❝11. Rien qu'un après-midi mouvementé et des coups de feu
15H. L'HEURE DE LA DÉLIVRANCE. Le sentiment de liberté qui gonfle dans la poitrine lorsqu'on passe la grille de l'école : c'est le moment préféré de la journée de Ru. Voilà un peu plus d'un quart d'heure qu'elle, Michelle et Ned sont sortis de leur prison de lettres et de chiffres. Ils se sont rendu aux beau milieu des quartiers vivant, au cœur de leur ville américaine. Ned et Michelle, eux, la regarde avec une glace dégoulinante à la main, comme deux enfants qui n'ont rien d'autre à faire.
— Qu'est-ce qu'on fait ici, déjà ? questionne Ned en réajustant les lanières de son sac-à-dos.
Michelle passe ses doigts dans les cheveux qui lui glissent sur le front. Elle est habillée avec son pull noir qu'elle porte trop souvent, un cartable plein de livres sur les épaules. Michelle était du genre à afficher des airs blasés selon toutes les situations - c'était, d'après Ru, un aspect qui contribuait à son charme. Malgré tout, l'indifférence de la jeune fille vis-à-vis des petites aventures quotidiennes ne l'empêche pas de tirer un ou deux sourires sournois selon les occasions.
Elle se penche vers son ami avec un de ses rictus célèbres pour lui glisser, un ton amusé dans la gorge :
— Alors tu vois, notre Ru, ici présente, est convaincue qu'elle est capable d'aller voir le premier polonais qui passe pour lui dire dans sa langue « je suis une vilaine framboise mais je t'aime ». Si elle réussit, et que le monsieur la comprend, elle gagne son pari, et je lui paye un milk-shake.
Ru qui entend tout, se met à ricaner, et lâche, d'une voix claquante :
— You're going down, darling.
Si Gwen n'était pas là pour les raisonner, les deux jeunes filles avaient toujours des idées complètement loufoques qu'elles n'hésitaient jamais à mettre en œuvre. Ned esquisse un sourire, et lèche sa glace en se mettant de la crème sur le bord des lèvres.
— Et si elle n'y arrive pas ? reprend-t-il, la bouche collante.
— Mec, c'est de Ru dont tu parles. Ru est une guerrière. Elle y arrive toujours ! dit la jeune brune en parlant d'elle-même, mais sans se retourner vers les deux adolescentes qui attendent de la voir se ridiculiser.
Elle a les mains glissées dans sa veste et inspecte tous les visages qui passent devant elle.
— Ça, c'est la partie marrante, commence Michelle pour répondre à Ned. Tu vois, si notre petite Ru perd son pari, elle doit rentrer chez elle en marchant dans la rue sans T-Shirt. Tout en étant filmée, bien sûr.
Michelle secoue un téléphone dans sa main droite, un grand sourire au visage.
Ned manque de recracher sa glace par les trous de nez. Il fait des bruits bizarres en essayant de se reprendre, et laisse tomber son cône par terre, surpris. Michelle regarde la glace à la vanille s'étaler sur le trottoir, un air complètement indifférent sur le visage.
— Ru, t'es pas sérieuse ? Tu ne vas pas faire ÇA ?
— Watch me ! scande la jeune fille, beaucoup trop sûre d'elle.
Ned a les yeux gros comme des soucoupes, ne croyant pas à ce que la jeune fille vient de parier. Elle semble déterminée, et ne croit pas une seconde au fait qu'elle est capable de se planter. Ned s'excite, et continue de parler :
— Ne fait pas ça, Ru, j'ai pas envie de te raccompagner en soutien-gorge chez toi. Y'a plein de gens, on est à New-York, la capitale des pervers, c'est pas une assez grande raison pour arrêter toutes ces conneries ?
— C'est pas des conneries, c'est une expérience sociale.
— Et comment est-ce que tu vas savoir si le gars est polonais ? C'est pas un truc qui se voit, ça !
Ru se retourne vers son ami qui semble se faire vraiment beaucoup de souci pour elle. Elle lui pose une main amicale sur son épaule, comme un chevalier qui quitte son loyal écuyer pour partir pour un grand voyage.
— Aie confiance, Ned. Je vais parler polonais, si c'est pas génial, ça !
