Cover me.
- « Je ne savais pas que Chan était en couple... ».
Jeongin paraissait prit au dépourvu et personne ne pouvait le contredire sur son expression de surprise.
- « Moi non plus rassure toi, je l'ai rencontré en même temps que toi alors que je connais Chan depuis un moment maintenant ».
Le regard de Seungmin se voila, ce dernier devenait tout à coup bien moins expressif, comme perdu dans ses propres souvenirs. Jisung le ramena à la raison en pressant légèrement son genou, assis à la terrasse intérieure du café restaurant ou Chan avait amené Jeongin quelques temps plus tôt.
- « C'est lui qui t'as fait découvrir ce café ? ».
Seungmin avait la voix douce et il couva l'espace d'un regard que seul les habitués pouvaient avoir. Il regardait certains recoins avec plus d'attention que d'autres et Jisung le surprit à se lever avec soin tout en caressant l'arrête d'un livre haut perché sur une étagère, "l'homme-joie", de là où il était c'est tout ce qu'il pouvait apercevoir.
- « Si ce que tu veux dire, c'est que c'est là où il m'a mis la honte de ma vie, alors oui, c'est là ! ».
Les deux garçons rirent en cœur pendant que Seungmin sourit avec discrétion d'une oreille distraite.
- « Chan m'a dit que tu savais Seungmin, pour lui et Iseul ».
Une dame arriva et déposa les trois boissons sucrées sur la table tout en souriant largement à Seungmin qu'elle couva d'un regard maternel.
Félix les rejoindrait plus tard, il avait encore du travail avec l'ouverture officielle de la boutique permanente à Paris. Jisung prit un cheesecake au citron avec un cappuccino glacé couvert de chantilly, Seungmin attrapa son café noir et laissa la jeune femme déposer sa salade de fruits sur la table pendant que Jeongin buvait déjà son thé glacé, le regard curieux de la réponse de Seungmin. Le silence de Jisung lui faisant penser qu'il était déjà au courant.
- « Oui, Chan est en couple. Depuis un moment maintenant de ce que j'ai compris et il fut un temps où on était beaucoup plus proche, donc oui j'ai fini par l'apprendre, à vrai dire, il est même directement venu me le dire ».
- « Vous ne l'êtes plus, aussi proche je veux dire ? ».
- « Pas autant qu'avant, mais c'est pas vraiment un souci, c'est plutôt d'un commun accord ».
Le soleil s'abattait avec volupté sur cette cour pleine de charme, comme si la ville voulait, à son tour, apporter un certain réconfort à Seungmin. Ce dernier en profita pour fermer les yeux un instant et se laissa aller au contact de la chaleur contenante sur sa peau, il en appréciait toute la douceur.
Jisung se mit à reprendre la conversation, sachant ce sujet parfois encore sensible pour son ami.
- « C'est vraiment paisible comme endroit, j'adore. La dernière fois, on est allé au marché avec Minho et on est tombé sur un bar à chats, Minho n'y décolle plus, on passe tous nos dimanches là-bas et un peu plus loin sur la gauche... ».
Seungmin était déjà loin dans ses pensées et les garçons le laissèrent s'y perdre pendant que Jisung racontait avec détails et plaisir les nouvelles péripéties de sa vie à deux avec Minho, ou plutôt, à six.
Seungmin, le temps d'un court instant, s'autorisa à se rappeler les quelques gestes échangés à cette table, les regards partagés depuis la mezzanine que les patronnes n'ouvraient que pour leurs clients préférés et les jambes tendues qui se frôlaient par accident sous la table ronde qui leur était réservée. Le gout de la Pavlova que commandait toujours Chan s'imposa à ses papilles et le son de sa voix quand il râlait parce qu'il devait la partager lui embrouillait tous les sens.
- « Du coup, ce soir, on va chez qui ? ».
Seungmin reprit la parole sans prévention et coupa la conversation des garçons, sans grande délicatesse.
- « HEY ! J'étais en train de parler de quand Soongie ».
- « Jisung, t'es niais, c'est un enfer. On sait que Minho est génial, drôle et parfois exaspérant et OUI, vos chats sont les meilleurs de la terre et tout ce que fait, pense ou produit Minho est le fruit d'un génie ».
- « Heureux de te l'entendre dire ! ».
Jisung tapa dans la tasse de Seungmin, un sourire de fierté sur le visage en réajustant prétentieusement ses lunettes de soleil, les sourcils levés au ciel.
