Bonus 1
"Les premiers sentiments sont toujours les plus naturels." - Madame de Sévigné
Nous y sommes, dans quelques minutes je sortirai de cet hôpital après y avoir été interné durant plus de six mois. J'ai une légère appréhension, je ne sais pas comment ça se passera dehors, ça n'a déjà pas été évident pour moi de me rendre dans la cour de l'hôpital...
J'ai l'impression d'être cruellement réduit dans mes actions, et ce, en grande partie à cause du fait que je doive me déplacer à l'aide d'une canne. Ce n'est que temporaire, il faut que les muscles de mes jambes se renforcent, c'est pourquoi j'ai des séances de rééducation quotidiennes.
Ludovic, mon infirmier qui est à quelques détails près comme je me l'étais imaginé, m'a reproché de beaucoup me plaindre, soit de la nourriture sans goût de l'hôpital ou alors des exercices musculaires que l'on m'impose. Il m'a dit que j'avais beaucoup de chance d'en être sorti vivant, sans séquelles au niveau du cerveau et sans trop de séquelles au niveau physique.
Mais ce qu'il ignore tout comme tous les autres c'est bien ma difficulté à trouver le sommeil. Au départ, j'avais peur de m'endormir, j'avais peur que tout ne soit qu'un rêve, j'avais peur de ne pas me réveiller, alors je ne dormais pas. Trois nuits blanches plus tard, je n'ai pu faire autrement que de fermer les yeux... je n'aurais pas dû. Je me suis réveillé en sursaut, je venais de faire un cauchemar, je revivais l'accident et toutes les sensations qui l'on accompagné, le choc, la peur, la mort.
— Miles, tu es prêt?
Je porte mon regard vers ma mère. Elle a rangé ma valise, tandis que j'étais assis sur le lit, la tête dans les nuages. Elle m'attend à présent, tandis que son regard voyage entre Jen et moi.
— Jen c'est bon, t'as fini? Je lui demande alors qu'elle est penchée sur un bouquin de cours.
Elle ferme son livre en me souriant avant de se mettre debout. Elle récupère ma canne qui est tombée près de mon lit avant de me la tendre. Je grimace face au bout de bois mais le récupère tout de même. Je pose un pied à terre, puis l'autre. Je sens mes vertèbres craquer légèrement et mes muscles s'étendre. Je prends une grande inspiration avant de suivre ma mère et Jen à la sortie de la chambre.
Avant de refermer totalement la porte, j'observe une fois de plus la chambre. Les murs sont d'un vert très pâle, les carreaux sont ringards et la télé à tube cathodique a une très mauvaise qualité visuelle comme sonore, mais il n'empêche que je l'aime cette chambre, ça me fait tout étrange de la quitter.
— Jenny, viens voir, je l'appelle sans me déplacer.
Elle arrive à mes côtés, replace ses cheveux blonds derrière ses oreilles d'elfe et glisse un œil à l'intérieur de ma chambre.
— Tu crois qu'on a oublié un truc? Elle me demande.
— Non... j'expire. C'est juste que ça va me faire bizarre, de retrouver la société... de reprendre ma vie là où elle s'est arrêtée.
— Ça te fait peur, hein?
Je pivote la tête vers elle, histoire de vérifier qu'elle ne se moque pas de moi. Elle n'a même pas une fugace lueur de moquerie dans ses yeux verts. Alors je lui réponds silencieusement, en hochant la tête.
— Tu as le droit d'avoir peur tu sais. Mais tu sais aussi qu'il faut se montrer courageux...
— ... même si tu ne l'es pas ça, ça effraie les autres, je complète moyennement convaincu.
— Tu n'es pas tout seul Milou, je suis là, ta maman aussi...
— Tu peux me promettre un truc, Jen, s'il-te-plaît? Elle hoche la tête alors je reprends. Prends moi la main s'il-te-plaît et ne la lâche pas... pas tant que nous ne serons sortis de cet hôpital.
Elle glisse sa main dans la mienne et son contact me rassure. Je suis plus fort quand je l'ai. Elle me demande le signal pour que nous commencions à marcher et nous finissons par rattraper ma mère qui nous attendait dans le couloir, appuyée contre ma valise.
