Chapitre 4 (5)
Vers la fin de la journée, Cassiopée allait déjà bien mieux. À ma grande satisfaction, la soupe semblait lui avait véritablement fait du bien, et elle avait fait une bonne sieste, et s'était réveillée un peu faible mais bien moins fatiguée et avec un teint normal.
Je suis passée à côté d'elle pour changer sa bouteille d'eau sur la table de chevet, que j'avais un peu rangé pour lui faire de la place. Au moment où j'ai attrapé ma bouteille, elle m'agrippa à la taille par surprise, un grand sourire au visage.
- Lyslas ! Tu m'as manqué ce matin !
J'ai sentis mon coeur accélérer la cadence.
- J'étais dans le pièce d'à côté...
- Je sais, mais c'était trop loin.
Elle releva ses yeux couleurs forêts vers moi et j'ai sentis ma panique intérieur redoubler.
- C'est quoi ce collier ?
J'ai baissé les yeux sur le cadeau d'Anoushka :
- C'est Anoushka qui me l'a donné hier.
Je ne sais pas si je l'ai imaginé mais il me sembla qu'elle avait légèrement resserré sa prise sur ma taille. Elle pencha un peu la tête, et l'air songeur elle me demanda :
- Tu penses quoi d'Anoushka ?
J'ai cligné des yeux un peu prise au dépourvue par la question. J'ai hésité avant de répondre en pesant mes mots, peu sûre de ce qu'elle voulait que je lui dise :
- C'est mon amie. Elle... est méfiante, et assez... joueuse on va dire, mais elle a bon fond, je lui fais confiance.
J'ai un peu hoché la tête pour confirmer mes propos. Cassiopée continuait de me fixer d'un air songeur, et j'ai du détourner les yeux ne pouvant soutenir son attention. Elle lâcha ma taille et reposa ses mains sur ses genoux. Puis elle demanda cette fois sans me regarder :
- Et moi ?
Je me suis un peu raclée la gorge :
- Euh, toi quoi ?
Elle demanda explicitement sans battre d'un cil :
- Qu'est-ce que tu penses de moi ?
Je pense qu'encore une fois je devins rouge écarlate, car j'avais soudainement très très chaud. Qu'étais-je censé lui répondre ? J'ai paniqué et un bruit vague sortit de ma bouche sans faire de sens. Le rire cristallin de Cassiopée retentit à mes oreilles et rendit mes pensées encore un peu plus confuse. Elle était trop jolie, et j'étais trop maladroite ! Et elle était devant moi, dans mon lit, et de plus en plus tactile avec moi. Je savais ce qu'il se passait, mais j'avais à la fois du mal à le croire et aucune idée de comment le gérer. J'ai finis par bafouiller :
- J-je t'aime bien.
Elle sourit de plus belle, bien qu'elle tente un peu, et très en vain, de le cacher.
- Bien ?
J'ai ouvert la bouche au bord de l'apoplexie. Mais elle rit et m'interrompit avant que je ne sorte un autre mot incompréhensible.
- Désolée, désolée, je ne devrais pas te pousser, mais ta réaction est trop mignonne, je n'ai pas pu m'en empêcher.
J'ai pointé la porte :
- Je vais... flûte
- Qu'est-ce qu'il y a flûte ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Faire flûte. Instrument. Flûte.
- Ah !
Elle rit encore.
- Va faire tes flûtes !
Elle sortit de sous les draps. Elle ne portait qu'un long tee-shirt qui lui arrivait à mi-cuisse et je me suis promptement détournée vers mon atelier.
Je l'ai entendu remettre plus de couche de vêtement, s'apprêtant à sortir.
Elle passa la tête dans l'encadrure de la porte de mon appartement :
- Je me sens mieux, je vais te laisser un peu tranquille et rentrer chez moi-
- Attend !
Lui fais-je, en repensant à la demande de Royale :
- Est-ce que tu pourrais me faire une liste de toute ce que tu as mangé que les autres n'aurait pas forcément mangé ?
Elle inclina la tête l'air de réfléchir et me dis en comptant sur ces doigts :
- J'y ai déjà réfléchis et il n'y a pas grand-chose. Du pudding au caramel que j'ai piqué dans le frigo pour l'heure du goûter, le vinaigre balsamique, je sais que personne autour de moi n'en a mis dans sa salade. Sinon il me semble avoir été la seule ou presque a avoir mangé de la papaye, c'est vrai que ça sent un peu le vomi mais c'est bon en vrai.
