Chapitre 14
"L'obscurité s'installe à l'endroit que tu as laissé" - Daughter
Je suis assis dans la chambre de Jen. Selon la psychologue passer la majorité de mon temps dans sa chambre est une très mauvaise chose, car elle ne me permet pas d'avancer, de continuer à vivre. Mais moi, je préfère être là, j'ai l'impression d'être avec elle et je me sens protégé de tout le reste quand je suis ici.
Les résultats des examens sont arrivés il y a quelques jours. Sans surprise, j'ai lamentablement échoué. J'avais encore l'esprit en vrac à cause de ma cuite de la veille. J'ai toujours été un élève moyen, j'avais des notes suffisantes sans pour autant être excellentes, mais je me suis toujours débrouillé, sauf là.
Mes parents ne savent plus quoi faire. Les cours sont finis et je ne verrai donc plus Dr Ferrel. Nos dîners en famille n'ont plus aucune ambiance, ils se contentent de me regarder manger silencieusement.
J'ai fini de feuilleter une fois de plus ses albums photos. J'ai sorti certains de ses vêtements, m'imaginant comment est-ce qu'elle les assortirait. Et là je suis allongé sur son lit, il sent encore le kiwi mais c'est parce que j'y pulvérise son parfum une fois par semaine.
Karen et Jorge sont encore au travail et Clyde et Maxence sont chez leur grand-mère. Je suis tout seul mais j'espère que le fantôme de Jen est avec moi. Je caresse son journal intime bleu avec des dessins de patchworks sur la couverture espérant trouver le courage de l'ouvrir.
Je regarde le journal intime, puis la bouteille d'Absolut Vodka se trouvant dans ma main gauche. Je lâche un long soupire. Il faut que j'arrête avec ça... je sais pourtant très bien que Jen détesterait me voir picoler comme un alcoolique. Elle n'a jamais bu d'alcool à cause de son cœur et dès que je m'autorisais à boire ne serait-ce qu'un seul verre, elle me sermonnait déjà.
Bon sang qu'est-ce que j'aimerais qu'elle me sermonne maintenant, qu'elle me claque la joue et me remette les idées en place. J'aimerais tellement qu'elle soigne mon cœur...
Je lance le journal au bout du lit et me redresse. Je lis machinalement ce qui est inscrit sur l'étiquette de la bouteille "Cette superbe vodka a été distillée à partir de grains cultivés dans les riches sols du sud de la Suède... 40% Alc." Je fais tourner le bouchon et libère les effluves d'alcools. J'approche mon nez du goulot et hume cet alcool incolore.
Mon portable vibre dans ma poche arrière et je rebouche la bouteille avant de l'interroger. C'est juste un message de ma mère me rappelant de faire de petites courses. Elle dit dans son message qu'elle a déposé la liste sur le plan de travail de la cuisine. Je réponds d'un simple ok et fais défiler les pages de mon écran d'accueil.
J'ai beaucoup de messages auxquels je n'ai jamais répondu, beaucoup d'appels manqués, beaucoup de snaps non ouverts et une tonne de notifications Twitter et Instagram. Après avoir hésité un long moment, j'ouvre l'application symbolisée par le petit oiseau bleu.
En allant sur mon profil, je constate que mon dernier tweet date du 8 Mai. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit de la veille de sa mort. Je disais "Demain je me lève super tôt juste pour toi @Jensky." Son pseudo résulte d'un mix entre son prénom et celui de Banksy. Je suis peut-être totalement inconscient et cherche peut-être à me faire du mal, mais, j'affiche son profil.
En tombant sur sa photo de profil, mon ventre se noue. C'est une photo de nous deux sur l'île d'Alcatraz, nous sourions dos à la baie tandis qu'un gentil monsieur nous a proposé de nous prendre en photos. Je zoome sur la photo et peux admirer Jen de plus prêt. Elle était tellement heureuse et tellement naturelle. Elle portait un salopette mais qu'importe, elle était tellement belle. Ses yeux verts, ses cheveux dorés, ses oreilles d'elfe, elle était juste parfaite.
