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14. Héros.

Matthew.

5 ans.

Je sens une caresse me réveiller et j'ouvre les yeux. Maman me sourit alors que je m'étire avec Slappy, mon doudou, dans la main.

— Coucou mon héros, tu as bien dormi ?

Je me lève et me réfugie dans ses bras pour avoir un calin. C'est chaud et douillet. Elle passe sa main dans mes cheveux et je ferme les yeux. Maman se lève et je la serre fort pour ne pas tomber quand on descend dans la cuisine.

Papa est assis avec son journal et bois son café. Il lève les yeux vers moi et me sourit avant de me faire un bisou sur le front.

— Que veux-tu manger ce matin Matthew ? me demande-t-il en pliant son journal pour se concentrer sur moi.

J'aime bien quand il me fixe, je sais que je peux avoir tout ce que je veux. Papa et Maman font tout pour que je sois heureux ! Je pose Slappy sur la chaise à côté de moi et lui demande ce qu'il veut manger. Je me penche pour écouter sa réponse avant de sourire et de lui faire un câlin.

— Slappy veut des céréales au chocolat avec des gaufres et un chocolat chaud avec des guimauves !

Papa hausse les sourcils et Maman prépare mon petit-déjeuner. Le petit-déjeuner, c'est très important pour avoir des forces quand je vais aller à l'école.

— Ah bon ? Slappy a dit ça ? reprend Papa en croisant ses bras.

Je hoche la tête plein de fois avec un sourire qui montre mes dents.

— Oui ! Et moi, je veux comme Slappy !

Maman m'apporte mon chocolat chaud et mes gaufres avant de m'embrasser le front.

— Chéri ? Je peux te parler, en privé ? Questionne Maman en regardant bizarrement Papa. On revient tout de suite, mon héros, Slappy est avec toi, tu n'es pas tout seul, d'accord ?

Je hoche la tête et ils sortent de la pièce et je me sens triste. Maman a dit qu'ils revenaient tout de suite alors pourquoi ils sont pas encore là ?

Je regarde Slappy qui me sourit et je retrouve le mien. Je mange un bout de gaufre en n'oubliant pas d'en donner un à mon doudou. Je bois de mon chocolat chaud quand je vois que Maman a oublié mes céréales.

— Maman !

Mes parents reviennent en courant, le visage inquiet.

— Qu'est-ce qu'il y a Matthew ? demande Papa en s'accroupissant devant moi.

— Maman, elle a oublié les céréales, je me plains.

Il jette un regard à Maman qui grimace. Je fronce des sourcils et penche la tête sur le côté.

— Écoute Matthew, reprend Papa en me prenant par les épaules. Aujourd'hui, il n'y aura pas de céréales, d'accord ?

Mon petit cœur bat plus vite et mes poings se serrent. Pourquoi je peux pas avoir mes céréales ?

— Mais, moi je les veux ! J'ai besoin de force pour l'école ! je crie en devenant tout rouge.

Je regarde Maman, je suis en colère contre elle. Elle a oublié mes céréales !

— Matthew, ce n'est pas la peine de t'énerver, d'accord ? Maman va en acheter dans la journée et tu en auras demain matin...

— Non ! Moi je veux maintenant ! Je te déteste ! hurlé-je en bougeant partout pour qu'il me lâche.

J'attrape Slappy, les larmes coulent sur mes joues et je crie encore. Papa essaye de me calmer mais je ne veux pas, je veux mes céréales !

Je me roule par terre en criant. Je me mords le bras mais Maman m'empêche de me faire mal alors je la tape avec Slappy. Je cours dans ma chambre et jette tout ce que je peux porter en criant.

— JE VEUX MES CÉRÉALES !!!

Pourquoi Papa et Maman ne m'aiment pas ? Je voulais juste avoir mon petit-déjeuner pour avoir des forces. Je saute sur mon lit et met mon pouce dans ma bouche en le mordant fort.

