
C H A P I T R E 1 8
- Vous n'avez pas un travail à faire, dit-il sévère.
Les murmures s'interrompirent et il n'entendit plus que les touches des claviers d'ordinateurs.
M fixait la porte, il comprenait mieux maintenant ce que ses grands-parents lui avaient dit à propos d'elle. Sous cette surface d'un naturel doux se cachait réellement un caractère fort. Il n'avait pas voulu les croire, mais force était de croire qu'ils avaient eu raison.
Il repensa aux paroles du grand-père de Charlotte quelques jours avant son décès : "Ne la laissez jamais croire qu'elle est faible, elle fera tout pour vous prouver le contraire. Cette enfant est plus têtue qu'un mulet."
Après tout, Charlotte Lieimin, était la petite-fille d'un ancien militaire, ainsi que la fille d'une espionne et d'un agent double pour une société voulant répandre le chaos. Elle savait se battre au corps-à-corps, il l'avait constaté lorsqu'elle avait réussi à le déstabiliser, le désarmant avec une étrange facilité.
- Elle a un sacré caractère, souligne Tanners. Vous pensez qu'il risque de nous causer du souci ?
- Je ne vous le fais pas dire. Je pense qu'il risque de nous causer quelques désagréments dans la suite de l'enquête.
- Devons-nous la maintenir active dans le secteur des archives ?
- C'est préférable.
Il fallait contenir le caractère inflammable de Charlotte, même s'il appréciait ce petit côté de sa personnalité, il n'en restait pas moins dangereux pour sa sécurité.
- Q, transmettez-moi les images des caméras de surveillance de la ville, métro, parcs où tout autre endroit où se trouvera miss Lieimin ! Tanners, remettez-vous au travail.
- Bien, monsieur ! s'exclamèrent les deux hommes.
- Q, est-ce que tout sera prêt pour le retour de miss Lieimin ?
- Je finis d'installer le logiciel et j'installerai tout dans les archives, monsieur.
- Parfait, nous aurons de quoi l'occuper jusqu'à la fin de l'enquête.
Il sortit du secteur technologique d'un pas pressé. Charlotte Lieimin était loin de l'image qu'il s'était fait d'elle. Le souvenir de ses lèvres se pressant contre les siennes lui revint en mémoire. Il n'avait pas été insensible à ce baiser. Depuis combien de temps n'avait-il pas embrassé une femme ? Un certain temps, même s'il avait eu quelques rendez-vous, ces derniers n'avaient abouti à rien. Finalement, il préférait consacrer son temps à son travail. Même s'il n'était pas insensible au charme de la jeune femme, elle lui faisait ressentir des choses qu'il n'avait plus sentis depuis longtemps, elle n'en restait pas moins un travail pour lui.
Pour la sécurité de Charlotte, il ne devait rien laisser transparaître, une fois l'enquête terminer, elle reprendrait son ancienne vie et lui reprendrait la sienne. Elle serait hors de danger et loin de lui.
***
Il avait passé les dernières heures dans son bureau, Q était venu lui rapporter les moindres faits et geste de la jeune femme dès son retour au sein du MI6. Charlotte était en sécurité dans le secteur des archives, avec Moneypenny, qui était certainement en train de l'aider et double zéro-neuf planqué dans un coin au cas où cela tournerait mal.
Malgré tout, il semblait sur les nerfs, scrutant les dossiers qu'ils avaient récupérés sur les clés USB qu'Elisabeth avait laissé derrière elle. Lisant et examinant chaque info qui aurait pu leur échappée depuis le début de l'enquête. Dans l'un des documents se trouvait une enveloppe en papier kraft, contenant un objet de petite taille. Une clé USB, qu'il sortit de son emballage et l'inséra dans le port de son ordinateur.
Le fichier s'affiche à l'écran, montrant des vidéos et des fichier PDF. Il clique sur les premières vidéos et s'autorise à jeter un œil sur l'un des écrans montrant le secteur des archives, la jeune femme était en plein travail, Sa secrétaire à ses côtés, l'aidant dans sa tâche. Le visage de Charlotte était solaire, heureuse de pouvoir servir à quelques choses. Elle souriant doucement et reflétait la concentration dans la tâche qu'elle accomplissait, retranscrire dans les moindres détails chacun des dossiers papiers en numérique, les ajoutant à la base de donnée déjà existante.