Les sensations qu'elle m'a fait ressentir lors de nos derniers baisers me paraissent si lointaine. J'ai du mal à m'en souvenir. Je sais juste que c'était électrique et totalement envoûtant. Je regarde son dernier tweet, il s'agit de plusieurs photos. J'attends que les rectangles gris chargent et quand c'est le cas, retenir mes larmes devient de plus en plus difficile.
Ce sont des photos de moi. Il y en a une de moi petit, j'étais assis sur le sol de ma maison, j'écoutais de la musique grâce à l'ancien Walkman de mon père. Je me souviens qu'il l'adorait alors j'étais réellement content qu'il me le prête, mais je tirais tout de même la tronche parce qu'il n'avait que des cassettes de vieilles musiques. Je crois qu'elle l'a trouvée dans mon album photo, parce que j'étais chez moi, juste avec mes parents. Je le sais parce que quand j'ai voulu aller montrer mon nouveau jouet à Jen, en voulant fermer le portail de chez moi, je l'ai fait tomber et il s'est cassé. Mon père était en rognes je crois.
Je fais glisser mon doigt sur l'écran et un sourire nostalgique s'empare de mon visage. C'était le jour de son opération, le 9 Mai 2017. Je suis assis par-terre, dans la chambre d'hôpital, avec mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles. Là, je boudais parce qu'elle m'avait chassé de son lit pour écrire dans son journal intime.
La description me fait lâcher un petit rire, "Certaines choses ne changent jamais @KmBell, pour toujours".
Son dernier tweet m'était adressé. Je souffle ébahi, elle détestait m'identifier à cause de mon jeu de mot pourri comme pseudonyme. Mais quand j'ai créé mon compte j'ai trouvé cela drôle de transformer mon prénom, Miles (qui est la mesure des longues distances aux Etats-Unis) en Km (mesure des longues distances en Europe). Je le retweet et le mets en favoris.
Sur cette lancée, j'interroge le profil de Derek. Lui qui est normalement super actif sur les réseaux sociaux n'a posté que quelques tweets depuis le 9 Mai. Il y en a un pour Jen "Tu seras toujours dans mon cœur..." et d'autres qui me sont adressés quelques temps plus tard "Hey? @KmBell, il y a quelqu'un?", "@KmBell, si t'as besoin de quelqu'un, je suis là". Il n'a identifié personne dans son tweet suivant "... si tu pouvais aussi être là pour moi...". Je fronce les sourcils.
Je favorise ses tweets sans pour autant les republier. Je décide de publier moi-même un message en moins de 140 caractères "Si je saigne encore, je suis le plus chanceux de nous deux?" avant d'en poster un autre "A ma meilleure amie, je t'aime, merci."
Je verrouille mon portable et le pose sur le lit de Jen. Je m'allonge et observe silencieusement les posters de Banksy en souriant tristement.
Quelques minutes plus tard mon portable vibre contre la couette et j'attrape mon portable. Derek a retweeté mes deux posts. Je rentre le code de mon portable et me dirige directement dans mes contacts. J'appelle Derek... chose que je n'avais pas faite depuis... depuis Jen... Il ne tarde pas à répondre.
— Miles? Il fait légèrement sur le défensive.
— Salut mec, j'éclaircis ma voix, je sais que ça fait longtemps que je suis sur silence-radio, je suis désolé.
— T'inquiète.
— On peut se voir ce soir? On peut traîner où tu veux, même sur le terrain de basket.
— J'aurais adoré te mettre une raclée une nouvelle fois, mais, ce soir c'est le bal de promo.
— Déjà? Je m'étonne remarquant que je n'ai plus la notion du temps.
— Ouais... c'est mon tout dernier, faut bien que j'y aille.
— Oui je comprends, je soupire. Tout le monde ne redouble pas comme moi. On se verra une autre fois alors...
— Non mais tu peux venir, tout le monde sera content de te voir. Mets ton smoking de l'année dernière et puis je viendrai te chercher vers 18h30 disons. T'as pas le choix.
— Je vois... j'expire longuement.
— Cool, à plus tard.
Je ne verrouille pas tout de suite mon téléphone portable, je choisis de retourner sur Twitter parce que pendant mon appel avec Derek, je me suis souvenu qu'un hashtag a été lancé peu après la mort de Jen en signe de soutient à ses proches et à sa famille, #MissUJen.
