Sous son sweat à capuche, jean-basket anonyme,
Mon fils est sans visage : ni bourreau, ni victime...
Il a claqué la porte. Faut-il sonner l'alarme ?
Est-ce qu'il est hors de lui, est-il au bord des larmes ?

Ses émotions jaillissent comme du fond d'un cratère,
Ses sentiments bouillonnent à craqueler la terre...
Il arpente les rues, ce soir, depuis des heures
Ses pas creusant le gouffre où jeter sa douleur...

Il suffirait d'un mot, provocation furtive,
D'un geste déplacé ou d'un sourire tordu
D'un regard de défi ou d'une blague trop crue
Pour que la marche tourne à l'action punitive...

Il suffirait d'un mot, comme d'une main tendue
Pour qu'enfin le chagrin l'étouffant se dilue
Que dans son cœur enfin se fissure la rage
Laissant l'apaisement venir après l'orage...

Mon enfant à capuche, aux élans trop intenses
Dont le cœur bat si fort qu'il éclate en silence
Je voudrais te parler, voir ton regard, ton front
Laisse-moi pour t'atteindre ôter ton capuchon.