Chapitre 2 - A surprising meeting
~ Tash Sultana - Salvation ~
Stephanie — 28 août 2011 — ꪶꪮᦓ ꪖꪀᧁꫀꪶꫀᦓ
— On a un AVP*, un homme de 25 ans... pouls à 80, saturation à 97, tension à 14, fréquence respi à 17, pupilles normales et réactives, Glasgow à 12, pas d'hémorragie, encore inconscient mais son état est stable, plaies et contusions sur le corps, trauma à l'épaule gauche ...hyper algique*, il a reçu du paracétamol, un décontractant en IVD* et un flash de 100 cc* en intraveineux...c'est tout.
L'Infirmier débite tellement vite que j'ai tout juste le temps de griffonner l'essentiel sur mon bout de papier. Un morceau de relève qui traîne lamentablement dans ma blouse et me sert de pense bête. Pressé, mon collègue effectue de grandes enjambées jusqu'au box 12 où il laisse le brancard en y déposant la fiche d'accueil des pompiers. Il nous remet un large sachet dans lequel se trouve un blouson de cuir râpé sur plusieurs endroits, des chaussures et un casque.
— Vous m'aidez vous deux ? réclame l'Infirmier, légèrement agacé, Il faut qu'on le déshabille ! J'dois retourner à l'accueil, c'est le feu là-bas.
Cam déboule dans mon dos et commence à découper son teeshirt pendant que l'IOA* s'en prend à son jean déchiré et maculé de sang. Leurs gestes sont efficaces et précis pendant que je m'emploie à scoper le patient : branchement des électrodes, pose du brassard à tension et oxymètre de pouls. J'enfile une blouse à la victime, aidé de mon binôme. Mon regard s'attarde sur ses blessures, je constate que le bitume ne l'a pas épargné, son corps présente plusieurs blessures côté gauche essentiellement et le renflement, au niveau de la tête humérale, témoigne du choc reçu ; Surement une luxation, à en juger par la déviation osseuse.
Une voie veineuse a bien été posée sur son avant-bras, mais la poche de 100 cc est déjà vide. Je râle en attrapant une de 1000 cc que je branche aussitôt après avoir vérifiée que la voie est fonctionnelle.
— J'appelle Smith ! s'écrie mon binôme.
Juste ciel !
À peine je me retourne qu'ils sont déjà sortis. Je me retrouve seule avec le patient, déplorant l'arrivée du médecin le plus perturbant de la planète ; son esprit incisif incite à le maudire sur sept générations même s'il peut se vanter d'être l'un des plus brillants docteurs de l'hôpital. Et en prime, des yeux sublimes, d'un bleu foncé presque hypnotique. Difficile de passer à côté sans les remarquer.
Indubitablement, je dois déballer un truc étouffant de précision parce que si je me manque il ne me loupera pas. Mais mon état de stress m'en empêche. Alors, afin de canaliser mon inquiétude maladive, je jette un œil sur les constantes, vérifie les quantités de médicaments reçus en IVD* et retourne sur mes notes raturées.
La porte s'ouvre subitement sur Cam et le fameux Docteur Smith. Ce dernier me salue d'un bref mouvement de tête et se penche sur le patient. Il grimace en voyant le décalage flagrant entre l'omoplate et la tête humérale, puis s'empare du compte rendu des pompiers. Les minutes s'étirent et éloignent un peu plus mon calvaire. Le voir froncer les sourcils n'augure rien de bon. Il soupire enfin bruyamment, dépité, et fais un mouvement de menton à notre intention. Comprendra qui voudra.
Cam tourne vers moi son regard espiègle, m'intimant de prendre la parole. Les yeux très bleus du Dr Smith se plantent dans les miens, froids et sans expressions, et mon taux de stress grimpe en flèche. Mon rythme cardiaque vrille complet et je peine à trouver mes mots. Un rictus de satisfaction tord les lèvres du chirurgien. Il a cerné mon malaise et s'en délecte. Je suis certaine qu'il prend plaisir à écraser les infirmiers
sous le poids de son talent existentiel. Il a oublié qu'il a été un débutant, un jour.
