Chapitre 11 : Le ciel pleurait, tu souriais
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BIGBANG [빅뱅] - Haru Haru [하루하루]
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Le soleil plongeait derrière l'horizon encore une fois de plus. Ce n'était qu'un au revoir de quelques heures, mais pour certains ça durera de longues et affreuses secondes qui résonneront comme interminables près de leurs tympans. Rêveuse, une jeune fille brune fixait la fine couche de fumée qui se formait au-dessus de l'étang. Ses courts cheveux virevoltaient dans l'air. Le vent prenait de la puissance, mais elle était passive, ignorant le monde qui l'entourait, peut-être pour la première fois de son existence. Elle était dans une bulle, synonyme d'une liberté tant recherchée et pas toujours découverte. Malgré ce bonheur éphémère, crée par sa seule ambition d'être seule face au paysage magnifique qui vivait sous ses yeux, semblait se cacher quelque chose, quelque chose de puissant et en rien positif. Elle était, pour l'instant, juste perdue dans ses pensées, sûrement hésitante par ce qui allait se produire.
Que t'arrive-t-il ? Ne vois-tu pas la compositrice que tu es ? Ta vie t'appartient, appuie sur les touches et vibre sous la mélodie que tu transmets, que tu te dédies, ne laisses pas celle des autres gâchée ton présent ou ton futur. Ne réfléchis plus. Fonce ! Un avenir radieux t'attend à la portée de tes doigts qui semblent vouloir produire cette douceur qui pourrait te transporter vers le bonheur, seulement si tu oses y croire, si tu le décides, si tu le veux plus que tout.
Affalée, contre un arbre qui bordait le courant, elle soupirait créant, elle aussi, une réaction similaire, une fine buée lorsque son souffle chaud rencontra les particules qui flottaient autour. C'était sûrement dû au temps qui commençait peu à peu à se refroidir, créant un contraste entre la température de l'air et de l'eau. Il allait sûrement neiger sous peu, mais serons-nous encore là pour voir ça ? L'hiver avait été bien rude cette année, mais pas assez pour que des flocons se mettent à tomber. L'été bien trop long, qui avait persisté jusqu'en octobre, était encore une fois la preuve que le monde chamboulait le système climatique. Et c'était ainsi, qu'à l'orée d'un nouveau printemps, que les saisons étaient de nouveaux contradictoires. Là où, en cette fin de février, l'air aurait dû un tant soit peu se réchauffer, était bien plus frais qu'à l'habituel attristant, ainsi, quelques regards, mais ça ne semblait pas être la cause du sien.
Elle paraissait éteinte, sans vie ou plutôt, au bord du départ. Pourtant, il lui restait de belles choses à voir, comme juste ce léger détail qui pouvait perturber un être qui n'avait aucune connaissance particulière sur les réactions chimiques. Certains finissaient par s'y comparer en se demandant s'ils n'étaient pas pareils. Peut-être qu'elle aussi voyait ça de la même manière. Elle semblait bien seule, mais déterminer à prendre les choses en main. Un étrange personnage qui réfléchissait, sans aucun doute, un peu trop sur ce que signifiait la « vie ». Elle n'avait que la peur pour regard, elle voulait sûrement fuir, loin, très loin, en nourrissant l'arbre de toute cette noirceur qui l'entourait, nullement la sienne, mais celle qu'on lui avait offert jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun brin de lumière. Mais que voulait-elle tant éviter, oublier ? Ne serait-ce pas mieux d'affronter tout cela ? Ou n'était-ce juste pas possible ?
Elle qui donnait l'impression d'être « si rayonnante », un extérieur trompeur sans aucun doute, se laissait abattre par la mélodie destructrice qu'on lui dédiait au lieu de la contrer. Peut-être n'avait-elle, tout simplement, plus aucune énergie pour oser. Ses yeux perdus, humides, sombres montraient ce qu'elle ne pouvait clamer, hurler au monde. Elle n'avait plus la foi de prier pour être épargnée et semblait lancer des signes à une faucheuse qui l'attendait, bien sagement, tapie dans son ombre. Sa souffrance paraissait sans fin comme si plus aucun espoir ne pourrait changer son destin. L'eau qui brillait sous le coucher du soleil accueillerait probablement un triste corps quand la nuit noire y reflétera la lune. On ne lui avait sûrement offert aucune pitié, aucune compassion, aucun répit, mais elle s'était fait cadeau d'une chance, c'était certain. Une âme si bouleversée, détruite, errante n'aurait pu vivre aussi longtemps sans être animé par une volonté, malsaine ou non.
Pourquoi voudrais-tu abandonner après toutes tes batailles ? Si seulement tu pouvais voir la beauté bien cachée de ce qui t'entoure, je serais presque sûr que tu aurais une raison de continuer. J'aimerais t'aider ou du moins, juste te réconforter, te dire que tout ira bien, te souhaiter de vivre toujours plus fort, malheureusement, c'était impossible, je pouvais juste te regarder de là où j'étais et prier pour que tu ne fasses rien. Car, moi aussi, j'étais devenu le symbole de cette erreur que tu t'apprêtais à commettre.
