33 | ❝ C'est juste un nouveau mensonge
34 | the scientist —coldplay
J'ai suivis Saito jusqu'à son chalet, il m'avait fait entrer mais avant de refermer la porte il avait vérifié l'extérieur. Je m'installe sur son lit et le regarde, prête à écouter ce qu'il avait à me dire. Il commence à faire les cent pas, il fait des ronds, respire fortement et tire sur ses manches. Il cherche sûrement son courage ou les bons mots pour me parler, pensant que j'ai des antécédents d'inhumaine incontrôlable.
— Ok, très bien... Je t'ai menti, commence t-il assez brutalement. Non non non, fin... si, un peu mais pas sur tout. Crois-moi, je t'ai parlé de ma vie, de mon enfance c'était vrai. Enfin... la majeure partie.
Je croise les bras sur ma poitrine et le recule pour m'appuyer contre le mur.
— Mon enfance était vrai, ma vie d'avant aussi. Mais... j'ai sauté un passage d'environs cinq ans. Les cinq années avant aujourd'hui. La façon dont je me suis retrouvé ici. Pourquoi c'est moi qui t'entraîne au combat et pas quelqu'un d'autre. Pourquoi je ne peux pas quitter le camp, pourquoi je suis moi aussi au final une prisonnier. Tout ça, je ne te l'ai pas dis. Je ne t'ai pas menti, j'ai omis la vérité.
— Et bien je t'écoute ?
— Pour commencer, je m'appelle bien Noah, je suis bien Australien et j'aime vraiment les arts martiaux. C'est pour ça que je suis venue au Japon, tout ça c'est vrai. Mais je n'entrainais pas des jeunes, j'étais un voleur sur-entrainé. Je faisais partie d'un groupe de voleur nommé les Faucons de nuit. On organisaient les plus gros vols de tout le Japon. On ne s'est jamais fait attraper, on filaient toujours entre les mains des flics, de l'armée ou même du SHIELD. Jusqu'au jour où notre ambition a pris bien plus d'ampleur que se qu'il fallait. On a voulu voler des armes nucléaires à la Corée du Nord.
Il secoue la tête et agite ses mains.
— Ne me demande pas ce qu'il nous a prit, soupire t-il. On voyaient qu'on y arrivaient, on a vu trop grand. On s'est fait chopper avant notre plus gros coup. Et j'ai envie de dire heureusement, sinon je ne sais pas si je serais encore là aujourd'hui.
— Ok admettons, le coupais-je. Pourquoi tu es ici et pas en prison ?
— On était deux à s'être fait attraper à la frontière. L'armée nous a interrogé pendant des jours jusqu'à me faire une proposition. Je ne disais rien et je me faisais juger part les Coréens ou...
— Ou tu travaillais pour le gouvernement, dis-je.
— Exactement...
— Et qu'elle est ta mission ? Pourquoi les soldats et Kobayashi te tourne autour en ce moment ? Qu'est-ce que tu as fais de mal encore ?
— Absolument rien, j'ai arrêté tout ça. C'est derrière moi, j'ai laissé tomber. Crois-moi.
— Ne me demande pas de te croire. Tu me mens depuis des mois, Saito. Je pensais avoir enfin trouvé quelqu'un de normal, quelqu'un d'honnête qui me comprenais, qui était comme moi, à qui je pouvais faire entièrement confiance. Mais en faite non.
— Arrête Alana. Je reste la même personne depuis des mois, ce que je te dis ne devrais rien changer. Nous sommes les mêmes.
— Alors là, je ne crois pas.
— Avant d'intégrer les Avengers il me semble que tu étais recherché et qu'ils te considéraient comme une criminelle. Tu as décidé de leurs dire la vérité et te mettre à leurs service pour les aider. J'ai fais pareil !
— Dis-moi qu'elle est ta mission ici ? Demandais-je.
— Tu en sais bien trop, Alana.
— Dis-moi qu'elle est ta mission ici ?
Il pousse un long soupire et sert les poings. Je sens mon cœur d'emballer sans vrai raison. Ai-je peur d'être à nouveau déçu ?
— Ma mission, c'est toi.
