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16. Fugace.

Ayden.

— Tu prends appuie sur ton pied gauche, je le corrige en levant les yeux au ciel.

Je l'entends râler et recommencer son lay-up pendant que je tire une latte sur ma cigarette. Appuyé contre le mur de son jardin, je l'observe depuis bientôt une demi-heure à essayer de perfectionner son tir.

— Tu te crois malin Ay' ? Viens me montrer, contre Clément avant de me lancer la balle.

Par réflexe, je l'attrape d'une main, reconnaissant aussitôt la texture de la balle, autrefois une extension de mon bras. Un flot de souvenirs déplaisant m'envahit et je lui rejette le ballon en restant impassible.

— Ayden, soupire-t-il d'un air blasé en faisant un énième shoot avant de me rejoindre. Juste un tir, ça peut pas te faire de mal.

J'écrase ma cigarette dans le cendrier posé sur la table en restant muet. Il sait très bien que je ne peux pas jouer.

En fait, techniquement, je peux.

Mais cette cicatrice me rappelle chaque foutu instant où mon corps a lâché sous les coups.

Elle est là, gravée sur ma peau, comme un vestige de ce que j'ai perdu ce jour-là. Je pourrais retourner sur le terrain, sentir à nouveau l'adrénaline, la balle épouser ma paume comme avant. Mais dès que j'y pense, la douleur fantôme revient. Pas physique.

Pire que ça.

C'est comme si chaque dribble résonnait contre mes côtes, comme si chaque shoot me ramenait à ce moment où tout s'est effondré.

Alors non, je ne peux pas jouer. Parce que jouer, c'est ouvrir une porte que j'ai verrouillée depuis longtemps.

Comprenant sûrement mon envie de changer de sujet, Clément pourrait me parler de son affaire d'avocat, de mes affaires, prendre des nouvelles de Margot.

Mais non, ce connard choisit de parler d'Amanda.

— Tu l'as revue, hein ?

Je serre la mâchoire sans répondre. Clément n'a pas besoin de confirmation, il sait déjà.

— Et alors ? Elle t'a pardonné ton petit numéro de l'autre soir ?

Un soupir m'échappe alors que je sors une autre clope de mon paquet presque vide. Je la fume mais plus par automatisme que par besoin.

— Pas vraiment, non, je réponds en le regardant récupérer la balle pour faire des dribbles.

— C'est-à-dire ? demande-t-il en arquant un sourcil, amusé.

Je garde le silence une seconde de trop. Juste assez pour qu'il sente qu'il y a un truc. Un truc que j'aurais préféré taire.

— Disons qu'elle a trouvé un moyen... créatif de se venger.

Je peux déjà voir son sourire en coin se dessiner. J'ai envie de le lui arracher de sa tête avant même qu'il l'ouvre.

— Balance.

J'hésite. L'admettre à voix haute, c'est rendre le truc encore plus réel. Encore plus ridicule.

— Elle a utilisé ma carte bleue.

Silence.

Une demi-seconde à peine. Puis Clément explose. Un vrai rire, bruyant, incontrôlable, le genre qui te file une gifle dans l'égo juste par sa sincérité.

— Putain, t'es sérieux ?! Amanda t'a ruiné ?

Mes doigts se crispent autour de ma cigarette face à son rire. Ma gorge est sèche. Je me force à hausser les épaules, comme si ça me passait au-dessus.

— Quatorze... je lance avant qu'il ne me pose la question.

Je souris sans vraiment sourire. L'argent... Ça a toujours été une question de chiffres. Les zéros qui s'ajoutent, qui disparaissent, des transactions, des investissements. Le genre de truc auquel je suis habitué. Des millions, des chiffres qui défilent sur un écran, qui ne m'atteignent même plus.

Je secoue la tête en lâchant un rire amer, un peu sec. Ce n'est pas ça qui m'atteint.

— Elle m'a pas juste pris de l'argent. Elle m'a rappelé que j'ai perdu tout droit sur quoi que ce soit. Pas même sur mes propres cartes.