Dans l'ascenseur, je ne quitte pas Jen du regard et m'amuse à la voir rougir quand je caresse sa main de mon pouce. Je l'ai toujours faite rougir comme ça? Elle essaie tant bien que mal de répondre aux questions que lui pose ma mère notamment sur l'université.
En sortant de l'ascenseur, elle fait semblant d'ajuster sa chaussette de sa main gauche, tout en gardant sa main droite dans la mienne. Je crois qu'elle fait juste ça pour laisser ma mère s'éloigner de nous et pouvoir me réprimander. Elle fronce les sourcils et j'esquisse un sourire.
— Miles il faut que tu arrêtes de faire ça!
— Faire quoi? Je rigole légèrement.
— Tu me regardes avec trop d'insistance... comme si, comme si, elle perd ses mots. Argh! Tu m'énerves Miles, tu vas nous faire cramer.
— Tu hallucines Jen, je ne te regardais pas avec insistance, je lisais juste l'affiche située juste derrière toi. Elle parlait d'une association "les NADC anonymes".
— NADC? Elle répète perplexe.
— Non-Assumeurs De Couple.
— On est pas...
— On est! Je lui coupe la parole en sortant de l'hôpital main dans la main.
— Tu es pénible Miles. Oh... elle pousse de surprise.
— Qu...
Je n'ai pas le temps de finir que je sens déjà un corps se coller au mien. Je perds l'emprise que j'ai sur la main de Jen. Mes yeux percutent des cheveux bruns brillants et puis un visage, celui de Rima. Après ça il y a un choc, sa bouche qui percute la mienne. J'écarquille les yeux et la repousse doucement.
— Rima? Je manque de m'étrangler.
— Miles, mon chéri, si tu savais comme tu m'as manqué. C'était tellement dur sans toi à mes côtés, j'étais totalement perdue.
Je me retourne abasourdi vers Jen. Elle me regarde d'une façon que je n'aime pas, elle a l'air triste. Je lui montre sa main discrètement et elle regarde autour de nous l'air de dire que ça y'est, nous sommes sortis de l'hôpital, qu'elle a tenu sa promesse. Je pousse un soupire et reporte mon attention sur Rima. Qu'est-ce qu'elle fait là? Jen m'a dit qu'elle n'est jamais venue me voir et qu'elle s'amusait bien à Palo Alto avec les mecs selon Aurore.
— Qu'est-ce que tu fais là? Je demande assez durement.
— Oh non, tu as perdu la mémoire? C'est comme le film, tu sais, celui avec Channing Tatum, Je te promets. C'est trop romantique! Elle s'écrie avant de reprendre son sérieux, je suis ta petite amie Miles, nous nous aimons énormément, nous sommes tout l'un pour l'autre.
— J'ai encore toute ma tête mais...
— Oh Rima, s'étonne ma mère en se rapprochant de nous. Nous ne savions pas que tu étais en ville, tu veux venir prendre le goûter à la maison?
— Ce n'est pas une bonne idée, Rima est à Stanford, elle doit couler sous le travail.
— Pas du tout! Elle rigole. Je serais ravie madame Bell. Oh, Miles, fais voir ta main.
Elle attrape ma main presque de force et son regard est rapidement obnubilé par la brûlure qui s'étend aussi sur mon avant-bras. Jen me dit qu'elle trouve cela beau, moi je déteste et vu la tronche de Rima, je crois qu'elle la déteste aussi.
— Mon papa a un ami à Los Angeles, c'est un chirurgien esthétique pour stars... je suis sûre qu'il saurait te remettre en état.
Je me retourne pour voir Jen et l'appeler à l'aide, mais je crois qu'elle décide de m'ignorer puisqu'elle a le nez penché sur son portable. A l'instant présent, je veux la prendre dans mes bras, je veux qu'elle me parle, je ne veux pas de Rima. Qu'est-il arrivé au moi d'il y a six mois pour la trouver plus belle, plus intéressante et plus compatible avec moi que Jen?
