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❝12. Rien qu'une mauvaise journée de deuil










LE FRONT DE RU NE SAIGNE plus. La faille qui l'ouvrait il y a quatre jours est refermée par un pansement. Ce qui reste, c'est l'hématome bleu qui s'étend sous sa blessure, comme une tache d'encre. Ses yeux semblent plus fatigués qu'avant, et ses cheveux sont plus sauvages : du haut de son crâne s'échappent des mèches mal peignées qui sentent l'amande. Ces dernières journées étaient passées silencieusement. Ru ne s'en souvenait pas du tout, à vrai dire, la seule chose qui lui était restée dans les pensées, c'est la sensation métallique de la crosse du pistolet qui cogne contre son front.

Le soir du drame, Graham n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Quand il l'avait retrouvé à l'hôpital, le front en sang, à deux doigts de tomber dans les pommes, il avait pris sa fille dans ses bras, et ne l'avait lâché qu'après un bon quart d'heure. Elle avait trouvé la force de sourire doucement, et de lui raconter ce qu'il s'était passé. Tous les pompiers s'étaient pointés là-bas, paniqués à l'idée qu'il soit arrivé quoi que ce soit à la jeune fille avec qui ils partageaient leurs soirées. Patrik lui avait ébouriffé les cheveux en décrétant qu'elle était sacrément courageuse, et Graham ne la lâchait plus, effrayé à l'idée de la perdre. Elle était mal, vraiment, mais ce n'était rien comparé à Peter. L'enfant n'était plus que l'ombre de lui-même.


Quatre jours plus tard, il est de retour à l'école, assis trois tables devant Ru, en plein cours d'anglais. Dans les couloirs, tout le monde est au courant. On pose des mains compatissantes sur ses épaules, on lui dit qu'on est désolé, qu'on est là pour lui. Le jeune homme avance comme un fantôme sous tous leurs regards bourrés de pitié. Il a cette boule dans le ventre qui ne veut pas partir, il marche dans sa bulle, à travers les sons qu'il rend sourds.

Et au moment où la cloche sonne, Peter est le premier debout et se dépêche de sortir, en essuyant son visage d'un revers de manche. Il fond en larmes, en essayant de cacher ses pleurs qui n'échappent pas à Ru.

Elle se précipite derrière lui et pose sa main sur son épaule. Il ne se retourne pas tout de suite, tente de se dégager, et Ru presse son bras et le force à se retourner.

— Eh...

Peter tourne doucement sur lui-même, et lui fait finalement face. Il n'ose pas croiser son regard et renifle, les yeux remplis de larmes qui lui rougissent le regard. Ru pince ses lèvres, et elle sent les souffles chauds des élèves qui sortent de classe un par un. Lentement, elle attrape la manche de Peter et s'adresse à lui avec une voix chaleureuse :

— Vient. Vient, on dégage de là.

Ru jette des regards haineux aux élèves qui les dévisagent et qui lâchent des "oh la honte !" les uns après les autres. La jeune fille, sans se soucier de quoi que ce soit, pousse la porte où est fixée la petite plaquette où il est inscrit "janitor" en lettres noires. Ils s'y engouffrent à l'intérieur, et une fois à l'abri des regards, les sanglots de Peter explosent. Il glisse, le dos contre le mur, et Ru fait pareil, les gestes incertains devant l'état de son ami qui ne mérite tout simplement pas ça.

Oui, il y avait peut-être des gens qui comprendraient mieux Peter qu'elle, mais pour l'instant, elle voulait tout donner pour qu'il aille mieux. Elle referme la porte de la salle, et reste immobile entre les moppes et les chiffons. Le sol lisse de l'école est mouillé par le chagrin du garçon. Il renifle, tente de sécher les sanglots qui ne veulent pas s'arrêter de couler.

— Laisse-moi seul, Ru,-je...

— C'est une terrible idée.

