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8. Speed-dating.

Amanda.

Dix minutes plus tard, je franchis la porte d'une salle cosy et spacieuse, une ambiance qui semble à la fois chaleureuse et un peu trop orchestrée. Chaque personne se présente, rit nerveusement et change de table après cinq minutes de discussion. C'est tout de même étrange de penser qu'on peut savoir si on aime quelqu'un après seulement quelques minutes autour d'un verre, comme si tout se décidait dans ce petit laps de temps.

Je me dirige vers le bar et commande un coca, le barman me dévisage un instant, probablement intrigué par mon choix. Ça suffira pour ce soir. Pas besoin de me noyer dans l'alcool.

Je pense à Azalea, qui doit bien s'amuser à sa soirée pyjama, sûrement en radotant sur mes capacités à avoir quelqu'un dans ma vie amoureuse. Ma fille a toujours joué l'entremetteuse avec n'importe quel homme qui me regardait ou me tenait la porte. Au fil du temps, ça en devenait risible, mais je la laisse continuer, me disant que cela doit être ma punition pour ne pas avoir su lui offrir une présence paternelle au sein de la maison.

En attendant ma boisson, je prends la fiche teintée de rose qui détaille le programme du speed-dating. Je me demande un instant ce que je fais là, me demandant où ma fille m'a encore embarquée. Azalea croit tellement en cette idée qu'il est difficile de lui dire non. Alors je regarde la fiche, me préparant à ce qui m'attend.

Je repose la fiche et me masse les tempes, sentant la migraine venir. Je force mon cerveau à faire face à cette torture et prens mon coca pour me diriger vers une table vide. Un bouquet de fleurs dans un vase transparent la décore avec lesdites fleurs aux couleurs du jeu.

Je bois une gorgée en priant pour qu'aucun homme ne vienne à ma table. Ma tête bouge sous le rythme lent de la musique qui résonne en bruit de fond alors que je me demande si le choix de partir seule est accepté.

La clochette retentit et je sais que je suis foutue quand un homme roux aux yeux bleus vient s'asseoir en face de moi.

— Enchanté, moi c'est Pierrot, se présente-t-il en me tendant la main.

Je la serre rapidement avec méfiance, esquissant un sourire poli. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour répondre quand il me devance en me disant qu'il a vingt-huit ans et qu'il est programmeur de jeux vidéo.

Au fil des minutes, je ne fais qu'acquiescer à ses dires en buvant ma boisson, m'ennuyant à mourir. Il ne connaît même pas mon nom alors que, au contraire, je sais tout de lui en à peine cinq minutes.

Je lâche un léger soupir de soulagement quand la durée de cette rencontre se termine et qu'il m'offre une fleur rouge.

Un coup de foudre ?

C'est loin d'être réciproque.

— Trop bavard, je râle dans un souffle en terminant mon coca.

Je me dépêche d'en recommander un autre au barman avant qu'un autre homme s'assied et que mon calvaire continue.

***

J'aurais dû prendre une boisson plus forte, juste pour me divertir.

C'est la dernière fois que je mets les pieds dans ce bar. Plus d'une heure que j'enchaîne les prétendants et je commence à en avoir plus qu'assez.

L'un a la fâcheuse manie de me complimenter toutes les deux minutes. Si, au début, j'en étais flattée, j'ai très vite déchanté quand j'ai compris son but : une nuit avec mon corps.

L'autre me fait trop penser à mon ancien professeur de chimie. Avec ses lunettes rectangulaires noires et son crâne chauve, c'est comme si je remontais dans le temps, en écoutant un cours sur les atomes.

Un certain Théo, brun aux taches de rousseur, ne parle que de son métier d'électricien. Même si j'essaie de dériver sur d'autres sujets, il revient toujours sur l'utilité des poteaux électriques. Un homme barbu aux couleurs grises m'a raconté son enfance sur un bateau pendant la Seconde Guerre mondiale. Soit il est très bon menteur, soit il a largement plus de la soixantaine et n'a rien à faire dans un speed dating pour jeunes.

Le dernier qui vient de quitter ma table n'arrête pas de me poser des questions sans queue ni tête, passant de mon parfum de glace préféré aux couleurs de mes chaussettes.

N'existe-t-il pas un homme sans hypocrisie, ne ressemblant pas à un prof de soixante-dix ans et dont le cerveau est un tant soit peu doté de logique ?

Soufflant de fatigue, je jette un coup d'œil aux fleurs qu'on m'a données. Je dévie vers les fleurs blanches, qui sont les plus nombreuses, avec dégoût.