Ma mère monte au volant de sa voiture, Rima s'installe à l'arrière, Jen à l'avant et moi je reste debout s'en oser entrer. Je vois juste Jen sur ce siège, à cette place, la même place que ce soir de Mai... ce soir de Mai où j'ai bien failli nous tuer, j'ai bien failli la tuer.
— Miles chéri? Fait la voix de Rima.
— Jenny... je dis à voix basse. Tu peux pas t'asseoir ici.
— Je ne vais pas marcher à pieds Miles! Elle répond sèchement.
Je garde mes yeux posés sur elle tandis qu'elle écrit encore sur son portable. Je nous revois encore ce soir là... elle n'écrivait pas sur son portable mais sur son journal intime.
— Jen... je la supplie.
— Pourquoi... Oh...
Elle vient de percuter, je crois. Elle se lève, s'extirpe du véhicule, ferme la portière avant et vient se glisser à l'arrière. Je m'assois ensuite à ses côtés, mettant la canne à nos pieds, sous le regard veilleur de Jen. Je suis plutôt content, parce que je suis juste à côté d'elle. Je fais exprès d'ouvrir exagérément mes jambes afin que nos cuisses puissent être en contact. Quand ma mère met le contact de la voiture, je ferme les yeux pour faire partir ma peur, ma respiration s'accélère et puis je sens une chaleur dans ma main. J'entrouvre les yeux, Jen a glissé sa main dans la mienne.
Une fois engagés sur la route principale, je ne peux m'empêcher d'observer attentivement les alentours, me méfie de toutes les voitures roulant à nos côtés et me rappelle de tous les paysages de Corvallis. Je me surprends à me pencher contre la vitre, pour mieux détailler chaque pâté de maisons, chaque habitation, chaque boîte aux lettres.
— C'est trop beau! Je m'émerveille.
— Et tu n'as pas encore vu comment mon père a trop bien repeint notre ancienne maison, rigole Jen.
— C'est vrai... nous ne sommes plus voisins. Comment je fais si j'ai besoin de toi en urgence?
— Tu grimpes sur ton vélo et tu fais la route jusqu'au campus!
— C'est pas pareil, j'expire.
— Tu as de nouveaux voisins, mes parents les ont rencontré, ils sont gentils.
— C'est pas pareil, je répète, c'est pas toi.
Elle me murmure un "désolée" en reposant sa tête contre mon épaule, son odeur au kiwi se diffuse sur moi et je souris. Du coin de l'œil, je vois Rima qui m'observe tristement. Je lui fais un petit sourire d'excuses quand ses yeux voyagent de nos mains nouées avec Jen à moi. Elle hoche lentement la tête, avant de reporter son attention sur l'extérieur du véhicule.
— Miles! Fait ma mère une fois la voiture parquée dans le garage de la maison. Ne sois pas trop dur avec ton père quant à la couleur de ta chambre... peindre ça lui permettait d'occuper son esprit.
Jen s'étouffe dans un rire silencieux alors que je fronce les sourcils perplexe. Nous sortons de la voiture et avant de rentrer, je choisis de prendre Rima à part. Une fois ma mère et Jen rentrées, nous nous asseyons sur le perron. Elle me sourit faiblement en se triturant les mains.
— Comment tu as vécu ça Rima? Je l'interroge après un moment de silence.
— Qu'est-ce que tu entends par ça? Elle hésite.
— L'accident... mon coma...
— J'étais perdue, elle avoue. Je ne savais pas ce que je devais faire, si je devais venir te voir... j'avais l'impression que tout restait en suspend, que ma vie se mettait sur pause. Pourtant non, elle continuait, j'ai passé mon diplôme, j'ai été acceptée à Stanford. Quand je suis partie... j'ai fait des bêtises... tu n'étais pas là, je ne savais pas si tu serais de nouveau là un jour, j'ai eu plusieurs aventures d'un soir, elle dit rapidement en fermant les yeux. Je te promets qu'il n'y avait pas de sentiments, pas d'attache... sauf... sauf avec un. Je suis désolée... je me sens tellement coupable, elle fond en larmes.
— Rima, ce n'est pas grave, je t'assure, au contraire, je n'aurais pas voulu que tu arrêtes de vivre par ma faute. Raconte-moi plutôt comment est-ce qu'il s'appelle, comment vous vous êtes rencontrés...