Ce geste, elle l'a fait pour me faire sentir cette absence. Ce vide. Celui qu'elle a toujours ressenti quand je l'ai laissée tomber. Et moi, je l'ai laissé faire. Comme si je pouvais tout encaisser sans broncher, sans rien ressentir.

Mais en fait, ça m'a frappé. Pas l'argent. Pas la somme. Mais le simple fait qu'elle ait eu ce pouvoir sur moi, encore. Parce qu'elle sait que je m'en fous de l'argent. Mais ce qu'elle a fait... ça, c'est différent. C'est une vengeance silencieuse.

— Elle a voulu me rappeler, avec ses quatorze mille, qu'elle n'a jamais oublié. Et moi non plus.

— Pourquoi tu vas pas la voir pour lui expliquer ? demande Clément en calmant son rire.

Je fronce les sourcils, réfléchissant à sa proposition avant d'arriver à la conclusion que c'est une idée de merde.

— Et je lui dirais quoi ? Je demande, ironique en lui tendant une bouteille d'eau. Salut, au fait, je t'es laissé sans nouvelle à l'Ambroisie car mon père a fait une tentative de suicide ?

Il grimace avant de boire quelques gorgées.

— C'est vrai que c'est pas super comme approche, mais au moins tu pourrais faire un pas vers elle.

— Qui te dit que j'ai envie de faire un pas vers elle ?

Je prends une longue bouffée de ma cigarette, histoire de faire une pause dans cette discussion qui me fait ressentir des émotions que j'ai fait taire au fond de moi. C'est plus facile de dire ça. Plus facile de me cacher derrière ce mur de fierté et de douleur que de reconnaître ce qui se cache en dessous.

Clément me regarde en fermant sa bouteille d'eau. Il me connaît bien trop pour se laisser berner par mon attitude froide.

— Parce que tu sais que tu lui dois bien plus que ça, contre-t-il en croisant les bras. Elle t'a pas demandé de l'adorer, Ayden, elle t'a juste demandé de pas l'abandonner.

Je serre les poings dans mes poches. Il a raison, c'est exactement ça. Mais c'est aussi exactement ce qui me tue. Parce qu'elle avait raison de m'en vouloir.

Parce que j'ai été ce connard qui l'a laissée tomber sans un mot.

Je détourne le regard, comme si ça allait changer quelque chose. Mais ça ne change rien. La vérité est là, entre nous, et je la vois dans ses yeux.

— Tu crois que j'ignore ça ? Je déclare d'une voix plus dure, les mots sortent de ma bouche comme un poison qu'il faut évacuer. Tu crois vraiment que je peux juste faire comme si je n'avais pas foutu en l'air toute notre relation ?

Je laisse un silence s'installer, pesant. Ce n'est pas qu'une question de fierté. C'est une question de culpabilité, de tout ce que j'ai fait. Ce vide, cette brèche que j'ai creusée entre nous. Et maintenant, je veux la combler, mais j'ai pas les mots pour ça.

— C'est pas elle qui a choisi de me détester. C'est moi qui ai choisi de la laisser partir. Je le regarde enfin, mes yeux chargés de cette douleur que je cache sous une façade. Elle a raison de me haïr, Clément.

Il ouvre la bouche, prêt à rétorquer, mais je l'interromps, comme si les mots me brûlaient les lèvres.

— Elle mérite mieux que ça. Elle ne mérite pas un mec qui la brise sans explication.

Le regard de Clément s'adoucit un instant. Mais il reste calme. Trop calme.

— Alors fais quelque chose.

Je le regarde, un léger sourire désabusé aux lèvres.

— Tu veux que je fasse quoi ?

Il souffle et pose sa bouteille avant de prendre les deux épaules, comme s'il allait faire la morale à un enfant.

— Même si tu sais que tu peux pas tout réparer, fais un putain de pas vers elle. Parce que là, tu laisses tout ça pourrir, et tu te laisses noyer dans tes conneries.

Je pourrais lui répondre, mais je sais qu'il n'y a rien à dire. Parce qu'au fond, je sais que Clément a raison. J'ai tout foutu en l'air, et maintenant c'est à moi de trouver comment recoller les morceaux.

