C H A P I T R E 1
Le bruit du réveil et la personne qui l'a secoué, la fit sortir des brumes de son songe.
— Réveille-toi, paresseuse, il faut que tu t'habilles et que tu prennes ton petit-déjeuner, dit une voix féminine qu'elle connaissait bien.
Charlotte s'étendit et se redressa doucement gardant les yeux fermés pour éviter d'être confrontée trop vite à la lumière du jour. Le visage de l'homme de son rêve s'estompe déjà. elle regrettait déjà de ne pas avoir su dormir un peu plus. Ouvrant les yeux, son amie avait eu l'intelligence de ne pas ouvrir les rideaux ou alors le ciel était pluvieux, un temps hivernale typiquement londonien.
Quittant son lit, Charlotte se dirigea vers la salle de bain, enfilant un soutien-gorge puis un chemisier blanc fin, un pantalon skinny noir, coiffa ses cheveux bouclés de couleur auburn. Elle observe son reflet dans le miroir.
Une légère touche de maquillage et d'anti-cernes, autour de ses yeux verts, aurait été le bienvenu. Une légère touche de fond de teint et son mascara appliquée, elle regarde à nouveau, son reflet. Il lui renvoie une image assez acceptable. Quittant la salle de bain, Charlotte retrouve son amie qui finit son assiette d'œufs et de bacon, l'odeur alléchante, émoustillent les papilles de Charlotte.
— Quel temps fait-il dehors ? demanda Charlotte.
— Gris et glacial, répondit son amie. Tu devrais attacher tes cheveux. Ils annoncent de la neige pour la fin de la journée.
— Génial, dit-elle en soupirant. Je dois justement me rendre à Douvres, ce soir.
— J'avais oublié que tu passais le réveillon chez tes grand-parents.
— J'adore te raconter des choses que tu oublies.
Son amie lui sert une tasse de café. Charlotte prit une gorgée, le liquide amer, chaud lui fit un bien fou. Éveillant ses sens engourdis par le sommeil.
— Merci Amanda, dit Charlotte un peu plus enjouée.
— De rien, dit Amanda avec humour. Quand est-ce que ta mère rentre de mission ? Rentre-t-elle pour Noël ?
— Non, elle m'a dit qu'elle essaierait d'être présente au nouvel an. Elle est en mission avec un dénommé Bond.
Amanda amena l'assiette remplie d’œufs et de bacon. Charlotte, entame son petit déjeuner, elle se souvenait d'un temps ou elle préférait les pancakes et les céréales, prenant ce moment simple avec sa mère. Un temps bien révolu.
— Elle travaille toujours au MI6 ? demande Amanda avec curiosité.
— Oui.
Le regard de Charlotte se pose sur le journal The Guardians posé sur la table. Charlotte prit la gazette du jour et regarda la Une.
— La section double zéro et le MI6 toujours en service, lue Charlotte à voix haute.
— C'est quoi la section double zéro ? Demande Amanda en observant Charlotte.
— Un secteur des services secrets, explique Charlotte. Ma mère ne m'en avait jamais parlé auparavant.
— Peut-être qu'elle aime garder ce genre d'informations, dit Amanda en souriant. Si c'est censé être les services secrets.
Amanda observe Charlotte.
Curieusement, l'homme sur la photo possédait le même regard que l'homme de son rêve. Ils avaient la même droiture, ce qui fit frissonner Charlotte.
— Tu m'as l'air songeuse, remarque Amanda en souriant.
— Ce n'est rien, ne t'inquiète pas.
Charlotte lève les yeux en l'air.
Observant la photo, il se tenait droit, respirait l'autorité, cela avait l'air tellement naturel chez cet homme, tout comme celui de son rêve. Pure coïncidence.
Il avait l'air froid, distant face à l'objectif, mais cette impassibilité lui conférait un certain charme.