Je rentre le mot clé dans la barre de recherche et la majorité provient bien d'élèves de mon lycée. Je bois une gorgée de vodka pour me donner du courage et à force, je ne ressens presque plus cette brûlure dans ma gorge. Je fais descendre mon doigt sur l'écran. En quoi voir des gens de mon lycée se prendre en photo devant son casier avec trois mots précédés d'un signe dièse est-il supposé m'aider? C'est le contraire, voir ces faux sourires tristes m'agace plus que tout. Ils ne savent pas que des gens sont vraiment atteints de sa mort et qu'un selfie avec une fausse mine triste est juste une marque d'hypocrisie profonde. Jen ne leur manque pas, ils n'ont jamais, pour la grande majorité échangé un seul mot avec elle. Sa mort a juste déclenché un effet de mode.
Je ne sais pas trop combien de gorgées de l'alcool russe, fabriqué en Suède, j'ai ingurgité avant de tomber sur le tweet de Rima, mais je sais que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Elle dit "Tu étais comme ma meilleure amie #MissUJen." Je vois rouge et puis ce petit écran me donne un de ces mal de crane mais je réussis tout de même à bien orthographier, je crois, un "veille conne" en réponse.
C'est tout ce qu'elle est, une veille conne. Elle a offert à Jen un des pires moments de sa vie, je l'ai vu dans ses yeux, quand elle a dit à tout le monde qu'elle allait bientôt se faire opérer. J'ai juste l'impression qu'elle a joué à la fausse gentille avec moi et ça me met en rognes. Bon sang, on y voit plus clair avec de l'alcool dans le sang.
J'en viens même à me souvenir que j'avais promis à Jen une danse lors du bal de promo, une danse qui aurait lieu entre nos doigts et dans sa chambre. Je me lève lourdement et récupère un foulard que je noue autour de mon cou en guise de cravate. J'allume mon portable et lance n'importe qu'elle musique. Les petits hauts-parleurs diffusent une musique électrique mais calme de Rüfüs et je danse un peu n'importe comment, accélérant au rythme de la musique.
Je serre ma bouteille d'eau contre moi tout en dansant et comme la danse est une activité épuisante, je m'hydrate. Je rigole en dansant et en levant une main au ciel. Je me visualise dans un grand festival avec des spots un peu partout. Je m'amuse comme un fou. L'eau est peut-être périmée, elle n'a pas le goût habituel mais je n'ai pas vraiment la force d'aller dans la cuisine.
Une sonnerie incessante se fait entendre et je veux juste qu'elle ferme sa gueule. Rien à faire, ça continue jusqu'à s'arrêter et puis ça reprend encore. J'ouvre les yeux, mes paupières sont lourdes et ma bouche est pâteuse. Je crois que j'ai mal à la tête. Je tente de me relever avant de constater que j'étais avachi sur le sol. Alors que je tente de surélever mon corps, mon bras lâche. Je crois que je suis bourré. Je rigole à gorge déployée, avant de me mettre à jurer contre cette sonnerie de malheur. Je tâte le sol à la recherche de ma bouteille mais ne la trouve nulle part. Je retombe dans mon sommeil.
Je sens qu'on me porte alors j'ouvre un œil, puis l'autre. Je constate que je suis debout mais pourtant je ne sens aucun poids sur mes jambes. Je croise le regard de Karen et des jumeaux et je m'esclaffe.
— Coucou maman de Jen, coucou les morveux, j'essaye d'articuler.
— Je ne veux pas t'entendre. Gronde une voix.
Je crois reconnaître mon père. Je tourne ma tête vers la droite, il supporte mon poids d'un côté alors que de l'autre il y a Derek.
J'atterris sur mon lit dans ma chambre et observe le poster du grand pont rouge dont j'oublie le nom au-dessus de moi. Et puis d'un coup je ne le vois plus. Ma vue est bouchée. J'ai à peine le temps de voir une silhouette au-dessus de moi que je reçois un coup sur ma joue gauche. On m'a giflé. J'essaye de me défendre mais j'ai des secondes de retard.
