Chapitre 32.1
Yuta raccrocha rapidement et éteignit son téléphone. Il adorait Chittaphon, plus que des meilleurs amis, lui et DoYoung étaient comme des frères mais parfois il avait envie de les moudre. Ils appelaient toujours au mauvais moment, à croire qu'ils avaient un don. Il décrochait généralement quand même mais cette fois il décida de ne pas se laisser amadouer et de se concentrer sur sa vie à lui, ça ne pouvait pas être bien grave de ne pas prendre un appel une fois, Chittaphon comprendrait il en était certain.
Des mains se posèrent sur ses épaules, se glissèrent sous le haut de son peignoir et le massèrent doucement. Le jeune homme gémit de contentement en laissant sa tête partir en arrière. Elle tomba parfaitement sur la clavicule de SiCheng et il soupira de bien-être. Le châtain porta sa bouche à son oreille et Yuta frémit.
- Tout va bien ?
- Hum, juste Chi qui voulait raconter sa journée j'imagine. Rien de grave, souffla le décoloré.
- T'es complètement tendu.
Yuta hocha simplement la tête, il ne voyait pas vraiment ce qu'il pouvait répondre à cette affirmation. En même temps il avait de quoi être stressé, sa mère l'avait appelé deux semaines plus tôt pour lui annoncer que son père avait eu un accident au travail, l'un des bâtiments sur lesquels il travaillait s'était effondré sur son équipe et à ce moment-là personne ne savait encore s'il allait s'en sortir. Yuta avait sauté dans le premier avion direction le Japon sans se soucier de manquer le travail ou de prévenir ses amis, il ne l'avait fait que le lendemain, son père était plus important. Les premières quarante-huit heures avaient été les plus dures, il ne savait pas si son paternel allait s'en sortir mais finalement ses jours n'étaient plus en danger. Seulement il n'avait toujours pas repris connaissance depuis son accident et Yuta ne savait quand il se réveillerait. L'angoisse que ce jour n'arrive jamais lui tordait l'estomac, d'autant plus qu'il se devait de paraître fort pour sa mère.
S'il avait été le pilier de sa génitrice, SiCheng avait sans aucun doute été le sien. Dès le moment où il lui avait expliqué la situation, non seulement parce qu'il en ressentait le besoin mais aussi parce qu'il avait posé un lapin à son petit-ami sans le vouloir, obsédé par l'état de santé de son père, SiCheng avait été là pour lui. Tous les jours, dès qu'il avait un moment, il envoyait un message au plus jeune pour prendre des nouvelles ou il l'appelait directement. Ces quelques moments dans la journée étaient comme une bouffée d'air frais pour Yuta qui avait alors la sensation de pouvoir respirer.
SiCheng lui avait fait la surprise d'arriver le matin même au Japon et Yuta avait fondu en larmes en le voyant se présenter sur le pas de la chambre d'hôpital qu'occupait son père. Il n'avait rien pu contrôler, ses nerfs avaient lâché et il s'était écroulé dans les bras du Chinois. SiCheng l'avait soutenu et câliné jusqu'à ce qu'il puisse se reprendre et que ses pleurs se tarissent. Ils avaient passé la journée à veiller le père du plus jeune jusqu'à ce que les horaires de visite ne soient finis et qu'ils ne doivent quitter les lieux. L'aîné avait bien remarqué que le décoloré n'avait pas vraiment envie de retourner chez lui où il ne pourrait constater qu'une fois de plus l'absence du père de famille, il lui avait alors proposé de venir dormir avec lui à l'hôtel. Yuta avait vérifié que sa mère ne serait pas seule, une cousine était venue en soutien moral, avant d'accepter avec un soulagement certain la proposition.
Ils venaient tout juste d'arriver à la chambre et de se mettre en peignoir, SiCheng ayant proposé qu'ils se rendent au sauna, lorsque Chittaphon avait appelé. Ils en étaient alors là, l'un contre l'autre, le châtain tentant de défaire les nœuds qui crispaient les épaules du Japonais. Yuta secoua doucement la tête, ses mèches blanches frottant contre ses joues, et il se retourna pour serrer son petit-ami dans ses bras. SiCheng referma son étreinte sur lui avec douceur et lui embrassa le sommet du crâne.
- Qu'est-ce qui se passe Yuta ?
- Je ne veux plus aller au sauna, marmonna le jeune homme. Je veux rester avec toi ici pour toujours.
