux vous parler concerne davantage vos rapports avec vos coéquipiers. Pour prendre un exemple, supposons qu'un Défenseur ait une petite amie qu'il adore et dont il est inséparable. Seulement, à la suite de certains différends, sa copine finit par l'abandonner pour jeter son dévolu sur son chef d'équipe. Le Défenseur en question en garde beaucoup de ressentiment. Au cours d'une mission, son Leader se retrouve en danger de mort imminente par une cible qui menace de le poignarder. L'agresseur n'a pas remarqué la présence du Défenseur, qui est donc en mesure de lui venir en aide. Pensez-vous que ce dernier sera en mesure de réagir aussitôt pour voler à son secours ?

Un silence traversa l'assistance.

— Oui, Makoto ?
— Je crois qu'il lui serait vraiment difficile de réagir aussi vite qu'il le faudrait pour écarter la menace, répondit posément le Défenseur de l'équipe 7. Ça dépendrait peut-être aussi de son sens du devoir ou de sa capacité à se détacher émotionnellement, mais en général ses sentiments négatifs auront de grandes chances d'empiéter sur sa réactivité le moment venu.
— Exactement, et tu viens de mettre l'accent sur l'aptitude que je tenais à mettre en avant : le détachement. Il s'agit d'une aptitude primordiale à l'exercice de votre fonction. Un Défenseur digne de ce nom doit être capable de laisser sa rancune de côté s'il veut accomplir son devoir. Peu importe à quel point un ou plusieurs membres de votre équipe aient agi salement envers vous, si vous décidez de rester Défenseur au sein de votre groupe, il est impératif que vous oubliiez vos différends pour rester en mesure de les protéger efficacement. Autrement, vous seriez à juste titre tenus responsables du mal qui leur serait arrivé à cause de votre hésitation à les secourir ou même de votre inaction.

Roy leva la main.

— Je suis d'accord sur le principe de mettre sa rancœur de côté pour bien faire son devoir. Mais qu'est-ce qu'on doit faire si la pilule n'est pas encore passée et qu'on a du mal à fermer les yeux sur ce qui nous a mis en colère ?
— Alors, vous devez demander expressément à être retiré de l'équipe, de façon temporaire ou définitive, fit l'instructeur d'un ton sans appel. Un agent qualifié et apte à remplir votre rôle vous remplacera le temps qu'il faudra pour que vous vous remettiez de vos émotions. Si cela vous est impossible au bout d'un certain temps, vous serez remplacé pour de bon.
— Quoi ? s'écria Yoey. Mais... ce n'est pas un peu radical ?
— Il a raison, finalement c'est nous qui seront pénalisés dans cette histoire, renchérit Wei. C'est injuste si c'est le coéquipier en question qui est en faute.
— C'est cela ou vous réconcilier sincèrement avec le camarade qui vous a offensé, peu importe à qui le tort, maintint l'instructeur. N'oubliez pas qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort. Vous devez faire en sorte de vous épargner d'avoir le décès ou les dommages corporels d'un coéquipier sur la conscience, et cela le plus tôt possible. J'aime autant vous le dire, lorsque de tels cas sont portés devant le conseil de discipline et qu'il est avéré que vous aviez des frictions avec un coéquipier que vous n'avez pas été en mesure de secourir, cela pourrait compromettre sérieusement votre carrière.

Les agents observèrent un silence tendu.

— Voilà pourquoi je vous invite à y réfléchir attentivement. Les pages 134 à 140 de votre guide spécialisé vous aideront à approfondir le sujet. D'ailleurs, si certains d'entre vous sont déjà dans le cas, je leur conseille de prendre dès maintenant les mesures qui s'imposent ou de venir m'en parler à tout moment. Des questions ?

Les agents se consultèrent du regard. Du coin de l'œil, Yoey vit Roy s'agiter sur son siège en grimaçant, visiblement embêté par les propos de l'instructeur.

***
L'équipe 3 ne se retrouva à l'appartement que vers la tombée de la nuit. Après le dîner, ils s'offrirent une détente généralisée jusqu'à vingt-deux heures : musique, jeux vidéo, télévision et réseaux sociaux, en avalant snacks et boissons gazeuses.

― J'espère que tu n'as pas oublié ta séance de demain matin, dit Brian en se préparant à regagner sa chambre.
Yoey mit sa partie de Mario Kart sur pause et se retourna.
― Non, et alors ? Sur mon programme, il y a marqué que je dois retrouver Kojima-san à la piscine pour un cours particulier.
― Il a choisi deux autres bons nageurs comme assistants pour l'occasion. Et je suis de la partie, figure-toi. On va essayer de remédier à ton problème de plongée.

