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Chapitre 1 - "ECHEC"


L'atmosphère nocturne gardait encore l'humidité d'une récente averse, l'odeur de bitume mouillé imprégnait l'air ambiant et pourtant le ciel n'avait jamais paru plus dégagé en cette époque hivernale. Trois réverbères allumés, trois reflets sur l'asphalte détrempé et l'éclairage blafard du commissariat dans son dos.

- Tu ne peux pas te pointer ici comme ça et nous dire que nous ne faisons pas notre boulot correctement, Shikamaru.

L'incriminé laissa son regard sur le sol en contrebas des escaliers menant au poste. Tout paraissait statique en lui, jusqu'à la main qui tenait sa cigarette fumante, et se fut certainement pour cela que sa voix brusqua tant le silence alentour.

- Je n'ai pas dit que vous ne faisiez pas votre boulot, mais avoue que c'est bien trop gros.

- Écoute, je sais ce que ça représente pour toi...

- Tu ne sais rien. Putain, qui était Gaara pour toi, hein ? Le mec trop défoncé qui squattait l'une de vos cellules deux fois par semaine, rien de plus.

Son ami soupira de dépit. Dans les yeux de Shikamaru enfin braqué sur lui, persistait cette souffrance née ce funeste jour d'octobre où le corps sans vie de Gaara avait été découvert. Elle ne s'était pas apaisé cette souffrance, n'avait évolué en rien et restait tapis là comme s'il s'agissait de l'âme même de son hôte, son essence, sa nature. Peut-être était-ce le cas après tout. Shikamaru bouillait de pouvoir se lancer dans une chasse à l'homme, une quête de vengeance, mais les faits étaient inaltérables, quoi qu'il en dise et quoi qu'il lui en coûte.

- Nous avons le meurtrier, tout les indices, les pièces à conviction, le mobile et ses aveux, qu'est-ce que tu veux de plus ?

- Que vous relâchiez ce type et mettiez la main sur le vrai coupable.

Le silence s'instaura un instant entre les deux hommes, perturbé par le simple bruit de la gouttière dégoulinante dans leur dos. Il n'en démordrait pas, il avait besoin de traquer quelqu'un, de s'impliquer dans des recherches aussi épuisantes qu'inutiles, parce qu'au bout du compte sans Gaara, Shikamaru n'était pas grand-chose d'autre qu'un mec un peu pommé.

- Rentre chez toi. Tu as besoin de repos.

La porte du commissariat claqua sur les mots du lieutenant, coupant la chaleur diffuse émanant de l'intérieur. Shikamaru tira une dernière bouffée de nicotine et balança le reste de sa cigarette dans l'une des flaques parsemant le bitume assombri. Sa main fouilla la poche de sa veste à la recherche de ses clefs de voiture et il consentit à quitter le petit escalier défoncé pour gagner l'habitacle clos de son véhicule.

Il s'attendait à échouer. Après tout, il n'existait pas plus borné qu'un flic persuadé d'avoir arrêté son coupable. C'était si ridicule... Il avait l'impression d'avoir atterri dans un monde trop hypocrite. Tellement d'incohérences plombaient la culpabilité de cet homme, alors pourquoi étaient-ils si persuadés d'avoir attrapé la bonne personne ? Ou peut-être était-ce simplement lui qui devenait dingue...

Il démarra son vieux tacot et le ronronnement souffreteux du moteur lui rappela son propre épuisement. La Dodge le ramena chez lui, dans le quartier Est de la ville. Un coin un peu trop centré, un peu trop bruyant, un peu trop populaire.

Son modeste appartement, au dernier étage d'un immeuble mal entretenu, aurait sans doute été un cauchemar pour beaucoup. Mais quelle importance si le plafond de la cuisine dégueulait un trop pleins d'eau sur l'évier remplis de vaisselle crasseuse ? Quelle importance si une blatte quittait l'arrière du chauffe-eau pour squatter son salon ? Quelle importance si la tringle à rideau de sa chambre menaçait de l'embroché au moindre coup de vent ? Au fond, rien d'insurmontable. Rien d'insurmontable comparé à ce qu'il vivait aujourd'hui.

