C H A P I T R E 1 2
Tous les regards étaient tournés vers Bond, qui venait de couper la communication avec la jeune Lieimin. Un silence de mort régnait dans le bureau. Pour Mallory, l'effronterie de Bond commençait à l'agacer. Il n'y avait pas besoin que ses autres employés assistent à sa colère.
— Merci, Mr Tanners, Q, Moneypenny, veuillez me laisser m'entretenir avec Bond, je vous prie, ordonne M.
Les trois employés sortent du bureau sans ajouter un mot. Le cliquetis de la porte, qui préside à la fermeture de la porte, se fit entendre dans le silence pesant de la pièce.
— Il a fallu que vous incluiez dans votre plan, dit M d'une voix autoritaire.
— C'est vous qui désirez garder un œil sur la jeune Lieimin, dit Bond nullement préoccupé.
Mallory ne répondit rien, comment aurait-il pu contredire Bond ?
M resta interdit devant son bureau, l'agent double zéro sept, était quant à lui, très à l'aise dans son fauteuil. À bien y réfléchir, peut-être que quelque chose leur avait échappé lors de la fouille de l'appartement d'Elizabeth. Il avait récupéré quelques dossiers sûrs de précédentes enquêtes, mais rien qui n'aurait pu justifier son meurtre.
— Qu'avez-vous en tête Bond ? demande M.
— Rien de bien particulier, vous avez émis le vœu de surveiller miss Lieimin de plus prêt. Ne voulez-vous pas découvrir la raison de pourquoi est-elle visée ?
— Bien sûr que je désire le découvrir, dit M avec sévérité. Mais vous n'aviez aucune accréditation pour accepter cette soirée à ma place, Bond.
Un sourire calculateur se dessine sur le visage de Bond.
— Ou seriez-vous simplement jaloux ? demande l'agent double-zéro sept.
Mallory devait réfréner sa colère, sinon cette dernière allait exploser sur l'agent double. Cette question, mettait à mal sa patience et parler de la jeune femme ne l'aidait pas.
Mais que lui arrivait-il ?
Attrapant le cornet du téléphone, il compose le numéro de l'agent en poste à la sécurité de la jeune femme.
— Agent Marcx, dit-il sévère.
— Au rapport, monsieur, dit l'agent.
— Avez-vous remarqué quelque chose d'inhabituel ? ordonna M.
— Rien, monsieur, son emploi du temps ne change pas. Et rien de suspect à signaler pour le moment.
— Continuez la surveillance de Miss Lieimin.
— À vos ordres !
L'agent raccroche. Cette conversation, lui avait permis de se détendre un temps soi peu et de redevenir un temps soi peu neutre.
— Si vous n'avez rien de mieux à me dire Bond, je vous prierais de sortir de mon bureau, dit M.
— À vos ordres, monsieur, dit Bond en se levant.
— Double zéro sept, appelle Mallory. Nous ferons une mise au point avant le départ de demain chez miss Lieimin.
— Bien monsieur !
Ce genre de situation ne ressemblait en rien à tout ce qu'il avait connu. Elle avait invité Bond, uniquement, car elle possédait sa carte. Charlotte aurait-elle trouvé quelque chose ? Où y avait-il simplement autre chose ?
Assis face à son bureau, il enclenche son ordinateur. Le dossier de la jeune Lieimin s'affiche à l'écran, chaque jour, il étudie chaque avantage que sa formation pourrait être tiré à profit.
Bond avait raison, rien ne servait de se voiler la face. Il fallait garder la jeune femme à vue et proche du MI6. Mais comment faire sortir la vipère de son trou ?
Garder Charlotte à vue.
Les paroles de Bond tournoyaient dans son crâne sans discontinuer. Il avait une idée, mais son attirance pour la jeune femme pourrait compromettre son plan à sa base. Ou peut-être que non, s'il savait s'en servir ?
***
L'heure était venue de se rendre chez miss Lieimin. Une certaine crainte commençait à poindre en lui. Que se passerait-il au moment où il se retrouverait face à elle ? Malgré les deux derniers jours qui s'étaient succédé, il repensait à ce baiser.
La porte du bureau s'ouvrit sur Bond.
— Sommes-nous près, monsieur, dit Bond droit comme un i.
— Finissons-en, dit-il d'un ton grinçant.
Prenant son manteau, ils sortent du bureau, traversent les couloirs du MI6 désert. Après quelques minutes, ils furent hors de White Hall et montèrent dans la voiture dans un silence de mort.