Elle s'égare, recule, et interpelle les passants pour leur demander quelle langue ils parlent. Michelle s'avance à côté de son ami, le biscuit de son cône finalement entamé. Elle regarde la jeune fille faire tout son cinéma, avec une pointe d'admiration dans les yeux ; Ru était têtue, prête à tout faire pour prouver qu'elle avait raison, et qu'elle était capable de plus que ce que son mignon petit minois laissait paraître. Michelle donne un coup de coude à Ned, vraiment inquiet face aux proportions que prend ce défi ridicule.
— Tu sais qui va être super déçu de ne pas être de la partie ? lui lance-t-elle sur le ton de la devinette.
— Michelle, j'ai terriblement peur pour l'honneur de Ru, là, je ne veux pas qu'elle se fasse violer, répond-t-il en ignorant la question.
— Peter. Peter va regretter de ne pas nous avoir suivis. Il est où, d'ailleurs ?
— Il est parti en étant pressé. Ces temps-ci, il disparait des après-midi entiers, je ne sais pas du tout ce qu'il fait.
Michelle fronce les sourcils. Ru, devant eux, aborde son huitième cobaye en lui demandant s'il parle polonais.
— La drogue, tu crois ? dit l'adolescente aux cheveux frisés avec le plus grand des naturels, et Ned se tourne vers elle avec une grimace en secouant la tête vivement. On parlait de Peter, il savait que son ami ne serait tout simplement pas capable de plonger dans de telles bêtises.
Ru elle, a enfin trouvé sa pauvre victime, et se concentrant sur ses mots, elle articule, bien fort, devant une jeune femme rousse aux grosses lunettes qui a eu le malheur de tomber sur elle. Elle marche en reculant pour garder l'attention de la femme qui lui a dit qu'elle parlait le polonais, sans regarder où elle va.
— Yé yéstem niedobra malina alé ya tché k...
Ru n'a pas le temps de finir sa phrase. Sans qu'elle ne contrôle ses pas, son talon tombe plus bas que le trottoir, et elle trébuche en arrière. Le terrible bruit d'un klaxon retentit devant elle, accompagné de freins qui se serrent trop tard. Elle ferme les yeux, se préparant au choc, n'apercevant rien d'autre qu'un éclair rouge. Elle tente de se précipiter hors du chemin du véhicule grâce à sa super vitesse, mais ses muscles refusent de lui répondre. Sa respiration s'affole, elle pousse un petit cri, deux bras devant son visage fermé. Elle se jette sur le côté, tentant d'éviter l'inévitable, mais au lieu de s'étaler sur le sol de béton, elle s'étale... sur un torse musclé ?
Michelle et Ned eux, ne croient pas ce qu'ils viennent de voir. La bouche entrouverte, les bras ballants, les deux adolescents ne trouvent rien d'autre que de regarder la scène avec de grands yeux, incapables d'esquisser un seul geste. En l'espace d'une seconde, ils ont vu leur amie frôler la mort et s'élever dans les airs, sauvée par spiderman.
— Eh, t'inquiète, je te tiens, dit le torse, et Ru, dans sa panique, parvient à se dire que c'est vraiment bizarre que des abdominaux lui adressent la parole.
— HooooOOOOLY FUCK ! s'exclame-t-elle, d'une voix aigüe.
Une seconde plus tard, elle s'écrase sur le sol d'une ruelle abandonnée, les muscles engourdis. Elle se relève sans beaucoup de mal, alors qu'une odeur de poubelle et de gouttière vient lui rappeler qu'elle est encore bien à New-York. Le cœur battant, elle tremble, et ose enfin relever la tête vers l'inconnu qui vient de l'arracher aux griffes de la mort.
— Je-je suis désolé pour l'atterissage, s'excuse-t-il... la tête en bas, suspendu par rien d'autre qu'un épais fil de toile d'araignée.
Ru grimace, se redresse, et répète, en secouant la tête et en se frottant le coude :
— Holy fuck.
Elle observe à la lumière du jour la longue corde blanchâtre qui le relie à la rambarde de la grille d'escalier de l'étage du dessus.
— Vous savez, jeune citadine de New-York, vous devriez sérieusement faire attention lorsque vous marchez à reculons sur les trottoirs, tente-t-il de commencer, mais sa voix de garçon de quinze ans supprime toute crédibilité de ses paroles.