- C'est tout ?
- Je crois oui, le reste d'autres personnes en ont mangé, dont toi souvent et tu as l'air en forme.
J'ai hoché la tête et je l'ai remercié. Elle est partie et une fois mon travail commencé finis, je suis ressortis transmettre la nouvelle à Royale. Bon. En admettant que je l'a trouve.
J'ai commencé par son chalet, puis le chalet restauration, et finalement je suis allée trouvé les garçons dans le chalet principal pour leur demander s'il savait quelque chose. Je suis tombée sur un spectacle inquiétant. Remington et Léo se tenait autour de Randall, allongé dans un fauteuil l'air malade.
- Que se passe-t-il ?
Je me suis exclamée en me rapprochant.
Randall était pâle, de la sueur sur le visage, et il était un peu recroquevillé. Remington lui tenait la main en signe de soutien. Léo m'expliqua l'air presque effrayé :
- En revenant de la cuisine tout à l'heure on l'a trouvé comme ça. Il dit qu'il a envie vomir, et qu'il a mal au ventre. Il est très faible aussi.
C'était exactement les mêmes symptômes que Royale et Cassiopée. Je me suis accroupie devant Randall qui me regardait avec ses yeux bruns voilé de fièvre. Je lui ai demandé doucement :
- Hey Randall.. tu n'es pas le seul dans ton cas, Royale et Cassiopée aussi ont eu la même chose, on pense qu'il y a quelque chose de mauvais dans nos réserves, est-ce que tu as mangé du pudding au caramel, du vinaigre balsamique ou de la papaye ?
Il hocha la tête et me répondit en grimaçant :
- Papaye et pudding.
Ça éliminait un ingrédient de la liste. Il ne manquait plus qu'à retrouver Royale. J'ai demandé aux deux autres.
- Est-ce que vous sauriez où se trouve Royale ?
Il se regardèrent. Mais ni l'un ni l'autre ne savait.
Avant de partir, en regardant Randall plié de douleur, j'ai repensé à l'effet de la soupe sur Cassiopée et je leur ai dit :
- Vous risquez de vous prendre un certain nombre de coups de cuillère sur la tête, mais Mizuki a fait une super soupe qui a vraiment soulagé Cassiopée... Vous devriez peut-être en donner à Randall, ça pourrait l'aider.
Il me remercièrent et je suis repartie à la recherche de l'ultime croupière, avant que plus de gens ne soient contaminés.
Il me fallut presque 20 minutes pour la dénicher. Elle était dans le chalet depuis tout ce temps, mais je ne l'avais pas remarqué car elle était dans la chambre froide où sont gardés les ingrédients comme la viande ou les produits laitiers.
Quand elle m'aperçut elle se tourna immédiatement dans ma direction.
- Alors, tu as une liste d'ingrédient ?
J'ai hoché la tête.
- Randall aussi est contaminé, il n'y a que deux ingrédients en commun apparemment : le pudding au caramel et la papaye.
Royale se retourna d'un coup, sortie de la chambre froide et fonça vers un des placards, donc elle sortis toutes les papayes et les jeta dans la poubelle.
Elle se tourna vers moi et asséna en pointant la poubelle du doigt :
- C'est leur faute. J'ai pas mangé de pudding.
J'ai rit un peu devant l'air dégoûté qu'elle afficha en regardant de haut les papayes qui reposaient au fond de la poubelle.
- J'aurais du méfier de leur sale odeur.
- Tu crois qu'elles étaient avariées ou quelque chose comme ça ?
Elle haussa une épaule en reprenant son attitude nonchalante.
- C'est de fruits exotiques, ça devrait déjà pas être ici.
J'ai sourit, elle avait plutôt raison, mais je me voyais mal aller me plaindre à Monokuma de ce qu'il nous donnait à manger alors que déjà il pourrait ne rien nous donner du tout. Royale posa les mains sur ses hanches, les sourcils froncés :
- Je vais me plaindre à Monokuma. Inadmissible.