- Je vais devoir aller travailler demain matin mais on peut rester ici ce soir tous les deux, il n'y a pas de problème.
Yuta nicha son nez dans le cou de son copain et il inspira profondément son parfum. Il avait du mal à croire que son amour d'enfance, celui qu'il pensait avoir perdu pour toujours, se trouvait à présent être son petit-ami. C'était comme un rêve éveillé.
Les mains de SiCheng se glissèrent sous son peignoir pour aller lui caresser le dos et le décoloré frissonna alors que les pans de son vêtement s'ouvraient. Il ne se décala cependant pas et se laissa aller aux touchantes attentions.
- Tu veux que je te change les idées Yuta ? murmura SiCheng à son oreille.
- Comment tu comptes faire ?
- J'avais une petite idée en particulier...
Les doigts du Chinois descendirent le long de la chute de reins du plus jeune et s'arrêtèrent sur le fessier légèrement rebondi. Un frisson remonta le long de la colonne de Yuta et il se pressa contre son copain les joues rouges. Ils ne l'avaient encore jamais fait mais il était déjà persuadé, qu'en effet, que cela allait lui changer les idées et l'empêcher de se morfondre. Il releva la tête pour que sa bouche trouve celle de SiCheng et il se pressa avidement contre lui. Il n'avait pas eu de relations sexuelles depuis le moment où il avait décidé de séduire son aîné et son corps ne tarda pas à réagir à la proposition, s'embrasant comme celui d'un adolescent.
- Je peux ? demanda SiCheng en tirant légèrement sur le peignoir qui couvrait encore Yuta.
Celui-ci hocha doucement la tête en rougissant, personne ne lui avait jamais demandé la permission comme ça. D'habitude c'était plutôt du style chacun tire son coup et tout le monde est content, l'opposition totale de la situation le rendait tout chose.
Le coton glissa le long de ses bras avant de s'échouer sur le sol dans un bruissement de tissu agréable. SiCheng l'attrapa par la taille pour l'embrasser fougueusement et le décoloré se laissa emporter par la passion. Son copain était toujours doux dans ses gestes, mais il ressentait aussi son exigence et son autorité dans ses mouvements et il adorait ça. Pour une fois il ne serait pas celui qui prenait les rênes et ça faisait du bien. Il s'accrocha à la nuque de SiCheng pour répondre à ses baisers impérieux et ne la lâcha pas même lorsque le plus vieux le fit basculer sur le lit et que son dos s'écrasa parmi les coussins. La bouche du châtain était la chose la plus délicieuse qu'il n'avait jamais eu l'occasion de goûter, il ne pouvait juste pas se résoudre à s'en détacher.
Il dût cesser de s'agripper à la nuque de SiCheng pour se rabattre sur ses épaules toujours couvertes lorsque celui-ci se baissa pour commencer à laisser une lente trainée de baiser sur sa gorge puis le haut de son torse. Yuta se cambra lorsque la langue chaude du Châtain s'enroula autour de l'une de ses pointes sombres en une succion démentielle. Il était tellement sensible, il avait l'impression de ne jamais l'avoir autant été. Le faire avec la personne que l'on aimait avait donc ce pouvoir ? Il ne pourrait plus jamais s'en passer, si juste ce toucher le rendait fou il n'imaginait même pas ce que la suite allait donner. A défaut d'avoir une autre langue pour s'occuper de l'autre téton, SiCheng usa de ses doigts pour le dorloter et le titiller. Le souffle de Yuta s'emballa et il geignit, ce n'était pas juste, il ne pouvait pas venir juste avec ça. Pourtant quelques secondes plus tard son corps lui prouva le contraire et il rougit brusquement sous le regard fier de son amant.
- C'est juste parce que ça fait longtemps ! se défendit le décoloré honteux.
- Ou tu peux juste dire que tu as aimé, je ne t'en voudrai pas Yut', souffla SiCheng contre sa peau.
Vexé pour il ne savait quelle raison, le Japonais attrapa son copain par les épaules et leur fit échanger de position. SiCheng se laissa faire dans un sourire que Yuta savait être le seul à connaitre, et il croisa les bras derrière la tête en attendant de voir le prochain mouvement de son cadet. Yuta s'humidifia les lèvres en dévorant des yeux le corps sous lui. Il osait à peine y toucher, non pas de peur de le casser il savait son aîné bien plus robuste que lui mais parce qu'il n'en avait jamais eu l'autorisation avant. Il avait un peu peur que le Chinois ne décide finalement de tout stopper et qu'ils en restent là. Cependant le regard de SiCheng était clair, il n'y avait pas de traces de doute dedans alors Yuta décida d'agir.