— Il s'appelle Francis-Eustache. Elle pouffe de rire. Il déteste ce prénom, alors il dit à tout le monde qu'il s'appelle Franck, mais c'est un mensonge. Je l'ai rencontré dans une soirée... je n'ai jamais été comme ça avec quelqu'un, il m'intimide presque. J'étais vraiment bien avec lui mais quand tu t'es réveillé, j'ai paniqué... j'ai commencé à culpabiliser de ressentir ça pour un garçon alors que toi tu étais encore entre la vie et la mort, c'était comme si je te trahissais... elle explique.
— Non, je secoue la tête. A notre âge, c'est normal, s'il n'y avait pas eu l'accident nous nous serions séparés presque à coup sûr à cause de la distance ou je ne sais quoi. Six mois... du moins sept, ça change les personnes. J'ai découvert des choses, que je n'avais jamais vues durant toute mon existence. Et donc il est où ce garçon?
— A Palo Alto, elle expire longuement, je lui ai dit que c'était une erreur, que je n'aurais pas dû... il semblait tellement blessé.
— Tu l'aimes?
— Tu aimes Jen?
— Oui, je hausse les épaules, alors tu l'aimes?
— Oui.
— Tu devrais l'appeler, le lui dire, t'excuser, lui expliquer ton point de vue.
— Tu sors avec Jen alors?
— Oui et non... je suis presque sûr que nous nous aimons tous les deux mais elle, je crois qu'il y a un truc qui la bloque. Je ne comprends pas pourquoi, nous nous connaissons depuis longtemps, elle a déjà confiance en moi, je soupire, je ne sais pas. Elle dit qu'on a toujours été amis, que ça va faire bizarre aux autres, alors que putain on s'en contre-fout des autres. La vie, elle est trop courte...
— Mais Miles ce n'est pas parce que vous vous connaissez depuis longtemps, que vous avez toujours été proches que vous pouvez directement être en couple...
— Qu'est-ce que tu veux dire par-là? Je fronce les sourcils.
— Invite-la à sortir avec toi, fais comme tu as fait avec moi mais en encore mieux, parce que peut-être qu'il y a l'amour, la confiance mais il n'y a pas encore vraiment la passion. Il faut que tu la fasses rêver Miles.
— Je t'ai déjà dit que tu gères Rima? Je la taquine.
— Oh, à peu près une centaine de fois.
— Merci beaucoup, je lui dis sincèrement en encrant mes yeux dans ses prunelles brunes.
— De rien, elle me sourit avant de détourner le regard vers le portillon.
— On y va? Je lui propose alors.
— Je vais appeler Franck... j'en ai pour pas trop longtemps j'espère.
Je lui souhaite bonne chance en me relevant tant bien que mal. Je rentre ensuite dans ma maison que je n'avais pas vue depuis trop longtemps. Ma mère m'appelle depuis le salon alors je m'y dirige sans plus tarder et:
— SURPRISE! Font de nombreuses voix en même temps.
Il y a Jen en tête de ligne, ma mère, mon père, Derek, Austin, Brandy, Aurore, Karen, Jorge, Clyde et Maxence. Je mets mes mains devant ma bouche... je ne m'y attendais pas. Au départ je ronchonnais que personne ne vienne célébrer ma sortie d'hôpital avec moi mais Jen m'avait répondu que c'était un jour de semaine, que c'était compliqué de s'organiser et comme dès que Jen dit un truc, je la crois sur parole, je l'ai crue sur parole.
Je serre chaque personne dans mes bras en finissant par les petits-frères jumeaux de Jen. Ils me regardent comme s'ils étaient émerveillés et il est vrai qu'ils sont les seuls que je n'avais pas vu depuis mon réveil. Ne pouvant pas vraiment rester accroupi, je m'assois sur la moquette et ils en font de même.
— Alors mes petits gars, vous allez bien? Vous aimez Sacramento?
— C'est plus grand qu'ici! Clyde hoche la tête.
— Mais on a pas Jen avec nous parce qu'elle voulait rester avec toi, dit tristement Maxence.