Mais c'est plus facile de fuir.

***

Je ferme la portière de ma voiture et monte les quelques marches qui mènent à son perron avant de frapper contre sa porte. Après avoir discuté avec Clément, j'ai décidé d'aller m'excuser.

Même si ma fierté me dit de remonter dans ma voiture pour me casser d'ici.

La porte s'ouvre et je me sens happé par sa présence. Elle croise les bras sur sa poitrine en plissant les yeux.

À cet instant, elle est comme une mélodie qui s'immisce doucement dans mon esprit, une symphonie à la fois apaisante et troublante. Chaque mouvement qu'elle fait, chaque regard, c'est comme une note qui résonne en moi, éveillant des émotions que je peine à contrôler.

Elle est si naturelle, si différente de toutes les autres. Et pourtant, elle semble hors d'atteinte, comme si chaque petit geste est une barrière invisible qui me garde à distance.

Heaven incline légèrement la tête, se demandant sûrement ce que je fous, planté devant chez elle comme un poteau électrique.

Je ne sais même pas comment aborder la discussion. Je me traite intérieurement d'imbécile, on dirait un gamin de quinze ans.

— T'es venu pour me rendre ma photo ? demande-t-elle, un sourire aux lèvres en voyant que je perds mes mots.

— Non, celle-là est déjà dans un cadre sur un meuble de mon penthouse, je réplique en m'appuyant contre un pilier du perron. Je voulais plutôt m'excuser pour le restaurant.

— T'excuser ? répète-t-elle en étant surprise.

Je soupire, pourquoi c'est tellement dur quand c'est elle. J'ai connu d'autres femmes avant de la revoir et même si cela ne s'est jamais bien fini, je savais toujours anticiper leurs demandes, leurs désirs.

Je savais comment elles réagissaient et je pouvais me comporter en fonction de leur caractère, étant sûr à cent-pour-cent que de ce que je faisais.

Mais avec Amanda, c'est comme si toutes mes certitudes s'effondraient.

Rien n'est prévisible. Je n'arrive pas à lire en elle comme je le faisais avec les autres. Elle est à la fois proche et distante, douce et insaisissable. Chaque sourire, chaque regard me désarçonne, et je ne sais jamais où je me situe avec elle. Elle fait naître en moi des doutes que je ne connaissais pas.

C'est comme si, avec elle, je n'étais plus capable de jouer ce rôle de l'homme sûr de lui, celui qui sait toujours quoi dire, quoi faire. Avec Amanda, je me sens vulnérable, presque maladroit, et c'est ce qui me rend fou. Je perds le contrôle.

Et c'est peut-être ça, le vrai problème : j'ai peur de ne pas être à la hauteur, peur qu'elle voie à travers moi, qu'elle découvre mes faiblesses.

J'ai beau prétendre que le passé ne me touche plus, une partie de moi reste accrochée à cette vieille histoire qu'on n'a jamais vraiment réglée.

Et peut-être que c'est ça qui me retient. Ce poids du passé, ces années d'incompréhension, de distance.

— Allons marcher, propose-t-elle en refermant la porte derrière elle.

Je comprends sa réaction et un sourire en coin étire mes lèvres quand je vois Azalea derrière la fenêtre nous épier.

Nous marchons sur le trottoir dans un silence lourd de non-dit. Je m'allume une cigarette pour me détendre avant de prononcer le moindre mot. À ma surprise, c'est elle qui brise le silence.

— Tu sais, j'aurais compris si tu m'avais prévenu que t'étais pas disponible, commence-t-elle en regardant devant elle. Même si on se comporte comme tels, on est plus des gamins Ayden.

— J'avais plus de batterie... Et j'ai dû gérer un problème familial urgent.

Elle hoche la tête, lentement. Trop lentement. Son regard reste figé devant elle, droit, comme si elle refusait de me donner la moindre réaction. Mais je le vois. Sa mâchoire qui se contracte. Ses doigts qui se serrent un peu trop fort contre ses bras.