Comme un grand coup de vent pendant une tempête, je tombe de haut. Tout se brise en moi. Mon ventre se sert et fait un noeud. Mon cœur me fait mal comme si on y avait enfoncé un couteau et tourner jusqu'à ce qu'il cesse de battre. Mes muscles s'atrophie, je ne peux plus bouger.
— Je devais te surveiller, t'apprendre les arts martiaux, te former au combat le mieux possible sur un laps de temps indéfini et je devais le faire un contre rendu toute les semaines. Mais je me suis épris de toi.
Cette phrase résonne dans ma tête et semble se cogner contre les parois de mon crâne. Une larme dégringole sur mon visage vide d'expression.
— J'ai accepté de faire ça puisque je pensais que ça serait facile, je donnais des coups, j'en recevais, j'enchaînais les entraînement contre « un monstre », c'est comme ça que Kobayashi te qualifié. Alors j'ai dis oui, mais... Quand je t'ai vu, Alana. Tu n'avais rien d'un monstre.
Sa voix s'adoucit, il se baisse et s'approche de moi.
— Quand je t'ai vu, tu avais plutôt l'air d'un ange qui cherchait son chemin, un ange qui n'avait rien à faire dans un monde aussi brutal. Puis tu as ouvert la bouche et tu m'as envoûté. Les heures qu'on passaient à discuter, à se connaître, à découvrir les secrets de l'un et de l'autre, elles étaient vraies. J'ai vite eu des remords à t'espionner. Tu ne le méritais pas, tu méritais juste qu'on t'aime et t'accompagne. Fury m'a rappelé à l'ordre, mais il s'est rendu compte que je tenais à toi et m'a laissé t'aider comme je voulais sans me donner d'ordre. Mais ça fait maintenant des semaines que je n'envoie plus de rapport à Kobayashi, il me soupçonne de quelques choses et menace de me renvoyer en prison. Alors que le seule crime que j'ai commis depuis que je suis ici, c'est de t'avoir garder dans l'ignorance.
Je ne sais pas quoi faire, j'ai envie de le croire mais c'est trop dur. Tout autour de moi s'écroule depuis des mois, je perds tout au fil des jours, des minutes, des secondes. J'ai du mal à savoir qui je suis et qui est là pour moi. Personne au final, ou alors c'est à ces personnes là que je fais le plus de mal. Je sèche mes larmes.
— Alana dit quelques choses...
— J'en ai marre de souffrir.
Je me relève du lit et sort du chalet bien décidé à aller voir Fury une idée derrière la tête. Saito me course, il arrive rapidement à ma hauteur.
— Qu'est-ce que tu fais ? Dis quelques choses s'il te plaît.
J'approche le chalet sans un mot, toujours Saito à suivre mes arrières, pas de réponse j'entre sans frapper. Fury m'apparaît devant, assis contre son bureau avec le colonel Kobayashi. Tout deux nous fixent. Au vu de l'expression du Colonel, je ne suis pas la bienvenue. Fury a l'air de l'accepter.
— Hawk, que faites-vous ici ?
À en voir l'expression de Fury, il semble inquiet. Inquiet... oui. Je crois que c'est le bon mot. Chose que j'ai du mal à croire après ce qu'il m'a fait subir. Pourtant, je connais cette expression.
— Vous n'êtes pas autorisés à être ici, nous ne vous avons pas...
— C'est mon bureau, ils sont là où ils veulent, intervient Fury. Alana, que se passe t-il ?
Fury s'approche de moi. Il regarde Saito derrière moi dans l'espoir des réponses. Je suis impuissante, impossible de dire quoi que ce soit.
— Elle sait tous, dit-il simplement.
— Monsieur, j'accepte le programme Refresh.
— Alana ! Hurle Saito derrière moi. Qu'est-ce que tu fais ?
— Le programme Refresh ? Demande Kobayashi. Ai-je bien entendu ?
Fury attrape mes épaules et me force à le regarder. Je peux entendre son cœur s'emballer.
— Est-ce que tu es sûr de ce que tu veux ? Demande t-il.
Sa voix est puissante, il me tutoie à nouveau comme s'il voulait se sentir plus près de moi, comme s'il pensait qu'il réussirait à me faire changer d'avis.
— Oui, Monsieur.
— Alana, tu n'as pas les idées clairs.
