|PDV Clarck|

Et voilà que le directeur venait de m'appeler, ma montre affichait 9 heures 35 minutes, cela faisait donc plus de 30 minutes que j'étais en train de l'écouter essayant de me dissuader. À l'encontre de cette nouvelle qui aurait pu faire bondir de joie n'importe quel étudiant, je me sentais mal à l'aise sur la chaise fixant ses yeux noirs à travers les lunettes ronds qu'il portait confortablement sur son petit nez légèrement pointu qui marquait l'axe de symétrie de ce visage rond.

Cela se voyait clairement que je n'étais pas du tout enthousiaste à l'idée de laisser cette zone pour aller dans une autre école accompagné d'une bourse d'étude et quittant derrière moi Melyne.
"-Vous ne semblez pas enchanté d'apprendre cette nouvelle? Me questionna t-il.
-Non je ne le suis pas et je ne le saurais. Pour rien au monde je ne vais laisser ma soeur seule. Mais cela est bien étrange que vous me faites cette proposition. Serait-ce pour vous débarasser de moi? Criai-je pour me libérer.
-Je vous défends de me parler sur un tel ton Mr. Shamley! Vous ne semblez pas comprendre qu'...
-Que je suis de trop pour vous? Que ma présence dans cette institution menace sa réputation? C'est ça hein à cause de ce qui s'est passé hier, un élève qui monte au ciel et qui a les mains en feu!! Que cela est dangereux! Beaucoup d'autres élèves vont déserter, il faut que je prenne une décision au plus vite sinon c'est fichu...n'est-ce pas ce que vous pensez? Sachez cher Monsieur qu'il n'est pas aussi facile de se débarasser de moi." Le coupai-je en me levant de mon siège pour mieux insulter mon supérieur.
(Ça y est je sais je suis allé un peu trop fort, ça vaut la peine qu'on me renvoie immédiatement maintenant.)

Le directeur se leva tranquillement de son siège en cuir et me fixa intensément, ses sourcils trop près pour désigner sa joie. Je m'apprêtait à ce qu'il me demande de laisser son bureau et l'établissement pour ne plus jamais revenir, je reprenais mon souffle me faisant des scénarios.
-"Mr. Shamley vous êtes ici pour apprendre et non insulter, je vous épargne un renvoi définitif, vue vos performances académiques, vous allez maintenant prendre ce papier gentiment et dégager de ma vue. Je m'en fiche de vos histoire de feu, de ciel. Vous ne savez pas quel chance vous avez d'obtenir une bourse. Me dit-il laissant voir dans sa voix un regret.
-Gardez votre papier pour vous-même, je ne vais pas laisser Cranford. Vous devriez être content et fier que vous ayez un élève au performances académiques extraordinaire dans l'institution que vous dirigez au lieu d'essayer de le faire dégager de cette établissement." Lui répliquai-je avec le ton moins dur cette fois.

À ces mots, il se brisa en mille morceaux. Détestant ces sentiments de faiblesses qui pour moi m'affaiblisse, j'empoignai la serrure de la porte et sortis du bureau avec le visage crispé et sans hésitation.
Je ne pouvais comprendre l'attitude du directeur, il me semble que j'ai largement raison: Aucun directeur d'école n'aurait pu choisir de vouloir qu'un de ses meilleurs élèves part, à moins qu'on ne le force. Mais oui c'est ça! On l'a forcé à me donner ce papier, c'est une personne pour laquelle je représente une menace. Il ne doit pas être loin, puisqu'il veut que je laisse la région. Mais qui pourrait-ce bien être? Mais on ne sait jamais... ce n'est pas nous qui décidons de qui doivent être nos ennemis, mais ce sont eux qui surgissent d'eux même et de par leurs actes pouvons identifier qui ils sont.

Je m'arrêtai derrière la porte de ma classe qui était fermée. Je toquai à la porte, ce qui fit tourner la tête de Mme. Franesis --que je pouvais voir à travers le vitre de la porte-- qui fut obligé de m'ouvrir.
-"Ah bon c'est à cette heure que vous venez au cours maintenant? Où est votre Laisser-Passer? Me demanda t-elle les yeux me dévisageant.
-Je viens du bureau du directeur et j'ai passé un long moment avec lui, ce qui explique mon retard... balbutiai je.
-Ouais ouais c'est ça toujours les mêmes paroles, n'agissez pas comme ces cancres je vous prie. Allez me chercher un Laisser-Passer et ensuite vous reviendrez." Fit-elle en me claquant la porte au nez.