Il se tait, redresse son menton humide où roulent ses larmes. Il plante son regard dans le siens en secouant la tête lentement, et fini par lâcher un petit soupir.

— Est-ce que ça va encore durer longtemps ? parvient-t-il à lâcher entre deux sanglots.

— Peter...

— Est-ce que la douleur s'efface un jour ? Ou est-ce que je vais passer le reste de ma vie à avoir le ventre tailladé par tout ça, toute cette merde ? C'est de ma faute. Je l'ai tué, j'ai été con. Tante May fait que de chialer. Il me manque, je veux juste, je veux juste...

Il explose, encore une fois. Il s'essuie ses yeux rouges et gonflés d'un revers de manche, incapable de regarder la jeune fille en face. Ru, elle, ouvre la bouche, prise d'une soudaine et grande tristesse. Le voir comme ça lui fait tellement mal au cœur qu'elle pourrait presque le sentir se briser dans sa poitrine. Elle commence, et lui glisse les meilleures paroles qu'elle a :

— Tu n'as pas à t'en vouloir, Peter. Tu n'as pas à te torturer avec ça, tu comprends ? Parce que sinon, ça te bouffera vivant. Ça te rongera. Ne laisse pas la culpabilité te crever de l'intérieur.

— Qu'est-ce que tu en sais, Newton ? Hein ?

Il relève la tête vers elle, une colère nouvelle dans sa voix brisée. Ses mains tremblent, et une pointe d'agressivité brille dans ses yeux. La jeune brune, elle, soutient son regard, silencieuse. Elle garde ses pupilles dans les siennes, et esquisse un triste sourire.

— Je sais que j'ai un père qui s'est laissé dévorer par tout... toute cette merde. J'ai pas envie que tu finisses pareil, Parker.

Quelque chose change dans son regard, et des perles salées tracent à nouveau leur chemin sur les joues rouges de Peter. Il ouvre ses bras, laisse échapper quelques éclats de phrase :

— Est-ce que... que... t-

Ru s'approche, et le prend dans ses bras. Il enfouit sa tête dans le creux de son épaule, et libère quelques lourds soupirs. Il la serre fort, et elle lui rend son étreinte, au beau milieu du placard à balais étroit de l'école. Ils ne sont que deux enfants un peu trop abîmés par les larmes qui taillent leurs joues. Les trop grands cœurs pèsent souvent lourds dans une poitrine aussi jeune que la leur.





*





— Et donc, Flash va jouer au football américain ce week-end. Tu sais, c'est le grand match de la saison, tout le monde y sera. Il m'a proposé de venir le voir, et il m'a aussi dit que je pouvais emmener quelques amies, donc, voilà. Tu viendras ? Je sais qu'en ce moment, avec tout ce qui est arrivé... Je comprendrais que tu veuilles passer une soirée tranquille.

Ru gratte le fond de son gobelet avec sa paille. Elle avait l'habitude de passer ses mardi après-midi en compagnie de Gwen, adossée sur un banc, assise en tailleur sur la surface en bois. Elle fronce les sourcils face à la proposition de son amie, avant de lui adresser un petit regard moqueur. Gwen le remarque, et lui demande, en ricanant :

— Qu'est-ce qu'il y a, Ru ?

— Flash Thompson, il te plait bien, hein ?

Gwen sourit doucement. Elle regarde ses mains, et ses joues prennent une teinte un peu plus rosée. Elle n'a pas besoin de répondre avec des mots pour Ru comprenne que la réponse à sa question est bien affirmative. La jeune brune se tourne vers son amie, pour lui dire :

— Eh, c'est cool, Gwen. Mais fait attention, OK ? Je veux dire, Flash est du genre à séduire trois filles à la fois. Tiens, la dernière fois, je l'ai vu flirter avec cette terminale, Sally...

