Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16

"Le bleu et l'aurore éclaircissent le monde" - Proverbe français

Une semaine. Toute une semaine a eu le temps de s'écouler et je n'ai toujours pas eu l'occasion de m'infiltrer chez les Hardee. Mes parents sont devenus bien trop surprotecteurs et suspicieux, ils ne me laissent pratiquement plus rendre visite aux Hardee et m'interdisent de me rendre chez eux en leur absence. Et puis il y avait aussi les Hardee eux-mêmes qui passaient la majorité du temps chez eux, préparant certainement la rentrée des deux petits.

Je crois que Rima est, enfin, partie pour Palo Alto. Elle n'a pas pris la peine de répondre à mon message et c'est tant mieux. Corvallis est une petite ville alors les chances que l'on se revoit dans quelques années sont proches de 100%, donc juste pour elle je réfléchis à quitter cette ville sans jamais y remettre les pieds.

D'accord, c'est surtout parce que Corvallis me rappelle trop de souvenirs avec Jen et qu'ils rendent son absence plus douloureuse.

En ce moment, je suis allongé sur mon lit, je discute avec Derek par messages. Il me raconte ses premières impressions du campus et plus particulièrement sur les filles. Il me dit que le campus est immense et doit bien faire plus de 10 fois la taille de notre lycée. Il n'a pas encore réussi à en faire le tour. Il y a un terrain de foot, un de baseball et un de basket. Il y a également une piscine de compétition, une salle de fitness, un pub, un café. Il y a beaucoup de verdure et le campus est bordé de part et d'autre par deux rivières.

Il a fait la connaissance de quelques premières années et a repéré pas mal de jolies filles. Apparemment, il y aurait une forte concentration de grecques, au teint hâlé, aux yeux arc-en-ciel et à l'accent étranger. Il me dit que c'est un vrai plaisir pour les yeux.

Il me raconte aussi que les sororités et fraternités ont d'ores et déjà commencé leurs recrutements. Un gars qui a deux ans de plus que lui et qui s'appelle Froy l'a approché. Il s'est tout de suite montré très amical avec Derek, l'appelait déjà "mon pote" et lui a donné quelques ficelles sur la vie au campus: ne jamais être seul et s'amuser, les cours sont selon lui facultatifs. Derek ne se souvient plus de la fraternité qu'il représentait. Il ne souhaite pas être entraîné dans ce genre de choses, connaissant très bien ses travers, mais face à l'insistance de Froy, ils ont fini par échanger leurs réseaux sociaux.

Derek vient tout juste de me répondre mais un bruit de moteur attire mon attention. Je jette mon téléphone sur mon lit et me précipite à ma fenêtre. C'est Jorge, il s'en va enfin au travail. J'observe le pick-up rouillé et chargé d'outils s'éloigner et m'empresse d'enfiler un short de sport ainsi qu'un t-shirt. Je m'observe brièvement dans mon miroir, je n'ai pas l'air réveillé, mais ce n'est pas un soucis, je ne compte pas croiser quelqu'un.

Je récupère mon téléphone, lis à peine le message de Derek et réponds un "ok" tout en dévalant les escaliers. Ma mère fait sa rentrée des classes aujourd'hui, mon père est au café et personne n'a l'œil sur moi.

Je ne prends pas la peine de fermer à clé la porte de la maison et me dirige rapidement chez les Hardee, n'oubliant pas d'emporter avec moi un tournevis. Jen et moi avons appris à déverrouiller une porte sans clé parce que nous trouvions ça cool et finalement ça nous a été utile pour plusieurs de nos aventures.

La porte avant étant trop fortifiée, je choisis de passer par la porte arrière. Ce n'est pas bien compliqué, la serrure n'est vraiment pas solide, mais nous sommes à Corvallis... le nombre de vols par an doit tourner autour de zéro.

Je rentre rapidement dans la maison des Hardee que je connais par cœur depuis que je suis petit et fais attention à ne rien déranger. Je retrouve la porte de la pièce qui leur sert de bureau le loquet est verrouillé. J'utilise à nouveau mon tournevis fin et l'enfonce le plus loin possible dans la serrure et finis par la déverrouiller.