Son air si contrarié, elle qui d'ordinaire était inlassablement souriante, était curieusement rafraîchissant, comme si pour une fois elle baissait un peu son masque mystérieux.
J'ai rit de plus belle.
- Bon tout est bien qui fini bien, au moins, on a identifié le coupable.
Elle opina satisfaite.
- Tu devrais quand même dire aux gens de ne pas manger les autres ingrédients potentiellement mauvais. Il y avait peut-être plusieurs choses pourries.
Elle avait tout à fait raison.
- Je ferais ça, c'est plus prudent en effet.
Elle retrouva son éternel sourire et me fit un petit salut, avant de repartir à grande enjambée vers ses but un peu obscurs que je n'avais jamais tout à fait compris.
La présence de Royale, bien que déstabilisante, m'apportait une forme de réconfort. Mais soudain je me suis demandée s'il n'y avait pas d'autres contaminés que je n'aurais pas remarqué. J'ai décidé de faire un tour des chalets.
Anoushka était introuvable, mais ça ne m'étonnait pas d'elle. Et c'était probablement bon signe, si elle était introuvable, elle vaquait probablement à ses activités. Elle serait venue me voir si quelque chose n'allait pas, je suis certaine qu'elle me faisait assez confiance pour ça.
Léo et Rémington avait visiblement suivie mon conseil et Mizuki se chargeait de faire naître une bosse similaire à la mienne sur le haut de leurs têtes. J'ai croisé Violaine dans la salle de sport en faisant ma ronde. Puis j'ai vérifié que Cassiopée allait mieux et je l'ai averti.
Enfin je suis passée vers le chalet de Nikolaï. Après avoir frappé, il m'ouvrit. Sa silhouette importante m'accueillit. Il avait presque l'air à l'étroit dans l'encadrure de son chalet, mais il n'avait pas l'air souffrant.
On s'est regardé sans savoir comment commencer, jusqu'à ce qu'enfin j'arrive à annoncer :
- Il y a des aliments contaminés dans notre réserve, on pense l'avoir trouvé et éliminé mais au cas où je te déconseille de manger de pudding au caramel et de vinaigre balsamique.
Il ouvrit enfin la bouche sa voix grave me répondit :
- D'accord. Merci.
Je me suis un peu dandinée sur place, ne sachant pas quoi ajouter, puis j'allais repartir quand il ajouta :
- Attend Lyslas.
J'ai retourné la tête vers lui, surprise qu'il m'interpelle, car ça n'était pas dans son habitude.
Il disparut d'un coup, et revient quelques secondes plus tard un objet dans les mains :
C'était un crayon taille dans du bois claire. Un très gros crayon.
Il me demanda :
- Tu pourrais me le vernir s'il te plaît ? J'ai peur que comme ça il mette des échardes dans... les doigts... des gens...
J'ai pris délicatement le crayon, plus adapté à la main de Nikolaï que la mienne.
- C'est toi qui l'a fait ?
Il hocha la tête. J'ai écarquillé en observant la minutie de la taille du bois. Il y avait inscrit une mini fresque qui semblait raconter une histoire. Mais comment ses grosses paluches avaient pu atteindre ce niveau de précision ? J'avais du mal à le croire, j'avais toujours vu Nikolaï mais gentil mais maladroit. Ce craton me prouvait l'inverse. J'ai soudain reconsidéré ma première opinion de l'ultime bûcheron. Tout ce que j'ai trouvé à dire fut :
- C'est magnifique.
Il détourna le regard prestement :
- .....merci...
Je suis revenue directement sur le sujet, ressentant une légère gêne.
- Oui bien sûr je peux le vernir, je ferais attention de ne pas boucher les petits angles, tu veux quel type de vernis ?
- Peu importe, ce que tu trouves le mieux.
Il eut l'air de vouloir ajouter quelque chose. Peut-être un compliment, je crois, quelques chose comme « je te fais confiance là dessus », ou « tu es suffisamment professionnelle », c'est l'impression que j'ai eu en tout cas, mais il ne dit rien.
Je n'ai pas insisté, et je suis repartie le crayon en main, délicatement. J'avais le sentiment que chaque fois que je toquais à la porte de Nikolaï, je repartais avec un objet. Ces dernières semaines, à chaque occasion il me donnait quelque chose, comme s'il ne supportait pas que je parte les mains vides.