Gwen a perdu son sourire. Elle prend une deuxième gorgée, soupire. Elle n'est pas capable de d'argumenter sur quoi que ce soit, parce qu'au fond, elle sait bien que Ru a raison. Elle avait vu Flash parlait à d'autres filles avec des sourires bien doux, mais elle préférait les ignorer pour l'instant.

Ru lève un sourcil face à la triste figure de son amie.

— Eh Gwen, les garçons, c'est tous des gros nuls. Tu sais, si tu veux tu peux sortir avec moi, j'suis jolie et j'sais faire du gumbo.

Son amie rigole, et Ru passe ses doigts sur le pansement de son front, heureuse d'avoir chassé la mauvaise humeur chez sa pote.

— Je vais quand même aller voir le match, c'est toujours sympa. Accompagne-moi, ce serait plus drôle à deux.

— Ce week-end ? Faut que je vois, Gwen, j'ai des devoirs de littérature.

La blonde ouvre grand ses yeux, et recrache l'entièreté de sa boisson dans l'herbe. Elle se lève, se prend le visage entre les mains, avant d'hurler presque :

— On arrête tout. Ru va faire du travail scolaire ! J'ai une chance de devenir présidente.

Elle se précipite vers son amie, pose ses mains sur ses genoux, et plonge ses yeux dans les siens. Elle l'observe quelques secondes avec un regard profond, et annonce, avec une voix menaçante :

— Sort de ce corps, Peter Parker !

Ru souris, devant le dynamisme de son amie. Voir Gwen aussi excitée n'est pas quelque chose qui arrive souvent, et l'entendre déconner lui fait plus que du bien, surtout pendant cette période riche en pleurs et en larmes. Ru reprend, d'un ton très confiant, en buvant une autre gorgée de sa boisson crémeuse.

— C'est lui qui veut qu'on travaille ensemble. Après tout ce qu'il s'est passé, je ne pense pas que ça tienne toujours, mais...

Elle porte sa main à sa tempe, comme pour se rappeler de la nuit où elle a croisé la mort. Un flux de sentiments s'empare alors de la brune, et elle est secouée par un hoquet distrait. Elle repense aux mots qu'elle a dit avec tant de mal à Peter, et se mord l'intérieur de la joue. À quoi ça sert, de donner des conseils, si elle n'était même pas capable de les suivre elle-même ? Elle aurait pu faire quelque chose ce soir-là, elle en était certaine. Elle aurait pu –

— Alors on dit que les garçons sont tous des gros nuls, mais j'imagine que Peter est l'exception, hein ?

La voix de Gwen la ramène à la réalité, et Ru secoue lentement la tête, pour reprendre ses esprits. Elle s'apprête à répondre, les yeux perdus dans le vide, avant qu'une ombre féminine vienne cacher le soleil devant elles.

Gwen et Ru relève la tête, et reconnaissent la tignasse blonde de Sally April, la terminale dont elles étaient en train de parler quelques minutes plus tôt. Ses lèvres roses sont gentiment repassées avec du gloss, et sa mâchoire est tellement fine et carré qu'on pourrait s'en servir d'équerre. Ru lève un sourcil, attendant qu'elle dise quelque chose. Sally dégageait une aura que la jeune brune ne supportait pas, et sa voix claquante ondulait entre grave et aigue, comme une guenon en plein accouchement.

— Salut, Gwen.

Elle se penche en avant, et la jeune blonde, elle, mal à l'aise, n'a même pas le temps de répondre à son salut, que la nouvelle arrivante se met à déblatérer avec un ton qui se veut menaçant.

— J'espère que tu ne comptes pas venir au match de Flash, ce week-end, étant donné que c'est moi, qu'il a invité. Je pense que c'est mieux pour tout le monde si tu ne viens pas, et que tu me le laisse, tu comprends ?

Cette fois-ci, Ru éclate de rire. Gwen, elle, se crispe devant la langue de vipère de Sally. Les mains sur les hanches, la terminale se tourne vers la brune qui rigole encore.

— Il y a quelque chose de drôle ?