Je fais un pas dans la petite pièce et en appuyant sur l'interrupteur pour allumer la lumière, je remarque qu'il y a trois piles d'une quinzaine de dossiers chacune. J'interroge l'heure de mon portable. Il me reste 2 heures et demie avant que Kristen ne ramène les deux jumeaux.

Je me mets immédiatement au travail, tâchant de rester organisé. Je ne dois rien négliger, je suis certain qu'un petit détail peut faire toute la différence, c'est pourquoi je viens à bout de la première pile et de la deuxième.

La première correspond à des factures d'eau, d'électricité, de gaz des dix dernières années. Il y a d'autres choses comme le compromis d'achat de leur maison, les fiches de prêt pour leurs voitures, machine-à-laver, réfrigérateur... Je ne découvre rien de bien palpitant si ce n'est que les finances des Hardee sont au-moins aussi compliquées que celles de ma familles.

La deuxième regroupe des fiches de salaire de Kristen et des devis pour chacun des travaux qu'a effectué Jorge. Je passe en revue la liste de ses clients et encore une fois rien ne fait "ding dong jackpot" dans mon esprit.

Rien à propos de Jen. Je perds progressivement patience et espoir quand je m'atèle au dernier paquet. Je porte une main à mon collier pour me donner du courage. Je le fais pour Jen, je le lui ai promis.

Ding dong jackpot!

Je trouve l'historique de toutes les opérations, consultations, ordonnances de Jen. Les dépenses concernant la santé de ma meilleure amie se chiffrent à plus de 160 000$. J'écarquille les yeux. Leur assurance les a dédommagé de 16 000$ uniquement, soit moins de 10% du total de leurs dépenses médicales pour Jen.

Jen s'est toujours plainte du système américain, disant que c'est "tue-toi au travail ou crève sur le champs" mais je n'avais pas vraiment conscience de la gravité de la situation. Correction faite, les Hardee ont de biens pires finances que nous.

Je tombe ensuite sur des frais d'un avocat mais je ne comprends pas vraiment ce dont il s'agit. Le courrier date d'il y a presque 15 ans. Ce sont juste des prix, mais j'ignore encore à quoi ces frais son dus car Jen ne m'a jamais parlé d'ennuis avec la justice. Elle n'avait que deux ans... il se peut que ses parents ne lui en aient jamais parlé.

Je replonge mon nez dans les papiers et ouvre le dossier suivant, il présente le diagnostique de la maladie de Jen, cardiomyopathie dilatée, on la lui a diagnostiqué dès sa naissance le 3 Octobre 1999. Le reste du dossier contient des explications sur la maladie, je ne le lis pas vraiment, Jen m'a déjà tout expliqué et je sais tout ce qu'il y a à savoir.

Dans un autre dossier je retrouve des lettres provenant, si j'en crois l'en-tête, d'un laboratoire de l'Oregon. Je ne suis pas assez calé en sciences pour savoir ce dont il s'agit alors après quelques recherches sur internet, j'en conclus qu'il s'agit d'analyses sanguines de trois personnes. Elles ont été réalisées en 2000, alors je crois qu'il s'agit de Jen et ses parents. Je fronce les sourcils, quelque chose cloche.

Deux des individus sont du groupe sanguin O et l'autre est du groupe sanguin A. Je fais un schéma dans ma tête. Je sais que Jen est du groupe A. Mon cœur ratte plusieurs battements. Sauf rares cas, la transmission du groupe sanguin est héréditaire et en présence d'un groupe A ou B, le groupe O est dit récessif. Alors si Jen est de groupe A... cela devrait signifier qu'au moins un de ses parents est du groupe A... mais là, ce n'est pas le cas.

Pris d'un moment de lucidité je récupère le dossier parlant de la maladie de Jen et le lis attentivement, me doutant déjà de ce que je vais découvrir. Mes yeux courent sur les feuilles de papier et je me sens achevé en lisant "Cardiomyopathie dilatée... maladie héréditaire". Je tombe brutalement sur le fauteuil du bureau et prends ma tête entre les mains.

Jen est leur fille, je n'ai jamais douté sur cela et ça ne commencera pas maintenant. Elle a leurs cheveux blonds, les yeux verts de sa mère...

Pourtant plus j'y réfléchis, plus je me dis qu'aucun de ses parents ne porte de cicatrice au niveau du torse, ce qui exclu une greffe de cœur qui aurait pu expliquer qu'aucun d'eux n'est malade à présent...