On arrive devant un parc de jeux où des enfants rient en dévalant le toboggan ou courent sur le terrain. J'écrase ma cigarette du bout du pied avant de me tourner vers elle.

— Je suis désolé, Heaven, je lâche d'un coup en scrutant sa réaction.

Comme prévu, elle grimace au surnom et me fusille du regard.

— Désolé pour quoi ? Pour m'avoir plantée au restaurant ? Ou pour m'avoir abandonnée il y a plus de vingt ans ?

Je sens sa colère dans sa voix mais ses yeux brûlent d'émotions contradictoires.

Une attente. Une infime ouverture.

Je passe une main dans mes cheveux, mal à l'aise. Les excuses n'ont jamais été mon fort, et avec elle, je marche sur un fil. Si je reste en surface, elle ne me pardonnera pas.

— Pour... tout. Pour t'avoir laissée tomber ce soir-là. Pour ne pas t'avoir écrit. Pas t'avoir appelé. Pas t'avoir cherché.

Je fais une pause, cherchant mes mots, sentant mon cœur cogner un peu trop fort dans ma poitrine.

— Pour ne pas avoir été là quand j'aurais dû l'être. Pour t'avoir fait croire que tu comptais pas... alors que c'était faux.

Elle cligne des yeux, visiblement prise de court. Je ne sais pas si c'est parce qu'elle ne s'attendait pas à une vraie excuse, ou si elle doute encore de ma sincérité.

Son regard accroche le mien, vacille une seconde. Elle inspire profondément et hoche lentement la tête.

Mais ce n'est pas un rejet non plus.

Et pour l'instant, c'est déjà beaucoup.

La question est : est-ce que je vais réussir à ne pas tout foutre en l'air cette fois ?

Elle finit par détourner les yeux, croisant les bras comme pour se protéger d'une émotion qu'elle refuse de laisser transparaître. J'ouvre la bouche, cherchant quoi dire, quoi faire pour combler ce vide entre nous.

Mais le choix m'échappe.

Un sifflement fend l'air. Un ballon de basket fonce droit vers Amanda.

Sans réfléchir, je réagis.

D'un geste vif, je l'attrape avant qu'il ne la touche, mes doigts se refermant sur la surface rugueuse du cuir. Mon corps s'est tendu par pur réflexe, mon souffle légèrement plus court.

Elle sursaute, puis me regarde avec une pointe de surprise alors qu'un gamin arrive en courant, essoufflé.

— Pardon, monsieur ! On visait pas ici.

Je garde le ballon en mains, sentant mon esprit se bloquer dessus, comme paralyser. Je sens mes démons frapper à ma porte, la griffant de leurs ongles acérés pour se permettre de me faire tomber avec eux, dans les flammes de mon enfer.

Je suis en train de me noyer dedans quand je perçois une touche de douceur, une lumière qui arrive à m'extraire de là. D'un geste doux, presque imperceptible, Heaven prend le ballon de mes mains.

Elle ôte un poids sur mes épaules et me sauve encore de mes souvenirs sans le savoir. Une lueur silencieuse passe entre nous, comme une compréhension partagée sans un mot.

Elle n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, je vois juste dans ses yeux. Elle sait. Elle connaît ce poids qu'on porte, même si ce n'est pas le même fardeau.

Et dans ce moment, quelque chose change.

Elle ne me sauve pas avec des paroles, mais par sa présence. En étant là, elle ôte une partie du fardeau que je traîne.

Ses yeux plongent dans les miens, et je perçois cette étincelle. Comme si, à cet instant, tout se réduisait à ce regard. Elle aussi, elle a ses démons. Elle aussi, elle lutte pour avancer. Et peut-être que, d'une manière ou d'une autre, on se rejoint enfin.

Elle ne dit rien, mais je sais qu'elle comprend.

Puis, un léger sourire effleure ses lèvres, presque imperceptible, mais c'est assez. Sans un mot, ses yeux se posent sur le terrain de basket, sur les enfants qui s'amusent, insouciants.

Je la vois marcher vers eux et commencer à faire des passes en riant. Je me retiens de m'allumer une clope avant de la rejoindre. J'ai cette voix dans ma tête qui me dit de rester à distance, que c'est juste une putain de mauvaise idée.