— T'es jaloux? Je fais la danse des sourcils.
Ils se mettent à rigoler et je croise le regard de Derek, il n'est pas très loin, avec une canette de bière dans la main. Je me mets en prenant mon temps, debout et me dirige vers mon meilleur pote. Il déglutit sa gorgée de blonde avant de me sourire.
— Tu veux que j'aille t'en chercher une dans le frigo? Il me propose.
— Non, ça ira, il faut que mes neurones recommencent à travailler normalement.
— Comme tu voudras, il hausse les épaules. C'est Rima que j'ai vu dehors?
— Et oui... elle m'attendait à la sortie de l'hôpital.
— Sérieux? Je crois rêver. Du coup vous remettez ça?
— Non! Je fais catégorique. Je t'ai dit pour Jen.
— Jen m'a surtout dit que vous ne sortez pas ensemble. Il rigole. Vous êtes pénibles tous les deux.
— C'est pas moi, je me défends, c'est elle. D'ailleurs, merci de ne pas m'avoir mis au courant de ses sentiments plus tôt!
— Elle m'avait fait promettre! Et puis entre nous soit dit, à l'époque t'étais un con, t'aurais sûrement paniqué et t'aurais foiré un truc.
— Pas faux.
Je cherche Jen du regard, elle est assise sur le canapé, dans une discussion très active avec Aurore. Je souris devant ses mimiques. Un raclement de gorge se fait entendre et je me tourne de nouveau vers Derek.
— Oui je suis toujours là! Il lève les yeux au ciel.
— Désolé, je voulais te demande un truc.
— Je t'écoute.
— Tu te drogues? Je lâche de but en blanc.
— Qu-quoi? Il devient livide.
— Je t'ai rencontré dans mon rêve, tu me disais que tu te droguais, que tu buvais beaucoup... mon médecin m'a expliqué que mon subconscient communiquait avec moi, des parties de la réalité qu'on m'aurait dîtes. Alors?
— J'ai des mauvaises périodes, il baisse la tête. Je croyais que t'allais mourir Miles... je ne sais pas pourquoi mais j'ai perdu espoir vraiment tôt, pas comme Jen, pas comme ton frère... je ne pouvais en parler à personne, je n'allais tout de même pas commencer à faire douter Jen, alors je gardais tout pour moi et pour évacuer j'avais recours à des moyens peu orthodoxes.
— Je suis désolé Derek... je baisse à mon tour la tête.
— Je vais m'en sortir, t'es là maintenant.
— Tu sais ce qu'il te faut? Il te faut une petite-amie!
— Va chier Miles, tu sais que tout ce qui est trop sérieux je finis par merder.
— Que nenni! Je l'arrête. Tu penses quoi d'Aurore?
— Je sais que tu as raté quelques épisodes, mais elle est lesbienne. Mais sinon, canon.
— Mouais ok...
Je balaye la pièce du regard et voyant qu'il ne reste aucune fille de notre âge, je décide de mettre sur pause la recherche d'une fille à aimer pour Derek.
— Tu ne me demandes pas ce que je pense de Jen, Rosbif? Il me provoque.
— Vieux con!
— Réservée, je sais, je sais. Tu lui as dit pour mon... problème?
— Non, ça va pas non!
— Brandy, bordel, quel canon... il chuchote à l'arrivée de mon frère suivi de sa fiancée.
— T'as entendu Brandy? Derek te trouve super canon! Lance mon frère en nous rejoignant.
— Mais merde Austin! Il geint en partant s'asseoir sur le canapé.
— Miles, reprend mon frère, tu sais garder un secret?
— No... oui! Oui bien-sûr! Je hoche la tête.
— J'aurais dû le dire aux parents normalement, mais vu que nos relations ne sont pas top et que je fais déjà un grand effort d'être sous ce toit... je vais te le dire à toi. Brandy est enceinte.
— De toi? Je m'étonne.
— Euh... oui... Brandy? Il se tourne vers elle.
— Non, de Moka, elle répond sérieusement.
— Votre chien? Je manque de tomber de dégoût. J'espère que votre enfant n'aura pas l'humour de la mère, sinon ça craint.