L'aube, si précieuse, soit-elle, ne se pardonnerait jamais d'avoir laissé une telle horreur se produire. Mais elle n'aura pas le choix. C'était ça de ne pas avoir de droit, c'était ça d'être privé de capacité. Personne ne pouvait être sauvé si on ne croyait pas un minimum en eux ou si on ne leur montrait pas qu'il y avait encore de l'espoir, un endroit où on pouvait faire résonner ce qu'on avait tant chéri et ainsi aller de la tristesse à la joie, lentement, mais sûrement. La vie quelle qu'elle soit, quelle qu'elle ait été, méritait d'être vécue jusqu'à ce que la mort naturelle l'emporte. Le destin aussi cruel, soit-il ne devrait pas être considéré comme ce genre de créateur, incapable et sanguinaire. C'était quelque chose que tout être vivant devrait savoir et il était faux de déclarer qu'on devait juste suivre ce que le destin avait prévu pour nous.
Il n'était pas ce manipulateur qui agissait dans l'ombre, loin de là, il nous donnait simplement des opportunités qu'on ne savait juste pas bien saisir. On devrait prendre cela en main et ne plus se focaliser sur les autres, mais tant de différences de jugement faisaient que certaines décisions étaient injustes sous un œil, mais « normales » sous un autre. Et parmi nous, il y avait des gens capables de trop prendre cela à la légère, croyant bien faire sans voir ce qu'ils détruisaient pour accomplir leurs profonds désirs et ils étaient, à la fin de chaque histoire, responsables de ces situations qu'ils ne considéraient que comme des étapes obligatoires de la vie. Et il y avait également des personnes qu'on regardait comme ce paysage, qu'on taquinait, qu'on détruisait sans penser à ce qu'il deviendrait une fois que tout sera terminé, comme nous, comme elle. Mais à dire vrai, on ne savait pas non plus, on pouvait juste faire en sorte d'augmenter les probabilités de savoir.
Chère sombre âme, tu devrais réfléchir à tout ça, pas à ce qui t'a détruite, mais ce qui pourrait tout réparer. Tu ne devrais pas t'abattre seulement sur ce sort qui te semblait plutôt violent, méchant, ou tout ce que tu voudras, mais au contraire y mettre fin sans te faire disparaître pour autant. Parce que la seule chose qui doit disparaître, c'est le mal, pas une précieuse présence.
Après tout, on avait tous eu, un jour, une question bien particulière en rapport avec ce qu'il se passait une fois notre cercueil sous terre, mais la réponse était trop dure pour être connue de l'humanité. Et finalement, c'était sans doute mieux ainsi. Il n'y avait rien de joyeux après, juste la tristesse de voir ceux qui tenaient à toi détruit par ton départ. Parce que même en faisant tout notre possible, il était impossible de savoir le futur qui les attendait et lorsqu'on l'avait sous les yeux, on ne pouvait faire que recevoir la douleur de la perte. Il y avait une multitude de cas, mais tous amenaient à l'incompréhension de ce choix. Ils ne voulaient pas accepter, puis se disaient que c'était mieux ainsi en pleurant comme si ça nous ramènerait et finissaient par comprendre que malgré ça, ils pouvaient continuer de vivre au moins pour nous, pour garder le souvenir d'un être qui n'avait pas pu résister à quelques pas du bonheur.
Certes, ils finissaient par ne plus y penser constamment, mais il y aura toujours une trace qui leur remémorera l'histoire, ou du moins, ce qu'ils savaient réellement de ceux qu'ils avaient perdu. Une sorte d'amour soudainement parti loin, trop loin d'eux et qui ne pointera plus jamais le bout de son nez dans la dure réalité, mais qui restait graver dans les tiroirs de la mémoire comme de l'encre indélébile sur leurs cerveaux. Et les créateurs de cette peine dans tout ça ? Eux qui avaient pendant tant d'années vécus le jour de leur fin, heureux ou non, sans savoir ce qui les attendaient. Ils souriront peut-être de les voir heureux, ils pleureront lorsque la tristesse les prendra en serrant une vieille photo d'un être cher au ciel. Mais par-dessus tout, ils ne seront pas plus guérit d'être partis. C'était un avis parmi tant d'autres qui avaient suivi ce chemin rugueux et couvert d'épine. On devenait les roses de nos vies, on se piquait nous-mêmes, oubliant que nous étions les fondateurs de ce mal qui nous rongeait.
Ne suis pas mes traces ! Je t'en conjure !
