ALENA LEWIN.

- Raté, remarque Thomas.

Je râle et pose mon arc sur la table. Je me tourne vers lui et accepte en souriant le verre d'eau qu'il me tend.

- Tu ne dors pas ?

- Non.

- Pour la même raison ?

- Oui.

- Et tu ne veux toujours pas me la dire ?

- Non.

Je pose le verre d'eau sur la table et contourne le beau brun pour ouvrir le frigo et prendre un pot de yaourt.

J'ôte l'opercule et le mange.

- Hmm, saveur banane. Tu le veux ? dis je en le tendant à Thomas.

- Sans façon.

Je remets le pot dans le frigo, prends mon arc et sors de la cuisine.

- Tu peux m'expliquer pour quelles raisons tu as tiré sur les arbres du jardin !

- Non je ne peux pas.

- Alena !

Thomas attrape mon poignet et me tourne face à lui. Ses yeux bleus s'ancrent dans les miens et me déstabilise complètement.

Ses cheveux bruns bouclés lui tombent devant les yeux et sont en harmonie avec le teint bronzé de sa peau.

- Tu peux me voir à travers tes cheveux ? dis je en riant.

- Qu'est-ce que tu as ? Et je te vois parfaitement. Je vois aussi que tu es angoissée.

- Pas du tout !

- Alena.

- Saches que tu ferais une très mauvaise voyante.

- Tu dis ça par rapport à ma mère ? Parce que je peux lui demander ce que tu as.

- Tout va bien et tu le sais. Je peux aller me doucher ou tu comptes aussi me suivre ?

- Pourquoi pas ?

- C'est Ella qui va être contente.

- On m'appelle ? réplique une joyeuse blonde. Thomas lâche la. Maintenant.

- C'est un bon garçon ! dis je en riant.

Je pars dans ma chambre qui se trouve au fond du couloir à droite, à l'étage.

Je m'y enferme et ferme les yeux en chassant l'idée que c'est l'anniversaire de Max. Le petit Lightwood.

Sa tête blonde, ses yeux rieurs et son sourire enfantin me manque. Son sourire ne doit être plus qu'un souvenir maintenant qu'il n'a plus ses parents pour le voir grandir.

Je m'en veux tellement.

Si seulement je n'étais pas aussi loin de New York je pourrais demander à Magnus de leur transmettre un message de ma part et...

- Dois-je te rappeler que tu as été chassé ? me rappelle mon frère.

- Florian, c'est pas le moment.

- Je suis là parce que ton esprit le veut et surtout pour que tu évites de penser à ta vie passé.

- Merci, je sais pourquoi tu es là. J'ai vraiment eu une idée stupide pour le coup.

- Tu as une nouvelle vie ici, profites en ! Attends, tu as encore ton alliance ?

- Bien sûr que je l'ai ! Et ne me force pas, je ne l'enlèverai sous aucun prétexte.

- Il faut tourner la page.

- Je ne peux pas ok ?

- Tu ne vas pas vivre dans le regret et les souvenirs le reste de tes jours !

- Florian, j'ai toujours cette crainte qu'un jour je me réveille et que tout soit en feu, dévasté, en ruines. J'ai peur que tout recommence et que je perde tout à nouveau.

- Ne penses même pas à l'idée de partir. Ils se sont tous attachés à toi en deux ans.

- Moi aussi, mais pas de la même manière qu'eux. En restant ici, je survie, mais je les menace. S'ils meurent tous jamais je ne me le pardonnerai.

- Valentin est hors de danger. Il ne s'est pas manifesté pendant deux ans ! Il a dû pourrir dans un coin ce vieux croûton complètement taré. Ne t'en fais pas.

- Alena ?

Je sursaute et mon frère disparaît. La porte s'ouvre sur Ella qui me sourit de toutes ses dents blanches.

- Tu vas bien ?

- Oui, pourquoi ? Il y a un problème ?

- Non non mais je me demandais ce que tu faisais. Tu parlais de survie, de menace, et de ruines ?

- Oh ! Euh... Et bien... C'était dans ce livre ! Oui, j'aime lire à haute voix. Ça paraît dingue je sais.

- Tu me le prêtera quand tu auras fini ?

- Bien sûr !

- On t'attend dans la salle d'entraînement.

- J'arrive.

La porte se referme et je me laisse tomber au sol, prise de violentes convulsions.

L'image de mon frère réapparaît et il se précipite à mon chevet.

- Alena ! Qu'est-ce que tu as ? Réponds moi !

- La... La mag... La magie...

- Quoi la magie ?

- Je ne la pra... pratique plus...

- Je t'avais dit de partir quand tu en avais le temps et l'occasion !

- La... La...

- Oui je sais.

Mes bras se rapprochent de mon visage et je prie intérieurement que mon frère se dépêche de trouver cette fichue seringue.

Il l'a trouve enfin et la plante sauvagement dans ma cuisse. Je gémis en serrant les dents et sens mes muscles se détendre.

- Merci.

- On a eu chaud.

- Oui.

- Tu vas devoir leur dire.

- Florian...

- Tu as trop de secret. Il te faudrait le désert du Sahara comme jardin secret tellement tu mens.

- Je vais bien. Et la situation restera ainsi jusqu'à ce que tout dérape.

Florian disparaît et je me relève en essuyant mon jean.

Je sors de la chambre et parcours le hall de l'Institut pour rejoindre la salle d'entraînement ou Thomas, Ella et deux autres sont déjà présents.

- Jace ? Alec ?

▶️ Aha ! Alors ce chapitre ?
▶️ Enfin Alena mdr, elle vous manquait ?
▶️ Que pensez vous de tout le chapitre globalement ? Thomas ? Ella ?