Sur le trajet, M enclenche une conversation téléphonique, avec le secteur informatique et technologique. Il avait demandé à Q de rester au département en cas de soucis pour qu'il puisse demander des renforts plus rapidement.
— Q, vous m'entendez ?
— Oui, monsieur !
— Parfait ! Avez-vous du nouveau par l'agent Marcx?
— Rien, monsieur.
— Bien ! Tenez-moi informé s'il a du nouveau, par message. Inutile d'alerter miss Lieimin.
— À vos ordres, monsieur !
— Q, garder l'appartement de miss Lieimin en visuelle, ordonne M.
— Bien, monsieur.
Mallory coupe la communication, concentrant toute son attention sur la route.
— Comptez-vous profiter de ce qui vous est offert sur un plateau d'argent, pour commencer une surveillance rapprochée ? demande Bond.
— Que voulez-vous savoir, Bond ?
— Que sait-il passer lorsque vous l'avez ramené chez elle ?
— Cela ne vous regarde en rien, Bond, lance M en perdant tout discernement. Cessez de parler d'elle comme si vous la connaissiez.
Bond sourit.
— Et vous, la connaissez-vous ? demande double zéro-sept.
Mallory ne répondit pas. Il ne connaissait pas grand-chose de Charlotte Lieimin, juste que c'était une jeune femme surprenante, douce, parfois revêche.
— Non, répondit-il simplement. Je pensais que vous seriez aller avec Madeleine Swan, à ce dîner ?
— Comme vous, j'ai mes secrets, grogne Bond. Mademoiselle Swan est de l'histoire ancienne.
— Regrettable.
— Au vu de ce que j'ai pu observer, vous ne semblez pas avoir de famille, lance Bond.
— Je n'ai jamais eu le temps pour tout cela. Tout comme vous, nous sommes voués à finir nos jours seuls.
Bond ne répond rien, il n'avait pas besoin de mot pour comprendre qu'il était en accord avec ses paroles.
— Nous arrivons, dit M pour clore la discussion.
Gareth trouve une place juste en face de l'immeuble de miss Lieimin, un coup de chance.
— Allons-y, qu'on en finissent, grogne M en proie à la nervosité.
Ils sortirent de la voiture, fermèrent les portières et firent un signe à l'agent en poste quelques mètres plus loin. Ce dernier avance vers eux avec précaution.
— Agent Marcx, salue M. Du nouveau ?
— Un type est venu rôder du côté de l'appartement en début de soirée, explique-t-il.
— Serait-ce monsieur Newman ? demande M.
— Non, il ne lui ressemblait pas, explique l'agent. Il est resté une heure puis est reparti.
— Autre chose ? demande M.
— Rien, monsieur.
— Bien, retourner à votre poste, la relève ne devrait plus tarder.
— À vos ordres.
Ils se dirigent vers la porte d'entrée de l'immeuble, une sensation étrange le prend. Un homme qui rôde pendant une heure puis disparaît, cela ne sentait pas bon. La pieuvre, semblait lassée de se cacher dans sa cavité. Seul le temps lui dirait s'il avait raison. Ils sonnent au parlophone au nom de Lieimin.
— Oui ! dit une voix qui n'était pas celle de la jeune femme.
— Miss Lieimin est-elle chez elle ? demanda M.
— Oui, Charlotte est sous la douche, explique l'amie de la jeune. Je vais vous ouvrir.
— Merci !
Une sonnerie retentit, Bond ouvre la porte et le teint jusqu'à ce que M passe avant d'entrer lui-même.
— C'est étrange, un type qui rôde une heure puis disparaît, dit Bond.
— Je me faisais la même réflexion, dit M. Cela signifie qu'il en a assez d'attendre et qu'il risque de passer à l'action sous peu.
— Alors qu'allez-vous choisir pour la suite ?
Mallory n'en savait encore rien, mais il était clair et cela devenait urgent d'isoler la jeune femme, le plus rapidement possible. Ils montèrent les marches dans un silence de plomb, M n'avait aucunement envie de parler, tous ses sens étaient en alerte, Bond semblait tout à fait à l'aise, comme à son habitude.
Devant la porte, ils firent une légère pause et Bond frappe à la porte. L'amie de miss Lieimin, Amanda, ouvre la porte, un sourire large, aux lèvres.
— Amanda, c'est cela ? demande Bond. Comment allez-vous depuis deux jours ?