J'ai terminé ma ronde, et ne trouvant personne de malade, je suis rentrée chez moi rassurée.
Visiblement personne d'autre d'avait été intoxiqué. Tant mieux, pensais-je. Je suis retournée dans mon atelier, et je me suis mise au travail que m'avait demandé Nikolaï, avait toute l'application dont je pouvais faire preuve.
L'heure du dîner arriva, et en même temps, une légère montée de stress. Je n'avais pas oublié qu'Anoushka m'avait donné rendez-vous après manger et je triturais furieusement mon collier qu'elle m'avait offert. Je n'étais décidément vraiment pas faite pour les évènements. Le fait de prévoir quelque chose m'avait toujours horriblement fait stresser. Des préparations, ça veut dire la possibilités de décevoir des attentes, et j'avais du mal à le supporter. Cela mettait une pression disproportionnée sur mes épaules et me donnait l'impression de suffoquer.
J'ai longuement hésité sur si me changer ou pas. J'étais dans le même genre de tenue que d'habitude : soit quelque chose de pas très glorieux. Mais à quoi m'attendais-je donc ?
Je ne suis pas toujours des plus perspicace en terme de sentiments, mais je ne suis pas complètement aveugle non plus. Anoushka m'appréciait et visiblement elle avait décidé de ne pas rester les bras croisés. Mais une autre pensée me tirait en arrière, faisait reculer ma main quand j'hésitai à prendre un haut plus ajusté, ou un bracelet à mettre sur mon poignet.
Presque avec honte, j'ai réalisé que même si Anoushka devenait explicite sur ses potentielles attentes, je n'étais pas sûr de lui dire oui. Car la pensée de Cassiopée ce matin même, les bras enroulés autour de ma taille me regardant de ses yeux verts pétillants ne me laissait pas indifférente, loin de là.
Pourtant impossible de nier l'influence d'Anoushka sur moi, ni le fait que c'était la personne de cette tuerie dont j'étais peut-être la plus proche, et en qui j'avais le plus confiance, malgré son côté secret. J'avais passé presque chaque soir uniquement avec elle, et pas avec les autres.
J'ai finis pas faire le choix le plus lâche : ne pas faire de choix du tout. J'ai laissé retombé ma main et je suis partie sans réfléchir plus, restant exactement comme je l'étais en sortant de mon atelier.
Je verrai plus tard.
J'ai conclut intérieurement que, après tout, Anoushka ne s'était clairement pas intéressée à moi pour mon sens de la mode et que ça ne changeait rien. Venez comme vous êtes, comme le dit dans je ne sais plus quel fast-food dans lequel je ne suis jamais allée.
En arrivant dans la pièce, avec une bonne marge d'avance puisque ma nouvelle connaissance apportée par Royale sur les retardataires m'avait ajouté une nouvelle dose de stress, j'ai constaté que Randall allait également beaucoup mieux que plus tôt dans l'après-midi, bien que ses traits soit encore tirés de fatigue. Remington et Léo semblaient assez décontractés.
Comme j'avais de l'avance et que je voyai Nikolaï, je me suis approché de lui avec le stylo. Je m'y était attelé directement après l'avoir récupéré et j'avais eu le temps de finir confortablement tôt.
Quand je l'approchai il se mit à regarder un peu autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un d'autre dont je me serais approché, puis comprenant que c'était bien à lui que je voulais parler, puisque je le regardais dans les yeux, il se tint tout droit comme un piquet et attendis que je le rejoigne.
J'avais parfois un petit peu de mal à le comprendre, et c'était difficile de parler avec lui, mais c'était plutôt mignon.
Je lui tendis le crayon en le tenant avec attention.
- J'ai terminé. Est-ce que ça te va ?
Il prit le crayon comme si c'était le trésor le plus précieux du monde et hocha la tête.
- Merci...
Je lui aie sourit, espérant que ça le détende un peu, mais il n'ajouta rien du tout. La conversation retomba encore une fois. Mais comme je commençais à avoir l'habitude, j'ai juste hoché un peu la tête et je suis retourné vers ma table, espérant que cela lui plaisait vraiment et que ça n'était pas juste une politesse de sa part.
