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19. Confrontation.

Amanda.

Ma respiration se coupe. Mon cœur ne semble plus battre et j'ai le sentiment de retomber dans mes années de mariage. Je recule d'un pas sous le choc qu'il me procure, mon dos heurtant la porte de la maison.

Son regard bleu me plante comme une lame acérée et je peine à reprendre mes esprits.

Il est là, devant moi après toutes les horreurs qu'il m'a fait subir, il ose revenir dans ma vie.

Ma première pensée se dirige vers Azalea, elle est au collège, donc pas de raison qu'elle le croise ou qu'il lui adresse la parole.

— Qu'est-ce que tu fais ici Matthew ? Je demande en gardant une voix aussi glaciale que possible.

Il reste nonchalant, un sourire mauvais au coin des lèvres, les mains dans les poches de sa veste en laine. Il passe sa langue sur ses lèvres, signe qu'il jubile de me revoir et de me faire perdre les pédales.

— Je n'ai pas le droit de rendre visite à mon ex-femme ?

Sa voix n'a pas changé, toujours aussi narquoise, qui vous donne les frissons, tel un fantôme venu vous hanter.

Un flot de souvenirs m'envahit, me submergeant d'émotions contradictoires.

Je me revois assise sur la plage, un livre entre les mains, savourant la chaleur du soleil sur ma peau. Jusqu'à ce qu'une ombre vienne briser cette douce sensation. Il était là, debout devant moi, un sourire en coin, me tendant la main pour se présenter.

Ma robe blanche virevoltait alors que je courais jusqu'à la voiture, le cœur battant, accompagnée de mon époux.

Ma grossesse, où Matthew était aux petits soins pour moi. Il m'offrait tout ce que je désirais, supportait mes pleurs infondés et mes envies soudaines à minuit sans jamais se plaindre.

Nos après-midi à rire et à nous câliner, nos soirées films où je finissais par m'endormir contre lui, le prenant pour une peluche.

Son rire, ce son qui me faisait frissonner. Ses gestes tendres qui me rendaient folle. Ses surprises qui me faisaient pleurer de joie. Nos balades au bord de la mer, main dans la main, comme si rien ne pouvait nous atteindre.

Tous ces moments de bonheur absolu, de complicité, à en faire jalouser plus d'un.

Mais les ombres sont venues ternir ce tableau idyllique.

Les nuits d'insomnie passées à l'attendre. Les discussions qui dégénéraient toujours, me laissant brisée.

Le maquillage appliqué avec soin pour cacher les traces, les mots réconfortants que je devais sans cesse inventer pour Azalea.

Les supplications sans fin. Son regard chargé de haine. Les soirées qui viraient au cauchemar.

Son sourire diabolique qui me glaçait le sang. Ses menaces, ses gestes qui me faisaient trembler.

Les bouteilles d'alcool qui jonchaient le sol du salon, témoignages silencieux de son absence. Son ignorance, son mépris, chaque fois que j'osais réclamer un peu d'attention.

Et moi, perdue entre ces souvenirs lumineux et ces ténèbres qui refusaient de s'effacer.

Je croise les bras sur ma poitrine pour me donner une allure forte alors que mon cerveau ne cesse de revivre ce mariage qui m'a détruite.

— Tu as perdu ce droit le jour où tu as choisi l'alcool et la violence plutôt que ta famille.

Il ricane et avance d'un pas, sa main se lève et il enroule son doigt autour d'une de mes mèches de cheveux. Je m'apprête à retirer sa prise quand mes yeux remarquent son tatouage.

Ce cadenas à l'encre noire qui représentait tant pour moi avant et encore là, sur son poignet gauche, intact malgré les années écoulées. Je glisse mes doigts sur ma peau où il ne reste qu'une boursouflure que le laser à laisser.

Autrefois, il y avait une clé, symbole de notre amour, j'étais la clé qui ouvrait son cœur alors qu'il me protégeait comme par son cadenas.

Je me force à détourner les yeux du tatouage, mon cœur battant plus fort, comme si ce simple souvenir pouvait me briser encore davantage. Mais il le remarque. Il sent que quelque chose a changé en moi, qu'une fissure s'est formée, qu'il peut l'exploiter.

— J'ai changé Amanda, mais toi, tu es toujours la même. Toujours à croire que tu es plus forte que moi, que tu peux m'effacer comme si je n'avais jamais existé.

Je serre les poings, ma respiration se saccade. Mon ventre se noue, un malaise persistant, alors qu'il continue de jouer avec mes nerfs, comme s'il était encore en contrôle de la situation.

Il s'approche, trop près, et je ne peux pas reculer. Il m'enferme encore une fois dans cette prison bien trop sombre pour que je puisse me défendre. Ce sourire méprisant, ces yeux qui semblent lire en moi, me poussent dans un coin de ma propre faiblesse.

Il sait exactement où me faire mal. Et il en joue.

— Azalea, tu sais, elle est encore jeune, continue-t-il en posant une main sur la porte à côté de ma tête. Elle ne comprend pas tout. Mais je suis sûr qu'elle préférerait être avec son vrai père, n'est-ce pas ? Après tout, tu m'as enlevé cette chance...

Son regard glisse sur ma peau, et je frissonne, une peur sourde monte en moi. Non. Il n'a pas le droit. Pas après tout ce qu'il a fait. Pas après avoir détruit notre famille. Mais quelque chose dans ses yeux me dit qu'il est prêt à tout pour me faire céder.

Mes yeux rivés dans les siens, cet océan de nuances bleutées me faisait ressentir un vertige étrange, comme si, l'espace d'un instant, je pouvais me perdre à nouveau. Mais je me ressaisis. Ce n'est qu'une illusion. Un piège dans lequel je refuse de tomber une seconde fois.

Chaque mot qu'il prononce est une tentative de me faire vaciller. Mais je refuse de le laisser avoir ce pouvoir sur moi à nouveau. Pas maintenant. Pas après tout ce que j'ai traversé.

— Parce que tu penses que je te laisserais voir Azalea ?

Je pourrais reprendre ma vie d'avant, celle à ses côtés, je pourrais redevenir la femme brisée qu'il a mis tant de temps à façonner.

Mais jamais je ne le laisserais toucher à un cheveu de ma fille.

Il laisse échapper un ricanement perfide, son regard se durcit, comme s'il prenait un instant pour savourer son pouvoir sur moi.

— Je n'ai jamais oublié mon rôle de père, Amanda. C'est toi qui est parti, me rappelle-t-il.

L'image de ma fille me hante, la pensée qu'il pourrait encore toucher à son innocence, à sa sécurité, me fait suffoquer.

Ses mots s'infiltrent en moi comme un poison lent, cherchant à réveiller cette culpabilité qu'il a toujours su exploiter. Mon souffle se bloque une fraction de seconde, mais je me force à ne pas détourner les yeux.

— Partie ? je répète, la voix tremblante entre colère et incrédulité. Tu oses dire ça ? Après tout ce que tu as fait ?

Je vois son sourire s'élargir. Il sait qu'il a touché une corde sensible, et ça l'amuse. Il penche légèrement la tête, comme s'il prenait le temps de me jauger, d'évaluer jusqu'où il peut aller.

— J'ai fait des erreurs, admet-il, faussement repentant. Mais j'ai changé. Et toi, Amanda... toi, tu refuses de voir la vérité.

Son ton est doucereux, insidieux. Il veut me faire douter, m'enrouler dans ses mensonges jusqu'à ce que je perde pied.

— La vérité ? je souffle en secouant la tête. La vérité, c'est que j'ai passé des années à essayer de te sauver. Mais on ne sauve pas quelqu'un qui n'a pas envie de l'être. Personne ne peut sauver le propre monstre de sa vie.

Ses traits se figent une seconde avant qu'un éclair de colère ne traverse son regard. Il ne s'attendait pas à ça.

Une alerte résonne dans mon cerveau, j'ai été trop loin. Je le sais et pourtant je reste calme, ne lui donnant pas mes larmes de détresse et ma peur qui s'infiltre en moi.

D'un geste brusque, il me pousse contre la porte, sa main sur ma gorge. Je l'entend respirer lourdement alors que je replonge dans sa violence, étant encore une marionnette de sa folie.

Comme avant.

Une goutte d'alcool... Deux gifles sur mon visage... Trois verres... Quatre bouteilles... Cinq coups sur mon corps recroquevillé...

Je sens ses doigts se resserrer autour de mon cou, ma main attrape son bras pour essayer de le faire lâcher prise. Mon cœur bat jusqu'à mes tempes, mes membres commencent à s'engourdir, puis habitués à cette sorte de douleur.

Je tombe au sol quand il me relâche, les mains à terre, je reprends ma respiration alors que je le vois s'accroupir en moi.

Je me maudis intérieurement d'avoir un mouvement un recul qui le fait jubiler encore plus. Il se repaît de ma peur, elle est si profondément ancrée en moi que j'avais pensé l'avoir laissée derrière moi.

Il m'attrape le menton, son souffle contre mes lèvres.

— Je ne suis pas le monstre de ton histoire ma femme, me murmure-t-il en serrant ses ongles dans ma mâchoire. Je suis ton héros.

Je ferme les yeux, ne supportant pas de voir cette démence dans ces iris. Mon corps tremble même après qu'il se soit relevé.

Je garde cette trace de son passage, mon cœur ne s'arrêtant pas de battre comme un fou, ma main au cou pour me le masser. Je me redresse, le dos contre la porte d'entrée en regardant sa voiture partir dans la rue.

Il faut que je me reprenne. En urgence.

Je ne peux pas rester là à le laisser me réduire à ce qu'il veut que je sois. Un frisson glacé parcourt ma peau, mais dans mon cœur, quelque chose se réveille. La peur est là, encore, mais plus forte encore est la colère. Cette colère qui m'a permis de fuir, de me reconstruire.

Je serre les poings. Mes doigts se crispent, mes ongles s'enfoncent dans ma paume. Une chaleur nouvelle se propage en moi, une rage sourde qui fait naître une force insoupçonnée.

Il ne gagnera pas. Pas cette fois.

Si je suis encore vivante, c'est parce que je n'ai pas tout perdu. Et je ne le laisserai pas reprendre ce qu'il m'a volé.

***

— Dépêche-toi Rosa, on va être en retard ! Je m'exclame en klaxonnant.

Cela fait dix minutes que je l'attends et je déteste être en retard. Je ne suis clairement pas d'humeur à encaisser les piques de Margot.

Pendant l'après-midi confidence avec Rosalie, je lui ai parlé de Matthew mais aussi d'Ayden et de mon rendez-vous professionnel avec lui.

Et comme je l'avais prévu, elle a voulu m'accompagner pour, je cite : retrouver son meilleur ami depuis toutes ces années.

Ce qui, dans le langage de Rosalie, veut clairement dire qu'Ayden va se retrouver dans un cyclone aussi tranchant que les talons de Rosalie, prêt à tout détruire sur son passage.

Je sais d'avance qu'il n'a aucune idée de ce qui l'attend. Rosalie ne fait jamais rien sans enflammer les esprits, et je doute fort qu'elle ait l'intention de laisser Ayden repartir sans quelques égratignures émotionnelles. Un cyclone, oui, mais un cyclone qu'elle manie avec une précision redoutable.

J'esquisse un léger sourire sur mes lèvres. Je ne vais absolument rien faire. Quand il m'a abandonné en me lançant les pires horreurs au visage, il a aussi perdu Rosalie.

Même si c'est une tornade dans la vie, elle aimait Ayden comme un grand frère. Quand il a coupé tous contacts, Rosalie n'a même pas cherché à se venger tellement il l'avait blessé. Elle s'est enfermée dans une bulle de flammes, n'ouvrant la porte que pour moi.

Je me regarde dans le rétroviseur central pour voir mon reflet. Je vérifie que mon maquillage n'en fait pas trop et qu'il cache suffisamment mes marques violacées au cou.

Cela fait deux jours que Matthew est passé me faire un "coucou" et je ne laisse plus Azalea aller seule au collège. La porte est toujours fermée à clé même quand on est à l'intérieur et j'ai pu contourner les questions de ma fille sur ce soudain changement dans notre quotidien malgré sa curiosité.

Je regarde l'heure sur mon portable et pousse un soupir de soulagement en voyant Rosalie arriver.

Jupe courte malgré le vent d'octobre, t-shirt asymétrique qu'il laisse voir sa peau bronzé, maquillage foncé, bijoux bling bling... Et surtout une paire de talons plus hauts que l'ego d'Ayden, probablement.

Je lève les yeux au ciel en la voyant s'installer dans la voiture avec un sourire radieux, comme si elle n'avait pas pris quinze minutes de retard juste pour perfectionner son look de guerrière.

— Tu comptes tuer quelqu'un avec ces talons ou juste lui marcher sur le cœur ? Je lâche, mi-amusée, mi-exaspérée.

— Pourquoi choisir ? répond-elle en rabattant le pare-soleil pour vérifier une dernière fois son rouge à lèvres.

Je secoue la tête et m'immisce dans les rues de Paris, direction Golden Book pendant que Rosalie s'imagine mille et un scénarios pour tuer Ayden, la radio à fond dans la voiture.

Avec elle, je n'ai pas besoin d'anti-stress ou d'une tasse de café. Elle est comme Azalea, une boule d'énergie qui met du baume sur mes cicatrices à chaque sourire.

Je m'amuse à fredonner les chansons qui passent alors que Rosalie se donne corps et âme dans chaque couplets. Elle ouvre la fenêtre pour chanter encore plus fort, se trémoussant sur son siège.

— Bang-bang into the room... Bang-bang all over you... chante-t-elle en sortant sa tête de la voiture.

Je ricane en tournant à gauche alors qu'elle me donne un coup de coude pour que je l'accompagne.