Les hommes d'aujourd'hui ne veulent plus s'engager, préférant passer leurs nuits dans les bras d'une femme différente à chaque fois, plutôt que de se réveiller chaque jour aux côtés de la même personne, de la considérer comme l'amour de leur vie, et de bâtir un mariage fondé sur la confiance et l'amour.

La musique dans les enceintes s'arrête pour qu'une voix féminine et enjouée annonce :

—Mesdames et messieurs, j'espère que vous avez trouvé votre amour ou conquête car il ne reste plus que deux tours avant la fin de notre soirée florissante !

Je roule des yeux sans le vouloir, me demandant si je vais devoir encore supporter une dernière vague de prétendants. L'annonce me fait presque sourire, tant l'idée de "trouver l'amour" ici me semble irréaliste. Je suis à deux doigts de m'en aller, mais je me contraints à rester. Après tout, il ne reste que deux tours.

À mon avis, j'ai dû boire assez de sucres pour faire exploser un distributeur automatique. Je décide donc de me contenter d'eau, histoire d'encaisser le prochain cas social qui pointe le bout de son nez.

Mais, cette fois-ci, je suis surprise : un homme présentable s'assied face à moi. Des cheveux légèrement décoiffés, une chemise noire déboutonnée en haut, et un parfum subtil aux notes florales. Physiquement, il est plutôt séduisant, avec une allure élégante et naturelle.

À tous les coups, il ne saura pas aligner deux mots.

Il pose ses avant-bras sur la table avec assurance, déposant son verre dans un geste calme et maîtrisé, avant de me sourire. Un sourire franc, mais légèrement teinté de lassitude, comme si cette soirée commençait à l'épuiser autant que moi.

— Ça doit être la énième fois que je dis ça, soupire-t-il en me regardant droit dans les yeux. Je m'appelle David Petit, j'ai trente-six ans. Et vous ?

Sa voix est grave, posée, presque apaisante. Il dégage une aura de simplicité élégante, comme un homme qui n'a rien à prouver, mais tout à offrir. Je me redresse légèrement sur ma chaise, intriguée malgré moi.

Peut-être qu'il sera mon sauveur de la soirée ?

— Amanda Millet, et vous avez un an de plus que moi, répondis-je en lui lançant un sourire poli.

Il me fixe, clignant des yeux, l'air surpris. Ce regard prolongé me fait légèrement froncer les sourcils.

— Amanda Millet, la célèbre autrice de La pluie vient de tomber ? s'exclame-t-il soudain. J'ai lu ce livre au moins cinquante fois ! La première fois, il m'a même fait pleurer. C'était un livre à ma sœur, elle m'avait obligé à le lire... et je ne regrette pas une seconde.

Je sens une chaleur familière envahir ma poitrine. Tomber sur un lecteur passionné, et non sur un homme aux anecdotes douteuses ou vivant en pleine campagne avec un élevage de poules, c'est une bouffée d'air frais.

— Contente qu'il vous ait plu, dis-je avec un sourire sincère, peut-être le premier de la soirée.

Il semble hésiter un instant, son regard se posant sur son verre avant de revenir vers moi. Il se gratte la nuque, légèrement embarrassé.

— Je sais que ce n'est probablement pas le moment... commence-t-il, un brin hésitant. Mais... est-ce que vous pourriez me signer un autographe ? Pas pour moi, hein, pour ma sœur. Elle serait folle de joie.

Son air gêné et presque timide me désarme. Comment refuser une telle demande ?

— Avec plaisir, dis-je en tendant la main.

Il sort un carnet et un stylo de son sac à dos, visiblement soulagé. Quand j'ouvre la première page, je reste sans voix. À l'intérieur, un véritable jardin floral éclot sous mes yeux : des croquis délicats de bouquets de fleurs, des dessins au crayon rehaussés de couleurs vives. Chaque page est une explosion de pétales multicolores, comme si son univers personnel s'y reflétait.

— C'est magnifique, je souffle en tournant les pages avec admiration.

Les feuilles sont remplies de schémas et de compositions décorées de fleurs et de paysages en arrière-plan. Chaque élément est dessiné avec un tel réalisme que je passe instinctivement ma main sur la feuille, comme pour m'assurer qu'il ne s'agit que d'un dessin.

— Merci, murmure-t-il en m'adressant un sourire à la dentition parfaite.

Je continue mon exploration, savourant chaque détail, jusqu'à trouver une page vierge où je peux déposer ma signature.

— À quel nom je signe ?