Les gens commencèrent à arriver, et quand Anoushka entra je me tendis, et je sentis mon coeur s'accélérer. Elle avait visiblement fait un effort vestimentaire : elle avait troqué son habituel sweat contre une veste noire, et avait légèrement maquillé ses yeux. Mise à part ça, elle était comme d'habitude, mais c'était bien assez pour que ça me donne honte d'être venus avec mes tâche de vernis et mes cheveux emmêlés.
Mais quelque chose détourna rapidement mes pensées de mon stress de tenue : l'heure maximale était presque atteinte mais Violaine n'était pas là. C'était la dernière absente.
J'avais finit par un peu m'attacher à l'ultime tatoueuse, malgré sa personnalité.... flamboyante, et cela m'inquiéta franchement. Mais je me suis détendue en reconnaissant sa chevelure bleu paon et ses épaules tatouées.
Pourtant un léger détail attira mon attention, détail qui devient très rapidement une évidence quand elle s'exclama en se laissant tomber lourdement sur sa chaise :
- Putain de merde ces chalets se hic ressemblent tous ! J'ai crrru que challais me perdre ! 10 minutes que jeee tourne en rond hic !
Elle était ivre. Bien ivre.
J'ai décelé un soupir réprimé de la part de Remington, qui, comme moi, avait compris que le dîner ne se passerait pas très tranquillement avec une Violaine saoule comme une barrique. Ses joues étaient rougis, et son temps de réaction désastreux.
Le pire était quelle allait s'apprêtait à se servir du vin. Mais au moment où elle posait la main sur la bouteille, une autre main retira cette dernière hors de sa portée. C'était Mizuki qui enchaîna, un air légèrement méprisant sur le visage.
- T'es déjà ravagée, épargne-nous un peu de ce pauvre spectacle et bois de l'eau.
Violaine pris trois bonne seconde à intégrer les paroles de la démineuse, avant froncé les sourcils et peiné à lui répondre :
- M-mmêle-toi de tes oignions, p—pouffiasse.
Elle avait craché le dernier mot avec difficulté. On s'est tous figé, et on a retenu notre souffle, guettant la réaction de la démineuse. Cette dernière, lui rendit un regard dégoûtée avant de rétorquer d'un ton sec.
- T'est une épave, pauvre fille, regarde-toi, Mélanie aurait tellement hon-
Évidement, Mizuki avait choisis ses mots, avait choisis de prononcer ce nom pour marquer plus profondément la blessure. Mais Violaine, surtout dans cet état, n'était pas réputée pour son sang-froid. Elle se leva d'un coup, manquant de s'étaler au passage, et saisit Mizuki par le col.
Cette dernière eu un petit sourire presque amusé :
- Quoi, pourquoi tu t'énerves ? Parce que j'ai raiso-
Violaine lui mis un gros coup de boule. Les deux reculèrent un peu en gémissant, et Léo s'exclama :
- S'il vous plait du calme !
Mais sa voix fut couverte par celle de Violaine dont les joues commençaient déjà à se mouiller de larmes :
- Tu fermes ta putain de gueule, tu sais rien, tu sais rien !
- Oh si je sais, je sais, que j'avais pas si tort, t'es une meurtrière.
Violaine attrapa violemment le couteau au bord de son assiette, ce qui ne semblait pas perturber Mizuki le moins du monde. L'espace d'un dixième de seconde, j'ai presque vu ses yeux briller d'excitation ou... d'espoir. Nikolaï attrapa enfin Violaine et lui maintint les bras le long du corps avant de l'éloigner.
Mais elle se débattait comme une diable et crachait toujours plus d'injure, pendant que Mizuki frotta son front là où Violaine l'avait frappé d'un air détaché, indifférent, presque ennuyé.
Le chaos commençait à retomber et je me détendis un peu en voyant Violaine se débattre de moins en moins fort dans les bras de Nikolaï, quand se produit la dernière chose que j'aurais pu imaginer.
Une chose qui s'imprima au fer blanc dans ma mémoire, et qui laissa dans mon coeur un sentiment d'horreur qui, même des années et des années après, ne partirait jamais complètement.
Une blessure indélébile dans ma mémoire.
Royale cracha un flot de sang dans son assiette.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro