31 | ❝ C'est juste le souvenir d'un amour
31 | millions reasons —lady gaga
Je suis assise tranquillement dans le hamac blanc devant le bâtiment qui me sert de chambre depuis mon arrivée. Je fixe l'horizon, les vagues bercent mon regard et apaisent mon esprit. J'essaie tant bien que mal de ne penser à rien ni personne. J'essaie de me vider la tête seule. Le son des clapotis de l'eau attire mon oreille, les vagues s'écrasent sur la plage. Je pourrais m'imaginer sur une plage de sable blanc au Bahamas, la chaleur qui caresserait ma peau, le soleil qui me rappèlerais à l'ordre. Ce qui me ramène à la réalité c'est les pas que j'entends arriver derrière moi. Je n'ouvre pas pour autant les yeux.
— Et bah, quel beau spectacle. Si je m'attendais à assister à cela.
C'est la voix de Quake. J'esquisse un léger sourire en entendant sa réflexion. Elle s'assoit en face de moi sur la rembarde du porche de ma petite cabane.
— M'en parle pas, soupirais-je.
— Ton Roi, il est incroyable.
Je souris. J'ouvre les yeux et tourne le regard vers elle qui me lâche un léger sourire en coin.
— Je sais qu'il est incroyable, avouais-je.
— J'aurais aimé avoir quelqu'un qui me défends comme T'Challa l'a fait pour toi, avoue t-elle.
— C'est ce dont tout le monde rêve, souriais-je.
— Mais pas toi ?
— Non. C'est à ce genre de personne que je fais le plus de mal.
Elle acquiesce puis se mets à rire nerveusement.
— Non mais tu te rends compte ? Tu as le Roi du Wakanda à tes pieds !
Je me mets à rire. Je n'avais jamais vu les choses ainsi, pour moi ce n'était simplement qu'un ami. Un merveilleux ami.
— Il embrasse bien ? Demande t-elle indiscrète.
— Quoi ? Grimaçais-je. Non ! Fin, j'en sais rien ! On ne sait jamais embrassé.
— Tu rigoles ? demande t-elle dégoûté. C'est pas possible, comment tu fais pour garder tes distances ?!
— Mais je t'ai dis que c'était juste mon ami ! Rigolais-je.
— Non mais... tu l'as vu ?
— Oh que oui je l'ai vu...
— Non mais franchement Alana, soupire t-elle. S'il avait pu te sauter dans les bras il l'aurait fait, ça s'est vu dans son regard.
Je souris simplement, je ne sais quoi lui répondre. Pour moi ce n'est pas ce que je vois. Et je préfère ne pas y penser. Je balaye d'un coup de main la discussion. Elle croise les bras.
— Mais ça ne t'intéresse pas puisque tu as quelqu'un d'autre en tête, comprends t-elle.
Je commence à jouer avec mes doigts en essayant de retenir un sourire.
— Voyez-vous ça, sourit-elle. Madame préfère le hero international si parfait qu'il ne semble pas réel.
— Crois-moi, rigolais-je. Il est loin d'être si parfait.
— Mais non ? Vas-y casse le mythe de Monsieur Muscles ?
— Il est chiant, tu n'imagines même pas ! Il veut que tout soit toujours parfait, il veut que tout le monde aille bien, il veut toujours tout réussir... J'ai jamais connu quelqu'un d'aussi perfectionniste, pacifiste et à la fois prêt à mener le combat. Il est vaillant, il est sérieux, il est gentil, attentionné, il est... il est simplement lui, en faite. Et ça fait du bien d'être avec quelqu'un qui sait qui il est.
— Mais ?
— Mais ça ne m'a pas aidé à savoir qui je suis, avouais-je. En plus de ça, je l'ai abandonné à plusieurs reprise, je l'ai agacé plus qu'autre chose puisque jamais je ne l'écoutais. J'ai souvent tout foutu en l'air mais j'essayais de le garder à l'écart de l'Agent Ghost. Je voulais qu'il aime Alana Ramirez, pas le Sergent. Juste Alana. Juste moi.