— Putain Miles, t'étais pas déchiré comme ça au téléphone. Tu fais chier putain. T'es chiant à croire que t'es le seul à souffrir de la mort de Jen. D'accord t'étais bien plus proche d'elle que moi mais merde moi aussi je suis triste putain, elle me manque aussi. Mais j'agis pas comme toi, t'es en vie et tu gâches tout ça à faire comas éthyliques sur comas éthyliques. Tu fais tellement de mal autour de toi, merde ta mère est entrain de pleurer.
Je rigole avant de me mettre à chanter à tue-tête les paroles de God Save the Queen.
Derek lâche un énorme soupire tandis que je m'amuse bien. Enfin, jusqu'à ce qu'il me claque de nouveau et à plusieurs reprises. Je n'aime vraiment pas ça.
Il me redresse en silence et me fais ingurgiter de l'eau, non périmée cette fois. Je vide rapidement la bouteille et il s'assoit pour retenir mon corps qui menace de s'écrouler à tout moment.
— Ça a intérêt à te remettre les idées un peu en place, on doit assister à un bal.
Je sens de l'eau glacée se déverser sur moi tandis que je suis assis dans la douche. Elle me glace le sang et me réveille rapidement. Derek, derrière le pommeau de douche prend un malin plaisir à m'arroser et j'essaye de m'abriter du jet d'eau, en vain.
— Vieux con! J'arrive à lâcher en tentant de ne pas boire la tasse.
Mes vêtements, gorgés d'eau, dégoulinent sur le sol et Derek soupire en me retirant mon t-shirt. Il me dévisage ensuite de haut en bas, grimaçant.
— T'es capable d'enlever ton bas tout seul et de te rhabiller?
Je hausse les épaules en guise de réponse.
— Ok, alors je vais appeler ta mère, elle te déshabillera, te sécheras et t'habilleras.
— Hein?
Je récupère la serviette de bains ainsi que les vêtements propres et chasse rapidement Derek de la pièce. Oui, même avec de l'alcool dans le sang, il est hors de questions que ma mère me voit complètement nu. Je ne suis plus un bébé, putain.
Je m'habille, tant bien que mal, enfilant mon caleçon puis mon pantalon, ma chemise et mon nœud papillon. Quand je retourne dans ma chambre, Derek qui traînait sur son portable se lève et est pris d'un fou rire. Je m'assois épuisé sur mon bureau et il attache convenablement les boutons de ma chemise et renoue mon nœud papillon.
— T'avais ça dans les bras. Il me dit après un silence en me tendant un carnet bleu avec des patchworks multicolores dessus.
— Ah... je détourne le regard.
Il n'ajoute rien et je range l'objet dans un casier de mon bureau.
Derek m'a traîné au bal de promo. Je n'y crois pas. Plus les heures passaient et plus j'étais conscient de la situation et des récents événements. La musique était horrible mais tout le monde semble s'être bien amusé sauf moi et Derek qui a voulu me suivre durant toute la fête. Pendant toute la soirée j'ai cherché à le semer et à trouver un moyen de me procurer de l'alcool, mais rien. Il est trois heures du matin quand Derek m'accompagne dehors, je suis pratiquement sobre, j'ai juste mal au crane.
On m'attrape par le bras et je me retourne agacé. C'est Rima. Elle porte une longue robe bustier jaune ou bleue, je ne vois pas très bien avec cette lumière. Elle a le visage froissé, ce qui ne la rend pas très jolie, alors je plonge mon regard sur sa poitrine compressée dans cette robe, je ne peux réprimer un sourire et l'ignore dans son speech.
Et puis de la lumière s'agite devant mes yeux, je crois qu'elle me tend son portable mais je n'arrive pas à le regarder.
— Ma tête putain! Je peste.
— T'étais bourré? Hein, t'étais bourré Miles? Elle tente de se rassurer. T'es vraiment con, j'étais totalement perdue...
— Laisse-le Rima, il est bourré, lance Derek sur mon côté.
— Je suis pas bourré putain.
— Alors pourquoi tu m'as traité de "vieille conne" sur Twitter? Je voulais juste apporter mon soutien et toi tu...
Je veux juste qu'elle se taise, qu'elle arrête de me parler de sa voix agaçante. Alors je plaque mon corps contre le sien et m'accroche rapidement à sa taille. Je pose aussi mes lèvres sur les siennes. Elle a du mal à réagir à mon baiser, mais le fait finalement, laissant la voie libre à ma langue. Elle ondule entre mes mains et dépose ses mains sur mon torse, le caressant. J'embrasse vraiment Rima? Derek a raison, je suis encore bourré.
— Rima c'est quoi ce bordel?
On me bouscule mais je reste debout. Je constate que ce n'est autre que ce gringalet de Toby, je crois que c'est son nouveau mec alors je suis pris d'un nouveau fou rire.
— C'est pas moi, je te jure, elle se défend. C'est Miles, il m'a sauté dessus.
Je me stoppe net, mon sang ne fait qu'un tour dans mon corps. Je regarde Rima mais elle n'ose plus affronter mes yeux. Je détourne alors ma tête vers Toby. Ses yeux m'envoient des éclairs et je place mes mains dans mes poches, penaud.
— T'avais pas l'air de me repousser non plus.
— C'est faux... se défend la brune tant bien que mal.
— Mec, je m'adresse à Toby, je ne savais pas qu'elle avait un nouveau mec. C'est vraiment drôle de se dire que sur les trois mecs ici présents, tous ont couché avec toi Rima. Je pouffe avant de la dévisager. Vieille conne.
Je me retourne et marche lentement jusqu'à la voiture de Derek. Le métis me rejoint rapidement, en me donnant une petite tape sur l'épaule. Je m'installe à la place du passager et repose ma tête épuisé. Derek ne démarre pas tout de suite et c'est une bonne chose. Je ferme les yeux et me racle la gorge.
— Comment t'es passé au-dessus? Je l'interroge.
— Au-dessus de quoi?
— De la peine... comment t'as fait pour ne pas la laisser te submerger?
— J'ai pas réussi.
Il soupire longuement devant mon air perdu. Il se penche dans sa boite à gants et en ressort un bocal transparent. J'écarquille les yeux en comprenant ce qui se trouve à l'intérieur.
— Ouais, je sais, du cannabis pour le fils d'un flic c'est pas génial. Il sourit tristement. Mais en perdant Jen, j'ai aussi perdu mon meilleur pote, toi Miles. J'adorais Jen et j'aurais jamais pu faire face sans mon meilleur pote.
— T'as couché avec mon ex copine alors que nous étions encore ensemble. Je lui rafraichis la mémoire.
— Mais elle représentait rien pour toi... tu voulais la quitter, tu l'as dit toi-même.
Comme je reste silencieux il ajoute.
— Désolé. J'ai merdé...
— Démarre. Je fais la voix directive.
Il s'élance sur la route, longe le lycée alors que je louche encore sur le bocal transparent. Ou plutôt sur ce qu'il contient. Je n'en ai jamais fumé et j'ignore combien de joints peut-il se faire avec tout ça, mais beaucoup je crois.
Je récupère son téléphone portable et le déverrouille rapidement. Je suis aussi surpris que lui de me souvenir de son mot de passe.
— C'est qui ton dealer? Je demande sévèrement.
— Non, tu vas pas te mettre à te shooter en plus?
— Son nom! Je répète mais il ne daigne pas me donner une réponse. D'accord je téléphone à ton père.
Il peste en cognant dans son volant.
— Kris, il s'appelle Kris.
Je vérifie s'il dit vrai en lisant ses discussions avec ce fameux Kris, oui ils se mettent toujours d'accord sur des lieux et des sommes. Je supprime toute discussion avec lui et supprime également son contact. Ça fera une belle surprise à Derek. Je lui rends innocemment son portable avant de détailler de nouveau le bocal.
— C'est tout ce qu'il te reste?
— Ouais, mais tu devrais pas en prendre, t'es déjà bourré et...
Je lui cloue le bec en balançant le bocal à l'extérieur du véhicule. Il se brise et Derek me hurle dessus et je souris satisfait.
— Qu'est-ce que tu fous, Miles? T'es complètement fou?
— Non, je suis là pour mon meilleur pote.
*******
Hey!
J'espère que vous allez bien,
Et que ce chapitre vous a plu!
Oui je sais... un chapitre un samedi ? J'ai choisi de le faire parce que demain je compte couper tous mes reseaux pour bosser à fond! Les vacances sont proches mais du coup les profs se sont carrément défoulés :(
Merci pour tout ❤️
Cœur cœur
Noémie =)
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