Mais je la mets en sourdine.

Je marche lentement vers le terrain, mes pas lourds dans le sable, et je l'observe. Elle a cette énergie autour d'elle, comme une mélodie qu'elle porte en elle, comme si chaque mouvement créait une symphonie qui lui est propre.

Putain, je donnerais tout pour en faire partie.

Elle se place pour tirer, ajuste sa posture, et lâche le ballon. Il s'élance dans les airs et... manque le panier. Un sourire se forme sur mes lèvres, involontaire.

Elle n'a pas changé, toujours aussi acharnée, mais toujours un peu à côté de la cible.

Sans réfléchir à mes gestes, je m'approche assez pour glisser mes mains sur ses hanches. Le contact est électrique, presque brusque, et je dois me concentrer pour ne pas la faire fuir. Je la guide doucement, la faisant pivoter dans la bonne position, mais je sens son corps se tendre à chaque mouvement.

C'est comme si, avec chaque ajustement, j'étais en train de violer une frontière que je ne devrais pas franchir. Elle se fige, sa respiration suspendue, la balle serrée dans ses mains. Mon cœur martèle mon torse, trop fort. Je sais qu'elle le sent. Mais je n'arrive pas à m'éloigner. Je dois l'aider, je dois me concentrer.

Pas sur ça, pas sur nous.

Je guide ses bras, mes mains frôlant sa peau un peu trop longtemps à chaque geste. Je l'entends souffler un peu plus fort, alors que le silence entre nous se fait de plus en plus lourd, comme un voile qu'on ne peut pas enlever. Je suis là, tout près, mon souffle qui se mêle au sien, et je sais que cette bulle fragile peut éclater à tout moment.

— Un peu plus bas... plie les genoux, pas juste les bras, je conseille d'une voix plus basse que je ne l'avais prévu.

Chaque mot semble peser dans l'air, suspendu entre nous.

Je la vois fermer les yeux, cherchant à se concentrer. Son corps est raide sous mes mains, mais je sens une tension nouvelle. J'hésite. Et je recule finalement d'un pas, lui donnant un peu d'espace. Mais c'est comme si un bout de moi voulait rester, m'accrocher.

Elle ferme les yeux un instant, comme pour retrouver son équilibre. Puis, sans prévenir, elle lance le ballon, un geste fluide et assuré. Je la vois regarder la trajectoire de la balle, son corps tendu dans une dernière espérance silencieuse. Le bruit du ballon qui frappe le panier me résonne dans le cœur, comme un petit choc d'espoir.

Elle marque.

Elle se redresse, un petit sourire en coin, comme si elle venait de remporter une victoire qu'elle n'avait pas vraiment anticipée. Je me surprends à être fier d'elle, mais il y a aussi cette douleur dans ma poitrine, celle de tout ce qui est resté non dit, non réglé entre nous. Elle l'a fait. Elle m'a prouvé qu'elle pouvait le faire, mais moi, je ne suis toujours pas certain de savoir comment nous faire avancer.

Les enfants l'acclament en riant, mais elle ne prête pas attention à eux. Ses yeux cherchent les miens, comme si elle attendait que je réagisse, que je dise quelque chose.

Un regard. Juste un instant, il m'arrête net.

Mais je suis trop occupé à essayer de déchiffrer ce que je vois dans ses pupilles. Un mélange de fierté, mais aussi un brin de défi. Je vois la lueur de quelque chose qui pourrait être un souvenir partagé, ou peut-être un défi silencieux lancé, sans mots.

Mais tout ce que je fais, c'est la regarder, en silence.

Il y a une connexion, aussi complexe qu'un éclair dans une nuit noire. Je veux briser ce silence, dire quelque chose, mais mes mots me manquent, prisonniers de cette bulle étrange qui flotte entre nous.

Elle détourne vite la tête, mais j'ai vu l'ombre d'un sourire effleurer ses lèvres.

Infime. Fugace. Mais bien réel.

Et, pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression d'avoir marqué un point.

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