Mais si ce n'est pas leur fille, alors qui est-ce?

Kristen aurait simulé sa propre grossesse? Je sais pas... ça me paraît gros.

Une tonne de scénarios me vient à l'esprit mais rien sur ce bureau ne peut m'en apprendre d'avantage. Je donne un coup sur le meuble. Je suis certain qu'il me manque des dossiers, que tout n'est pas ici en évidence sur le bureau. Je regarde l'heure. Deux heures sont déjà passées. Il faut que je fasse de l'ordre, que je ferme tout et que je m'en aille au plus vite.

En rangeant, une idée me vient en tête... où plutôt un nom... Aurore.

Je cours dans mon jardin, mon téléphone collé contre mon oreille, la sonnerie retentit trois fois et puis elle décroche.

— Allô? C'est qui? Elle commence.

— Miles! Comment ça se fait que tu n'ais pas mon numéro?

— J'ai dû te supprimer. Ce n'est pas comme si on était pote ou quoi.

Elle déconne? Comment suis-je censé relancer la conversation après ça? Je me racle la gorge en enlevant mon t-shirt et en mettant l'appel sur hauts-parleurs.

— Pas grave. Tu vas bien? J'essaie.

— Oui.

— Cool... je me force. Tu es où là?

— Je suis sur le campus... attends c'est une douche que j'entends?

— Oui, je suis nu alors si tu veux pirater la caméra de mon portable, c'est le bon moment. Je tente une blague.

— Je vais raccroch...

— Non! Je lui coupe la parole.

— Qu'est-ce que tu veux?

— J'ai... j'ai fait une promesse à Jen quand elle était encore en vie et j'ai besoin de toi pour la réaliser. Tu es malheureusement la seule personne que je connaisse qui puisse m'aider.

— Le malheur est partagé. Elle dit la voix cinglante.

— Pour Jen... s'il-te-plaît...

— Je suis dans la bibliothèque du campus, tu peux être là dans combien de temps?

— Dans trente minutes! Je m'écrie ravi.

Je l'entends raccrocher et me dépêche de finir avec cette douche. Je m'habille rapidement, n'oubliant pas de mettre un sweat-shirt vu le temps nuageux que nous offre Corvallis aujourd'hui et fonce sur mon nouveau vélo à travers les rues de la ville. J'ai troqué mon vélo deux places contre un simple, il est plus léger, plus facile à manier et je suis donc plus rapide.

Je le gare près d'un poteau, n'oubliant pas l'antivol et rentre dans le campus sans encombre. Je revois quelques élèves de mon lycée et les salue brièvement. C'est assez drôle de voir les "grands" entre eux jaugeant du regard les "petits" préparant certainement leur recrutement.

Je me rends dans la bibliothèque comme me l'a demandé Aurore et finis par trouver la petite geek installée devant son ordinateur, rempli de stickers de séries télévisées et animes. Je m'assois à côté d'elle, attends qu'elle porte son regard sur moi tout en souriant. Après quelques clics sur son clavier, elle me regarde durant une fraction de seconde, s'ennuie déjà de ma présence et se concentre de nouveau sur son écran.

— Salut. Je lance gentiment.

— J'attends que tu me dises ce que je peux faire pour toi. Elle soupire longuement.

Je me retiens de sourire. Aurore a toujours été asociale. Elle n'est pas timide, elle déteste juste tout le monde, sauf Jen. Elle aimait beaucoup Jen et ne comprenait pas pourquoi elle traînait avec quelqu'un d'aussi banal que moi.

— T'es toujours aussi douée avec ce truc? Je montre son ordinateur.

Elle me lance un regard embrasé de ses yeux marrons et quand elle se retourne vers son ordinateur, ses cheveux bleus pastels volent. Aurore se concentre sur son écran avant de l'orienter vers moi, l'air vainqueur. Je regarde, sans vraiment savoir ce que je suis censé en déduire. Je crois qu'il s'agit d'un plafond. Elle glisse ensuite un écouteur dans mon oreille et je manque de m'étouffer. C'est moi entrain de chanter... elle filmait après notre appel. Comme pour me montrer que je n'ai pas tord, elle fait avance rapide sur la vidéo et on me voit me penchant encore tout luisant au-dessus de l'écran, exposant mon torse nu.