La seule chose bien réelle, était son amitié avec Amanda. Rencontrées sur le campus de l'Université, elle ne s'était plus quittée. Leurs passions communes pour la lecture et la littérature les avaient rassemblés. Elles avaient même réussi à se faire embaucher dans la même bibliothèque, elles se connaissaient sur le bout des doigts.
— Donc, ta mère travaille au MI6 ? Demande Amanda en souriant.
— En tant qu'agent double.
Lorsqu'elle redressa son regard vers son amie, elle constata que celle-ci l'observait, un sourire large sur les lèvres.
— Quoi ? demanda Charlotte.
— Rien, tu ne peux pas t'empêcher de le dévorer du regard, souligna Amanda en souriant.
— Je ne le dévore pas du regard, répondit-elle un peu trop vite à son goût.
— Fais croire ça à quelqu'un d'autre.
Charlotte jeta le journal dans la corbeille à papier située sous sa table basse dans le salon.
Amanda rit devant le geste de son amie et regarda sa montre.
— Nous ferions mieux de nous rendre au boulot avant d'être en retard, signale Amanda. Mets un manteau chaud, dehors il fait glacial.
Charlotte attrapa un manteau chaud, l'enfila et ouvrit la porte. Sa meilleure amie passa devant elle, quittant l'appartement.
Elle ferma la porte et descendit les marches des escaliers. L'air dehors était glacial, lui remettant les idées en place. Amanda l'attendait devant la voiture.
Charlotte avait une drôle de sensation, comme une future perte, un vide se creusant dans sa poitrine. Cela devait être dû à l'absence de sa mère. Elle sentait que ce vingt-deux décembre, quelque chose l'attendait.
Silencieuse, sur le siège passager, Charlotte observait la ville de Londres parée de ses plus beaux atouts lumineux. Les fêtes de fin d’année la rendent encore plus féérique que les autres capitales européennes. Elle en avait fait des voyages, sa mère lui avait transmis ce goût pour le dépaysement, la découverte de nouvelle culture. Mais contrairement à sa mère, Charlotte avait su se poser à un endroit où elle se sentait bien.
Dehors les gens s’amassent pour faire leur course de noël. La fille dans certains magasins était tellement longue qu'elle était heureuse de travailler en journée.
La voiture s’arrête à un carrefour sur Picadilly Circus, l’une des artères les plus visitées au monde et celle où la foule était la plus dense.
— Génial, ça bouchonne à chaque fois ici, peste Amanda.
— Du moment que l’on n'arrive pas en retard, dit Charlotte en souriant.
Amanda observe sa meilleure amie, étrangement Charlotte évita son regard. La voiture avance à pas d’homme, un silence de mort règne entre elle.
— Sois sincère avec moi, dit Amanda, rompant le calme de l’habitacle. Ça ne te manque pas un peu ?
— Qu’est-ce qui devrait me manquer ?
— Une bonne relation sexuelle.
Son amie avait cet air intéressé et pervers, qu'elle connaissait bien, lorsqu’elle abordait ce genre de sujet. La vie sentimentale de Charlotte aurait mérité un film : “Les déboires sentimentaux d’une pauvre littéraire.” Elle était sortie avec quelques mecs durant ses années de lycée et à l’université. Mais jamais cela n’avait duré assez longtemps pour qu’elle se considère comme caser. Sauf pour un, Evan Reynolds, il était beau, musclé et avait un peu de cervelle. Elle avait pensé naïvement qu’il s’agissait de son âme-sœur, ils avaient vécu ensemble pendant quatre longues années et du jour au lendemain, leur relation s’est dégradée. Stupidement, elle avait pensé qu’il allait la demander en mariage, un soir de mai. Ce qu’elle trouva en rentrant chez eux avait été la douche froide. Lui avec une autre fille au lit.
Depuis ce jour, elle n’avait plus éprouvé quoi que ce soit pour un homme. Sauf ce satané tiraillement à son réveil après avoir rêvé de cet homme qui ressemblait étrangement au chef du boulot de sa mère. Cette dernière pèterais les plombs si elle savait cela.