Sa main alla se saisir du bout de la ceinture de coton qui maintenait le peignoir de son copain fermé et il tira sèchement dessus. Les pans s'ouvrirent d'un coup, laissant le torse imberbe mais strié de cicatrices à la vue de Yuta. Ses yeux ne quittèrent pas ceux de SiCheng, il épiait le moindre signe qui lui signalerait qu'il allait trop loin et qu'il fallait stopper. A califourchon sur le bassin du châtain, le jeune homme se baissa pour embrasser une marque qui barrait le dessous de la clavicule de l'autre. L'aspérité lisse sous ses lèvres était étrange, unique, elle contrastait avec le reste de la peau mais il ne trouva cette particularité que plus séduisante. Elle faisait de SiCheng ce qu'il était et ce qu'il était c'était l'amour de Yuta.
- Un jour... murmura le décoloré.
- Bientôt, mais pas maintenant, souffla SiCheng en retour. Ce n'est pas le moment.
Yuta le couvrit de baiser, il caressa chaque marque avec amour jusqu'à ce que le plus vieux ne décide de reprendre les choses en main. Sa bouche revendiqua celle de Yuta et ses mains réchauffèrent son corps de leurs caresses pendant de longues minutes avant qu'il ne passe à l'étape supérieure. Leurs lèvres toujours liées, il entreprit de préparer son cadet avec douceur et minutie, attentif à chacune de ses expressions et à ses gémissements.
Lorsque le Japonais l'accueillit en lui ils soupirent de concert de satisfaction, c'était comme être un. Ils s'étaient fourvoyés pendant des années en pensant qu'ils pouvaient être l'un sans l'autre mais ne comprenaient que maintenant à quel point ils avaient eu tort. Leurs cœurs et leurs corps étaient dévoués à l'autre, ils étaient un.
De délicats passages dans ses cheveux tirèrent Yuta de son sommeil et il plissa le nez en se blottissant contre la masse chaude derrière lui.
- Je t'ai réveillé ? Rendors-toi, il est encore très tôt, souffla SiCheng.
- C'est bon... tu ne dors pas toi ?
- Je n'ai pas besoin de beaucoup de sommeil et j'ai l'habitude d'être debout à cette heure-là pour aller courir alors mon corps a comme une horloge maintenant.
- Faut être complètement fou pour aller faire du sport à cinq heures du matin, bougonna Yuta.
- Chacun ses addictions, certains se défoulent dans le footing et d'autres dans le shopping.
Attrapé. Yuta sourit et gloussa en passant un bras autour du torse du châtain. Son regard dériva sur les cicatrices exposées et il se retrouva à en retracer une inconsciemment. Le geste n'échappa pas à SiCheng qui soupira et lia leurs doigts ensemble.
- Tu es curieux pas vrai ?
- Désolé.
- T'excuse pas, je vais te raconter. Je ne voulais pas le faire hier parce que je ne voulais pas casser l'ambiance mais j'avais déjà décidé de profiter de notre séjour au Japon pour t'en parler. T'es mon petit-ami, le seul que j'aime, et je ne veux pas avoir de secrets pour toi-même si je vais devoir faire des efforts encore pour me dévoiler totalement, avoua le Chinois.
Yuta sentit la pression sur ses doigts s'intensifier sans aller jusqu'à lui faire mal, il sentait simplement à quel point ce que SiCheng allait lui raconter avait impacté celui-ci et son évolution.
- Prends le temps que tu veux, je ne bouge pas de là, sourit le décoloré avec tendresse.
- Merci, je ne sais juste pas vraiment par quoi commencer en fait. Ça remonte à tellement loin mais en même temps je ne peux pas le laisser derrière moi.
- C'est pas grave, dis-le comme ça te vient et je te dirai si je comprends.
SiCheng prit une profonde inspiration, son masque impassible de retour et les yeux rivés au plafond de la chambre d'hôtel.
- Tu sais que j'ai été adopté par vrai, j'étais plus vieux que Chi et Shot quand ça s'est fait, j'avais sept ans lorsque je suis en Corée mais en fait la demande d'adoption qui avait été faite pour moi datait de deux ans plus tôt.
- Je sais que les procédures sont très longues parfois.