En ce qui me concerne, aucune chance d'échafauder une porte de sortie à travers un sourire car ce genre d'individu se moque de ce qu'il considère comme une banalité. Son regard polaire m'oblige à relire mes lignes afin d'éviter toutes sottises. Et les bip réguliers du scope* donnent la rythmique de mon supplice. Encouragée par le visage confiant de Cam, je m'élance sur une relève de l'état clinique du patient et conclus dans un silence morbide accompagné des plaintes du monitoring. J'ai l'impression de m'être bien débrouillée, mais reste à savoir si cela convient au Docteur blue eyes. Il se contente d'un hochement de tête, et examine les plaies, le déformation osseuse et se stoppe direct.
— On a bien une luxation. Reste à savoir si elle est totale ou partielle, grimace-t-il, puis il arque un sourcil en ma direction, je voudrais une radio, un bilan sanguin, bien-sûr tu regardes ses plaies et s'il a mal on peut donner des opiacés et de la morphine, en dernier recours.
Encore cet air condescendant qui roule mes nerfs en pelote.
Le mot "bilan sanguin" sonne comme une alerte et je guigne aussitôt les belles veines qui courent sur l'avant-bras du patient. L'auscultation du Dr Smith se poursuit ; il contrôle les pupilles et le réveille doucement pour conclure l'examen neurologique. Les yeux ouverts par intermittence, l'homme balbutie quelques mots, mais il lui faut un peu de temps avant de raconter sa mésaventure :
— Vous pouvez me dire ce qui s'est passé ? demande Smith.
— ... J'étais en moto ...
— Est ce que vous avez un souvenir précis ?
— C'est pas clair dans ma tête... hésite-t-il, le visage crispé, je suis tombé d'un coup... il pleuvait des trombes d'eau... je roulais pas vite.
— Par temps de pluie, la route est glissante et vous ne pouviez pas l'éviter, poursuit Smith.
— J'ai pas compris ce qui s'est passé.
Machinalement, je lis son bracelet d'identification :
Christopher Holmes. Puis je vise son tatouage sur le poignet droit : un cœur, une arme à feu et un cerveau.
— Après les résultats de la radio, je vous informerai des suites opératoires. Il se peut que vous ne soyez pas hospitalisé mais je vous confirmerai tout ça.
— Merci, répond Mr Holmes.
Un mince sourire et le Dr Smith s'engouffre dans le couloir. Cam me fait signe et m'entraîne à sa suite. Il se plante devant moi, bras croisés. Son regard est rempli de malice, comme toutes les fois où il a une idée qui frôle le génie.
— C'est bien. T'es carrément bilingue ! Bon, on bascule pas encore dans le côté serein. T'es encore stressé au contact des chir, mais ça va venir.
— Je sais, Hayden et June m'ont dit la même chose.
Cam est mon binôme lorsqu'Hayden est en repos. Originaire de Montréal, il parle aussi bien Anglais que Français et ça a été une aide considérable pour moi durant mes études. Son allure de surfeur avec ses cheveux blonds en bataille, ses yeux clairs et son bronzage permanent fait tourner toutes les têtes féminines.
— C'est TON patient et TON secteur. Tu t'en tires bien et je te laisse faire, lance-t-il en s'éloignant.
— Mais...
— Pas de mais ! Tout va bien se passer.
Et il disparaît au détour d'un couloir, nonchalamment, me laissant seule au milieu de l'agitation environnante. Médecins, Infirmiers et brancardiers déambulent en va-et-vient continue. Un brouhaha incompréhensible y règne, mêlé de cris hystériques et d'alarmes en tout genre. Et quand je vois sur l'écran d'ordinateur que les entrées se poursuivent alors que les Urgences sont full, j'ai juste envie de prendre la fuite.
Aux Urgences, aucune journée ne se ressemble et c'est ce qui me plaît. Une course constante contre la montre où, à tous moments, le service peut basculer dans une ambiance apocalyptique. Même si l'adrénaline qui en découle me conduit parfois sur le chemin imprévisible de l'angoisse, j'aime que mes compétences soient mises à l'épreuve.
Sur l'écran d'ordinateur, les entrées s'accumulent. La première chose que je fais est de contacter la radiologie pour le box 12. Ils sont en sous effectifs et décrochent un coup sur deux. La voix guillerette de la manipulatrice radio me répond et confirme le rendez-vous de Mr Holmes. La prochaine étape est la prise de sang.
En franchissant le seuil, je repère son casque de moto abîmé de multiples éraflures. Un frisson me parcourt l'échine parce qu'il a eu beaucoup de chance. Puis mes yeux se posent sur son visage aux traits fins et réguliers, encadré par des cheveux blonds mi-longs. Il est plutôt bel homme, inutile de le nier.
Un gémissement rauque s'échappe de sa bouche et me ramène à la raison. Sa main vient agripper la mienne et un frisson me traverse. Sa poigne n'est pas désagréable, mais m'empêche de continuer.
— Reste-là, s'il te plaît...
— De quoi ? demandé-je étonnée, vous avez besoin de quelque chose ?
Deux billes d'un vert profond me scrutent longuement avant qu'il ne laisse échapper un soupir. Puis il referme les yeux et relâche sa prise.
— Non, ça va aller, grimace-t-il.
— Bonjour, je suis l'Infirmière du secteur. Vous pouvez me donner vos noms, prénoms et date de naissance, s'il vous plaît.
Le mot "Infirmière" doit allumer quelque chose dans son cerveau parce qu'il pointe à nouveau ses deux émeraudes vers moi.
— Christopher... Holmes... ma date de naissance aussi ? m'interroge-t-il, surpris.
— Absolument. Je suis désolée, c'est le protocole. On est obligé de vérifier l'identité des patients.
Il eut un léger rire puis s'exécute en plongeant ses prunelles claires au fond des miennes.
— Vous êtes pire que la CIA ici, votre collègue m'a demandé la même chose.
— Je sais que c'est énervant, réponds-je d'un air contrit.
— Aucun problème, ça ne peut pas être pire que cette douleur, répond-il en serrant les dents.
Sa voix possède un timbre particulier. Fort agréable. Je ne me lasserais pas de l'écouter. Et il a un regard totalement déroutant. Fascinant même.
Il faudrait que j'arrête de rêvasser. Le nez plongé dans mon carnet, je balaye mon ressenti pour me concentrer sur sa prise en charge.
— Vous évalueriez votre douleur à combien sur une échelle de zéro à dix ?
— J 'sais pas ... trois peut-être quatre ..., hésite-t-il, le regard clair braqué sur moi, il vous faut un truc précis ou bien ...
Avant même qu'il ne finisse sa phrase, je me marre carrément et l'entraîne dans mon sillage. Un court moment de complicité.
— Non, c'est parfait, réponds-je en souriant, et désolée pour tout ça.
— C'est pas grave, vous faites votre boulot, poursuit-il, en plissant légèrement le nez.
Ses traits se crispent légèrement. Un indice que les antidouleurs mis en IVD ne font presque plus effet. Alors je prépare un Opiacé que je branche à sa perfusion, à vitesse modérée, puis m'installe à ses côtés pour débuter la prise de sang. Ses prunelles claires guettent aussitôt le matériel avant de revenir sur chacun de mes gestes. Concentrée sur l'acte, je lève enfin le nez vers lui.
— J'ai ajouté un antalgique plus fort, je vous fais une prise de sang et ensuite on viendra vous chercher pour la radio.
— OK.
Je poursuis pendant que ses pupilles, semblables à des radars, restent orientées sur moi. Mon entendement commence à faire naufrage, mais il bascule enfin sa tête de l'autre côté. Sans le vouloir il m'offre un peu de répit. À peine je termine le soin que la porte du box s'ouvre à la volée sur deux énergumènes.
Sans trop de ménagement, l'un d'eux vérifie l'identité de Mr Holmes tandis que le deuxième débranche le scope et tire le brancard vers la sortie. Les brancardiers ne sont jamais trop bavards. Ils s'occupent de réaliser leur livraison en bonne et due forme et lorsque leur mission est terminée, ils partent pour de nouvelles aventures.
Par la suite, j'effectue un tour du secteur pendant que Cam est parti à l'accueil où les entrées et les sorties se succèdent.
Deux heures plus tard, Mr Holmes revient dans son box, le front plissé d'inquiétude. Les brancardiers l'ont déposé et sont repartis au pas de course. Je n'ai pas le temps de me saisir du cliché radio que le Dr Smith surgit derrière moi et s'en empare. Sans crier gare, ni pardon ni rien du tout. Je me sens devenir un microbe au service de sa majesté. Extérieurement, je suis tout ce que doit être une Infirmière avec le sourire en prime, intérieurement je hurle des obscénités.
Et toujours comme si je n'étais pas là, il examine la radiographie à la lumière, la tourne dans tous les sens puis s'adresse à Mr Holmes.
— Monsieur, il s'agit d'une luxation partielle de l'épaule. Aucun nerf n'est touché par chance et la bonne nouvelle c'est que je vais pouvoir la réduire manuellement après la pose d'un bloc.
— Qu'est ce que vous voulez dire par bloc ? s'inquiète le patient.
— Un antidouleur puissant ! Vous ne ressentirez plus rien lorsque je vais vous manipuler.
Le regard de Mr Holmes se durcit et sa mâchoire se contracte. Puis le chirurgien prend son air le plus désagréable et se tourne enfin vers moi.
— Je vais avoir besoin de Lido !
Mr Holmes le scrute du regard. Je crois bien que lui aussi a repéré son manège parce qu'il semble le regarder avec humeur.
Heureusement que j'ai été prévoyante et qu'elle est prête depuis une heure ; je tends donc au fameux chirurgien la seringue de Lidocaïne demandée. Sous le regard inquiet du patient, il récupère son dû sans un remerciement, et après avoir fait l'installation de manière adéquate, il pratique une injection en intra-articulaire, destinée à endormir la zone. Le patient serre les dents pendant deux minutes, le temps que le produit se propage.
En attendant que les effets se fassent, le chirurgien discute tranquillement de moto avec Mr Holmes. La discussion dévie rapidement sur les motos japonaises. Tout de suite, il ne paraît plus cet être hostile qu'il était il y a quelques minutes. Il s'est transformé en une espèce rare, souriante, détendue et prend même le temps de considérer mes dires lorsque je leur expose mes peurs en moto.
À l'arrivée de l'anesthésiste, nous vérifions que le membre est anesthésié et le Dr Smith se prépare à débuter la réduction.
******
Le lendemain, je commence mon service à l'UHCD et c'est dans ce secteur des Urgences que Mr Holmes a été transféré. Je ne suis pas insensible à son charme troublant même si je sais que cela ne sert à rien et que je ne le reverrai plus jamais.
Lors de sa relève, l'infirmière de nuit perd son temps en habillage inutile et lorsqu'elle se tortille sur sa chaise pour me parler de Mr Holmes, j'ai bien saisi qu'elle
est sous son charme.
On est bien d'accord.
Hormis le fait qu'il a passé une bonne nuit, et cela ne m'étonne pas, au vu du cocktail qu'a balancé l'anesthésiste dans sa perfusion, j'apprends aussi qu'un de ses proches lui a apporté des affaires, hier soir.
À son départ, je débute le tour de mes patients et entre
dans le box de Mr Holmes.
Assis sur le lit, torse nu, il pianote tranquillement sur son téléphone.
Bordel !
Interdite et sans mot dire, je me blinde à mort. Il faut que je trouve un truc à dire d'intelligent avant de me noyer passablement dans son regard.
Les cheveux noués sur sa nuque, il semble concentré sur l'écran de son mobile, mais remarque ma présence et cesse toute activité. Ses yeux pâles rencontrent les miens et toute ma belle assurance s'écroule au sol. Ratatinée en un quart de seconde par son seul attrait.
Lui, en revanche, ne semble pas flancher d'un pouce et ses lèvres s'étirent en un sourire. Alors je réponds au sien et m'avance, légèrement figée.
— Bonjour, comment vous sentez-vous ?
— Mieux. Ça tire un peu, mais rien à voir avec la douleur ressentie hier.
— Tant mieux, dis-je en m'approchant de sa perfusion.
Sous la surveillance attentive de ses billes claires, je
règle le débit du compte goutte et inscris ses constantes sur mon carnet.
— Je vais jeter un œil à vos pansements.
— Pas de problème, accepte-t-il en soulevant le drap.
Rien à en dire, la réfection a été faite comme il faut.