- « J'ai le même son de cloche dès que je passe cinq minutes avec Minho, « Et Jisung, et Dori, et tu sais que Jisung, et même que Jisung... », j'en peux plus les gars ! ».
- « T'as qu'à passer moins de temps avec lui ! ».
- « Monsieur est déjà jaloux ? ».
- « PAS DU TOUT, juste vous vous appelez tout le temps, qu'est-ce que vous avez à vous dire à ce point-là ? C'est moi ton meilleur ami je te rappel... ».
- « Je l'appel pour me plaindre de toi justement, ou alors peut être que s'est lui qui se plaint de toi... »
Jisung gonfla ses joues, piqué et vexé. Seungmin, joueur, lui pinça l'une d'elles en riant et son meilleur ami écarquilla les yeux de stupéfaction, prêt à frapper gentiment de son poing son voisin de table. Jeongin ria franchement face à cette scène et finit par couper à son tour les deux amis.
- « DONC, on fait soirée chez moi. J'avais envie de vous accueillir, et au moins les plus bourrés pourront rester dormir. J'ai déjà laissé mes clefs à Félix avant hier pour qu'il puisse être plus à l'aise et vraiment prendre son temps et mettre en place tout ce qu'il voulait mettre en place ».
- « La perfection pour les chambres, ça aurait été de faire soirée chez Minho et Jisung ».
- « Depuis que Chan a pété son vase, c'est mort... Minho m'en parle encore tous les matins dès qu'il passe devant le couloir, c'est un enfer, j'en peux plus de cette histoire... ».
- « Mais Chan l'avait pas « malencontreusement cassé » à ta demande ? ».
- « Ne lui dite jamais, il serait capable de m'étouffer avec du sopalin s'il l'apprenait ».
- « Et attends une minute, ou as-tu dormi hier et avant hier Jeongin ? Si tu as laissé tes clefs à Félix alors tu... ».
Les trois amis se retournèrent vers Jeongin, leurs bouches ouvertes en un sourire tendancieux. Ce dernier s'était plongé dans la contemplation de son thé glacé, les joues cramoisies et les oreilles quasi bordeaux. Son silence était plus éloquent que de longs discours et les garçons le couvèrent d'un regard complice.
L'ambiance était légère, cette entracte dans leur vie d'adulte leur rappelaient toujours à quel point le temps qu'ils prenaient pour eux était précieux et qu'ils ne devaient ô grand jamais le considérer comme secondaire.
Félix arriva avec entrain, toujours aussi extraverti et joviale qu'il pouvait l'être.
Félix avait toujours été cette force constante, celle qui ne faiblissait jamais et ses amis avaient maintenant, plus que jamais, conscience de son indispensable présence. Il commanda rapidement dans son passage, une boisson fruité et sucré et s'assit avec fracas à la table de ses amis,
- « C'est bon, tout est prêt. Changbin va vraiment être heureux, personne ne lui avait jamais préparé de surprise, ça va être complètement FOU ! ».
- « Comment ça ? A son âge il a bien dû avoir quelques anniversaires surprises ou au moins des fêtes ? ».
- « Pas vraiment... et encore moins depuis qu'il m'a présenté à ses parents ».
- « C'était si terrible ? ».
- « Quand on a pris un taxi au retour du diner, Changbin a pleuré. C'était la première fois que je le voyais pleurer, depuis, on en a plus jamais reparlé. Il fait littéralement comme s'ils n'existaient plus et que rien ne s'était passé, et eux, de toute manière, ne nous parlent plus, donc... ».
- « Je suis désolé Félix, Hyunjin a vécu la même chose, c'est terrible... ».
Jeongin attrapa la main de Félix sur la table, le couvrant d'affection et de compréhension.
- « Bref, tant pis pour eux ! En attendant j'ai prévu une fête de malade ! N'oubliez pas que vous devez vous habiller en noir et que demain c'est journée tranquille et film d'horreur pour le soir ».
- « Tu vas regarder un film d'horreur... toi ? ».
- « J'ai pas le choix, m'en parle même pas, j'ai déjà acheter des tranquillisants rien qu'à l'idée de réessayer ».
Les garçons rirent doucement et continuèrent de parler pendant un bon moment encore, profitant simplement de la présence des uns et des autres et de ces quelques rayons de soleil.
Ces derniers se moquaient gentiment de Félix et de son incapacité à regarder ou faire quoi que se soit qui pouvait faire peur, ils avaient déjà hâte d'y être !
- « J'ai dit à Changbin qu'il devait être à 20h chez moi, je lui ai fait croire que je voulais parler de Félix, qu'il y avait un souci, il doit être super stressé le pauvre... ».
—
Les garçons allèrent se préparer directement chez Jeongin afin d'être sûr d'être à l'heure, chose pas forcément aisé pour Jisung... et toute cette prévention n'était pas de trop quand on connaissait le personnage...
- « Hannie, tu me donne ma cravate s'il te plait ? ».
- « Hannie ? C'est nouveau ça... ».
Jisung s'approcha de son amant un sourire taquin sur les lèvres.
- « Essayerais-tu de me séduire à nouveau Mr Lee ? ».
- « Ma cravate Jisung ! ».
Ce dernier se retourna et attrapa la cravate de son amant. Il en passa le tissu avec lenteur autour de la nuque de son ainé, et, dans un geste volontaire et maitrisé, il fit glisser ses doigts sur la peau du cou nu de Minho, le faisant frémir à son contact. Le regard de Jisung était langoureux et ce dernier humidifiait ses lèvres avec un peu trop d'avidité pour que ceci passe inaperçu aux yeux de son homologue.
Il faut dire que ce soir, Minho s'était surpassé. Ses vêtements, entièrement noirs, contrastaient avec délice face à sa peau d'un crème quasi laiteux sous un maquillage maîtrisé et ses cils, interminables, d'un noir profond, battaient ses joues dans une danse excise de séduction. Ses lèvres à leur tour, étaient rougis par un baume mentholé et elles brillaient à chaque mouvement de lumière... Jisung ne pouvait en détacher le regard, avide de leur goût, de leur forme, et des sensations qu'elles faisaient naître en lui.
Il accrocha la cravate au cou de Minho, démarrant le nœud avec lenteur, rapprochant leur corps jusqu'à ce que ses hanches cognent avec délice contre celles de son homme. Le soupir, à la frontière du gémissement que sorti Minho face à ce contact ne fit qu'accroitre le désir de Jisung.
Ce dernier tira sur la cravate, nouant davantage et avec plus de rudesse son étreinte au cou de son vis à vis qui suffoqua de plaisir. A cet instant, leurs regards flambèrent et sans sommation, Jisung entrechoqua leurs lèvres puis, plus gourmand, plus abrupte, leurs dents. Avec voracité, Jisung aspira la langue de son homologue et ce dernier, surpris, gémit dans sa bouche, laissant ce son de luxure atteindre uniquement leur intériorité, les rendant encore plus fébrile face au contact de chacun.
Jisung était déjà à bout de souffle, les yeux suppliants quand Minho commençait déjà à retirer avec brutalité la chemise de son amant, ne lui laissant aucune seconde de répit.
- « Les gars, Changbin va... Mais c'est pas possible ! 10 SECONDES, 10 SECONDES d'inattention à peine et on se retrouve avec les deux ados en ruts ! SEUNGMIN, VIENT CHERCHER JISUNG, IL VA TOMBER ENCEINTE SINON ».
Minho se recula difficilement de son amant en riant de frustration. Il décrocha avec gène sa cravate trop serrée de son cou et tenta de reboutonner maladroitement la chemise de Jisung de ses doigts tremblant, loupant un bouton sur deux, les oreilles rougies et la bouche encore gonflée de leur désir. Jisung, espérant pervertir à nouveau son petit ami, s'adressa à Félix ;
- « C'est bon Félix, on arrive, laisse-moi juste deux minutes avec Minho ».
- « Tu rêves ».
Félix s'assît les bras croisés sur le lit de la chambre prêtée pour l'occasion.
- « Je vais pas bouger d'un pouce, Jeongin a eu Changbin au téléphone et il est dans le quartier, il sera là d'une minute à l'autre, vous baiserez demain les ados. Jisung je te connais trop bien pour que tu puisses me faire croire que tu vas lâcher l'affaire ! ».
- « Putain ».
Jisung se recula encore davantage de Minho, il desserra la ceinture de son jean en sautillant sur place, espérant faire redescendre la tension qui s'exerçait bien plus bas. Minho et Félix explosèrent d'un rire guttural avant de rejoindre le salon, laissant Jisung gérer sa frustration.