- Dans mon cas ce n'était pas une question d'administration ou de papiers, il a fallu attendre deux ans parce que je n'étais pas en état d'être adopté.
Yuta se tendit, la question lui brûlait les lèvres et il se résolut à la poser même si la réponse l'angoissait.
- Comment ça ?
- Je vivais dans un petit village de campagne, dans le sud de la Chine avec mes parents et ce jusqu'à mes cinq ans à peu près. Le problème dans ces zones c'est qu'elles ne sont absolument pas sécurisées et les coulées de boue ou glissements de terrain sont réguliers mais les gens ne le prennent souvent pas au sérieux parce que ça ne peut pas leur arriver à eux, c'est bien connu que ça n'arrive qu'aux autres, souffla dramatiquement SiCheng. Je mangeais avec mes parents lorsque le glissement de terrain à emporter notre maison et tout ce qu'on possédait avec, je les ai vus être emporter loin de moi avant que la douleur ne me submerge et que je ne perde connaissance.
- SiCheng, je suis tellement désolé...
Yuta se blottit contre son petit-ami et le serra fort contre lui.
- C'est la dernière fois que je les ai vus. Lorsque j'ai repris conscience c'était huit mois plus tard. J'étais dans le coma tout ce temps, et lorsque je me suis réveillé j'ai appris que je n'avais plus de famille, j'étais seul et mon corps était détruit. C'était un miracle que je sois vivant, mais c'est impossible qu'une maison s'écroule sur toi sans conséquence. Mes os ont été détruits, ma peau déchirée. Quand je me suis réveillé j'ai eu peur de moi, j'étais un monstre.
- Dis pas ça...
- Tu ne m'as pas vu à ce moment-là Yuta, murmura SiCheng. Tu ne m'aurais jamais approché sinon. La cicatrisation a pris du temps et j'en ai gardé ces cicatrices, ma rééducation a été longue aussi et je n'ai jamais totalement récupéré la mobilité de mon bras même si ça ne se voit pas au quotidien mais quand je suis arrivé en Corée j'étais à peine remis sur pied, j'ai dû continuer la rééducation et les soins pendant plus d'un an. Chi ne l'a jamais su mais TaeIl a été témoin de mon état, il sait à quel point c'était horrible.
Yuta se redressa et l'embrassa. Il voulait faire disparaître les mauvais souvenirs qui obscurcissaient le regard de SiCheng et le maintenait à une certaine distance de lui. Il voulait lui faire comprendre qu'avec ou sans cicatrices il était le seul pour lui et qu'il l'aimait sincèrement. Il l'embrassa encore une fois et continua jusqu'à ce qu'un léger sourire ne fende le visage peu expressif du Chinois.
- Merci Yuta, d'être là et de ne pas avoir pitié de moi.
- Comment je pourrais avoir pitié de toi ? Mon homme est incroyablement fort et courageux, t'es un modèle et pas que pour moi. Je t'en prie, ne doute pas de toi SiCheng, t'es incroyable je ne connais personne comme toi.
SiCheng le saisit pas la taille et l'attira sur son torse pour ne pas le laisser voir les larmes de reconnaissance qui lui étaient montées aux yeux. C'était la première fois qu'il parlait de ce traumatisme et l'acceptation de Yuta était tout ce dont il avait besoin pour aller mieux. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre jusqu'à ce que le réveil du châtain ne sonne, indiquant la fin de leur moment privilégié. SiCheng se leva pour se préparer et se tourna vers son amant.
- Tu vas retourner voir ton père à l'hôpital aujourd'hui ?
- Oui, je vais aussi rappeler Chi pour qu'il ne boude pas trop longtemps, sourit faiblement Yuta avant que son rictus ne disparaisse.
Son doigt fit défiler les différentes notifications sur son téléphone qu'il avait mis en silencieux et un étrange pressentiment s'immisça en lui. Il avait peut-être fait une erreur.
- Un problème Yut' ? s'inquiéta SiCheng.
- Je ne sais pas, j'ai plein de messages de DoYoung, je vais le rappeler pour voir. Courage pour ta réunion.
Yuta reçut un baiser et il appuya entre les sourcils froncés de son copain. Il ne voulait pas l'inquiéter inutilement, c'était possiblement rien après tout.
Nda :
Hey ! C'est mercredi et comme convenu voici le chapitre spécial :) j'espère que ça vous a fait plaisir de revoir Yuta ^^
Dalion~ Kiss :3
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