ALENA LEWIN.

Nous entrons tous les trois dans une énorme boîte de nuit dans laquelle nous avons rendez-vous avec un indicateur qui va nous donner des informations sur une potentielle menace en Pologne.

Killian et Sean sont à mes côtés et scrutent les alentours, prêts à dégainer leurs armes et à se battre.

- Ayez patience les garçons, dis je en souriant. Vous pourrez vous battre après.

Une musique forte et connue d'il y a quelques années passent dans les enceintes. La foule de jeunes se met à danser et gesticuler tous collés contre eux.

Je fais une grimace de dégoût et prends la main des deux membres de mon équipe.

- Qu'est-ce que tu fais ? me demande Sean.

Je monte sur le bar, balaye les verres à l'aide de mes pieds et les invite à monter.

Je me déhanche au son de la musique et fais voler les cheveux dans tous les sens.

- Alena !

- Jouez le jeu.

Je me retrouve prise entre Killian et Sean qui ont bien compris la manœuvre et nous dansons tous les trois.

Un sifflement ainsi que des rires me font faire le tour de la pièce.

Killian prend ma main et me fait tourner plusieurs fois, telle une danseuse, avant de me ramener à lui et de faire quelques pas de danse de salon.

- Tu sais danser ?

- Tu ne me connais pas, dit il en riant.

Nous continuons de danser et Sean prend le relais pendant que l'autre prendre une bouteille d'alcool et la boit au culot.

- Tu les as vu ? me demande Sean.

Je garde les yeux rivés sur un démon entouré de plusieurs filles. Ses pupilles de serpent me fixe et se réjouit dû spectacle.

Je ravale mon envie de vomir et descends du bar avec les deux garçons.

- J'ai trouvé notre homme. Vous allez danser près de nous et gardez moi à l'œil.

- Sans problème.

Ils partent et je bois un verre d'alcool vert d'une traite.

Je le retourne et suis surprise de voir le même démon être déjà derrière moi.

- Vous êtes Alena ? demande-t-il avec un accent polonais.

- En personne, dis je en souriant.

Il me tend sa main que je prends et il m'entraîne dans un coin plus tranquille. Nous allons derrière un rideau rouge en feutre et me plaque contre un mur.

Ses lèvres, mouillées par sa langue, viennent se poser sur mon cou. Ses mains remontent de mes jambes à ma taille le plus lentement possible.

Je feins un gémissement et le regarde sourire. Ses mains s'attardent sur mon postérieur qu'il prend le temps d'inspecter.

Mon bassin se retrouve emprisonné par le sien et il lâche mon cou pour me prendre le visage et m'embrasser à pleine bouche.

Je l'attrape par les cheveux et tire sa tête en arrière. Mon genou vient rencontrer ses appareils reproductifs.

Il agonise de douleur et je sors ma lame séraphique pour lui mettre sous la gorge.

Je sens sa glotte et son pouls à travers ma lame. Je souris et le regarde en penchant la tête sur le côté.

- Les informations.

- Une Chasseuse, dit il.

- De démons s'il te plaît. Les informations.

Il me tend faiblement un bout de papier que j'attrape en souriant.

- Merci bien.

Je le déplie et lis en fronçant les sourcils.

- Non... Non c'est impossible. Qui t'as donné ça ?

- Lui-même.

- Non c'est impossible !

- Et pourtant.

- Je te dis que non, démon ! Cela ne se peut pas !

- Valentin t'as retrouvé, dit le démon en souriant. Et cette fois il va te tuer.

- Où est-ce qu'il se trouve ? Dis moi !

Folle de rage je le poignarde et le vois agoniser en silence.

- Réponds. Tu es conscient de ce qu'il va m'infliger ?

- Ta fin est arrivée, dit il avec cet accent polonais.

Il sourit puis éclate de rire, les lèvres tachées de sang. Je lui tranche la gorge mettant du sang sur ma robe.

Je soupire et relis le mot plusieurs fois tout en me grattant les cheveux. Je ne suis plus en sécurité et les autres non plus.

Plus personne ne l'est.

Il est de retour mais c'est impossible.

Je sors en hâte de la pièce mais quelque chose me retiens et je ne peux plus bouger. Mes jambes ne répondent plus.

Je tangue et m'écroule par terre, prise de spasmes et de convulsions. Mes membres se contractent et j'ai du mal à respirer. Mes poumons sont comme privés d'air.

- Alena !

- Kil... Ian...

La salive dans ma bouche coule le long de ma joue et mes yeux commencent à devenir embués.

Ma vision et mon audition deviennent floues; tout paraît éloigné et sombre.

Une vulgaire forme de silhouette se jette sur moi et mon corps se retrouve soulevé du sol de cette boîte de nuit.

- On te ramène. Ça va aller. Sean ! Restes avec moi.

Je n'entends plus rien. Peut-être est-ce le son grésillant des enceintes qui me bourdonne la tête et me donne le tournis. Ou est-ce tout simplement parce que je me sens secouée en plus de mes spasmes. Ou les deux.

Une portière qui claque. Un moteur qui crache et démarre. Un pot d'échappement qui fume. Les pneus qui glissent sur la route mouillée. Des bruits de klaxons. Une main sur mon front. La fraîcheur de cette main contraste avec la chaleur qui émane de ma peau et m'envahit de toutes parts.

J'ai l'horrible impression de bouillonner.

Mes épaules. On secoue mes épaules. Je sens deux sensations. La main qui caresse mon front en sueur, et ces mains qui secoue mes épaules avec violence.

Je distingue mon prénom à travers ce brouhaha. C'est le mien. «Alena». C'est une voix affolée, inquiète. Thomas ? Non. Florian ? Il ne veut plus me parler. Pourtant c'est bien son timbre de voix que je reconnais là, à travers la multitude de bruit qui m'entoure.

Un râlement. Des coups. Des cris. Une porte qui claque à nouveau. La voiture en est secouée. Une deuxième porte qui s'ouvre et se ferme.

Mes yeux s'ouvrent à peine que je suis subjuguée par une vision floue, à travers les larmes de fatigue et de peur.

Encore des cris. Deux portes qui claquent. Le moteur redémarre. Un crissement de pneus. Des sirènes de police.

Je me sens à nouveau soulevée dans les airs et c'est comme si un nuage était en dessous de moi. Avec des os. Le moelleux du nuage n'est pas là.

Mes pieds rencontrent quelque chose de dur, sûrement un mur.

Des bruits de pas se précipitent vers moi. Il y a toujours ces mains sur mes épaules et ces larmes que j'entends au loin.

Des ordres sont donnés. Ma tête frôle un encadrement de porte. Je suis allongée sur un lit. Ma tête se retrouve sur un nuage. Un vrai. Moelleux comme dans mes rêves de petite fille.

On fouille dans des tiroirs. On renverse des choses qui tombent au sol.

Une exclamation de joie. Une précipitation. Un souffle. Une respiration accélérée. Un sentiment de stress intense.

L'objet rencontre ma peau. L'aiguille froide s'enfonce dans ma chair et en dépose un liquide qui se répend dans mon organisme.

Mon corps se stabilise et mes épaules retombent.

Des soupirs. Des rires. Des tapes. Des bruits de pas. Un claquement de porte.

Quelqu'un prend ma main. La sienne est chaude et humide. La mienne est froide et sèche.

Les sons me revienne petit à petit. Je retrouve le son du battement de mon sang dans mes veines, le son de ma respiration, de mon souffle.

Je sens à nouveau ma poitrine se soulever pour constater que je suis toujours en vie.

Je plisse mon front et ouvre lentement mes yeux. Mon frère est à mon chevet. Il me sourit de ses yeux larmoyants.

- J'ai eu si peur. Si tu savais Alena. J'ai eu tellement peur.

Il passe ses mains sur mon front et y dépose un baiser.

- Maintenant plus jamais je ne te laisse. C'est promis. Tu dois retourner à New York. Je t'en supplie Alena retourne là bas. Fais le pour Alec, pour Jace et les autres. Fais le pour moi et pour toi, pour ta vie.

- Va...

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▶️ Valentin is back
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