— Faites le, intervient le Colonel. C'est son choix peut-être sera t-elle moins incontrôlable et apte à être dirigé. Nous pourrions la remettre en service.
— C'est une solution, affirme Fury. Mais pas la bonne.
— Monsieur, ne faites pas ça, insiste Saito.
— Après tout ce qu'elle à vécu depuis qu'elle m'a rencontré, je lui dois bien ça, ajoute Fury comme si je n'étais pas là.
— Vous allez la perdre...
— C'est un risque que je suis prêt à prendre si elle peut enfin redevenir celle qu'elle était.
— C'est insensé, soupire t-il. Elle ne redeviendra jamais celle que vous avez recruté pour le SHIELD.
— Alana, quand est-ce que tu serais prête ?
— Maintenant.
Il prend une grande inspiration comme pour prendre une décision.
— Ok, très bien. Dans une heure nous viendrons te chercher au chalet pour la procédure. Tu aura quelques papiers à signer pour donner ton accord. Puis on lancera le programme et tu laissera tout derrière toi. Est-ce que c'est compris ?
— Oui Monsieur, j'ai bien compris.
— Très bien, aller faire un tour et réfléchir. Vous pouvez encore changer d'avis, Alana.
— Je ne vois pas pourquoi, dis-je en tournant les talons et sortant à l'extérieur.
C'est les poings serrés, la tête haute, le regard froid que je me dirige vers la plage de sable blanc. J'entends les pas lourds de ce que je pensais être mon ami. Je ne veux pas y prêter attention. Je m'assois dans le sable une fois que je trouve un endroit qui m'est convenable. Je croise les jambes et ferme les yeux. Je laisse le vent caresser mon visage et me faire oublier ce qu'il y a autour de moi. Assez ironique, d'ici quelques heures je ne me souviendrais de rien et au lieu de me rappeler une dernière fois je préfère encore oublier.
— Alors quoi ? C'est tout ? Tu veux laisser tomber maintenant après tout ce que tu as vécu ?
— Je ne crois pas avoir demander ton avis, Noah.
Je l'entends émettre un léger ricanement.
— Quand tu m'appelle Noah, c'est que c'est vraiment important pour toi.
— C'est à dire ?
— M'appeler part mon vrai prénom c'est un peu symbolique, genre une accentuation dramatique de la situation, et ça prouve que je compte pour toi, conclue t-il.
— Je n'ai jamais dit que tu ne comptais pas pour moi, idiot. Justement, c'est parce que tu compte pour moi que je préfère tout oublier.
— Tu es illogique, tu sais ?
— Et toi un bel abruti.
— Je vais pas te contre dire, soupire t-il.
Je lève les sourcils, les yeux toujours clos face à la mer.
— Je peux te poser une question ? sort-il du silence.
— Tu viens de le faire.
— Pourquoi est-ce que tu as réagis comme ça ? Demande t-il. Genre... sans réaction quoi ?
— Je crois que j'ai épuisé toute la rage et la haine que j'avais en moi depuis des années, j'ai plus rien à revendre.
— Je vois...
— Estime-toi heureux, je t'ai pas empalé vivant sur mon bras.
— Je suis sincèrement désolé, Alana.
— C'est rien, tu m'as juste ouvert les yeux. J'espère trouver la paix après ça.
— Ils vont faire de toi une arme de guerre, dit-il. Si c'est ça la paix pour moi.
— Chacun a sa vision de la paix, dis-je. Si je ne connais que ça, je ferais avec.
— Sache une chose, je suis sincèrement désolée de t'avoir mentit et de t'avoir fait souffrir. Ce n'était pas mon intention. A l'heure actuelle... je me sens vraiment mal et je me dis que c'est mérité. Lorsqu'il remettrons ta mémoire à zéro j'espère que tu oubliera mes erreurs et ce que tu as enduré ces derniers mois, et à ton réveil, je serais là. Je te tendrais la main, me présentant à toi comme ton ami, ton ami pour le reste de mes jours. Je ferais tous ce qui est en mon pouvoir pour me faire pardonner, tu ne t'en souviendra sûrement pas mais je continuerais. Je vouerais ma vie à toi. Alana, je suis sincèrement désolé.