A ces mots, le visage de Yoey s'assombrit.

― Quoi ? J'y crois pas ! Ils m'ont programmé des cours pour ça ?
― Yoey, ça fait la quatrième fois que ce blocage se répète depuis la mission de Tsushima, répliqua le Leader sur un ton excédé. Et la dernière aurait vraiment pu tourner au cauchemar. On ne peut plus prendre le risque d'ignorer ce qui t'arrive. C'est clairement devenu une phobie et il est plus que temps qu'on s'en occupe.
― Je vous ai dit que ça allait passer tout seul, protesta Yoey. En plus, ça ne m'empêche même pas de nager. C'est ridicule !
― Alors tu n'auras qu'à prouver demain à quel point tu es à l'aise et qu'on aura plus de souci à se faire les prochaines fois, dit Brian. De toute manière, la leçon est déjà programmée. Tu ne peux plus rien y faire.

Devant la mine atterrée de son camarade, Brian ajouta :

― Tout compte fait, je ne sais pas si j'ai bien fait de te prévenir. Mais je ne te conseille pas d'essayer de te défiler, si tu ne veux pas empirer les choses.

Puis il disparut derrière la porte du couloir. Yoey jeta sa console de jeu sur la table base en lâchant un soupir dépité.

― Je vous avais pourtant dit de ne pas mentionner cet élément dans nos rapports, gémit-il en s'affaissant dans le canapé. Bandes de traîtres. Je ne vous remercie pas.
― Ça va, arrête de geindre, répliqua Mayumi en pianotant sur son ordinateur portable. Tu seras plus à l'aise d'en être débarrassé. Cette drôle de phobie ne remonte même pas à un an.
― C'est quoi ton problème avec l'eau ? demanda Sidney d'une voix innocente. Est-ce que tu en as peur ?
― On peut dire ça, répondit Luna vêtue d'un peignoir de bain, en prenant une bouteille de lait dans le réfrigérateur.
― L'année dernière, on devait effectuer une mission de recherche sous-marine dans un ancien bateau de guerre naufragé, expliqua Lucas. Yoey a perdu notre trace et est resté coincé dans ce labyrinthe pendant plus d'un quart d'heure. Sa bouteille d'oxygène a vite fait de se vider et il a bien failli y rester. D'ailleurs, il aurait été fichu si on n'avait pas réussi à le localiser précisément. Depuis, il ne voit plus vraiment les fonds marins de la même manière.
― Mais je croyais que savoir nager était obligatoire pour participer à une mission, observa Britney. Est-ce que ça n'a pas posé de problème ?
― Non, puisque ça ne l'empêche pas de nager, justement. A la surface, il n'y a aucun souci. Mais en dessous, il panique complètement. C'est justement à cause de ce paradoxe étrange qu'on a mis autant de temps à se rendre compte du problème.
― En fait, dès qu'il était question de plonger au cours d'une mission, Yoey inventait toujours un prétexte pour ne pas avoir à le faire, ajouta Luna. Mais il y a quand même eu des fois où son manège nous a sauté aux yeux.
― Comme la dernière, rapporta Mayumi. Lui et moi on devait secourir une cible qui avait été piégée sous l'eau par la marée montante. Ce n'était pas le but de la mission, mais un cas imprévu. Non seulement il a refusé de plonger, mais il a limite fait une crise d'angoisse. J'ai dû y aller toute seule et dégager la victime m'a pris quelques secondes de plus que prévu. Par chance, rien de dramatique n'est arrivé mais c'est clair qu'on ne peut pas laisser ça se reproduire.
― Arrête de m'enfoncer, tu veux ? maugréa Yoey en éteignant l'écran pour regagner sa chambre. Je vais y aller, à ce cours à la noix. De toute façon, il ne me faudra même pas une journée pour me débarrasser de cette phobie ridicule. Et on n'en reparlera plus.
― Sage décision, approuva Lucas. Je veux pouvoir compter sur toi le jour où tu seras le seul à pouvoir plonger pour me sauver.

***

Assis en tailleur sur son lit, Tanuki ouvrit la messagerie de son portable et entra un message à destination de Kurt.

« Les Loups possèdent un bon nombre de commerces et d’entreprises qui font écran à leurs activités. Ces enseignes servent aussi au blanchiment des revenus de leurs activités illégales.

‘’Loups’’ étaient la manière dont ils désignaient les représentants du clan qu’ils étaient chargés d’infiltrer. Tanuki s’apprêtait à entrer un autre message lorsqu’il en reçut un de son destinataire, en ligne.

« Tu sais pourquoi le sensei est autant obsédé par eux ?

Tanuki médita un moment sur la question.