Ru le reconnait enfin. C'est le drôle de gars en pyjamas qu'elle a rencontré la nuit dernière. Peter, de son côté, a le cœur qui bat un peu plus vite qu'il ne le devrait face à la fille qu'il aime, mais n'arrive pas à faire le lien entre la mystérieuse fille aux lunettes de motard et l'adolescente qu'il croise tous les jours... et qu'il vient de tenir fort contre lui.
— Vous allez bien ? s'inquiète-t-il, la voix nerveuse, en tendant sa main habillée de la même mitaine marron vers le visage étonné de Ru. Il pose finalement le pied à terre. Debout, il fait presque la même taille qu'elle.
— Si tu penses que c'est un film cliché où la fille embrasse le super-héros parce qu'il vient de lui sauver la vie, je préfère tout de suite te dire que t'es pas mon type, balbutie-t-elle sans vraiment le regarder, préoccupée par autre chose.
Elle pose ses yeux sur ses mains. Pourquoi ça n'a pas marché ? Pourquoi ma super vitesse ne... Elle se rend alors compte que presque tout son corps est prit de spasmes. Elle se ressaisit, devant le regard intrigué du mec en pyjamas. Elle se retourne finalement vers lui, en disant :
— T'es chelou, mec, je dois y aller.
— Eh, attendez, vous êtes sous le choc, vous ne devriez pas faire de gestes brusques...
Il pose sa main sur son épaule pour pas qu'elle ne s'échappe trop vite, mais contre son attente, Ru se dégage de son emprise avec une vitesse surprenante et se retourne. Les douleurs dans sa tête et son abdomen ont recommencé, et elle a l'horrible sentiment d'avoir le sang qui voyage trop vite dans ses veines. Elle s'exclame alors, avec peut-être plus d'agressivité dans sa voix que ce qu'elle souhaiterait :
— Écoute M. chelou, primo, t'as une voix de fillette et ça ne trompe personne que tu ne dois pas être plus âgé que moi, ce n'est pas la peine d'essayer d'me tromper en tirant des phrases qui sonnent raisonnables. Deuzio, je... j'ai besoin de pisser. Les hauteurs ça me remplit la vessie.
Et juste comme ça, elle est partie, sans le remercier de lui avoir sauvé la vie. Elle s'est frayée un passage entre les sacs poubelle en insultant le chat qui lui a craché dessus à son passage, et a disparue de l'autre côté, aussi vite qu'elle était arrivée. Spiderman, Peter, l'adolescent à la cagoule rouge, n'était à cet instant qu'un gosse complètement perdu. Parce que Ru Newton n'était vraiment pas une personne facile à cerner, et que des fois, c'était vraiment dur de la comprendre.
*
La caserne est clame, ce soir. Les brises fraîches viennent essuyer les draps défaits de Ru. La jeune fille avait prit immédiatement le chemin de la maison dès qu'elle avait quitté pyjamas. Les douleurs avait persisté une grande partie de l'après-midi, et au bout de deux longues heures, elles étaient de nouveau tolérables. La jeune fille, à bout de souffle, était en sueur, à se tenir la tête et se promettant que tout irait bien. Qu'elle irait mieux.
Elle s'empare de son téléphone, qu'elle avait jusque là laissé de côté. Quand elle voit qu'elle a 57 appels manqués de Michelle, elle prend peur pour sa vie, elle compose lentement le numéro de son amie en appréhendant ses premières paroles.
— SALE PETITE MERDE TU NE POUVAIS PAS APPELER ? hurle la voix de Michelle à l'autre bout du fil.
Ru grimace en éloignant le combiné de son oreille. Quelques cris et insultes qu'elle ne comprend pas sortent violement de son téléphone, et trente secondes plus tard, quand la tempête s'est calmée, elle peut enfin lui parler.
— Salut, Michelle.
— Salut, Mlle-je-meurs-presque, j'ai vraiment cru que Spiderman t'avait enlevé pour lui tout seul, Ned avait peur pour ta virginité.
Ru hoche doucement la tête. Au début, elle était surprise que Michelle connaisse ce personnage - puis elle se rappela que Ned avait montré à tout le monde les vidéos du gars qui se balançait en collants rouge de building en building. Grâce à lui, tout son cercle d'amis était au courant du super-héro naissant.