— Je vais bien, merci, monsieur Bond, dit Amanda en souriant. Monsieur M, entré je vous en prie.
Les deux hommes de MI6, pénétrèrent dans l'appartement. Mallory constate que l'appartement avait été rangé, malgré une ou deux caisses qui traînaient encore dans un coin du salon. Bond ne se gêne pas de détailler le moindre recoin.
— Charmant, très cosy, dit Bond. Vient-elle d'emménager ?
— Non, dit Amanda en souriant. Ce sont les affaires qu'elle a ramenées de chez sa mère. Charlotte n'a pas encore pris le temps de les déballer.
— Ah ! dit Bond qui se rapprochait de la fenêtre du salon.
— Vous pouvez vous asseoir, messieurs, dit Amanda intimidé par les deux agents du MI6.
— Nous n'allons pas refuser une invitation, si aimable, dit Bond sur un ton charmeur.
— Voulez-vous boire quelque chose ? demande Amanda. Charlotte a du whisky dans l'une des armoires de la cuisine.
— Je vais partir sur un whisky pur malt pour moi, dit Bond.
— Et vous monsieur M ?
— La même chose, répond M.
L'amie de miss Lieimin, se dirige vers le couloir et frappe à la porte de la salle de bain.
— Charlotte, appelle-t-elle.
— Quoi ? demande Charlotte depuis l'autre côté de la porte.
— Que désire-tu boire ?
— Un Scotch, s'il te plaît, je vais en avoir besoin, répond la jeune femme.
Les deux agents, se regardèrent étonnés. Amanda revient dans la pièce et s'affaires derrière le plan de travail de la cuisine. La télévision allumée était suspendue au mur, semblant flotter au milieu d'une immense bibliothèque qui longeait une partie du mur. Le journal télévisé diffusait les dernières nouvelles du jour. Amanda revint avec les verres et les deux agents la remercièrent.
Gareth observe longuement Amanda, c'était le genre de personne à vouloir attirer à tout prit l'attention de la gent masculine, mais restait simple pour une jeune femme. Elle regardait le coin où se trouvait la fenêtre.
— Qu'avez-vous ? demande Bond curieux.
La manière dont Bond s'inquiétait pour la jeune femme, indiquait à Gareth qu'il avait dû se produire quelque chose lorsque l'amie de miss Lieimin l'avait ramené à Londres.
— Je savais dire quand Charlotte était chez elle, rien qu'en regardant par la fenêtre, explique-t-elle. Elle se tenait souvent là pour lire, mais depuis la mort de sa mère, elle ne l'a plus fait.
— Laissez-lui le temps, dit M. Ce genre de choses finira par revenir.
— Je sais, dit Amanda.
— Qu'ai-je raté ? demande miss Lieimin en pénétrant dans le salon.
Son arrivée dans le salon, surprit Mallory et Bond qui se levèrent d'un seul mouvement.
— Voici enfin l'hôtesse de cette soirée, dit Bond en prenant la main de la jeune femme.
La séduction qui émanait de Bond n'échappe pas à Gareth qui avait du mal à réprimer sa jalousie.
— Désolé, j'ai oublié de regarder l'heure, explique-t-elle sans prêter la moindre attention.
Elle serre la main de l'agent Bond, ensuite dans un mouvement souple et d'une simplicité infantile, elle se dirige vers Gareth serrant sa main en enlevant la tension qui habitait ses membres.
— Ravie de vous revoir, Gareth, dit Charlotte en souriant.
— Le plaisir est partagé, Charlotte, répond-il.
La jeune femme détourne les yeux et s'assit sur l'un des canapés.
— Vous avez un très joli appartement, miss Lieimin, dit Bond.
— Merci, monsieur Bond, dit Charlotte.
— Appelez-moi, James, dit Bond sur un ton séducteur dont Charlotte ne prêta guère attention.
— Appelez-moi Charlotte, ce sera plus convivial, dit Charlotte avec calme.
Après le dîner, un léger silence se fit. Jusqu'à maintenant les deux jeunes femmes avaient réussi à alimenter les conversations. Mais elles semblaient soudainement à court de questions et d'anecdotes.
— C'était délicieux, dit Bond pour en finir avec le silence, on aurait dit la même que celle de votre mère.
— C'est justement sa recette, dit Charlotte en rigolant, elle me l'a apprise au début où j'ai emménagé ici.