— J'espère qu'il ne sera pas aussi chiant que son oncle Miles, elle s'exténue.
— Félicitations au fait!
Je trouve Brandy vraiment caractérielle, voir chiante. Mais bon... entre elle et Austin c'est un peu comme dans mon rêve, elle le rend bien plus heureux et vivant, alors le "Félicitations" que j'ai dis à la fin de notre discussion, je le pense du plus profond de mon cœur.
Rima est finalement rentrée, je vois qu'elle hésite un moment et qu'elle ne sait pas vraiment où se mettre. C'est Jen qui s'est finalement levée, lui proposant de s'asseoir avec Aurore et elle sur le sofa. Parfaite.
Je m'éclipse dans le bureau de mon père et récupère une feuille de papier dans le réservoir de l'imprimante. A l'aide d'un stylo, j'écris rapidement quelques petits trucs, plie le papier en cinq et retourne dans le salon.
Je décide de ne pas m'asseoir sur le sofa, d'une part parce qu'il contient déjà Rima, Jen, Aurore et Derek alors nous serions vraiment très à l'étroit et d'autre part parce que je pourrai mieux l'observer d'ici. C'est d'ailleurs ce que je fais, le l'observe fixement jusqu'à ce qu'elle se sente gênée. Si au départ elle m'ignore, puis me méprise, au fur et à mesure, je constate qu'elle réprime des sourires.
— Derek tu peux venir voir un truc, deux secondes s'il-te-plaît? Je coupe soudainement mon contact visuel avec Jen.
— Flemme.
— Aurore?
— Non.
— Rima?
Elle se lève presque sur-excitée, je lui indique de se mettre à genoux, me permettant de lui chuchoter quelques mots à l'oreille.
— Avec Franck? Je commence.
— Il y a du progrès, elle hoche la tête.
— Cool, je suis content pour toi. Tu peux donner ça à Jen, s'il-te-plaît?
Je lui tends le papier et elle le regarde avec curiosité. Elle s'en va toute ravie, le donner à Jen, sur qui je porte de nouveau ma concentration. Elle déplie rapidement le papier et bien évidemment, Rima s'empresse de regarder elle aussi ce qu'il y a d'écrit. Jen balaie le papier des yeux... elle est tellement rouge, j'ai envie de la prendre dans mes bras. Elle se retient de rigoler. Elle se lève ensuite précipitamment sans m'adresser un regard.
Pendant son absence, Derek me regarde d'un air inquisiteur et Rima quant à elle, me lance des pouces en l'air. Jen revient ensuite, donne le papier à Rima qui se dépêche de venir me le tendre.
Je l'ouvre délicatement et le lis:
Veux-tu sortir dîner avec moi ce soir? Coche la case correspondant à ta réponse.
☒ Oui ☐ Non
*******
Hey !
J'espère que vous allez bien,
Et que ce bonus vous a plu !
J'ai vraiment trop hâte de développer d'avantage l'histoire de Jen et Miles maintenant qu'ils peuvent être ensemble à travers de bonus qui retraceront des parties clés de leur histoire, mais néanmoins je ne peux pas être certaine du rythme de publication des bonus. Comme vous le savez peut-être, je suis en Terminale S et à la fin de l'année je passe mon Bac mais jusqu'au 31 mars je dois remplir Parcoursup (la plateforme des admissions post-bac). Alors entre les révisions, parcoursup et pleins d'autres péripéties j'ai un peu du mal à tout gérer, surtout les commentaires, i'am so sorry. Mais j'ai un autre bonus pratiquement prêt alors je verrai quand je le posterai !
Est-ce que certains d'entres vous regardent Skam France ? J'étais vraiment trop contente qu'ils sortent une adaptation française, parce que je dois vous avouer que j'ai essayé de regarder la version norvégienne mais ne comprendre un seul mot et seulement lire les sous-titres ça m'a soulé au bout de 30 sec du premier épisode , voila voila. Mais franchement Skam France ça passe crème, c'est pas la série du siècle la mieux jouée ni quoi, mais elle est cool et permet de penser à autre chose.
Kiss kiss :*
Noémie =)
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