— Je ne sais pas, il y a quelque chose de drôle, Gwen ? Ru se tourne vers la jeune fille qui a les poings serrés, à côté d'elle.

Elle secoue lentement la tête, et Ru reprend, avec des faux airs innocents :

— Non, non, rien de drôle.

Sally s'agace, et ajoute, d'une voix froide :

— Tant mieux. Retourne aider Peter à pleurer, de toute manière, tu ne sers pas à grand-chose d'autre, n'est-ce pas, Ru ?

La jeune fille pose son gobelet. Elle lâche un petit rire nerveux, avant de se dresser devant Sally. La blonde est plus grande qu'elle, mais cela n'empêche pas Ru d'annoncer, de sa voix ferme :

— Tu peux laisser Parker en dehors de ça ?

— T-

Sally ne termine même pas sa phrase, qu'elle se prend un poing en plein face. Ru se jette sur elle, sous les cris de Gwen, qui lui hurle d'arrêter. Les deux filles dégringolent dans l'herbe, se ruant de coups de poings et de coups de pieds. Sally attrape Ru par les cheveux et lui enfonce son coude dans le ventre, mais la jeune fille, rapide, esquive son attaque. Elle s'apprête à lui remettre un coup en pleine mâchoire, mais elle est vivement écartée d'elle. Sally hurle, alors qu'un attroupement se manifeste autour des deux jeunes femmes. Le combat n'a duré que quelques secondes, et on doit retenir les deux adolescentes comme des bêtes sauvages. Gwen accourt aux côtés de Ru, et surviennent alors Michelle et Ned, pour calmer leur amie. Aucun professeur n'est de la partie – les élèves se lancent des regards apeurés, écartent les deux filles l'une de l'autre.

— Ru, Ru, bordel de merde, s'exclame Michelle qui cherche le regard de son amie.

— C'était vraiment badass ! dit Ned à l'arrière du groupe, avant de recevoir les regards noirs des deux autres jeunes filles. Son sourire quitte immédiatement son visage alors qu'il comprend qu'il ferait mieux de ne pas parler.

Ru grimace, et Gwen pose sa main sur son épaule. Elle ne la chasse pas, mais souffle, en disant tout bas :

— Pardon... Je ne voulais juste pas qu'elle se mette à dire de la merde sur Peter. Je préférais la frapper avant qu'elle commence à déblatérer je-ne-sais-quelles conneries. J'ai pas besoin de ça, en ce moment.

Michelle et Gwen se regardent, et ne peuvent pas s'empêcher de sourire derrière son dos. Ned, lui se fraye un chemin, avant d'annoncer :

— Sandwich ? Moi j'dis que tout ça ne se règle qu'avec des sandwiches.

Ru sourit, les yeux embués de larmes. Elle hoche doucement la tête, avant de dire doucement :

— Avec la sauce au beurre de M. Ramsey ?

— Tout ce que tu veux, Ru.

Ned passe son bras par-dessus son épaule, comme un grand frère. Ru lui sourit tristement, un soupir coincé dans la poitrine. Ces dernières semaines avaient été vraiment bizarres. En l'espace de deux mois, Ru s'était faite irradier, avait vu un homme se faire tuer devant ses yeux, et aujourd'hui, elle faisait des choses dont elle ne se serait jamais cru capable il y a quelques dizaines de jours. La vie prenait une tournure étrange, et elle n'était pas la seule à le remarquer.




















A/N : Je tiens un bon rythme, les gars ! Voilà quatre jours que je réussis à update cette histoire toutes les 24H. Dites mois ce que vous en pensez, si c'est trop souvent ou si ça vous convient. Je risque de ralentir un peu, je dois me mettre à bosser, alors c'est possible que Ru ne soit pas au rendez-vous demain soir. Ce chapitre est moins joyeux, un peu plus triste, mais bon, il en faut bien, n'est-ce pas ?

— c'était morg.

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