Je baisse la tête essayant de chasser toute cette nostalgie qui manque de m'envahir.
— Enfin bref, j'ai cherché un idylle en temps de crise.
— De toute façon sortir avec un collègue de travail c'est jamais une bonne idée, rigole t-elle. Mais... on ne choisit pas de qui ont tombe amoureux.
J'essuie une larme solitaire qui dégringole sur ma joue. Je me relève pour combler le silence puis fixe l'horizon.
— Mais j'aimais qui j'étais a ses côtés, souriais-je. Je ne savais pas si j'étais Alana, le Sergent ou l'Agent clandestin, voir même un mélange des trois. Mais j'aimais ce que j'étais, ce que je faisais, ce que je pouvais ressentir. Il était pas très explicite, il n'était le meilleure dans ce domaine mais... à l'heure actuelle je donnerais tout pour sentir une dernière fois ses lèvres sur mon front.
Je souris.
— Il m'embrassait toujours le front. C'était comme pour me rappeler qu'il était là pour moi, qu'il me protégerait toujours. C'était délicat, c'était agréable.
— Beurk, finit-elle part réagir. A dégouliner d'amour.
Je me mets à rire face à sa réaction inattendue. Elle descend de la rembarde et regarde elle aussi l'horizon.
— Je rigoles, dit-elle. J'suis contente que tu ai connu ça.
— Enfin bref, c'est du passé maintenant. Il décidé de mettre fin à tout ça pour que rien ne me retienne de partir et que j'ai hâte de rentrer.
— L'imbécile, dit-elle.
— Ouais, soupirais-je.
— Aujourd'hui tu en es où ?
— Aujourd'hui ? J'suis bloquée sur une plage japonaise à attendre de quitter se misérable endroit découvrant de nouvelles capacités avec pour seule ami un Australien à la tête de Japonais qui vient me sortir du lit le matin pour me démolir le coccyx.
— Ouais, c'est pas génial quoi.
Je bouge ma tête de gauche à droite en poussant un soupire.
— Je veux même pas te demander ce que tu as subi ici. Rien qu'en ayant connaissance du programme LH-4...
— Alors n'en parlons pas, la coupais-je.
Elle me fait signe de tête qu'elle comprend. Quake est a l'haute actuelle celle qui me comprend le mieux. Après tout ce qu'elle a vécut, nos vies sont assez similaires. Je lui fais confiance et je sais qu'elle m'aidera toujours. J'apprécie avoir une amie comme elle, une personne sur qui compter malgré la distance et le fait que nous nous voyons pas souvent.
— Tiens, voilà la Panthère qui vient chasser son gibier.
Je tourne la tête vers elle. Attends ? Elle a vraiment dit ce que je penses ? Non mais... elle est franchement pas croyable. N'importe quoi. Je me tourne. Je vois T'Challa s'approcher élégamment vers nous. Il nous salut et se présente au près de Daisy.
— T'Challa, enchanté.
— Daisy Johnson, sourit-elle. Je suis une amie d'Alana.
Il me regarde en souriant avant de répondre à Daisy.
— Rare sont les amis d'Alana puisque personne ne la supporte.
Pendant que Daisy se marre ouvertement, je regarde T'Challa qui semble content de sa blague. Fin... « blague » pas vraiment puisqu'il a bien raison. Une fois qu'elle a finit de rire elle reprend ses esprits.
— Bon aller, je vous laisses discuter. Je pense que vous avez des choses à vous dire, dit-elle en s'éclipsant. On se revoit avant que je partes, Lana.
— Pas de soucis.
Elle tourne les talons puis s'éloigne doucement. Je la rappelle avant qu'elle ne soit trop loin.
— Quake ?
Elle se retourne vers moi.
— Je te remercie.
Elle sourit de plus belle.
— Ravie de vous avoir rencontré T'Challa le Roi Badass du Wakanda, dit-elle avant de disparaître totalement.
T'Challa rigole doucement. Son sourire. Il m'avait manqué. Je lance un sujet de discussion pour combler le vide.
— Elle apporte beaucoup de bonne humeur, avouais-je.