Je n'avais pas d'autres issues que de retouner au bureau du directeur et de lui demander ce bout de papier sans lequel je ne peux entrer en salle, et inutile d'aller à la préfecture puisqu'ils vont le lâcher le même discours que ma professeure d'histoire et pour qui j'ai tant d'estime, quel honte! Elle me prend pour un cancre. Je longeai encore le couloir et arrivai devant la porte qui avait l'écriteau: DIRECTION. Je frappai et entrai après la permission que m'accorda la secrétaire.
"-Je viens prendre un Laissez-Passer pour que je puisse entrer en salle s'il vous plait.
-Nom et prénom, classe et puis le motif je vous prie. Me répondit cette petite voix, arrangeant des dossiers.
-Clarck Philippe Shamley, 3e, entretien avec le directeur.
-Euh...là il revient au directeur de signer et pas moi.
C'est pas vrai!, j'allais pas retourner au près de ce type! Et non plus griller l'heure de mon cours d'histoire.
-Pourriez-vous aller au près de celui-ci et obtenir sa signature s'il vous plait? Lui demandai je avec un ton trop suppliant à mon goût.
-Comme vous pouvez le voir je suis bien trop occupée pour me lever. Donc vous...
-Ok j'ai compris..."
Je frappai encore à cette porte qui me dégoutait déjà parce que ce matin à 9 heures pile j'étais dans cette position pour ensuite apprendre une mauvaise nouvelle. "Entrez!" Me fit la voix dans la pièce.
Je rentrai et le surpris avec sa tasse de café en main en train de lire son journal qu'il venait de plier pour regarder la personne qui était en face de lui, il ne réagit plus en me voyant.
-"Mr.Shamley! Alors que me vaut votre présence ici? Commença t-il.
-Ne faites pas semblant Mr.Shauwn, vous savez très bien que j'étais dans votre bureau ce matin, je suis ici pour récupérer un Laisser-Passer sans lequel je ne peux entrer en salle. Lui répondis-je.
-Mais c'est pour la première fois que je vous voie de la journée! Et pourquoi un Laisser-Passer? Vous étiez où? Me déclara t-il.
-Ahgr! Arrêtez de jouer les innocents! J'étais là en face de vous ce matin, vous étiez en train de me convaincre d'accepter une stupide bourse d'étude! Vous n'avez pas de mémoire où quoi?! Mais bon sang!..." Lui criai-je dessus, n'ayant pu me controler.
Il me souriait et se leva de sa chaise puis se dirigea vers moi, plaça sa main gauche sur mon épaule gauche et me contourna.
-"Qu'est-ce qui vous arrive mon cher? Prouvez moi donc que vous étiez avec moi ce matin. Sinon vous n'aurez pas ce Laisser-Passer..." Me dit-il en me tapotant sur les épaules.

Il est vraiment cinglé ce directeur, comment se fait-il qu'il gère cette institution pendant qu'il ne peux même pas se rappeler un évènement de dernière minute?
Je lui déglutis tout ce que je pouvais pour lui donner sa preuve avant que la cloche sonne et de rater totalement mon cours d'histoire, mais il faisait exprès de ne rien comprendre.
On finit par sonner et toujours sans ce fichu Laisser-Passer, je sortit du bureau de ce malade en prenant le soin de bien claquer la porte, ce qui fit sursauter la secrétaire qui me dévisageait.

Le couloir était plein d'élèves, se dirigeant dans les autres salles dans lesquelles ils avaient cours. J'allais cette fois être dans la même salle que ma soeur. Je venais de franchir la porte d'entrée et m'assis à l'arrière, 3e rangée.

Je regardai Melyne, qui laissa aussitôt sa place pour venir me rejoindre.
-"Alors?! Me questionna t-elle.
-J'ai raté mon cours d'histoire à cause de ce type, donc ça c'était mal passé.
-Il m'a paru vraiment bizarre, premièrement il m'offre une bourse d'étude pour aller étudier autre part, et après mon refus d'entrée de Mme. Franesis, il fait semblant de ne pas m'avoir vu ce matin. Continuai-je.
-Étrange!" Soufla ma soeur, creusant dans ses pensées.