— Et pourquoi, n'y a-t-il pas d'homme dans ce doux logis, c'est un véritable crime, dit Bond.
Mallory, regarda son agent d'un œil réprobateur, il était vrai que depuis le début de la soirée, ils avaient tous raconté énormément des anecdotes sur la mère de Charlotte. Mais rien concernant leur vie respective. Il se souvenait d'avoir eu ce genre de réflexion, mais n'avait pas osé la formuler à voix haute
— Charlotte, ne l'a pas encore trouvé, dit Amanda, c'est une romantique dans l'âme.
— Vous voyez certains hommes que l'on rencontre en soirée, explique Charlotte. Ne pense qu'au coup d'un soir et je n'aime pas ce genre de chose.
— Ou peut-être l'avez-vous trouvé et vous n'oser pas en parler, lance Bond.
— Si cela avait été le cas, lance Charlotte. Je ne vous dirais rien, James.
Le tempérament de feu que la jeune femme possédait ne manque pas de surprendre Gareth qui fixa un rien la jeune femme avant que celle-ci ne détourne le regard.
À vingt-trois heures, Bond et lui décidèrent de prendre congé des deux jeunes femmes.
— J'ai réellement passé une bonne soirée, dit Bond. J'espère que vous comptez remettre cela bientôt.
— Nous verrons si je suis encore en vie d'ici-là, dit Charlotte avec humour.
Bond rit et sortit de l'appartement, après avoir salué Amanda. Mallory serre la main d'Amanda, pour ensuite serrer la main de Charlotte, sentant une étrange chaleur l'envahir. Lorsque son regard plongea dans celui de la jeune femme, les images de leur baiser lui revint plus violemment en mémoire. Elle semblait rester sur place, son regard plonger dans le sien, il aurait pu s'égarer dans la mousse de ses iris s'il maintenait le contact visuel.
— Passer une bonne fin de soirée, dit Mallory toujours aussi droit.
— Merci, dit Charlotte en souriant. Passez une bonne fin de soirée aussi, Gareth.
— Je vous confie ma carte, dit Mallory dans un sourire à peine imperceptible. Une information sur l'enquête ou si vous avez des ennuis, n'hésitez pas.
— Merci, dit Charlotte en prenant sa carte. Si j'ai quoi que ce soit, je vous contacterai. Oh attendez !
Charlotte se précipite dans la chambre à coucher pour revenir le plus rapidement possible devant la porte avec une housse.
— Je tenais à vous rendre votre veste de costume, dit-elle gênée. J'ai été la mettre au pressing pour vous la rendre propre. Encore merci, pour tout ce que vous avez fait depuis l'enterrement. Vous êtes quelqu'un de bien.
Gareth attrape la housse contenant sa veste. L'attention de la jeune femme, le surprit embrumant son esprit d'image douce et sans aucun avenir.
— Merci. Je ne fais que mon devoir ! Bonne soirée, dit Mallory en sortant.
— Bonne soirée ! dit Charlotte en refermant la porte une fois qu'il est dehors.
Descendant les marches, Bond l'attendait au pied des marches.
— En voilà une agréable soirée, lance-t-il. Elle ne vous laisse pas indifférente et il semblerait que ce soit réciproque.
— Modérer vos propos, Bond.
Gareth attrape à nouveau son smartphone hors de sa poche, sonnant a Q.
— Q c'est M, lance-t-il. Du nouveau ?
— L'homme est réapparu sur les caméras de surveillance, durant une heure et c'est à nouveau volatilisé, dit-il neutre. On dirait que vous aviez raison.
— Renforcer la sécurité au niveau de l'appartement de miss Lieimin, ordonne Mallory.
— Bien, monsieur.
Gareth raccroche et observe son agent.
— Double zéro sept, demain matin dans mon bureau, nous allons avoir de la besogne.
— Bien monsieur.
Coucou mes pomegranates intersidéral 🌌🌺.
Voici le chapitre 12 d'Helium. Vu que je vais envoyé QOTU en bêta lecture, cette semaine. Je vais pouvoir reprendre l'histoire ou je me suis arrêté au chapitre 13.
Si j'avance suffisamment durant cette semaine, j'espère la publier à nouveau chaque semaine. Donc affaire à suivre...
J'espère que vous avez apprécié ce nouveau chapitre.
Je vous dit peut-être à la semaine prochaine, je vous tiens au courant le vendredi sans faute.
Gros bisous
Emy
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