Il reporta son attention sur le fichier, sur son ordinateur, l'observé comme il le faisait ne l'aidait en rien à avancer dans l'enquête. Il clique sur un nouveau fichier vidéo et l'image de la mère de Charlotte, l'agent Lieimin apparu à l'écran.
- Si vous regardez cette vidéo, monsieur, c'est que je suis décédée durant une mission pour ma patrie, commence l'agent Lieimin avec le plus grand des sérieux. Et l'homme qui m'aura abattue n'est autre que le père biologique de ma fille, Charlotte.
Comment pouvait-elle savoir qu'elle mourrait de la main de cet homme ? Gareth réfléchissait plus rapidement qu'il ne l'avait fait jusqu'à maintenant. Mais son attention se reporte à nouveau sur l'écran.
- Il se nomme Andrew Darwell et œuvres comme agent double au sein du groupe SPECTRE, surnommer Octopus, il a la bagatelle sur tous les services de renseignements du monde entier en ayant un agent dans chaque pays. C'est comme cela que le projet 9 Sentinelle est née, c'est lui qui a inspiré cette idée à C. Il manipule les gens à son avantage et il ne tolère pas l'échec et encore moins la moindre contrariété. Je suis l'une d'entre elle, je sais trop de choses sur lui et cela le dérange.
Pourquoi Charlotte était-elle mêlée dans ce cirque ? Pourquoi voulait-il à ce point la jeune femme ?
- Charlotte est sa prochaine cible, depuis un certain temps, il menace la vie de ma fille et des membres de ma famille. C'est pour cela que je vous demanderai de protégée Charlotte, monsieur, dit l'agent Lieimin comme pour répondre à sa question. Il a découvert son existence alors qu'il passait des vacances en Angleterre et il a commencé à être obsédé par la petite. Il a suivi son parcours scolaire dans l'ombre et je sais que ses talents d'archiviste peuvent être précieux pour la société pour laquelle il travaille.
>> Il n'hésitera pas à la tuer si elle n'accepte pas de collaborer avec lui. Charlotte a plus d'un talents à son arc, elle est forte, sait ce battre, mais cela ne sera pas suffisant face à lui. Je vous en prie monsieur, vous devez protéger ma fille, coute que coute. Charlotte est tout ce qu'il me reste.
L'écran de la vidéo devint noir, indiquant qu'elle était finie. Il se détourne de l'écran, observant la fenêtre. La supplique, dans le ton de voix d'Elizabeth, lui fit prendre conscience que c'était bien la jeune femme qui était visée.
- Monsieur, dit le jeune Quatermaster. J'ai du nouveau au sujet de notre affaire.
Il retourna son fauteuil face à son bureau.
- Qu'avez-vous pour moi, Q ? demanda M.
- Bond est en attente, il a apparemment découvert quelque chose sur celui que nous recherchons, dit Q sur un ton sérieux.
- Vous pouvez me mettre en communication avec double zéro sept ! ordonna M.
Q se mit au travail et déposa l'ordinateur sur le bureau et enclencha la liaison.
- Agent double zéro-sept, au rapport !
- Vous avez du nouveau, Bond ? demanda M.
- Oui, j'en ai !
- Notre homme se nomme Andrew Darwell, il est américain et est père de famille de trois enfants en comptant miss Lieimin. Il s'est marié par deux fois et a divorcé par deux fois, il a une injonction d'éloignement à son encontre pour violence sur les deux derniers, Natalie et Denis Darwell.
Bond marque une pause.
- D'après ma source, il venait d'avoir son premier enfant, Natalie, avec Victoria lorsqu'il a découvert l'existence de Charlotte, la source était avec eux durant leur séjour. Ils se promenaient dans les rues de Douvres, lorsqu'il a vu les parents d'Elizabeth avec une petite fille de douze ans qui demandaient une glace.
M, observait Bond qui était assis à une table.
- Après avoir découvert l'existence de miss Lieimin, il a commencé à agir bizarrement en faisant des séjours réguliers en Angleterre. C'est à cette même époque qu'il a commencé à battre ses deux enfants.
Son poing se serre sous le bureau, comment un homme pouvait-il en venir à ce genre d'extrémité ?