— Désolée de ne pas avoir appelé plus tôt, hein, j'étais... euh... sous le choc.
— Tu vas bien maintenant ? J'vais vénérer ce mec pendant longtemps moi. Il t'a sauvé, bordel. J'ai eu putain de peur pour toi, Ru.
— Ouais. J'ai faillis crever mais je te promets que tout va bien, maintenant. C'est pas comme si c'était nouveau, tous les jours depuis la maternelle je frôle la mort, merci la maladresse.
Michelle ne peut pas s'empêcher de glousser à l'autre bout du combiné.
— T'as les plus grosses couilles de l'école, Ru. Les filles normales seraient en train de frissonner sous des couvertures en se plaignant qu'elles ont faillit mourir, et te voilà toi, trois heures plus tard, à faire des blagues comme si de rien était.
C'est au tour de Ru de rigoler doucement, et elle ajoute, le sourire dans la voix :
— Merci, Michelle.
— C'est un plaisir. Heureuse que tu fasses encore partie du monde des vivants, sinon ça aurait été moi la plus nulle de la classe en géographie.
*
Même après une journée forte en émotions, Ru n'est pas capable de laisser tomber son escapade nocturne. Même si sa super-vitesse avait été absente pendant un instant, même si la jeune fille a toujours l'esprit torturé en se demandant jour et nuit ce qu'il se passe réellement avec son petit corps, elle veut faire sa ronde de justicière.
L'hiver approche. Le mois de décembre arrive dans une dizaine de jours, et avec, les vacances de noël, les guirlandes lumineuses et les bûches au chocolat d'André. Les feuilles glissent sur les trottoirs, bougeant avec elle. Elle n'ira pas voir Raj ce soir.
Quelques sifflements fusent quand elle passe devant les groupes de jeunes hommes qui occupent le pied des escaliers de pierre de sa banlieue. Ses pas sont légers et droits, et lorsqu'elle se met à courir, elle constate avec bonheur qu'elle a regagné sa super vitesse. Ses bras se balancent le long de son corps, et un rire perce sa gorge. Peu importe ce qui lui était arrivé aujourd'hui : son flux d'adrénaline parcourait à nouveaux ses os, et d'une certaine manière, il lui avait manqué. Certes, il apportait la fièvre et la douleur qui l'empêchait de fermer l'œil et de trouver le sommeil, mais après ces quelques semaines, Ru avait fait de cette anomalie une partie d'elle. Elle était la brise qui combattait le crime dans l'ombre, alors que spiderman le faisait à la lumière des projecteurs.
Elle enlève ses lunettes pour les glisser dans la poche de sa grosse veste verte. Elle attache ses cheveux en queue de cheval, un sourire au visage. L'adolescente inspire la fumée fraîche de sa capitale nocturne, en se disant que son bonheur tient à ce genre de petites choses.
Cependant, elle ne s'attend pas à voir la silhouette d'oncle Ben appeler son neveu à travers les rues. Au début, elle se résigne à aller le voir, en se disant que ce n'est pas une bonne idée, étant donné que la dernière fois qu'elle a vu, elle a semé le chaos. Pourtant, il semble tellement inquiet, tellement désespéré, que la jeune fille s'approche vers lui pour le saluer. Elle n'a même pas le temps d'ouvrir sa bouche que le vieil homme la reconnait et la prend par les épaules.
— Ru ! C'est bien toi, n'est-ce pas ?
L'adolescente prend peur, et se dit que finalement, ce n'était pas une bonne idée. Ben lui en veut peut-être encore pour le flanc de sa femme.
— Je... Bonsoir, M. Parker, je suis désolée pour la dernière fois, je-
— Oublie la dernière fois, Ru. Tu n'aurais pas vu Peter ?
Peter ne se sent vraiment pas bien, ce soir. À partir du moment où il a quitté l'appartement en claquant la porte, il a une grosse boule dans le ventre. Et maintenant, il y a ce type, qui n'est même pas capable de lui faire cadeau de dix cents. Il était dans une épicerie de nuit, quelques pauvres pièces et une bouteille tout droit sortie du rayon frais à la main.
— Monsieur, j'ai pas assez – s'il vous plait, laissez-moi acheter ça avec ce que j'ai.