Le groupe d'ami était en effervescence, Hyunjin était discrètement posté derrière Jeongin, une main familièrement posée sur la hanche du plus jeune quand Seungmin allumait déjà les premières bougies. La sonnette retentit et Jeongin s'approcha de la porte pour ouvrir,
- « Vous êtes prêt ? Un, d... ».
- « SURPRIIIIIISE ».
A la surprise de tous, Minho s'écria dans une allure de diva avec un accent anglais approximatif et le groupe ria à l'unisson, Changbin y comprit. Ce dernier avait les yeux bien humides derrière sa casquette sombre et il leur sembla à tous apercevoir quelques marques de sa reconnaissance sur ses joues.
- « C'est pour moi ? ».
- « Tu connais quelqu'un d'autre dont c'est l'anniversaire ? ».
Chan le tacla avec malice, lui aussi ému de voir son ami si touché.
- « Mais... vous étiez pas obligé ».
- « Personne ici ne s'est sentie obligé mon cœur... Maintenant souffles ! ».
Changbin souffla avec force sur son gâteau et Seungmin fit une mine dégoutée dont tous rirent. Quelques verres furent servis et une ambiance complice et bienveillante engloba la pièce. Les amis se mirent rapidement à rire, discuter, danser et même, pour certain, à s'embrasser.
La scène était délicieuse et de son poste d'observation, il sembla à la ville que tous étaient enfin là où ils devaient être et que son travail touchait à sa fin, elle abaissa sa lumière naturelle pour les englober de sa noirceur bienveillante et apaisa ses bruits le temps d'un instant.
Jeongin riait aux éclats d'une blague graveleuse dont seul Félix avait le secret quand Changbin lui pinçait les côtes, un sourire enfantin figé sur un visage heureux. Hyunjin les observait plus en retrait dans un sourire maternel, il était accompagné de Jisung et ensemble ils trinquèrent à un espoir dont seule la citadine était porteuse du secret. Minho, lui, se servait un nouveau verre de whisky pendant que Chan et Seungmin discutaient ensemble assis confortablement sur le canapé en regardant Félix et Changbin rirent ensemble.
- « Tu crois que ça aurait pu être nous ? ».
- « N'aurais-tu pas trop bu Christopher ? ».
- « Et toi n'aurais-tu pas insuffisamment bu Minnie ? ».
- « Oh mon dieu, non ! Pas ce surnom ! ».
Les deux hommes rirent avec complicité, se jaugeant du coin de l'œil.
- « Tu l'adorais avant... ».
- « Tu as donc officiellement trop bu ! ».
Chan posa, dans ce qui se voulait un geste nonchalant, sa main large et puissante sur la cuisse de son cadet. Il s'installa davantage dans le canapé, laissant sa tête retomber en arrière sur le dossier. Une expiration bruyante quitta ses lèvres pour venir s'échouer dans l'intimité de leur présence et Seungmin se surpris à sourire, les yeux dans le vague.
- « Parfois tu me manques tellement que j'arrive même plus à respirer... ».
- « Je sais... ».
Chan observait maintenant le contour du visage de son homologue. Il lui semblait l'avoir toujours connu tant il avait rejoué chaque particule de son être dans son esprit. Seungmin était quelqu'un de faussement froid, son regard était de la couleur de la terre battue et ses cheveux lui donnaient toujours un air profond et joueur. Il n'était pas de ces visages communicatifs comme celui de Félix ou de Jisung. Seungmin était la lune, il était la morsure délicieuse du vent d'hiver, il était la rencontre brutale de deux mers profondes.
Cet état contrastait non sans violence avec un sourire angélique qu'il portait avec une facilité déconcertante. Cela rendait fou Chan.
Il aurait pu le contempler à chaque instant de sa vie sans jamais avoir le sentiment d'en perdre une seconde. Chaque instant était la possibilité pour lui de le découvrir encore et encore et rien ne lui semblait plus beau que cette vision.
Jamais il n'aurait pensé pouvoir rencontrer pareille division chez un homme.
- « J'ai l'impression parfois que tout n'a été qu'un mirage... comme si j'avais tout inventé ».
- « Tu sais que ce n'est pas le cas ».
- « Oui, je sais... ».
- « On dirait qu'on sait tous les deux beaucoup de choses ».