Elle semblait être plongée depuis trop longtemps dans ses pensées et Amanda n'attendait pas des lunes pour connaître sa réponse.
— Non, dit Charlotte sans la moindre émotion.
Menteuse.
— Ne me fait pas avaler un tel mensonge, dit Amanda, choquée. La bite ne te manque pas ?
Ce ton cru, sans filtre chez elle. Tout le contraire de ce qu’elle était. Charlotte avait appris à en rire, son amie ne serait pas ce qu’elle est sans ce franc-parler.
— Je t’assure que non, dit Charlotte en riant.
Doubles mensonges.
— Alors pourquoi as-tu eu ce regard graveleux lorsque tu regardais la photo de monsieur MI6 ?
— J’avais l’impression de le connaître, c’est tout.
— Attends, on parle bien du patron de ta mère ? Celui dont le visage figure en première page. L’aurais-tu rencontré ?
— Non.
— Mais c’est ton genre. Plus âgée que toi, un air autoritaire, élégamment vêtus. Je dois continuer la liste ?
Aïe, sa meilleure amie la connaissait un poil trop bien.
— Cela n’a rien à voir, ce n’est qu’une photo. Cela ne résume en rien sa personnalité, dit Charlotte en souriant.
Amanda rit.
— Qu’ai-je dit de si drôle ? demande Charlotte en souriant.
— Tu peux me dire ce que tu veux, je sais ce que j’ai vu dans ton regard, dit Amanda, sérieuse. On devrait envoyer un message à ta mère et lui demander d'inviter son patron, pour voir ta tête. Je suis certaine que ta mère te dira pareil que moi.
— Deux perverses à la même table, dit Charlotte amusé. Très peu, pour moi.
— Plus sérieusement, une bonne partie de jambe en l’air, te ferais du bien, lance Amanda dans un regard en coin. Tu n’es pas obligé d’engager une relation avec lui, juste quelques nuits de bon bourrage et le tour est joué.
— Je n’ai pas vraiment la tête à ça.
Un coup de klaxons venant de la voiture derrière, les fit rire. Le type semblait sur le point de perdre patience. Amanda avance de plusieurs mètres, la circulation semble se fluidifier alors qu’elles approchaient de la British Library.
— Lui, en revanche, c’est un frustré sexuel, dit Amanda.
Charlotte rit de bon cœur, son amie avait l’art et la manière de la faire rire.
— Penses-y, cela ne coûte rien de se faire un peu de bien de temps en temps, dit Amanda.
— J’y réfléchirais, cependant, j’ai plus besoin de stabilité que de complication supplémentaire.
Amanda s’engage sur une place de parking réservée aux employés de la British Library. Sortant de la voiture, Charlotte prit l’air frais de plein fouet.
— Brrr, qu’il fait froid, dit Amanda en sortant.
— On dirait qu’il va neiger, spécule Charlotte.
— Miss météo, tais-toi !
Riant aux éclats, sur le trajet menant au boulot, Charlotte en oublie complètement ses petits tracas et cet horrible pressentiment. Cette journée ne serait peut-être pas si mauvaise.
***
Dehors, la neige tombe. Sortant du travail, Charlotte et Amanda, regardèrent le ciel chargé de poudreuse. La neige ne tenait pas encore sur le sol humide, mais cela n’était plus qu'une question de temps.
— J’ai envie de te maudire, dit Amanda.
Charlotte rit.
— Allons-y avant que cela ne tienne, lance Charlotte en tirant sur le bras de son amie.
— Oui. Cela te dérange, si je vais vite chercher un cadeau, il en manque un pour mon frère. Cet idiot nous a prévenu en dernières minutes qu’il serait là pour Noël avec sa petite copine du moment.
— Même ton frère à une vie sexuelle plus épanouie que la mienne.
— On se calme, c’est la quatrième fille sur un an qu’il se tape ce gugusse.
— Alors pourquoi lui offrir un cadeau ?
Amanda soupire.
— Mon crétin de frère la fiancée, la semaine dernière, termine Amanda. Cette fille est un gouffre d’ennuis, pas moyen d’avoir une conversation sur autre chose que son boulot. Elle est puéricultrice et pour elle, son boulot est source de bonheur perpétuel.
— C’est qu’il doit l’aimer plus que tu ne le penses.
— Mais pas la première abrutie venue. Cette fille ne fait même pas la différence entre une romance et du fantastique.
Charlotte pose sa main sur le bras de son amie, il lui vient une idée de cadeau.
— Viens, dit Charlotte. J’ai peut-être ce qu’il faut.
Charlotte entraîne Amanda vers Kings Cross, la British Library étant située juste en face des deux gares. Elles étaient remplies de petites boutiques, le moyen parfait pour trouver un cadeau rapide de dernière minute.
— Pourquoi la gare ? demande Amanda surprise.
— Les boutiques d’ici pourrait nous aider, dit Charlotte en souriant. Prendre un bon Latte Machiato, aussi.
Charlotte prend la direction du Starbucks et rapporte un Latte à Amanda.
— Bois et réfléchit, ordonne Charlotte. Le Rituals serait parfait pour commencer, tu ne trouves pas ?
— Charlotte, tu es un génie, je n’ai qu’à prendre une box chez eux, s’exclame Amanda avec un éclair de génie.
— Connais-tu ses goûts en matière de parfums ?
— Cela ne doit pas être très compliqué, dit Amanda en souriant.
Entrainant Charlotte derrière elle, la jeune femme se surprit, en attendant son amie à l’extérieur de la boutique, à regarder en direction des caméras de surveillance. Y avait-il un agent, en train de surveiller les différents coins de Londres. Est-ce que c’était contrôlé par le MI6 ou même lui ? Son imagination tourbillonnait dans son crâne. Des images de lui surveillant les caméras, les regardant dans sa vie sociale. Non, il fallait qu’elle se le retire de la tête. Elle ne le connaissait même pas.
— Voilà, j’ai trouvé, lance Amanda en sortant victorieuse.
Charlotte sortit de ses pensées. Son imagination, l’avait transporté ailleurs, la réalité de la gare était un retour douloureux à son existence. Amanda avait raison, elle était bien en manque. Non pas de sexe, mais d’une présence masculine.
— Tout va bien ? demande Amanda inquiète.
— Oui, juste un peu fatiguée, dit Charlotte en reprenant constance. La semaine, m’a épuisé.
— Si tu le dis, je ferais mieux de te ramener chez toi. À quelle heure ton grand-père vient te chercher ?
— Pas avant dix-huit heures.
— Parfait, ça me laisse le temps de faire le chemin dans le sens inverse. À propos, merci pour le Latte, ils ont mis quoi dedans, il est délicieux ?
— Les fameuses épices de Noël.
Amanda rit, durant tout le temps du trajet dans le sens inverse. Charlotte était ailleurs, y compris durant le trajet en voiture. Elle n’entendit même pas ce que racontait Amanda, son cerveau était bien loin, derrière les caméras de surveillance, à imaginer cet homme en train de l’épier. Cela faisait peur d’imaginer ça, mais elle ne cessait de penser à lui depuis ce matin. L’homme de son rêve ressemblait à celui du journal. Une simple coïncidence qui la perturbait.
Coucous mes pomegranates intersidérale 🌺 🌌
J'espère que vous allez bien ? Perso, je suis en congé jusque mardi, du coup cela signifie que je vais pouvoir travailler d'avantage sur cette Fanfiction 😊.
J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre ?
Je vous retrouve pour la suite de l'histoire Lundi 20.
Gros bisous 😚
Emy
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