— Hé mon gars, les cafés glacés, c'est un dollar cinquante. T'as pas ton dollar cinquante ? T'as pas de café glacé. Allez, dégage, tu fais attendre les autres clients.
Il n'y a personne d'autre dans le magasin.
Le jeune homme soupire et sort, les mains vides. Il traîne les pieds sur le trottoir, regarde le ciel sans étoiles, tourne en rond. Il sait qu'il devrait rentrer pour s'excuser – il s'était disputé avec Ben, pour une connerie toute simple. Il était partit en colère, sans un mot, en laissant son oncle et sa tante sans voix, de l'autre côté de la porte. Et à présent, il errait dans les rues de sa banlieue, en pensant que ce caissier aurait pu lui laisser emporter son café glacé. La clochette qui annonce l'entrée d'un client sonne doucement à côté de lui, il n'y prête pas attention.
Oncle Ben l'avait suivi. Peter le sait, ses réflexes d'araignée lui avaient permis de deviner la présence de son oncle derrière lui. Il sait aussi que si son oncle l'a suivi, ce n'est pas pour le punir ou le gronder, au contraire, il veut surement juste parler calmement et le raccompagner à la maison, parce qu'il ne voudrait pas voir son neveu passer la nuit dehors. Et pourtant, Peter était là, les mains froides, à fixer le néant.
Des pas tonnent contre le ciment à côté de lui. Un cri sonne grave derrière les vitrines, et Peter aperçoit une silhouette d'homme se précipiter en dehors du magasin. Ses longues jambes chaussées de basket sombres cognent contre les dalles, et on aperçoit quelques unes de ses mèches blondes et coupées courtes luire dans l'ombre. Il est taillé comme un grand gaillard, et son teint abîmé laisse deviner qu'il doit avoir la trentaine. Peter fronce les sourcils, et il voit alors le pauvre vendeur sortir lui aussi, hors d'haleine en hurlant « Hé ! Il a volé ma caisse ! » Peter regarde la scène. Les yeux effrayés du caissier se tourne vers lui, l'implorent, alors qu'il lui dit :
— Il faut l'arrêter, il a volé ma caisse !
— Aaah, pas de dollar cinquante, pas de caisse !
Peter reste statique. Il regarde le gros bonhomme se presser derrière le fuyard qui est déjà loin, sans arrêter de crier « C'est un voleur, arrêtez-le ! »
Il observe leur course, sans bouger. Le voleur frémit dans la nuit, disparaît à la prochaine rue.
Un cri de vieux monsieur, un cri de jeune fille.
Deux éclairs illuminent la pénombre. Deux coups de feu. Peter sursaute, et cette fois-ci, se met à courir vers le bruit. Bientôt, des appels au secours percent les murs, et il accélère. Ses baskets crissent sur le sol, alors qu'il tourne au coin de la rue. Devant lui, il aperçoit deux silhouettes qui dansent parmi les ombres. Une énorme est endormie par terre, et une petite, qui s'écorche les cordes vocales, appelle au secours, les deux mains plaquées sur le ventre de la première. Elle crie, hurle, et quand elle redresse la tête vers lui, les néons pâles dessinent son front taillé en deux, d'où du sang perle sur sa joue gauche. Ses yeux peinent à rester ouvert, et sa grande veste verte est couverte d'un sang qui n'est pas le sien.
— Peter !
Il accoure, et rencontre les yeux vides de son oncle, un trou au beau milieu du ventre. Baignant dans une mare de sang. Les larmes dévalent les joues de Ru, qui ne tient plus.
— Peter !
Sa voix lui semble tellement lointaine, quand il hurle au ciel.
A/N : AAAAAAAHUUUUUUHUHUHUHU *pleure*. J'l'ai fait. Oncle Ben est mort. Ça m'a pris onze chapitres et là, j'ai quand même du mal à respirer sans pousser de looongs soupirs de tristesse. Les fans de spiderman pourront remarquer que j'ai repris à peu près la tournures des événements du premier film The Amazing Spiderman. Je sais pas trop ce que ça, donne, dites-moi ! Vous vous rendrez compte aussi que mes chapitres sont très complets - en effet, j'y insère pas mal de trucs. C'est pour qu'ils soient bien garnis en action et en répliques foireuses pour vous hihi !
J'vous embrasse bande de moules, j'vais pleurer doucement moi j'pense huh
— c'était morg.
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