Maman ouvre la porte de ma chambre mais je ne veux pas la voir. Je la déteste. Elle s'avance et moi, je crie plus fort en me frappant la tête avec mon doudou.

— Écoute-moi mon héros...

— NON !

Maman me rattrape et je me débat. Je suis sur le sol et je bouge dans tous les sens pour qu'elle me lâche. Elle me tient par les poignets. Je ne peux pas bouger alors j'essaye de lui faire mal. Coup de pied et morsure.

— Écoute-moi Matthew, intervient Papa. Maman veut aller faire les courses avec toi. Tu pourras choisir tes céréales, d'accord ?

Les courses avec Maman ? On va pouvoir acheter des céréales pour faire plaisir à Slappy ?

Je me calme et arrête de bouger. Mes larmes ont séché sur mes joues. Je serre mon doudou contre moi quand Maman me lâche.

— C'est vrai ?

— Oui, mon héros. On va aller s'habiller et on va aller acheter tes céréales.

Je sourit et cours dans ses bras.

— Merci, Maman, je t'aime.

Je ferme les yeux. T'inquiète pas Slappy, on aurait nos céréales.

***

6 ans.

Ce soir, je suis content. Avec Papa et Maman on fait une soirée pâtisserie. J'aime bien ces soirées. Avant que la boulangerie ferme, on va acheter nos pâtisseries préférées avec des "petits bonus" comme les appelle Maman. Croissant, chaussons aux pommes, pain au chocolat...

Papa prépare nos verres de lait et jus de fruits alors que je rigole à une blague de Maman. On s'installe, puis on mange nos pâtisseries. Papa a pris un éclair au chocolat, Maman un Paris-Brest et moi, une tarte à la poire.

C'est mon dessert préféré, même à mon anniversaire j'en mange.

Je croque dedans alors que mes parents discutent entre eux. Slappy est à côté de moi et je lui donne une poire. Je bois une gorgée de lait mais quand je veux reposer le verre, il glisse de ma main et tout le lait se renverse sur la table et mes affaires.

Je fixe la tâche et les larmes coulent toutes seules.

— Je suis désolé ! Je suis désolé ! Je crie en me tenant la tête.

Je sens mon visage devenir rouge de honte alors que Papa se lève pour tout nettoyer. Maman se penche vers moi, ses mains sur mes joues.

— Ce n'est pas grave mon héros, ça peut arriver à tout le monde de renverser du lait, me rassure-t-elle en me caressant les cheveux.

Je ne l'écoute pas et je répète que je suis désolé. Je prends Slappy et le serre fort contre moi. Je suis triste. Je suis désolé.

— Pourquoi je fais tout le temps des bêtises ? Je suis nul !

Je me balance sur ma chaise, mes vêtements encore mouillés de lait. Maman me prend dans ses bras et on va dans le salon. Je renifle et elle me donne un mouchoir.

— Matthew, je veux que tu fasses quelque chose pour moi, reprend-t-elle. Je veux que tu arrêtes de pleurer, d'accord ?

— Mais, j'ai tout renversé ! Regarde mes habits !

— Et si je te dis un secret, tu penses que tu pourrais te calmer ?

J'essuie mes larmes et hoche la tête. Mon petit cœur s'est un peu apaisé.

— Tu te rappelles quand tu nous a dit que tu t'ennuyais à jouer tout seul ?

— Oui...

— Et bien, maintenant, tu ne seras plus seul.

Maman prend ma main et la met sur son ventre. Je lève les yeux vers elle, ne comprenant pas pourquoi elle fait ça.

— Tu vas avoir une petite soeur, mon héros.

Mes yeux sont comme des soucoupes volantes et ma bouche s'ouvre toute seule.

— Une petite soeur ? je répète.

Elle hoche la tête et je souris de toutes mes dents. Je lui saute au cou pour lui faire un bisou. Puis, je raconte ce que Maman m'a dit à Slappy. Lui aussi est content.

Je vais avoir une petite soeur et je serais son héros.