Je lui en veux énormément, je le déteste, je pourrais laisser la rage m'envahir et le déchiqueté en morceaux. Mais ça ne servirais à rien. Mon corps ne veux pas bouger, j'écoute le simple silence qui emplie l'espace en pensant à ce qu'il vient de me dire. Il reste mon ami. Je le sais au fond de moi. Le vent qui balaye le sable apporte distinctement le bruit des pas d'une personne qui s'approche.
— Mademoiselle, c'est l'heure.
Il ne me fait que quelques secondes pour me relever et me remettre en route vers ce qui semble être encore une fois une nouveau départ. Saito me rattrape rapidement, il enlace sa main à la mienne fixant notre direction. Je le regarde attentivement, et sert sa main en guise de remerciement. Au moins je ne fais pas ça seule. Le soldat venu nous chercher ouvre la porte de l'ancien laboratoire de Banner. Fury, Kobayashi et une équipe de scientifiques pour superviser ça sont présent. Au milieu un fauteuil similaire à ce que les soviétiques utilisaient pour exécuter le même programme sur le Soldat de l'Hiver. J'entre, avant de m'installer Fury me fait signe de le suivre vers la table pour signer les papiers comme quoi je suis consente. Je signe immédiatement sans réfléchir sans lire, ça se trouve je viens de signer un pacte avec le diable. Mais peut importe, je veux vite en finir. Fury semble le plus déçu de nous deux.
— Vous devriez être heureux je vais oublier ce que vous m'avez fait subir, dis-je rancunière.
— Sachez une chose Alana, je ne vous ai pas fait ça part simple plaisir. Je l'ai fais parce qu'il le fallait. Vous avez détruit la majeur partie de mon équipe. Je ne voulais pas qu'il y est plus de mal, avoue t-il enfin.
— Et pour vous me faire subir tout ça était la meilleure solution ?
— Non, mais aujourd'hui vous savez vous contrôlez et vous ne risquez plus de blesser qui que ce soit involontairement.
J'acquiesce d'un hochement de tête pour montrer que j'ai compris. Ce qu'il vient de me dire ne me donne qu'une hâte d'en finir au plus vite.
— J'espère au moins que vous ne regrettez pas de m'avoir trouver dans ce régiment.
— Je ne regrette jamais le choix de mes agents, surtout pas vous Alana. Je regrette juste le fait d'avoir accepter de vous laisser intégrer les soviétiques. C'est à cause de moi l'enchaînement d'événements derrière.
— J'espère que vous trouverez la paix, Monsieur.
Je m'assois ensuite sur le fauteuil prête à me faire laver le cerveaux. Les scientifiques s'approche de moi et place des électrodes un peu partout sur mon corps. Un espèce de bras articulés s'approche de mon visage avec un casque pour entourer ma tête. A l'écran mon rythme cardiaque s'affiche normalement. Saito s'approche une dernière fois de moi et me tiens la main. Je le remercie. Tout le monde s'éloigne de quelques pas sauf le médecin superviseur. Il me donne un truc à mordre et commence le décompte. A ce moment précis je ne pense plus à rien, je sers les dents et m'accroche au siège. Je prend une grande inspiration et ferme les yeux.
— 2, 1...
Des piques s'enfoncent à chaque extrémité de mon crâne. Ma tension augmente. Mon souffle augmente.
— C'est partie.
Une puissance incalculable est envoyée dans mon cerveaux. Je sens le courant traverser chacun de mes neurones. Je le sens à travers mon corps. J'hurle à la mort, puis le noir.
— Mademoiselle ? Reveillez-vous.
J'ouvre un œil puis l'autre. Je sens les aiguilles se retire de mon crâne. Je suis un peu sonné, un peu perdu, comme si... Je regarde autour de moi, chacune des personnes présente. L'un d'eux s'approche de moi.
— Est-ce-que ça va ? Demande t-il d'une voix douce.
C'est impossible... Comment ça se fait ? Je ne comprends pas, c'est impossible. Des larmes s'échappent de mes yeux, l'une après l'autre.
— Sais-tu qui tu es ?
Mon cœur se sert. Bien-sur que je sais qui je suis... bien-sur que ça n'a pas fonctionné. Je laisse échapper un sanglot et ravale la douleur que je ressens à présent.
— Non, répondis-je.
Il fallait que je le fasse.
[8.06.19]
2673 words.
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