Planté au milieu de son entrée, il jeta un coup d'œil à l'ampoule pendue au plafond, grésillant déjà du trop plein de volt mal acheminé qui la nourrissait. Il avait eu le logement pour une bouché de pain et s'était promis de le retaper. Retaper ce rafiot... Lui ? Comment n'avait-il pas pu sentir l'entourloupe d'une motivation trop éphémère ? Il n'avait même jamais monté un meuble pour sa mère, pas manuel pour un sou et il s'improvisait rénovateur de taudis. Une blague.

Se laissant tomber dans son vieux fauteuil, Shikamaru passa quelques minutes à tourner à vide, sans savoir quoi penser ni quoi faire... Depuis cette histoire, il avait l'impression d'être bloqué, en panne, à côté de la plaque. Soixante quatre jours et trois heure qu'il errait entre le commissariat et son appartement. Il ne s'était pas pointé à son travail depuis cet après-midi à la con où il aurait préféré mille fois ne pas compter plus qu'un collègue de travail dans son entourage. Et pourtant il avait tissé des liens avec le seul mec au alentour capable de se faire descendre d'une manière plus que louche, sans que rien ne puisse le présager... Sans que lui-même ne puisse le présager.

Il finit par se lever et se laissa à nouveau tomber sur le siège de son bureau jonché de paperasse souvent auréolé de café séché. Son ordinateur était resté allumé, et il en était ainsi depuis Soixante et un jours et trois heures, depuis qu'il avait sentit la puanteur de l'enquête de police. Sur le mur d'en face trainaient quelques coupures de journaux et des photos, des schémas, des rapports collés au chewing-gum à défaut d'avoir eu assez de punaises. Tout un bordel sans nom, sans queue ni tête et qui ne menait à rien, sauf dans son esprit embrumé par la fatigue et la nicotine.

- T'as foutue quoi Gaara ? Quel bordel t'as laissé ici ?

Depuis que la police bossait sur l'affaire, Shikamaru suivait de près, accompagnant l'avancé de Kakashi et ses hommes. Mais deux jours plus tôt, leurs chemins s'étaient séparés. Il n'avait pas compris pourquoi ce toxico avait atterrit derrière les barreaux à la place du meurtrier de son ami, mais le plus important était de continuer là où l'enquête s'était arrêtée et de coller au basque du véritable coupable comme un excrément canin.

Soixante quatre jours et trois heures. Et les images de la scène sanglante hantait ses pensés comme les plus récents souvenirs qu'il n'eut jamais eu. Dans la cage d'escalier du 26B, un peu plus loin en remontant la rue, gisant sur un carrelage pas vraiment blanc qui gardait encore aujourd'hui quelques teintes orangées et des joints noircis, imbibés de sang... le corps d'un ami, déposé là, comme un cadeau, un bienvenu morbide qui avait engloutie tout un monde. Ce jour là, le temps avait paru se figer, comme ce cadavre au regard trop statique et blanc.

Le portable de Shikamaru retenti pour chasser les souvenirs qui l'assailliraient encore cette nuit. Il décrocha sans porter la moindre attention au nom qui s'affichait à l'écran. Il n'y avait pas un millier de personne pouvant le joindre à cette heure, pouvant le joindre tout simplement d'ailleurs. Quatre seulement, deux semblaient bosser comme des acharnés à faire capoter une affaire de meurtre et une autre gisait si pied sous terre.

- Quoi ?

A l'autre bout du fil, une respiration fébrile, l'écho d'un reniflement mal caché et une voix légère aux notes brisées.

- Hey... J'peux dormir chez toi ?

Il signifia sont accord d'une légère exclamation puis raccrocha sans tarder. Sur l'écran de son ordinateur une page blanche titré de la date du jour le confrontait à son récent échec. Il sélectionna une taille de police excessive et centra son texte pour frapper le clavier lentement mais méthodiquement de cinq lettres tranchantes.

« ECHEC »

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