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❝16. Rien qu'une matinée à la caserne et what the fuck ??




RU A PASSÉ LES DEUX jours qui ont suivis à chanter. Et ce matin, quand elle descend les escaliers en glissant sur la rampe, sa bonne humeur n'échappe pas aux yeux des pompiers qui sirotent leur café noir. La jeune fille, le sac sur ses épaules, tourne en rond avec ses nouvelles baskets à la main.

— Ru, c'est encore des nouvelles chaussures ? lui demande André, et elle le regarde en souriant.

— Quand je danse, mes pas enflamment la rue, c'est pour ça que les autres sont mortes !

Sa réplique décoche un sourire aux lèvres des hommes qui viennent de se lever. Elle s'assit par terre, enfile ses chaussettes au milieu du passage, les fesses sur le carrelage. Fernando l'enjambe pour aller chercher le pain qui grille dans le fond de la pièce, comme si elle n'était rien d'autre qu'un petit obstacle sur son chemin.

— Vous avez vu cette histoire avec le camion hier ? Spiderman l'a arrêté, et cette fois, il n'était pas tout seul !

Ru tend l'oreille et lève le menton, alors qu'elle entend les pompiers parler d'elle.

— J'ai entendu ça à la radio. Une gamine qui court très vite l'a accompagné, d'après les journalistes. Les super-héros sortent de nul part ces temps-ci, comme des taupes en manque ! Qu'est-ce qu'on va récupérer par la suite ? Une princesse blonde qui contrôle le tonnerre ?

— Thor existe déjà, Patrik ! lance Ru par-dessus son épaule, et l'homme ricane lentement.

La jeune fille saute sur ses deux pieds en chantonnant les mêmes refrains. Elle offre le journal du jour à Patrik, et attrape le jus de fruit pour servir tout le monde. Il n'y en a même pas assez pour elle et elle se contente de hausser les épaules, indifférente. Les hommes voient bien qu'il se passe quelque chose dans sa petite tête, alors que sous leurs yeux étonnés, la jeune fille rayonne beaucoup plus que d'habitude.

— Tu vas bien Ru ? Tu viens de partager le jus d'orange. Normalement tu mords ceux qui essayent de te le prendre.

Elle le regarde et se met à chanter à voix haute et très bruyamment, tout en regroupant ses cheveux en une queue de cheval. Fernando l'observe, les sourcils froncés, avant de rajouter :

— Non, y'a un truc qui va pas, elle est encore plus chiante que d'habitude.

— Crache le morceau, Ru ! On t'a cerné ! hurle Patrik en brandissant son toast vers la jeune fille.

Ru pose sa main sur sa poitrine et prend un air paniqué, avant d'attraper la banane d'André et de la tendre vers Patrik, comme une épée.

— Ha ! Je ne dirais rien !

Le pompier, armé de sa tranche de pain, se lève et engage une séance d'escrime avec la jeune fille. Il ne s'est pas passé deux secondes que Tim ouvre pour la première fois la bouche depuis vingt-quatre heures. D'un ton blasé bien à lui, personne ne manque sa voix grave lorsqu'il dit :

— Y'a une histoire de garçon derrière tout ça.

André pose une main sur sa bouche, Fernando laisse filer un "damn girl" entre ses lèvres, et Patrik s'immobilise.

— GraHAAAAM ! TA FILLE ELLE EST ENCEINTE !

Il hurle à travers la pièce, et Ru se prend le visage entre les mains. Elle grogne, et bat des bras lorsqu'elle leur dit à tous :

— Non, non, non, non c'est pas vrai, déjà, et ensuite, Tim... Tu me dois quatre pêches pour avoir foutu la merde. Parce que à cause de toi, tu peux être certain qu'on va voir Patrik manifester dans les escaliers, lui dit-elle en lui pointant du doigt, et il hausse les épaules comme un innocent.

— You're god damn right ! s'exclame Patrik, toujours en criant.

Derrière elle, la silhouette de son père apparaît, et la totalité des pompiers se taisent, comme si un Dieu venait d'entrer dans la pièce. Le capitaine se tourne vers sa fille, et annonce, avec une voix très sérieuse :

— Ru, l'école a encore appelé... Ils m'ont dit que tu avais séché le cours d'espagnol et que tu avais reçu un 3/20 en maths.

Il fait une pause, pour que ses mots s'immiscent bien dans l'atmosphère, et que sa fille choisissent les bons mots. Ru se mord la lèvre, coupable, et ne dit rien. Les autres hommes se sont tous immobilisés, et regarde la scène qui se déroule sous leurs yeux.

— Qu'est-ce que t'as à dire ?

Le silence pèse dans la salle, et ceux qui occupent les tables ont tous le visage levé vers la jeune fille qui tient une banane dans sa main droite, et qui est décidément, bien dans la merde.

— Hum, j'avais le nez bouché.

Elle baisse la tête, parce qu'elle sait bien que tout ça ne mènera nulle part. Graham, lui, se pince l'arête du nez, visiblement énervé par le caractère de sa fille.

— Tu peux pas au moins essayer ? Juste essayer, Ru. T'arrives bien à avoir des bonnes notes en science.

— Ouais, mais tu vois, la science on t'apprend à faire sauter des bâtiments, en anglais on t'apprend à sauter des lignes.

— J'ai pas envie d'avoir à te changer de lycée.

Ru ne répond pas. Le message est passé. Elle hoche doucement la tête, compréhensive devant les dimensions qu'ont prises son attitude envers les cours et les profs. Elle n'arrivait tout simplement pas à s'intéresser aux langues, aux mathématiques, à la géométrie. Toutes ces matières lui semblaient tellement insignifiantes, surtout aujourd'hui, parce que... avec ça, elle pouvait faire dix fois plus de bien qu'avec un diplôme en fin de lycée. Ou du moins, c'est ce dont elle était convaincue.

Elle quitte la cuisine en adressant un vague signe de main aux autres, et laisse son père dans l'encadrement de la porte, les bras croisés sur le torse. Il souffle doucement, alors qu'il entend la porte d'entrée coulisser quand sa fille sort de la maison.

Lorsqu'elle est enfin partie, c'est Patrik qui prend la parole, et il lui dit, d'une voix pleine de respect :

— Il va falloir finir par lui dire la vérité, capitaine.

Graham soupire, avant d'adresser un long regard à son équipe. Il pousse un petit ricanement nerveux, avant de répondre :

— Si je lui disais que je lui compte faire quitter New-York pour qu'elle déménage chez sa grand-mère au Canada, tu peux être certain qu'elle trouvera un moyen de crever les pneus de tous les avions des aéroports les plus proches.

André avale lentement, alors que Tim prend une gorgée de son café pour cacher son visage déçu. Depuis presque un mois, Graham et son équipe n'étaient intervenus dans presque aucune urgence. Avec le taux de criminalité qui ne cassait d'augmenter, les missions qui se faisaient pourtant rares et le salaire qui ne tarderait pas à diminuer, Graham savait qu'il serait incapable de payer le loyer plus longtemps pour lui et Ru. En plus, le lycée dans lequel elle était coûtait trop cher pour les maigres poches d'un simple pompier. C'était tout simplement mieux pour elle et pour tout le monde de l'envoyer ailleurs.

— Je connais Ru un minimum. New-York est sa ville. Je n'ai jamais vu une gosse aussi new-yorkaise que cette petite – si ça se dit. Tu l'arraches à ses racines, Graham.

— Crois-moi, je le sais très bien. Ru va me détester pour ça, mais je n'ai vraiment pas le choix.





*





La physique est la dernière heure de la journée, et Peter semble très pressé à l'idée de sortir de classe. Ru est assise à côté de lui, et elle le surprend avec la tête un peu trop dans les nuages. Il a manqué de dissoudre une table avec un tube à essai qu'il a miraculeusement rattrapé à temps, et Ned a dû le secouer plusieurs fois pour qu'il se réveille. Avec ses faux pas et ses bégaiements s'ajoute l'humeur agitée des élèves et l'angoisse du professeur qui manque d'exploser quand Ru s'apprête à mélanger deux solutions douteuses ensembles, parce que elle veut vérifier si "on peut faire du violet avec du sulfate de cuivre et du lait". La classe entière est bruyante comme jamais, et M. Turner a du mal à garder son calme. Ses questions finissent sans bonne réponses, et il s'énerve devant l'ignorance de ses élèves.

— Vous êtes nuls ! Avez-vous la moindre connaissance scientifique ?

Dans son élan de colère, il s'adresse à Peter qui est toujours aussi perdu :

— Autour de quoi tourne la Terre, Peter ? Autour de quoi tourne la Terre ?

Ru, sournoise, lui murmure « pluton » dans le creux de l'oreille, et le pauvre Peter qui n'écoutait pas un mot de ce que son prof était en train de dire se dépêche de clamer, d'une voix sûre de lui :

— Pluton !

Ru explose de rire, et l'autre moitié de la classe qui se met à pouffer dans son coin. M. Turner, lui, reste abasourdi devant la réponse du jeune homme, avant de se passer une main dans ses cheveux blonds. Il replie le col de sa chemise, alors que Peter cherche Ru du regard, pour lui demander quelle sorte de connerie elle lui a fait dire.

— Ouais, Peter, lève-toi, tiens. Tu vas rafraichir les mémoires de tout le monde. La gravitation universelle – je veux tout savoir dessus. Et c'est noté.

Peter ouvre grands les yeux, cette fois bien conscient qu'il se fait interroger. Il triture les manches de son pull, avant de commencer, d'une voix fluide :

— Deux corps qui ont chacun une masse exercent l'un sur l'autre des forces attractives qu-

— Mais non Peter, là tu nous parle de sexe !

La petite voix de Ru se fait entendre à côté de lui, et les élèves gloussent. Peter, interrompu, n'a pas le temps de dire quoi que ce soit, M. Turner réplique, d'une voix étonnement très calme :

— Ru Newton, le paradoxe de votre nom est étonnant. Autant notre cher Isaac était un pur génie, autant vous, vous semblez avoir encore du mal à résoudre des additions. Je suis certain que les heures de colle du jeudi soir vous feront le plus grand bien.

La classe pouffe encore une fois à l'unisson, comme s'il s'agissait de cœurs dans une chorale. Ru rentre sa tête dans ses épaules ; elle a encore merdé, et c'est seulement maintenant qu'elle réalise qu'elle a vraiment mal joué, surtout après les mots que son père lui a adressé le matin même. Elle attrape le papier que lui tend son prof où il a griffonné quelques lettres, et il en a complètement oublié l'interrogation de Peter. Michelle donne un coup de coude à son amie, en lui disant tout bas :

— Tu vois, ça c'est le karma pour m'avoir lâché la dernière fois.

Ru ricane. Toute la journée, son amie lui avait reproché d'avoir disparu le week-end précédent. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, et quand Michelle lui avait demandé pourquoi elle s'était tirée sans prévenir, aussi rapidement et suspicieusement que ça, Ru n'avait trouvé rien d'autre à dire que « hum, j'ai sauvé la ville aux côtés de spiderman. »

Michelle ne l'avait pas cru pendant une seconde, mais elle n'avait pas poussé le bouchon plus loin. C'est justement ce qui était amusant à propos de la situation de Ru ; elle pouvait aller dire aux gens qu'elle avait passé une nuit dans un labo radioactif et qu'elle en était ressortie avec une super-vitesse, on lui rirait au nez.

La fièvre avait tapé sévèrement hier soir. C'était à s'enfermer dans le noir et à hurler à la folie ; ces crises arrivaient sans prévenir. Et Ru ne pouvait en parler à personne.

La cloche sonne, et la classe entière se vide. Ru se presse entre les élèves, fuyant les yeux de son prof, et disparaît dans les couloirs, un sourire aux lèvres. Le col vert de sa veste lui gratte sa nuque où s'égarent ses mèches rebelles, et ses yeux sont soudainement attirés par une forme lointaine alors qu'elle descend les marches, enfin dehors.

La silhouette de Peter semble bien pressée de sortir de l'école. La jeune fille lève sa main en l'air, et commence sa phrase en criant, pour l'interpeller :

— Eh, Par...ker ? sa voix meure au fond de sa gorge.

Elle ne rêve pas, elle vient de voir l'adolescent escalader le portail avec une habilité incroyable. Elle fronce les sourcils ; elle n'aurait jamais cru Peter – ce Peter-là, le même Peter qui a du mal à rester debout quand on lui présente un vaisseau star-trek en lego – capable d'une chose pareille. Elle le voit disparaitre au coin de la rue, et plus déterminée que jamais, la jeune fille se lance à sa poursuite.

Peter est parti sans dire un mot à personne – et il est presque certain que de cette manière, on ne l'a pas remarqué. Il sortait en tant que Spiderman de plus en plus ces derniers temps, autant les nuits qu'en après-midi. Son costume n'était pas facile à enfiler, mais il avait pris l'habitude de se cacher des yeux des passants en se changeant dans les ruelles étroites où on y coinçait les poubelles.

Ru sait bien que suivre Peter sans qu'il ne le sache peut la faire passer comme une fille obsédée par l'adolescent et ses petites affaires. Elle sait aussi qu'en tant général, elle aurait laissé Peter avec ses secrets, et ça ne lui ressemblait pas de montrer une quelconque curiosité soudaine envers le jeune homme. Mais elle ne faisait rien de mal, pas vrai ? S'il la chopait, elle n'avait qu'à dire qu'il avait fait tomber son stylo et qu'elle voulait juste le lui rendre. Et lorsqu'il lui demanderait le stylo, elle paniquerait - mais elle n'y était pas encore.

Peter sort son lance-toile qu'il glisse immédiatement autour de sa paume, pour fixer son sac contre le flanc d'une poubelle, comme il a l'habitude de faire. Il lance ses chaussures dans un coin, alors qu'il se dépêche d'attraper son costume.

Ru n'est pas sûre ce qu'elle s'apprête à trouver derrière ce mur. Elle a vu Peter disparaitre dans un local à poubelle, et des centaines de scénarios se faufilent dans son esprit. Peut-être qu'il achète de la drogue aux paumés du coin ? Peut-être qu'il fait partie d'une ligue de super-nerd et que leur QG est caché là-dessous ? Ou peut-être qu'il a juste pris un raccourci. Silencieuse, elle passe la grille, le cherchant du regard, et... Holy molly jesus fucking pineapple hippopotamus christ.

Peter tient sa cagoule bien en main, et alors qu'il s'apprête à la mettre sur son visage, le bruit d'un simple soupir le fait sursauter. Il se retourne, apeuré, et croise le regard de Ru. La grimace sur son visage. Ses doigts sont recroquevillés autour des lanières de son sac, ses jambes recouvertes de son jean fétiche sont complètement crispées, alors que l'air confus qui lui plie les traits de la figure s'amplifie. Il la regarde, les yeux énormes, la bouche tremblante. Et la jeune fille, d'une voix aiguë, s'exclame :

— What the ACTUAL FUCK ?

















A/N : lol qu'est-ce qu'il se passe

— c'était morg.

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