— Vous avez une idée de combien de temps je vais garder ce truc ? demande-t-il en tirant sur l'attelle.
— Tout dépend de ce que va décider le chirurgien mais je dirai bien trois semaines. Et vous aurez des séances de kiné et une infirmière pour les pansements.
— Ça va être compliqué pour mon taff, murmure-t-il en soupirant.
— Vous bossez dans quoi ?
— Je bosse dans un restau en attendant de pouvoir faire les travaux de ma boutique de surf. Et là, je peux dire adieu à tout ça ! lâche-t-il, agacé.
— Vous êtes Surfeur professionnel ? m'enquis-je.
Son visage rayonne aussitôt. Non pas qu'il était apathique car il ne l'a jamais été, mais tout paraît s'animer en lui.
— Ouais. C'est ma passion depuis que je suis tout petit. Je voulais développer ça en ouvrant mon propre business. Vous surfez ?
— J'ai vécu quatre ans sur Malibu alors je connais les bases mais rien de fou !
— Malibu ? C'est justement où je vais être ! s'étonne-t-il.
— C'est une coïncidence. Il y a tellement de spots de surf par ici.
— Si vous passez à l'occasion, je pourrai vous montrer quelques trucs ! propose-t-il gentiment.
— Avec plaisir.
Un échange de regards se poursuit, une sorte de discours silencieux seulement pour nous seuls. Mais la
réalité reprend ses droits et je dévie aussitôt mon attention.
— Je reviens plus tard, le Dr Smith passera vous voir.
— Entendu.
Durant la matinée, le chirurgien lui rend visite et lui donne ses papiers de sortie. Les constantes sont bonnes et il peut retourner chez lui en début d'après-midi. Les deux hommes conversent de surf pendant que je retire tous ses branchements. L'ambiance est curieusement détendue et le Dr Smith discute librement. C'est dingue comme il peut avoir deux faces en un rien de temps. Il me félicite même pour mon travail d'hier soir et nous salue en sortant. Un autre homme.
Soit il a passé une bonne soirée, soit il est en mode « douche froide ».
— Ça vous ennuie de me donner un coup de mains ? Je voudrais m'habiller, mais c'est carrément impossible avec ça !
Toujours empreinte de cette ambiance décontractée, je pivote vers lui et guigne son attelle. Effectivement, cela va être compliqué.
— Oui. Bien entendu.
Il se penche pour attraper son sac d'où il en tire un jean et un teeshirt. Il commence par le bas qu'il enfile d'une main.
— Juste, si vous pouvez m'aider pour ce bouton, je me débrouille après.
Dieu du ciel ! Je vais pas m'en remettre.
Concentrée à mort, en mode crispée puissance mille, je déglutis et monte en température lorsque mes doigts frôlent sa peau pour refermer le dit bouton. Je vais me consumer de chaleur et mourrir d'une syncope.
De surcroît, je lève le menton et plonge à nouveau dans ses prunelles envoûtantes. Lui, tout passe par le regard. Et durant ce laps de temps indéfini, le miroir de son âme croise le mien. Difficile à décrire, mais c'est enivrant. Une impression de déjà vu.
— Merci
— C'est normal, je ne peux pas vous laisser comme ça.
Il opine du chef, sourire vissé aux lèvres pendant que je suis au bord de l'implosion. Je l'aide pour son teeshirt et romp ce lien invisible. En faisant un mouvement pour quitter la pièce, il m'interpelle.
— J'espère vous revoir.
— Le destin nous le dira, réponds-je, à moitié retournée de la scène qui vient de se tenir.
Et lorsque son ami est venu le récupérer, il ne m'a pas quitté du regard. L'un de ceux qui implore et qui vous fait vibrer toute entière.
******
* IVD : Intra veineux direct .
*algique : pour désigner une douleur.
*AVP : accident de la voie publique.
*IOA : Infirmier d'orientation et d'accueil.
*cc : equivalent des ml.
*scope : appareil de mesure branché sur le patient par le biais des électrodes, brassard à tension et oxymetre de pouls, destiné à donner les constantes du patient de manière régulière.
*PSE : pousse seringue électrique, destiné à donner en intraveineux divers médicaments avec un débit calculé en ml / h.
*UHCD : unité d'hospitalisation en courte durée.
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