— Je veux bien te croire.
Le temps du silence, il me regarde de la tête au pied, faible tenant debout qu'appuyée sur la rambarde. Mon regard croise le sien. J'ai un pincement au coeur, il s'accélère. Son regard s'intensifie. Bon sang, sers-moi dans... 1,2,3... Il c'était relevé et m'avait tiré contre lui, entourant mon corps de ses bras musclés. Je fais de même et sers mes mains dans son dos. Qu'est-ce qu'il m'avait manqué !
— Comment as-tu pu partir sans me dire au revoir ? Demande t-il.
— Je n'ai pas eu le choix, expliquais-je. J'ai du partir le plus vite possible.
— Je sais... J'ai eu ton équipe. Ils étaient perdues.
Je ne répond pas. J'essaie d'ignorer ce qu'il vient de dire.
— Alana...
— Je ne veux pas en entendre parler s'il te plaît, dis-je en le serrant un peu plus fort.
— Dis-moi au moins ce qu'il t'est arrivé ?
Je pousse un soupire. Il me lache et attrape mes épaules pour me regarder. Je regarde dans le vide pour ne pas qu'il lise dans mon regard. Il me connaît. Il saura dire ce qu'il ne va pas.
— On va dire une surtension.
— Surtension de quoi ?
Avec mes mains je lui montre mon corps faisant un mouvement de la tête au pied. Il lève les yeux au ciel et m'accompagne pour m'assoir sur le hamac. Je le remercie. Il s'assoit ensuite à côté de moi et étend ces deux bras de chaque côté, un derrière mes épaules et l'autre dans le vide.
— J'ai toute la journée, sourit-il.
— Tu veux pas plutôt qu'on profite de se retrouver que de parler de mes malheurs ? Demandais-je.
— Tu ne veux pas parler de tes anciens collègues, tu ne veux pas parler de ce qu'il t'es arrivé... Tu veux parler quoi ? Je t'écoute ?
— Euh.. je sais pas moi, de ton pays.
Il me fusille du regard.
— Tu en a rien a faire de la politique alors trouve autre chose.
— Bon ok j'en sais rien, abandonnais-je.
J'avais finalement finis par céder, je voyais bien qu'il mourrait d'envie de savoir ce qu'il m'était arrivé. C'était compliqué pour moi de me remémorer tout ça. A chaque mot que je prononçais, je le trouvais bien trop faible pour exprimer mes sentiments, mais de toute façon il était impossible d'exprimer toute la douleur que j'ai ressenti. Alors je faisais au mieux. Je fermais les poings et je racontais. Il m'écoutait sans rien dire, parfois les larmes lui montaient aux yeux, parfois c'était la haine, mais la compassion prenait le dessus sur tout. J'essayais de raconter au mieux ce qu'il c'était passé, peut-être était-ce un moyen pour moi d'accepter tout ça et de me dire que c'est finit. Peut-être que c'était une façon de dire adieu à la personne que j'étais avant. Je n'en sais rien. Bien trop de démons me suivent depuis des années, pourquoi c'est aujourd'hui que je commencerais à m'en séparer ?
A la fin de mon récit, le silence. Il ne disait rien. La nuit était tombé. La fatigue commençait à me gagner. Je ferma les yeux me laissant bercer par le son des vagues. Le Bras de T'Challa me tirant vers lui, je m'appuie sur son épaule.
— Je suis sincèrement désolée de t'avoir laissé quitter le Wakanda, dit-il en approchant sa tête de la mienne.
— Parce que autrement tu m'aurais gardé enfermé dans ma tour en pierre telle une princesse ? Rigolais-je les yeux clots.
— De toute façon je ne trouve pas de Reine, dit-il sur le même ton. Alors je pourrais me contenter d'une Princesse.
— Arrête t'es idioties, lui tapais-je le torse.
— Aller, essaie de dormir un peu, dit-il plus calmement. Demain matin Shuri arrive, elle te remettra sur pied je te le promet.
— Merci, T'Challa.
[25.05.19]
1850 words.
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