Sur la tête de ma tarte aux poires !

***

6 ans.

Mon sac sur le dos, je cours après Gabrielle, une amie à moi. J'ai pas beaucoup d'amis. J'en ai deux : Gabrielle et Kévin. Nos parents nous surnomment MGK, un groupe de musique, je crois.

On joue au chat et à la souris. Papa et Maman sont au travail mais ma maîtresse a dit qu'ils reviendraient dès que j'aurais fini de jouer avec mes amis.

J'attrape Gabrielle en rigolant et Kévin nous rejoint. On décide de faire une ronde en chantant, on s'amuse bien dans la cour de récréation.

— Au fait, je vous ai pas dit , interrompt Kévin. Je pars en vacances cet été.

— Trop de chance ! s'exclame Gabrielle en souriant. Tu vas où ?

— En Italie, mais avec Mélanie dans les pattes, je sens que mes vacances vont être un cauchemar.

— Mais, tu peux pas dire ça ! C'est ta soeur quand même, je la défends en croisant mes bras sur mon torse.

— Matthew, ne crois pas que se sont des bisounours, intervient Gabrielle. Des fois, ce sont des monstres. La semaine dernière ma sœur a cassé ma collection de poupées. J'avais juste envie de mettre sa tête dans le micro-ondes.

— Pareil ! réagit Kévin en riant. Une fois, j'ai failli étrangler Mélanie pour qu'elle se taise. Ça t'es jamais arrivé ?

Je réfléchis en levant les yeux mais aucun souvenir mauvais avec ma soeur ne me revient.

— Non, j'aime trop Lily pour ça, je répond en bombant le torse, fier d'être un grand frère.

Ils se moquent de moi et Gabrielle pose sa main sur mon épaule pour la presser.

— Crois-moi Matty, quand elle se mettra à pleurer pour un rien ou attirer toute l'attention de tes parents, t'auras juste envi de l'étouffer avec ton oreiller, rigole-t-elle.

Je recule d'un pas, je n'aime pas ce que dit mon amie. Jamais je ne ferais une chose pareille, Lily est tout pour moi. Jamais je ne lui ferais ça, c'est horrible de penser faire du mal à sa soeur.

— Vous êtes méchants ! hurlé-je, les larmes roulant sur mes joues en les pointant du doigt. Jamais je serais comme vous !

Je courre jusqu'aux toilettes et me passe de l'eau sur le visage. Je me regarde dans le miroir d'en face.

Mes cheveux bruns sont décoiffés, mon t-shirt a été sali de peinture et mes yeux marrons sont remplis de peur.

Non, jamais je ne ferais du mal aux gens que j'aime. Je suis leur héros.

***

7 ans.

Papa et maman m'ont laissé seul. Encore une fois.

Je prends Slappy contre moi et me tourne dans mon lit. Je regarde dehors à travers ma fenêtre. La lune éclaire ma chambre et crée des ombres monstrueuses sur les murs.

Je suis devenu ami avec eux.

Depuis que maman et papa s'occupent de Lily, ils ne passent plus autant de temps avec moi et ça me rend triste. J'aimais bien quand ils me berçaient le soir, quand on allait en courses pour acheter des céréales, les soirées pâtisseries où je prenais ma tarte aux poires. Maman ne m'appelle même plus son héros et quand je fais une crise, je finis puni dans ma chambre.

Comme d'habitude, une larme coulent jusqu'à mon oreille et je laisse les autres la rejoindre en priant pour que demain mes parents remarquent que j'existe toujours.

Même Slappy pense plus à moi.

Un cri me fait sursauter, c'est encore Lily. Elle a deux ans mais elle pleure tout le temps. C'est pour ça que papa et maman restent avec elle. Au début j'étais content d'être un grand frère, j'étais le héros de quelqu'un d'autre et mon cœur se réchauffait à chaque fois.

Mais maintenant, je la déteste. Elle me prend tout. Mes parents, mes repas, mon temps, et même mes jouets !