Les deux garçons rirent doucement de cette légèreté qui était la bienvenue à cet instant et dont seul Seungmin avait le secret. C'est ce qu'ils aimaient finalement entre eux, cette maturité et ce respect certain qui primaient sur leurs intérêts personnels. Raisons principales qui faisaient qu'ils en étaient là où ils en étaient aujourd'hui.
- « Peut-être que ça aurait dû ou pu se passer autrement Chan, c'est une manière de voir les choses dans les moments les plus sombres et ne crois pas que j'en suis absous..., mais on en a beaucoup parlé, on a longuement déconstruit la situation et on sait tous les deux que ce n'est pas le cas. Je n'étais pas prêt, puis c'était toi, puis c'était moi, puis tu as rencontré quelqu'un d'autre et c'est normal... Peut être qu'un jour se sera différent... je ne sais pas, mais en tous cas de mon côté, rien à changer par rapport à notre dernière conversation, avant Iseul, et je crois que tu le sais. Ce qui est fait est fait Channie, alors essaie de penser à autre chose, puis Iseul est vraiment incroyable, je l'aime beaucoup ».
- « Je sais Minnie... et je l'aime beaucoup aussi tu sais, je ne me fous vraiment pas d'elle ».
- « J'en ai conscience. Je sais que tu ne te mettrais jamais en couple sans qu'elle soit très importante pour toi, t'es un romantique dans l'âme, ça a toujours été une évidence... Je t'ai juste aidé à t'en rendre compte et à avancer, d'une certaine manière... ».
- « Mais je t'aime aussi, différemment, intensément, puissamment... Bien plus intensément Seungmin, je t'aime comme je n'aimerais jamais plus car cet amour là ne t'est que destiné... ».
Son homologue ne répondit rien, il caressait du bout des doigts et avec retenu les contours de la main de Chan posée sur sa cuisse. Il en contemplait les reliefs non sans une certaine nostalgie, les yeux perdus dans les souvenirs d'un automne et d'un hiver lointains.
- « Est-ce que tu me laisserais te prendre dans mes bras, juste une minute ? Ensuite on en parlera plus, je te le promets ».
- « Tu sais que je ne peux rien te refuser Chan, viens plutôt contre moi... ».
Chan se senti envahie par une mélancolie lourde et profonde, de celle que seule l'alcool pouvait alourdir encore davantage. De celle qui envahie chaque pore de la peau, qui corromps chacune des cellules du corps, qui empoisonne chaque organe. Le type de poison qui contamine chaque bribe de vos pensées jusqu'à envoyer valser votre sanité.
Chan se mouva contre le corps de son cadet, déposant avec délicatesse son visage contre son torse et couvrant de ses bras puissants la stature frêle et l'esprit dominant de son interdit.
Dans les bras de Seungmin, Chan se sentait de nouveau comme un enfant, vulnérable et assoiffé.
Assoiffé d'amour, assoiffé d'affection, avide d'une caresse, d'un signe, d'un n'importe quoi. Il se perdit à son tour dans la contemplation de leurs souvenirs, enfouissant encore davantage son visage dans le cou de son cadet, inspirant désespérément son odeur dont il espérait un jour porter la marque. Seungmin frissonna face à sa poigne. Dans celle-ci, il pouvait ressentir toute la vulnérabilité et la colère à peine refoulée de son homologue se rependre contre son corps.
Dans la manière, possessive et avide, presque brutale, qu'avait Chan de le tenir, de le posséder ; dans son souffle, erratique et bruyant, douloureux, Seungmin prenait définitivement conscience de toute les conséquences qu'un automne d'insouciance pouvait provoquer.
- « On sait tous les deux que tu mens Minnie, car tu m'as déjà dis non, tu as dis non à moi, tu as dit non à nous... ».
Le silence s'abattît un instant sur les deux amis et la ville se dit en elle-même que finalement, son travail n'était peut-être pas terminé...
FIN.
Je suis tellement désolée de vous frustrée ainsi ! Je suis une autrice terrible et je vous autorise 2 mn de défoulement dans les commentaires haha !
Mais soyez rassuré.e, ou pas, je ne sais pas... le tome 2 arrive !
Il arrive très vite et je dois dire que ce roman là, j'en suis fière alors j'espère qu'il vous plaira.
Alors, verdict ?
Votre personnage préféré ?
Votre pairing préféré ?
Vos frustrations, questions ?
Je vous embrasse mes fées,
M.
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