PLEIN LE DOS
Il a posé alors les yeux sur l'escalier
A pensé à ce qui pesait sur son épaule,
A pensé à l'ado dont il subit le rôle
Supposé être libre mais toujours prisonnier.
Il a secoué la tête, a empoigné les sangles,
Pour soulager son dos s'est cambré à l'extrême.
La douleur est cuisante. Il pâlit. Devient blême.
Ses forces se brisent même en cent, en milliers d'angles.
Il aimerait cent fois la vraie charge, le vrai poids
D'un sac à dos réel qui dit la vie qu'on mène
Et les cours, le travail, le métier qu'elle entraîne
Que ce joug virtuel et ce demain sans foi.
Son cou s'incline un peu et il baisse la tête.
Ses paupières en couvrant son regard bravache
Dissimule le vrai tour des émotions qu'il cache :
Même près d'être noyé, pas question qu'il l'admette !
Que là-haut, de l'étage, de l'ami, de la mère,
On ne voie qu'un ado révolté, en colère
Qu'aucun instant on voie le trouble ou l'amertume,
Qu'on ne devine rien des espoirs qu'on inhume...
Il ruera, luttera, fuira les bras aimants,
Il choisira sa hargne contre l'abattement,
Si c'est la dernière chose dont il ait la jouissance
Pour se croire en mesure de braver l'impuissance !
Et moi je suis là-haut. Je ne comprends qu'à peine.
Mais la souffrance qui monte de mon enfant me saigne.
Mon cœur voit les paupières qui couvrent sa vision
Et pleure de ce refus d'embrasser l'horizon.
Coups de gueule, coups de freins. Coups de frimes, coups de poings.
Détruire pour provoquer cet avenir à craindre
Coups de frime, coups de poings, coups de gueule, coups de freins
Il frappe pour taire la peur de ne jamais l'atteindre...
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