J'entends ses pleurs. La baby-sitter devrait aller la consoler mais elle ne fait rien de ces soirées à part téléphoner à ses copines et regarder la télé.

Je n'en peux plus de Lily.

Qu'est-ce qu'elle disait déjà Gabrielle ? Que j'aurais envie de l'étouffer avec mon oreiller.

Je sèche mes larmes et retire ma couette pour me lever. J'attrape mon oreiller, puis je me dirige vers la chambre de ma soeur.

Intérieurement, j'ai mal. Mon petit ange me dit de poser cet oreiller tandis que mon petit diable veut que j'aille au bout de mes pensées.

La porte grince et mon envie de la faire taire pour de bon augmente quand le son de ses cris atteint mes oreilles.

Il fait noir, seul sa veilleuse en forme d'étoile éclaire la pièce. Je vois Lily. Debout dans son lit parapluie, Elle tient le rebord de ses mains boudinées, ces cheveux identiques aux miens sont tout emmêlés, ses yeux bouffis et rouge me fixe avec tendresse et espoir et son pyjama est taché de morve et de bave qui coulent aussi sur son menton.

Je m'approche d'elle, mes mains deviennent moites et mon cœur bat si fort dans mon torse qu'il me fait mal. Quand Lily me voit, elle tend ses minuscules bras dans ma direction en poussant des cris.

Doucement, je la rallonge dans son lit et lève l'oreiller au-dessus de sa tête.

Tous ces moments qu'elle m'a volé s'envoleront quand je l'aurais enfin fait disparaître. Plus de Lily, de pleurs, de cadeaux rien que pour elle, de mots doux à son égard.

Tout redeviendra comme avant.

Je la regarde une dernière fois et abaisse l'oreiller jusqu'à ce qu'elle gargouille.

— Mmm... Matt ! s'écrie-t-elle en tapant dans ses mains avec un sourire d'ange.

Je me fige, le regard planté dans le sien. Elle m'a appelé Matt.

Elle m'a appelé Matt !

Lily n'a jamais prononcé un mot, elle gargouille, dit des syllabes mais jamais elle n'a dit un mot sans bégayer ou hésiter.

Son premier mot est Matt.

Un élan d'amour me submerge dans tout le corps alors que je laisse retomber l'oreiller au sol. Je n'ai plus envie de la faire taire. Je veux l'entendre encore et encore, je veux qu'elle ne s'arrête pas de dire mon nouveau surnom.

Je souris de toutes mes dents quand mes pensées morbides s'échappent de moi.

Je la prends dans mes bras et l'emmène dans la mienne. Je la pose sur mon tapis alors qu'elle rit toute seule en essayant de parler. Je sors de la pièce et parcours la maison pour trouver tout ce dont j'aurais besoin pour qu'elle soit toute propre.

C'est la tête dans ma malle de jouet que je retrouve Lily. Je ricane et pose mes trouvailles par terre.

Je prends un mouchoir et la mouche. Puis, j'essuie tout son visage rempli de bave avec une lingette. Je retire son pyjama et change sa couche, laissant toutes les affaires sales dans un coin, je rangerai demain. Je la coiffe jusqu'à ce que ces cheveux retrouvent leur état normal et brillant, ce qui prend presque trente minutes car elle grogne à chaque fois que je tire sur un nœud.

Une fois terminé, je la pose sur mon lit avec une couette et je fais l'effort de lui prêter Slappy. Je prends un livre de super-héros et un paquet de gâteaux que j'ai volé dans le placard de la cuisine.

Je commence ma lecture à voix haute en mangeant avec Lily. Je lui fais un bisou sur le front quand elle me caresse la joue.

— Jamais je ne te ferais du mal Lily, je suis ton héros, je murmure avant qu'elle s'endorme dans mes bras.

Je suis ton sauveur, ton gardien. Et quand tu en auras besoin, je serai là pour veiller et prendre soin de toi. Je te le promets. 

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