ALENA LEWIN.

Il était devant moi. Ce fou était devant moi. Ce taré était devant moi. Son souffle de psychopathe a caressé mes lèvres. Ce putain de tueur était devant moi. Il m'a menacé.

- J'espère qu'il ne tient pas à sa vie celui là! s'écrit Jace en faisant les cent pas.
- Jace je vais bien.
- Bien !? Ce fou vient ici, te fais peur et te menaces mais tu vas bien! Non Alena tu ne vas pas bien.
- Laisses là Jace. Tu n'as rien a dire à propos d'elle, déclare Alec d'une voix monotone, posant ses mains sur mes épaules, se mettant derrière moi.
- Alec j'aimerai en parler d'ailleurs.
- Pas maintenant.
- S'il te plaît c'est important d'en discuter non?
- J'ai dit pas maintenant! s'emporte mon mari.

Je me tourne vers lui, les mains crispées sur mes épaules, le regard sauvage, féroce. Jamais je ne l'avais vu dans une colère pareille. Que se passe-t-il entre ces deux là? Étant Parabatai ils sont censés être plus que soudés. Il semblerait que pendant mon absence ce lien ce soit disloqué... Je dois mener mon enquête.

Alec quitte la salle, les pieds frappant le sol. Jace soupire et laisse sa tête tomber en arrière avant de se ressaisir, il dicte des techniques de combat que nous devrions apprendre pour se défendre. Je n'écoute pas vraiment je suis occupée ailleurs.

Ce Sam est terriblement redoutable. Auparavant, je n'avais jamais ressenti ce genre de sensations. Une peur angoissante qui vous ronge de l'intérieur, des muscles jusqu'aux os. Terrifiant. Affreux. Cauchemardesque. J'espère ne plus avoir à revivre cette situation.

- Alena tu es là?

J'opine en relevant la tête. Tout le monde me regarde, incrédule, impatient, attendant une réponse de ma part.

- Peut-être, oui?
- Une réponse vague ne suffit pas. Vous êtes en danger madame, vous devez vous décider.

Intriguée, je cherche du regard – et trouve – qui a eu le privilège de me vouvoyer. C'est une petite brunette, à peine plus haute qu'1 mètre 50, de grands yeux ténébreux, une carrure parfaite pour le combat à mains nues.

- Je pense que c'est au directeur de décider de mon sort.
- Si je puis me permettre, dit elle en s'avançant, c'est votre vie qui est en jeu, pas celle du directeur fort heureusement. C'est à vous de décider quoi faire.
- J'apprécie grandement votre intérêt pour moi mais je vais en discuter avec Monsieur le directeur. Vous pouvez disposer. Tous.

Tous les Shadowhunters sortent de la salle me laissant avec Jace.

- Tu n'as rien écouté?
- Non.
- Alena... Il en va de ta survie. Si ce gars était juste devant toi sans déclencher aucune alarme tu n'es pas en sécurité.
- Il était devant moi. Ce malade était devant moi! Tu ne sais pas ce que ça fait Jace!

Les poings sur la table, le souffle coupé, je regarde Jace les yeux dans les yeux.

- Pardon. C'est juste que... n'essaye pas de te mettre à ma place, dis je en m'asseyant. Tu ne veux pas plutôt me dire ce qui cloche entre toi et Alec?
- Euh... Je pense que c'est à lui de t'en parler.
- Je vais y aller.

Sous le regard étonné de Jace je sors de la sale et me dirige vers le bureau d'Alec. Je frappe quelques petits coups puis pénètre dans la pièce. Il est là, assis sur sa chaise, le regard dans le vide et les poings serrés près de son visage. Son si joli visage.

Je m'approche de lui, caresse ses épaules et donne un baiser sur sa joue. Il se détend un petit peu et me souris.

- Que se passe-t-il Alec?
- Que veux tu dire?
- Entre toi et Jace.

En prononçant son nom, les poings d'Alec se resserrent.

- Je ne veux pas en parler.
- Alec...
- Alena j'ai dit non.
- Mais...
- J'ai dit non! hurle-t-il.

Prise de peur je recule et me terre dans un coin de la pièce. Il tente d'approcher mais je lui interdis.

- Je ne t'ai jamais vu comme ça. Qu'est-ce qu'il se passe bon dieu!
- Je... Alena je suis désolé.
- Dis moi le problème. Tu sais que je peux comprendre. Je peux tout entendre aussi.
- Il est préférable que non. Pour ton bien Alena ne cherche pas à savoir. S'il te plaît.
- Je pense qu'au contraire il est temps qu'elle sache.

Jace se tient dans l'encadrement de la porte, les bras le long du corps.

- Alena ce qu'il s'est passé était pendant ton absence.
- Jace tais toi.
- Un soir, on est allés dans un bar avec Alec pour se vider un peu la tête. On a rencontré une fille, Elena. Elle te ressemblais comme deux goutes d'eau, ta copie exemplaire, ton sosie, toi. Elle est entrée à l'Institut et j'ai fait la plus grosse erreur de ma vie... Écoute, Alena j'ai toujours était amoureux de toi, je veux dire, vraiment amoureux, j'ai voulu être ton mari mais tu ne m'as pas choisi. Alors quand cette Elena est venue, te ressemblant, ayant presque le même prénom que toi, j'ai vu trouble et j'ai couché avec elle. J'ai couché avec elle et je l'ai laissé s'enfuir par mégarde. Je n'ai pas fais attention et j'ai été aveuglé par mes sentiments. Alec m'en veux pour avoir eu des sentiments pour toi et pour avoir laissé cette fille s'enfuir.

Je regarde Jace, puis Alec, médusée, et quitte le bureau.