- Notre homme changeait souvent de nom par la suite, que ce soit dans le cadre de ses missions pour le FBI, et pour SPECTRE, d'où le fait qu'il soit difficile à repérer. Il aurait une résidence à Brighton, je compte me rendre là-bas pour vérifier l'information.
- Bien. Continuer votre enquête et tenez-moi informer dès que vous avez du nouveau.
- À vos ordres !
La liaison se coupa.
- Il semblerait que l'enquête progresse, monsieur, lance Q.
- Il paraîtrait, oui !
- Comptez-vous en parler à Miss Lieimin ?
- Non ! Maintenons-la le plus loin possible de l'enquête tant que nous le pouvons. Il en va de sa sécurité.
- Bien, monsieur.
Il espérait la protéger en lui cachant ses informations. Gareth ne connaissait pas encore les réactions de la jeune femme, mais il pensait que cette dernière, ne se laisserait pas enfermer indéfiniment.
- Q, examiner la vidéo sur la clé USB, ordonne-t-il en rendant l'objet vers le Quatermaster.
- Je le ferai.
***
Un coup sur la porte le fit interrompre le travail qu'il était en train d'accomplir.
- Oui ! dit-il sur son ton autoritaire.
- C'est Miss Lieimin, monsieur, vous lui aviez demandé de vous rejoindre dans votre bureau vers dix-neuf heures, dit Moneypenny qui avait entre ouvert la porte.
Il regarde l'heure sur sa montre, il n'avait pas imaginé qu'il serait déjà temps pour lui de la ramener dans son appartement. À vrai dire, cela lui faisait bizarre ne serait-ce que d'avoir une femme chez lui.
- Faites-la entrer, j'ai presque fini ! ordonna M.
Moneypenny ouvrit la porte en grand et laissa entrer la jeune Lieimin.
- Merci, Ève ! dit Charlotte avec douceur.
Si Gareth n'était pas aussi préoccupé par sa sécurité, il aurait laissé ses pensées vagabonder au gré du vent. Charlotte était l'élégance incarnée, pour une jeune femme de son âge. Et bon sang, son cerveau commençait à prendre un malin plaisir à le torturer.
La jeune femme s'arrête devant le bureau, sans s'assoir, son manteau posé sur son bras, l'observant. M l'observa durant un court instant prendre place dans la pièce, rendant cette dernière moins austère.
- Asseyez-vous, dit-il avec plus de douceur que nécessaire. Je termine vite avec ce dossier.
- Non, merci. Je suis resté assez assise pour aujourd'hui.
Sous le regard surpris de Gareth, elle se dirigea vers la fenêtre et observa l'extérieur, immobile, les bras croisés, comme si elle cherchait à se protéger de quelque chose ou de quelqu'un.
M l'examina avec plus d'attention, la finesse de son corps, la douceur qui se dégageait de sa position, la fragilité qu'elle essayait de cacher dans son attitude. Chaque courbe chez cette femme était un chant de sirène à son oreille, comme si son âme appelait la sienne, trop ardemment pour qu'il tente de l'ignorer.
Préférant détourner le regard afin d'éviter tout écart de conduite, il se concentra sur le dossier provenant du laboratoire de recherche, sur l'agent pathogène qu'ils étaient en train de fabriquer. Mais son regard se posait irrésistiblement sur la jeune femme. Il n'avait jamais connu une telle attirance, cela en était presque perturbant.
- Sur quoi travaillez-vous ? demanda-t-elle sans se détourner la fenêtre.
- Sur un projet en cours, mais je pense que je peux le clôturer pour aujourd'hui.
Il mit le dossier dans un coin du bureau, sous un autre dossier, se leva de son siège et se dirige vers la fenêtre, se plaçant au côtés de la jeune femme, il avait un différent à régler avec elle, malgré les sentiments qu'il pouvait éprouver.
- J'aimerais que vous ne me teniez plus tête devant mes hommes, ordonne M.
- Désolé si j'ai heurté votre égo si fragile.
Sa phrase piqua Gareth, provoquant une vague de colère sourde au fond de son être.
- Ne me provoque pas, dit-il dans une colère sourde et contenue.