« Le Bureau a découvert l’existence des Loups assez récemment, poursuivit Kurt. Et j’ai été infiltré parce qu’ils sont apparemment liés à plusieurs groupes criminels que le NSIS a affrontés jusqu’à présent. Mais lui semble les connaitre depuis plus longtemps. Tu en sais quelque chose ?
Tanuki entra machinalement une réponse.

« Aucune idée. Il prétend savoir reconnaitre les ennemis les plus dangereux pour le QG quand il y a affaire et vouloir détruire le mal à la racine avant qu’il ne se propage.

« Et toi, tu en dis quoi ?

L’adolescent réfléchit un instant. Il se sentait soulagé que Kurt ne le juge pas par rapport à la discussion qu’ils avaient eu avec Daisuke dans la matinée. Le senior avait sans doute réussi à endiguer ses soupçons, mais connaissant le Leader, Tanuki ne pouvait s’empêcher de se demander pendant combien de temps il allait marcher. Son attitude soupçonneuse et ses doutes à son égard ne devraient pas tarder à émerger.

« Je trouve qu’on ne perd rien à s’occuper de ce dossier à trois en attendant que le Bureau prenne la menace plus au sérieux. Du peu que je sais, ils ne font pas dans la dentelle quand ils décident de frapper. En plus, ils sont au courant de l’existence de notre QG.

Tanuki regretta aussitôt d’avoir envoyé cette dernière information.

« A propos, comment ça se fait qu’ils l’aient découvert ?

« Je n’en sais rien, mentit l’adolescent.

« Ils le savent forcément par le biais de quelqu’un. Je sais que Hakuya-sensei et toi vous ne me dites pas tout mais je finirai par découvrir ce que c’est.

« Tu ne me fais pas un minimum confiance ? Moi aussi je serai en danger si un ennemi menaçait notre Bureau.

« Sauf si tu es une taupe envoyée par cet ennemi.

Tanuki se figea, stupéfait par cette accusation.

« Ne recommence pas, Weber, répondit-il. C’est déjà assez compliqué comme ça.

« Détrompe-toi, ça peut l’être encore plus, Tanuki. Je ne plaisantais pas par rapport au Comité d’Enquête. Je vous tiendrai à l’œil, Hakuya-sensei et toi. Vous n’avez vraiment pas intérêt à m’avoir menti.

Puis il quitta la discussion.
Tanuki resta sans réaction quelques instants. Ses épaules s’affaissèrent et il se sentit submergé d’une grande vague de culpabilité. Perdre la confiance de Kurt lui causait plus de peine qu’il ne l’aurait imaginé. Il médita sur sa situation et ne put s’empêcher de considérer qu’elle était sans issue.

Il avait espéré trouver une échappatoire après la négociation de Daisuke avec Kurt, mais voilà qu’il était de nouveau coincé de toutes parts. Quoi qu’il fasse et quoi qu’il tente, le destin ne semblait pas prêt de l’épargner.

Il considéra la fenêtre de sa chambre, traversée par la lueur fantomatique de la lune. Tanuki s’avança vers la fenêtre, en écarta les stores et ouvrit en grand les battants. De sa hauteur, la vue était en partie cachée par le feuillage des arbres. En contrebas, le parc de la Résidence semblait désert, à l’exception d’un ou deux occupants solitaires qui profitaient de la brise nocturne. Tanuki contempla le sol pavé qui s’étendait sur le pourtour du bâtiment, environ dix mètres plus bas.

« Je pourrais me laisser tomber là, maintenant, et tout cela serait terminé, pensa-t-il.

À y réfléchir, cela semblait être un bon plan pour échapper au cours des évènements. Une fois mort, le clan n’aurait plus la possibilité de le faire chanter, ses proches seraient en sécurité et il n’aurait plus à se compromettre vis-à-vis du Bureau ou des camarades qu’il mettait en danger par sa collaboration avec l'ennemi. Et cela ferait sans doute un lâche en moins dans ce monde. Un lâche que pas grand monde ne regretterait.

Comme emporté par cette pensée, il posa un pied sur le rebord de la fenêtre, puis l’autre. Gardant ses mains sur le cadre, il embrassa du regard le parc et les arbres qui s’étendaient devant lui sous le ciel nocturne. Puis, les yeux fermés, il prit une profonde inspiration.

Quelqu’un frappa alors à sa porte, lui arrachant un sursaut.

― Tu es là ? Je peux entrer ? demanda le visiteur.

Tanuki s’éloigna précipitamment de la fenêtre, alluma sa lampe de chevet et retourna sur son lit, tâchant de prendre une attitude normale.

― Oui ça va, tu peux entrer, lança-t-il en pianotant négligemment sur son téléphone.

  
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