Ma pensée conservait les trois couleurs primaires,
Je les mêle aux journées de mon calendrier
Chaque saison sa musique, ses teintes au nuancier,
Je déclinais souvent l'infinité des verts.

J'avais le sentiment que pour la plénitude,
Il me faudrait creuser, exploiter ma mémoire.
Je sentais pour t'aider à écrire ton histoire
Qu'il me faudrait puiser dans mes cahiers d'étude.

Des trois couleurs primaires, combien en use-t'on ?
Certaines expriment mieux notre envie d'horizon
Sous le ciel, dans les lacs, les océans profonds...
Mais le Cyan seul échoue à exprimer leurs tons !

Tu disposes bien du Jaune, de sa couleur solaire,
De sa chaleur intense, de l'intense lumière ;
Le Magenta, alors, est-il moins populaire ?
Crains-tu que sa fusion ressemble à ta colère ?

Deux voix sont revenues qui manquaient à l'appel.
Pour que tu sois complet, que nos couleurs s'emmêlent,
Les tons chauds, les tons froids, les camaïeux vivants
Ces tons inattendus, ces contrastes étonnants...

Pour que tu puisses créer ta vie, ton univers,
Il te faut disposer des trois couleurs primaires.
Te manquait une teinte. Celle qui vient de ton père.
Tu disposes à présent des nuances tertiaires.