Extérieurement, il restait calme, mais intérieurement, il ne désirait qu'une seule chose, la forcer à le regarder droit dans les yeux, il allait finir par exploser et n'arriverait plus à contrôler ses nerfs. Charlotte avait le don pour mettre ses émotions sens dessus dessous.
Charlotte se mordit la lèvre. Ce qui provoqua une réaction étrange en lui, un désir trop longtemps inassouvi. L'ambiance devenait électrique dans la pièce, il suffirait à la jeune femme d'un seul mot pour qu'il perde ses moyens. La colère laissait place à un désir ardent qu'il tentait de refouler.
- J'ai accepté que vos compétences d'archiviste servent à l'enquête, lance-t-il. Ce n'est pas pour me retrouver désabuser devant mes hommes
- Il y a une menace dans le son de votre voix, dit-elle provocatrice. Sinon, vous ferez quoi ?
Le sang de Gareth ne fit qu'un tour dans ses veines, jamais personne ne lui avait tenu tête à ce point. Et la jeune Lieimin le rendait fou, il n'arrivait pas à saisir si c'était de colère ou de désirs.
Attrapant son bras, il la force à le regarder droit dans les yeux, Gareth voulait que Charlotte comprenne l'effet qu'elle provoquait sur lui. Ce désir de possession qui l'animait chaque fois qu'elle était proche de lui. Il désirait la faire sienne de toutes les manières possibles.
- Tu n'as pas envie de le savoir, Charlotte, dit-il dans un murmure.
La respiration de la jeune femme s'accélère subitement. Son regard se fait intense, brulant. S'il lui fallait un aval pour l'embrasser, elle lui offrait sur un plateau, il ne manquait plus qu'une dernière provocation.
Charlotte se rapproche de lui, son visage trop proche du sien, leur respiration s'entre-mêle.
Éloigne-toi, avant que je ne commette l'irréparable.
- Si, chuchote-t-elle doucement. J'aimerais le savoir, Gareth.
Il avait tenté tant bien que mal de résister à cette femme, mais le combat était perdu d'avance, depuis le jour où elle avait posé ses lèvres sur les siennes.
Gareth pose sa main sur le coup de la jeune femme, rapprochant son visage du sien, attrapant ses lèvres pour s'enivrer du parfum sur la peau de Charlotte. Le corps de la jeune femme se colle subitement au sien, l'enlaçant comme si sa propre vie en dépendait.
Il devait la ramener chez lui, ne rien faire ici, surtout pas dans son bureau, il ne se le pardonnerait jamais, s'il la prenait sur le fauteuil en cuir noir au sein même du MI6. C'était une mauvaise idée de l'avoir sous les yeux, elle lui faisait ressentir trop d'émotions contradictoires.
Mais en cet instant, il se laissait bercer par la valse que leurs lèvres menaient. Titillant ses lèvres de sa langue, qui s'ouvrirent pour qu'il puisse jouer avec la sienne dans une étreinte longue et passionner. Il ne voulait qu'elle, ne désirait qu'elle, jamais une femme n'avait eu une telle emprise sur lui. Il se voyait en Charlotte, la ressentait dans la moindre fibre de son être.
Dans un effort surhumain, il arriva à mettre un terme à ce baiser, reprenant difficilement sa respiration et goût à la réalité. Il voulait le prolonger autant qu'elle alors que leurs lèvres continuaient de se frôler inlassablement.
S'il ne stoppait pas très rapidement le contact avec elle, il allait la prendre sur le bureau ou dans le canapé et c'était bien la dernière chose que Gareth désirait, la posséder sur son lieu de travail.
- Rentrons à la maison, dit-il.
Bonjour mes pomegranates intersidéral 🌺🌌
Je suis désolé d'être si absente sur chaque histoire en ce moment, c'est une catastrophe pour écrire. Mais je pense que le syndrome de la page blanche commence à être derrière moi.
Voici le nouveau chapitre d'Helium, le chapitre 19 étant en cours d'écriture, je vais essayé de le terminer cette semaine pour une publication durant les vacances.
Je vous remercie de lire cette histoire et de l'apprécier autant que je prend plaisir à l'écrire, cela me fait chaud au cœur.
Merci ❤
Je vous retrouve très vite pour le prochain chapitre. Gros bisous 😚
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