— Alice Petit.

Je griffonne un petit mot pour la sœur de David sur la page vierge, puis lui rends son carnet avec un sourire.

— Vous avez un vrai talent pour dessiner les fleurs. C'est rare de voir une telle sensibilité.

Il sourit de ses dents éclatantes, passant une main dans ses cheveux décoiffés.

— Heureusement, rigole ce dernier en rangeant ses affaires. Sinon, je ne serais jamais devenu fleuriste. Ce n'est pas un métier grandiose, mais c'est ma passion.

— Pas grandiose ? Je trouve ça au contraire fascinant, je réplique en penchant la tête. Créer de la beauté à partir de fleurs, c'est un talent que tout le monde n'a pas.

— Vous êtes trop aimable, mais tout le mérite revient aux fleurs. Elles se suffisent à elles-mêmes, je ne fais que les assembler.

Il désigne le bouquet sur la table et ajoute :

— Enfin... quand elles sont bien choisies. Celui-là, par exemple, ne gagnera pas de prix. Trop de couleurs qui s'entrechoquent, et ces marguerites n'ont rien à faire avec des roses rouges. C'est presque un crime floral, commente-il avant de boire son verre.

Je pouffe de rire en hochant la tête à ses dires.

— Je ne peux que confirmer.

— Si vous voulez, je pourrais vous en confectionner un, propose-t-il, ses yeux brillants d'un mélange de fierté et d'enthousiasme. Je vous garantis un bouquet sans "crimes floraux" cette fois-ci.

Je hausse les sourcils de surprise de

Je hausse les sourcils de surprise devant son assurance, mais aussi par curiosité.

— Vous êtes si sûr de vous ? je le taquine, un sourire en coin.

— Absolument, répond-il sans hésiter. Dites-moi vos fleurs préférées, et je vous montrerai ce que je vaux.

Son sourire est contagieux, et je sens une chaleur naître dans ma poitrine, appréciant cette fin de soirée.

— Surprenez-moi, je lance finalement, intriguée par cette proposition inattendue.

Le feeling passe tout de suite avec David. Il a ce mélange rare de légèreté et de sincérité, une chaleur désarmante qui met à l'aise. Son rire franc, ponctué d'une étincelle malicieuse dans ses yeux, donne l'impression qu'il croque la vie à pleines dents, sans jamais se laisser alourdir par les tracas du quotidien.

Il parle avec une simplicité déconcertante, comme si chaque mot avait été soigneusement choisi, non pour impressionner, mais pour partager un moment vrai. Pas de prise de tête, juste une présence agréable, naturelle.

J'ai découvert qu'il a un chat nommé Grafity et qu'il joue dans une équipe de hockey sur glace. Rien à voir avec les autres prétendants de la soirée. Pour une fois, quelqu'un m'écoute vraiment, donne son avis et réagit à mes anecdotes avec sincérité.

J'ai enfin le droit à une discussion normale après plus d'une heure de supplice.

— J'aimerais éclaircir un point, Amanda, me dit-il au bout d'un moment, se calant au fond de la chaise. Je ne cherche pas de relation amoureuse, en tout cas, pas pour l'instant.

— Rassure-toi, je ne cherche pas l'amour non plus, je rétorque en jouant distraitement avec mon verre, un léger sourire amer aux lèvres. Ma fille m'a envoyée ici, et franchement, je m'en serais bien passée.

J'ignore si le barman a quand même rajouté de l'alcool si c'est David qui fait cet effet mais je me sens bien. Pour la première fois en plus de dix ans, je passe un moment agréable avec un homme. Sans craindre un retour de flammes, ni un côté sombre de sa personnalité.

Mon instinct m'indique que je peux lui faire confiance, alors je le suis, car jamais il ne m'a jamais fait défaut depuis que mon cœur s'est barricadé.

— Toi aussi tu n'es pas là de ton plein gré ? rétorque-t-il en pouffant de rire. Mes amis m'ont poussé à venir. Je suis le dernier célibataire de la bande, et ils ne cessent de me dire : "Comme ça, on pourra enfin aller au resto en couple sans avoir à te supporter tout seul.

Je ris à sa confession en secouant la tête avant de terminer mon verre.

— Il ne faut jamais imposer un amour à quelqu'un.

— Tout à fait d'accord, affirme-t-il en me lançant un clin d'œil.

La clochette retentit, et aussi surprenant que cela puisse paraître, j'aurais bien aimé passer plus de temps avec David. Il se lève et prend une des fleurs roses qui décorent le vase au centre de la table.

C'est la première fleur de cette couleur que je reçois ce soir.

Je la prends avec un sourire sincère, mes pensées s'éloignant un instant de la scène autour de moi. En accueillant le dernier homme de la soirée, je me sens plus légère, une bouffée de bien-être chassant l'absence d'Ayden et l'ombre des autres prétendants que j'ai croisés ce soir.

La soirée touche à sa fin, et alors que les autres tables se vident progressivement, je reste là, un peu dans la pénombre, observant les fleurs que je tiens toujours dans les mains. La légèreté que j'avais oubliée me revient doucement, comme une brise qui chasse les nuages sombres.

Je me lève finalement, décidée à quitter ce lieu qui m'a tant déréglée.

Ce soir, même sans Ayden, j'ai retrouvé un peu de paix. Une petite victoire.

Les éclairages de l'estrade s'éteignent, signalant la fin de la soirée. Je me lève sans hâte, les yeux rivés sur la table. D'un geste presque automatique, je broie les roses blanches, symboles de nuit sans lendemain. Puis, mes doigts glissent vers les deux roses rouges, celles qui portent l'idée du coup de foudre.

Depuis ma séparation avec mon ex-mari, le mot "amour" a cessé d'avoir de la place dans ma vie. C'est un concept que j'ai volontairement expulsé, tout comme les mots qui gravitent autour. Les roses rouges ne font que raviver ce souvenir douloureux, alors je les écrase également, comme pour m'en débarrasser.

Enfin, je prends la dernière rose, la seule qui reste intacte. Je la tiens fermement dans ma main avant de me diriger vers le seul homme de la soirée qui m'a fait sourire pour de vrai. Un sourire sincère, pas forcé.

— Laissez-moi vous raccompagner à ta voiture, me propose-t-il en acceptant la fleur rose, un sourire tranquille aux lèvres.

Il me tend son bras. Je le prends en souriant chaleureusement, et ensemble, nous nous dirigeons vers la sortie. Le vent frais de la soirée me caresse le visage, et je me sens instantanément revigorée. Autour de nous, les lampadaires s'allument, les phares des voitures scintillent dans la nuit, et les panneaux publicitaires clignotent, créant une ambiance presque surréaliste.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone. Il est plus de minuit et aucun message d'Ayden. Rien. Pas même un petit mot pour me dire qu'il pensait à moi ou qu'il s'excusait pour son absence au restaurant. Une pointe de déception me serre le ventre, mais je la chasse rapidement, me concentrant sur le moment présent. Après tout, je suis là, dehors, en compagnie de David, et c'est tout ce qui compte maintenant.

Nous continuons de marcher côte à côte sur le trottoir, sans précipitation. On parle de tout et de rien, sans effort, sans chercher à combler les silences. David trouve toujours quelque chose à dire, et c'est agréable. Il y a une simplicité dans cette conversation, une légèreté que je n'avais pas connue depuis longtemps.

Cela me fait du bien, plus que je ne l'aurais imaginé.

— Est-ce que je mériterais d'avoir ton numéro de téléphone ? me questionne-t-il en arrivant devant ma voiture.

Je le regarde un instant, une hésitation fugace me traverse l'esprit. Finalement, je laisse échapper un sourire. Peut-être que, pour une fois, c'est à moi de baisser ma garde.

— D'accord, mais à une seule condition, je dis en le défiant du regard. On se tutoie. Ça fait partie du deal.

Quand je lui reprends mon téléphone des mains, je me mets à éclater de rire en lisant le surnom qu'il a ajouté en plus de son numéro : La fleur du speed machin.

Je lève les yeux vers lui, un sourire amusé aux lèvres en ouvrant ma portière.

— Vraiment ? C'est comme ça que tu t'appelles maintenant ? La fleur du speed machin ?

David esquisse un sourire malicieux, fier de son choix.

— Eh bien, il fallait bien que je marque le coup, non ?

Je range mon téléphone dans mon sac, toujours souriante, et jette un dernier coup d'œil à David, qui me regarde avec un air amusé. Il est tard, la nuit a étendu son voile sur la ville, mais une étrange chaleur m'envahit. Ce n'est pas de l'amour, ni même de l'attirance, mais quelque chose de plus simple et agréable : de la compagnie, de la légèreté. Peut-être que, parfois, un sourire sincère et une soirée sans pression suffisent à remettre les choses en perspective. Je monte dans ma voiture, prête à affronter la suite, mais pour la première fois depuis longtemps, je me sens étrangement apaisée.

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