Je regarde Aurore qui fixe l'écran et j'en profite pour passer une main sur sa cuisse. Elle se tend immédiatement, ses yeux se transforment en fusils et quand elle veut m'asséner une claque, je retiens son bras.

— Tu fais plus jamais ça. Elle fait entre ses dents.

— Plus jamais tu me filmes sans que je le sache. Je souris. Bébé.

— D'accord, je voulais bien t'aider, pour Jen mais en fait tu sais quoi? Débrouille-toi sans moi. Elle ferme son ordinateur et se lève immédiatement.

— Ok, ok, pardon Aurore. Je suis désolé... maintenant rassieds-toi s'il-te-plaît.

— Non. Elle croise ses bras.

— Il faut que je fasse quoi pour que tu t'asseyes sur cette chaise? Je plisse des yeux.

— Je veux que tu t'excuses.

— Je viens de dire que je suis désolé.

— Je ne parle pas de ça. Elle dit fermement.

Je me gratte l'arrière du crâne gêné, croyant deviner ce dont elle parle. J'étais vraiment con à l'époque. C'était ma première année de lycée, on m'avait mis au défi de faire espérer Aurore, qu'elle croit que je souhaitais être avec elle, qu'elle se rende au restaurant et que je lui pose un lapin. Je l'ai fait parce que je voulais vraiment être accepté au lycée. Quand Jen l'a su elle m'en a voulu et c'est là que les deux filles se sont rapprochées. Le pire c'était que je trouvais Aurore réellement intéressante...

— Désolé de t'avoir posé un lapin Aurore, je ne voulais pas être "le nul"... vraiment, avec le recul, je me dis que je n'aurais jamais dû. Je comprends que tu me détestes, mais ce que je cherche aujourd'hui, Jen y tenait alors ça me tient aussi à cœur, s'il-te-plaît, rassois toi.

Elle regarde derrière moi un instant et repose ses fesses sur sa chaise. Je souris satisfait et elle prend une grande inspiration, semblant soudainement stressée. Elle fixe ses mains et les triture un instant. Quand elle remonte ses yeux vers moi, elle me dévisage avant de se mettre à observer ma bouche. Je m'écarte lentement en grimaçant. Elle joue a quoi?

— Laisse-toi faire. Elle chuchote.

Elle pose ses mains sur ma nuque et s'empresse de sceller nos bouches entre elles. Je ne réagis pas immédiatement, ne saisissant rien à la situation. Mais elle ne se détache pas de moi, j'essaie de rentrer dans son jeu et pose mes mains sur ses hanches, l'embrassant à mon tour. Je n'attends qu'une chose, qu'elle mette fin à ce baiser... j'ai beau la trouver jolie, je n'éprouve rien pour elle mais je ne la repousse pas, juste pour ne pas qu'elle me déteste d'avantage. J'ai déjà griller toutes mes cartes avec elle.

Elle se décolle de moi et je respire enfin. Je la fixe dans les yeux attendant des explications. Elle se pince la joue.

— Ne te retourne pas, mais derrière toi, il y a des présidentes de la plus grande sororité de l'université.

— Et?

Elle ouvre son ordinateur et après quelques secondes me le tend. Il s'agit d'un article sur comment rentrer dans une sororité, parmi les conseils, je lis "embrasser un/des mec(s) canon(s)". Je lui souris en lui faisant un clin d'œil.

— Je ne veux pas être "la nule" tu vois.

— Je vois... je pose ma main sur sa cuisse. Tu m'aurais prévenu, j'y aurais mis encore plus du mien.

— Qu'est-ce que je dois faire déjà? Elle se racle la gorge en récupérant son ordinateur.

— Tu peux pirater le système de l'hôpital de la ville?

*******

Hey!

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

Je sais, je n'ai jamais posté de chapitre le Jeudi, surprise!!!

Pour tous ceux qui m'ont demandé sur quoi va porter l'histoire maintenant que Jen n'est plus là, vous avez une partie de votre réponse ❤️ si vous n'avez pas tout compris ne vous inquiétez pas les chapitres suivants vous éclaireront !

Jvais regarder Stranger Things!

Cœur cœur ❤️

Noémie =)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro