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Volcano.


Minho observait son verre de bourbon d'un œil vide depuis plusieurs minutes maintenant, ou peut-être était-ce des heures, il n'en avait aucune idée. Il faisait tournoyer le liquide doré dans son verre octogonal, tout en faisant claquer les glaçons contre la paroi de ce dernier. Les tintements étaient rafraîchissants à l'entente et venaient bercer ses pensées les plus meurtrières.

Accoudé maladroitement sur le comptoir du bar discret qui se situait au rez-de-chaussée du building qu'il habitait. Ce dernier était uniquement accessible aux habitants ou alors, sur invitation ce qui rendait les possibilités de s'y effondrer plus faciles.

Sa cravate avait été hargneusement desserrée et les premiers boutons de sa chemise autrefois impeccablement repassée étaient ouverts, si ce n'est légèrement déchirés, dévoilant des clavicules lisses qui auraient rendu quiconque fou de désir ou d'envie.
À combien en était-il déjà ? Cinq, six ? Peu importe. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, envahissant chaque recoin qu'il pensait pouvoir sauver de son obsession, Han Jisung.

Son sourire, son rire, ses larmes, son regard rempli de déception, sa haine, tout était là, intact, et tout se rejouait, inlassablement, terriblement, comme une boucle qu'il aurait lui-même crée et dont il était l'unique prisonnier. Il était devenu sa propre bouteille de Klein*. Un vase qui finirait par le tuer de l'intérieur, il le savait. Minho n'en pouvait plus. Ces dernières semaines n'avaient été que torture et angoisse, le privant de sommeil, de réflexion logique et de tous les éléments autrefois indispensables à son bon fonctionnement. C'est comme si pour la première fois de sa vie, plus rien n'avait de rien. Absolument rien. Plus aucune perspective d'avenir ni même d'instants présents. Minho était bloqué, figé dans le temps et dans le reflet brumeux que lui avaient renvoyé les yeux dévastés d'un homme qu'il aimait pourtant plus que tout.

La seule chose dont le dirigeant était sûr dans ces tintements, était que ce soir, il boirait. Il boirait comme beaucoup ces derniers soirs, et ainsi, le temps d'un instant, le temps d'un très court et infime instant, il oublierait. Il finirait forcément par oublier, il le devait. C'était devenu une question de survie.

- Minho, on te cherchait partout...

Hyunjin arriva en trombe devant le châtain, le visage tordu par l'inquiétude et par les kilomètres qu'il semblait avoir parcouru pour le trouver. Son front transpirait légèrement alors qu'il observait avec tristesse son ami à moitié avachie sur le comptoir. Le nouveau venu passa un coup de fil rapide, afin de calmer d'autres esprits qui eux aussi, étaient mort d'inquiétude, "Il est au bar... Chez lui... On t'attends, ne t'inquiètes pas, je reste".

- Un coup de vent mec..., Je suis qu'un putain de courant d'air, c'est ce qu'il m'a dit. Des semaines sans entendre sa voix et finalement, je ne suis que du vent.

Minho tenta maladroitement et avec hargne de se lever de son tabouret et prit par sa vitesse, il manqua de trébucher. Sans plus d'attention, il fît tomber son verre par terre qui explosa en mille morceaux dans un bruit strident. Il observa un instant le liquide odorant se reprendre sur le sol comme captivé par sa destruction et sa dispersion. Rien ne pouvait faire plus de sens à cet instant que cette vision. Elle était magnifique, identitaire.

- Merde.

Hyunjin commençait déjà à s'affoler tout en insultant il ne savait qui. Il chercha un chiffon des yeux alors que le barman lui en déposa en silence un propre sur le comptoir. Minho, lui, se penchait déjà vers les éclats lumineux et commençait à les ramasser un à un, vacillant sur ses chevilles accroupies. Il finit par s'asseoir à même le sol, laissant le liquide ambré imbiber ses vêtements dont ses chaussettes et chaussures étaient déjà humides et odorantes.

- Minho, c'est bon, je m'en occupe. Lèves-toi s'il te plait, Chan arrive, t'as pas envie qu'il te voit comme ça.
- NE ME TOUCHE PAS. Je vais le fai... Faire ! C'est à moi de ramasser ma merde. Je... Je peux au moins faire ça.

Chan arriva à cet instant, essoufflé. Il pénétra dans le hall du bâtiment avec vitesse, comme s'il était chez lui et d'un rapide coup de tête signifiant sa présence à l'hôtesse d'accueil, il contourna le comptoir principal qui donnait sur le petit speak-easy de l'hôtel particulier. Il marcha encore une dizaine de mètres avant d'arriver dans le boudoir sombre de l'immeuble.

Christopher Bahng, communément appelé Chan, était un homme d'une prestance sans pareille. Son veston immaculé, sa cravate sombre et son regard perçant, toujours haut placé, criaient la suffisance et le succès. Il était l'un des plus proches amis de Minho et également, un homme de prestige, comme peu d'autres étaient capables de l'être. Il demeurait, depuis toujours et vraisemblablement pour toujours, une personne de pouvoir et c'est bien naturellement, mais non sans efforts qu'il était devenu l'avocat principal et le chef du service juridique du groupe SDD, l'empire qu'avait créé Minho.

En tout point et d'une manière bien différente de celle de Minho ou encore d'Hyunjin, l'avocat demeurait le type d'homme sur lequel on se retournait, sans jamais plus pouvoir regarder ailleurs. Il semblait inaccessible et intouchable, tel son rôle dans la société le voulait, mais pour Minho les choses étaient différentes. Pour Minho, Chan était disponible, courtois, doux. Il était, pour lui et pour Hyunjin tel qu'il demeurait vraiment, le vrai lui, un homme honnête et profondément intégre qui considérait ses amis comme une famille, celle qu'il avait choisi.

Minho avait conquis son cœur à la fac. Il était devenu en peu de temps le compagnon d'une route puis finalement, comme une évidence, le partenaire d'une vie et depuis, Chan protégeait toujours Minho de tout, et la plupart du temps, de lui-même.

- Ne lui crie pas dessus, Hyunjin est ton ami et si je dois te botter le cul pour que tu t'en rappelles c'est pas un souci pour moi Minho ! Et si tu veux agir en connard, fais-le avec moi, tu n'impressionnes personne ici.

Minho continuait de ramasser les morceaux de verre en l'ignorant. Un à un, lentement, silencieusement, les yeux fixés sur sa tâche. La main où les morceaux s'empilaient commençait à laisser transparaître son duvet rouge de douleur, tailladée par des morceaux tranchants, bien trop étriqués dans son poing tremblant. Minho avait le regard dans le vide tout en s'adonnant à l'objectif qu'il s'était fixé. De l'extérieur, il donnait le sentiment d'être perdu en lui-même, et ce, depuis bien plus longtemps que ce que Jisung était entré dans sa vie.

Fatigué et frustré de n'y parvenir qu'à moitié, tanguant trop fort en son propre corps, Minho finit par lâcher les débris au sol, abandonnant ainsi le seul objectif qu'il s'était fixé aujourd'hui. Il posa alors ses mains à plat sur la surface et, agenouillé, le chef d'entreprise se mit à trembler de tout son long, laissant ses épaules se soulever au rythme de ses sanglots étouffés.

Chan l'observait passivement, laissant quelques larmes silencieuses et discrètes couler le long de ses joues pour venir s'échouer sur sa mâchoire parfaitement dessinée. Il les essuya rageusement dans sa manche, fatigué d'observer un spectacle qui semblait ne plus avoir de fin ni d'entracte. Abattu, il regarda intensément Hyunjin qui se mit à parler, comme toujours, avec calme et clarté malgré la situation qui se présentait à eux.

- Il faut faire quelque chose Hyung, ça ne peut plus durer. Ça fait trop longtemps maintenant, je pensais que ça passerait ou tout du moins que son chagrin s'amoindrirait, mais plus le temps passe et plus je suis inquiet... Et je sais qu'il en est de même pour toi.

Hyunjin se rapprocha doucement de son ami et c'est avec certitude et conviction qu'il ajouta,

- C'est devenu trop grave maintenant Chan. C'est hors de contrôle et si on le laisse faire, les choses auront vite fait d'aller de plus en plus loin, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus rien contrôler. Alors, si tu ne fais rien, je le ferai.

Sur ses mots Hyunjin regagna la sortie tout en tirant maintenant rageusement sur ses longs cheveux blonds qu'il voulait plaqués en arrière alors que ces derniers ne faisaient que de lui retomber devant le visage. Décidément, rien ne voulait aller comme il le souhaitait ce soir et c'est avant de quitter la pièce qu'il s'arrêta devant le barman, « Laissez-les s'il vous plait, on vous paiera la soirée, ainsi que les dégâts. Je suis désolé, de nouveau, pour tout ce tapage ».

Le barman, malheureusement habitué aux esclandres de ses clients, particulièrement ceux de Mr Lee, s'inclina respectueusement et quitta la pièce silencieusement sans un regard en arrière. Il scella la pièce derrière lui et cette dernière ne devint plus que le réceptacle des sanglots d'un homme qui semblait meurtris par ses propres actions passées.

Hyunjin était un homme élancé, tout à fait charmant et qui portait en lui et autour de lui, une aura particulière et difficilement saisissable qui semblait peu adaptée au monde qui l'entourait. Célibataire depuis de nombreuses années, très secret et regardant sur sa vie privée, encore plus sur ses fréquentations, Hyunjin demeurait un homme discret et énigmatique. Particulièrement sur ses ressentis, même auprès de ses amis.

Malgré ce trait de personnalité, qui le rendait détestable ou bien indispensable à ceux qui croisaient sa route, Hyunjin demeurait gracieux dans ses gestes et silencieux en société. Souvent anxieux et dans l'anticipation, pour qui savait l'observer et bien que portant un visage angélique qui attirait convoitise et jalousie, Hyunjin demeurait un homme sombre qui ne laissait pas grand espace pour l'apprivoiser, mais dont sa beauté, elle, laissait sans voix.

Il était le secrétaire général de Minho, son assistant de direction si l'on pouvait dire, vu que Minho ne voulait travailler qu'avec lui. Ami de longue date de ce dernier et par association, devenu celui de Chan. Ces deux derniers étaient bien plus proches qu'ils ne le laissaient paraître et leur affection n'était plus à prouver. Ils demeuraient juste discrets sur leur relation, tel qu'Hyunjin aimait l'être.

Une fois le plus grand parti, Chan s'avança vers Minho et l'aida, non sans difficultés, à se relever. Il attrapa son bras mou et quasiment amorphe qu'il passa par-dessus ses épaules, le maintenant fébrilement debout, tout contre-lui.

- Je suis pathétique Chan.

Son murmure était sans appel. Ce n'était pas une question, ni même une erreur ou un bégaiement, c'était une constatation. La voix du dirigeant était sombre et voilée par la colère. Une haine qu'il ne vouait qu'à une seule et même personne, lui-même.

- Oui, tu l'es, mais c'est pas grave Minho, on a tous le droit de l'être un jour. Il va juste falloir que tu assumes tes conneries et que t'avances. Et ce même si elles te semblent irréparables et même si t'as le sentiment que tu vas pas y arriver, il faut que t'avances. Tu dois avancer.

Chan portait péniblement Minho tout en s'avançant vers les ascenseurs privés du building. Il activa le bouton « 71 » à l'aide de son badge et il attendit patiemment que les portes s'ouvrent.

- Qu'est-ce que je dois faire ? Il ne veut même pas me regarder Chan, je le dégoutte.

Minho pleurait à moitié autant que sa tête ballottait de gauche à droite, c'était pas jolie à voir et sa peine semblait incommensurable.

- Rappel-lui de qui il est tombé amoureux. Rappel lui d'à quel point il t'aimait et de combien tu peux être bon quand tu le veux vraiment. Montre-lui qui tu es Minho, celui qu'Hyunjin et moi connaissons.

Minho ne répondit rien, il semblait perdu entre ses songes et l'alcool et son ami espérait tout de même que ses paroles aient eu un minimum de portée. Après tout, Hyunjin avait raison, les choses devaient bouger. Sinon, elles deviendraient hors de contrôle et le secrétaire était bien placé pour savoir ce que cela pouvait donner.

Arrivés au bon étage, Chan avança en clopinant jusqu'à l'appartement de son supérieur. Il tapa avec habileté le code qu'il connaissait par cœur et ne prit pas la peine d'enlever ses chaussures en pénétrant l'appartement. Il circula dans le noir comme on circule chez soi, avec certitude et confiance et finit par entrer avec son meilleur ami dans une pièce immense au fond d'un couloir, uniquement éclairés par les lumières de la ville. En entrant, il repéra une forte odeur de musc et de vanille qui embaumait totalement l'espace. C'était le parfum de Jisung, il le savait.

Blessé par l'évidente blessure de son ami et le tragique de la situation dans lequel il semblait se noyer, il le déposa avec douceur sur le lit. Il lui ôta ses chaussures, sa cravate puis finalement sa chemise. Il finit par déboutonner son pantalon afin de le mettre plus à l'aise et comme son meilleur ami le faisait toujours, il le recouvra d'un plaid que lui avait offert son ancien amant, l'enveloppant de son odeur.

Pendant que Minho somnolait à moitié, Chan prit le temps de s'asseoir un instant au bord du lit avant de venir caresser tendrement les cheveux du frère qu'il s'était fait sur les années. Il l'observa avec indulgence et douceur, captivé autant que blessé par sa capacité à se détruire. Il ne comprenait jamais pourquoi il finissait par se faire autant de mal, mais invariablement, ça finissait toujours pas être le cas.

Pourtant, Minho avait toujours été une douce caresse pour lui, apaisant sa soif d'affection autant que ses tourments les plus violents, alors aujourd'hui, il était temps de le devenir à son tour. Il s'en fît la promesse. Pour Minho, il deviendrait le pilier que ce dernier avait toujours été.

Chan se releva en vérifiant une dernière fois la respiration de son ami et avant de partir, il lui murmura,

- Je t'aime mon frère, mais je t'avais dit que c'était une mauvaise idée et je crois que tu vas devoir ramper si tu veux vraiment le récupérer, mais ça, je sais que tu peux le faire et n'oublie pas qu'ensemble, on est capable de tout. Parce que tu n'es pas seul Minho, tu ne l'as jamais été.

Ses premières paroles pouvaient paraître dures, mais pourtant, elles firent échos dans l'esprit embrumé par la fatigue et l'alcool de son ami, comme un tourbillon bienfaiteur qui annonçait que les choses pourraient peut-être évoluer, si ce n'est changer. Doucement, le dirigeant attrapa la main de son ami et la pressa légèrement, comme pour lui signifier tout l'amour qui lui portait puis, perdu dans ses pensées tourbillonnantes, Minho commença à lâcher prise.

Minho voulait reconquérir Jisung, il le devait, c'était viscéral.

Avant d'y parvenir, il allait devoir s'excuser, s'expliquer, se justifier, encore et encore, jusqu'à regagner sa confiance et s'il te fallait, il le supplierait. Après tout, il n'avait plus rien à perdre. En le perdant, il avait déjà tout perdu.

Maintenant, Minho devait ramasser les morceaux d'un cœur qu'il avait lui-même brisé.


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Alors, que pensez-vous que Minho a fait ?

Des baisers,
M.

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