— Aller ma pâte d'amande !

Je la vois souriante, s'ambiançant sur le rythme de la musique et je décide de lâcher prise, oubliant mes problèmes le temps de la chanson. Je bouge de la tête en conduisant et elle se dépêche de jeter son chewing-gum par la fenêtre quand arrive le refrain où on donne tout en riant.

— Bang-Bang, there goes your heart... Back-back seat of my car... Wait a minute, let me take you there... Wait a minute 'til you...

On crie presque sur les dernières notes de la chanson avant d'éclater de rire ensemble. J'ai l'impression de retourner dans nos années de lycée où elle conduisait sa première voiture. On narguait tous les piétons, les fenêtres ouvertes, la musique bourdonnait dans nos oreilles. On était libres, jeunes, vivant jour pour jour sans penser à nos problèmes, le soleil tapant sur nos têtes...

On enchaîne les musiques quand elle réduit le son et se tourne vers moi en souriant.

— Au fait, je t'ai pas dis, j'ai eu un date hier !

J'arque un sourcil en abordant un air taquin.

— Toi ? Celle qui me répétait tout le temps "single for life" ?

Elle me tire la langue, mauvaise qu'elle est avant croisant ses bras.

— Y'a que les cons qui changent pas d'avis, râle-t-elle en soufflant sur sa frange rousse.

Elle reste silencieuse un instant. Rosalie, elle, ne parle jamais d'elle-même, mais elle attend toujours que vous fassiez le premier pas.

Je m'apprête à lui poser la question qu'elle attend, mais avant que je puisse dire un mot, Rosalie se lance, toute enthousiaste, prête à tout raconter.

— On a dîné dans un resto du coin, le genre où tu as l'impression que chaque plat a un nom compliqué. Il a essayé de jouer les mecs mystérieux, mais je crois que c'était juste son air de "je me prends pour un artiste".

Je m'arrête à un feu, les mains pianotant sur le volant en l'écoutant. Elle a passé une bonne soirée, ça se voit. Son regard pétille, ses gestes sont plus enjoués que d'habitude et elle débite comme un moulin à parole.

— Y'a juste un reg flag, ajoute-t-elle en rejetant sa chevelure derrière son épaule. Il fait du hockey...

— Aie... Je grimace en passant la deuxième.

Ma meilleure amie ne déteste pas les hockeyeurs, mais le patin à glace. Depuis qu'elle est tombée sur les fesses devant toute notre classe des neiges, elle n'y a plus remis un pied.

— Le pire c'est pas ça, reprend-t-elle en mettant une main sur son cœur. Il veut m'emmener sur la glace au prochain date.

— C'est pas si grave Rosa, j'essaye de dédramatiser en arrivant dans le parking de Golden Book. Tu pourras enterrer cette hache de guerre stupide avec les patins.

Elle lève les yeux au ciel en sortant de la voiture, son sac à main sur l'épaule.

— Pour l'instant, j'ai envie d'enterrer quelqu'un d'autre.

Je ricane en entrant dans le hall de la bibliothèque en me préparant à ma tornade préférée.

Je vois Margot venir vers nous, toujours avec son air glacial et son chignon tiré à quatre épingles. Son regard se pose un instant sur Rosalie, comme si elle cherchait à comprendre qui elle est.

— Madame Millet, Golden Book est un endroit où chaque personne se doit d'avoir un minimum de tenue.

— Je rêve ou elle parle de moi ? commence Rosalie en se pointant du doigt, une mine indignée sur le visage.

Je me passe une main sur le visage, sachant déjà que ma meilleure amie n'a pas sa langue dans sa poche. Si Margot me détestait déjà, là, c'est sûr et certain, je vais être sur sa liste noire.

— Écoute-moi bien, miss Balai-dans-le-cul, s'énerve Rosalie en avançant d'un pas. Si tu ne veux pas finir la tête écrasée sous mes talons, je te conseille vivement de la fermer et de nous laisser aller voir le couillon à deux balles qui te sert de directeur !

Margot écarquille les yeux sous les menaces de Rosalie. Voyant que cela risque de finir en tirage de cheveux et déchirure de vêtements, je prends ma tornade rousse par le bras.

— Allons-y, je soupire en lançant un sourire d'excuse à Margot.

Je traîne Rosalie à travers les couloirs de Golden Book, priant pour qu'elle ne retourne pas sur ses pas pour écraser Margot sous ses talons aiguilles. Mon cœur bat plus vite à chaque pas. Je ne sais pas exactement ce que je vais trouver en poussant cette porte, mais une chose est sûre : Ayden a intérêt à être prêt, parce que Rosalie est déjà sur les nerfs.

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