Mais ils ne pouvaient plus rien faire, car après la mort, il n'y avait plus rien pour panser leurs plaies, leurs blessures, leurs âmes et leurs cœurs meurtris. Et c'était là, seulement là, qu'ils pouvaient crier que la vie était une belle garce, car elle ne leur avait jamais dit que c'était pire de partir. Cependant, ce choix, il leur appartenait, même en connaissance de cause, il y aurait sûrement des gens qui ne changeraient rien à leurs objectifs, à leur avenir, à leurs pensées et à tout ce qui faisaient d'eux des humains. Et peut-être que malgré ce qu'ils finissaient par découvrir, c'était mieux. Un avis ne valait pas grand chose parmi tous les autres. Après tout, certains les voyaient comme des personnes qui n'avaient pas pris en considération la valeur du mot « vivre », car ce qu'ils vivaient ou ce que des proches ou non vivaient leur permettait de penser ainsi. Ils étaient, sans doute, égoïstes ou cruels, mais ils voulaient juste aller là où, selon eux, ils se sentiraient à leur place, car sur Terre, il n'était, à priori, plus possible de trouver ce bonheur.
Alors, belle demoiselle, suis ton cœur là où il te dira d'aller, parce que ton sourire doit plus compter à tes yeux qu'à ceux des autres, mais n'oublie pas que cacher dans l'ombre quelqu'un tient à toi plus que tu ne le penses et qui sera capable, comme ma sœur l'avait fait, de suivre tes traces sans jamais pouvoir te retrouver. Et honnêtement, que tu le penses ou non, tu ne pourras rester impassible. Ni sur Terre, ni dans le ciel, tu ne pourras la retrouver, car à partir de l'instant où tu franchiras la lumière, tu seras seule et livrée à toi-même jusqu'à ce que ton âme disparaisse.
Ça ne l'empêcherait en rien de savoir, ça se voyait de plus en plus, et cela, au fur et à mesure que le soleil laissait place à l'astre lunaire, que la beauté du jour laissait place à une nuit sinistre et que le temps plutôt frisquet laissait place à une pluie torrentielle. Il était trop tard. Son corps, qui fusionnait avec l'eau dans une tendre harmonie, aurait offert, dans une dimension magique, une jolie transformation d'une petite humaine en princesse sirène. Mais elle n'était pas Ariel, ni Barbie et encore moins une sirène, juste elle, une âme fragile qui coulait lentement dans l'eau impure dans l'étang. Et si vu du dessus, on pouvait voir son corps en manque d'oxygène se débattre pour tenter de survivre, de près ou de loin, ça ne restait que des bulles qui remontaient à la surface pouvant être causé par un poisson de taille aléatoire. Et quand bien même quelqu'un comprendrait, ce sourire que, finalement, elle affichait, ne signifiait qu'une seule chose : elle se sentait, enfin, libre.
Regarde, tu l'as rendue triste. Comment allait-elle pouvoir supporter te regarder jusqu'au petit matin sans jamais pouvoir te sauver ? La lune ne serait jamais suffisante pour la consoler. La nuit est peinée. Il ne restait plus qu'à espérer que tu trouves la paix, le repos éternel et que surtout, tu ne regrettes pas d'avoir, cette fois-ci, abandonné. Et sache que même si personne n'avait jamais semblé être à tes côtés, moi, j'avais tout regardé. Ton courage exemplaire mérite d'être considéré tel qu'il a été. Je me sens si désolé de ne jamais avoir pu, ne serait-ce que te réconforter, car sache que tu m'avais un jour pleurée. Ce garçon que tu n'avais jamais vraiment connu et qui s'était suicidé avec espoir de changer les pensées et qui avait échoué, ce garçon que tu avais promis de venger, il était moi. Finalement, on aura échoué à deux... Je te fais mes adieux...
Le ciel avait regardé notre chute et la nature avait accueilli notre dernier soupir !
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Hey ^^
Vous allez bien ?
Perso comme ci, comme ça.
D'ailleurs, je voulais vous remerciez de prendre toujours le temps de lire les chapitres. Parfois, j'aimerais arrêter d'écrire, mais soit je n'y arrive, soit ça m'attriste plus qu'autre chose, mais je ressens aussi le besoin de tout arrêter. N'est-ce pas étrange ? Grâce à vous j'ai le courage de continuer, de me dire " Non, ce n'est pas nul, continue, tu fais du bon travail ", mais parfois ça ne fonctionne pas. Quel vie XD !
BREF !
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Et surtout de la fin ?
Vous doutiez-vous qu'elle allait vraiment se noyer après ce qui c'était passé précédemment ?
Sur ce, je vous souhaite une agréable semaine.
Je vous envoie plein d'amour et d'onde positives.
Bisousss ♥♥♥
PS : J'aime énormément cette musique (pas le clip XD) et je trouve qu'elle colle plutôt bien au chapitre (en fait , comme toutes les musiques que j'avais mise jusqu'à maintenant ^^')
PS 2 : J'ai créé, il y a quelques temps, une playlist d'écriture pour cette histoire, c'était quelque chose qui me motivait et m'inspirait beaucoup et j'ai décidé de vous la partager ^^ vous pouvez dès à présent la retrouver en lien dans ma bio ♥️
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