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Chapitre 11 - Round one

~ Masego & KDj - Tadow ~

Chris — October 16th, 2011 — Los Angeles

À peine je démarre ma caisse que mon téléphone sonne et l'embrouille se flaire à des kilomètres. J'hésite à jeter un œil, mon rendez-vous sur Downtown avec Stéphanie me force à le faire, mais c'est le nom de Lenny qui s'affiche.

J'en étais sûr.

Avant de me battre avec n'importe quelle demande à la noix de dernière minute, je range mon téléphone.

Désolé mon pote, ce sera pour plus tard.

Je suis toujours disponible pour mes amis, mais cette fois je dois rejoindre Stéphanie au coffee time à 14h. Le timing est bon, alors il ne s'agirait pas que je sois retardé.

Dans le traffic encombré, je cogite à propos de notre entrevue. On a convenu que ce serait pas mal de se retrouver au coffee time. Cela me permet d'appréhender la motivation de la belle et ses connaissances en la matière. Certaines nanas veulent conduire une muscle car juste pour voir l'effet que ça fait d'être derrière le volant d'un bolide. Rien d'autre. Même si elle ne ressemble pas à ce genre de femmes trop sophistiquées, rien ne me prouve le contraire. La vraie raison est que personne ne conduit ma caisse, et que je me demande bien pourquoi je lui ai proposé ça. Sûrement parce qu'au fond de moi grouille un sentiment bizarre qui ne m'est pas inconnu. L'envie de lui plaire et de voler à son secours, quoi qu'il arrive.

Garé en créneau, dans une rue adjacente, j'évite les coups de portières intempestifs. En franchissant les quelques mètres qui m'éloignent de mon lieu de rendez-vous, mes entrailles se nouent et toute ma formidable assurance s'est fait la malle. À l'intérieur du Coffee Time règne une atmosphère chaleureuse et une odeur sucrée chatouille déjà mes narines. Parce qu'ils ne se contentent pas de servir uniquement des cafés, ils ont aussi toute une variante de boissons lactées, de la plus savoureuse à la plus légère. Un bien-être pour les papille qui se substitue très volontiers à ma nervosité.

En balayant la salle du regard, je ne repère pas Stéphanie et ma montre indique que j'ai un quart d'heure d'avance. Je fonce vers le comptoir pour commander un cappuccino au jeune serveur. Ce dernier me propose toute sorte de variantes que je refuse, préférant la version classique. Intéressé, je l'observe effectuer la préparation, mais malgré sa bonne volonté c'est un carnage. Le café est noyé dans une double dose de lait non moussé et le côté crémeux reste inexistant. Je le stoppe en plein élan et lui demande de recommencer en lui précisant les quantités exactes. Non seulement, je suis un amateur confirmé, mais en plus j'ai été formé par Marcus, le cuisinier du restaurant où je bosse, et il m'a appris à distinguer la différence entre un latte, un macchiato et un cappuccino. Beaucoup de gens se trompent, mais lorsque le gars est du métier, ce n'est pas acceptable. D'habitude, je me contente d'un café loin de l'agitation du boulot et je m'abstiens de prendre ce genre de boissons parce qu'il est rare qu'elles soient préparées dans les règles de l'art.

Il recommence donc sous ma surveillance, et je comprend vite qu'il n'a pas encore le doigté pour la mousse de lait. Et pour un prix élevé de 6 dollars, j'estime que ça ne les vaut absolument pas, mais je m'en tiens là pour cette fois. Inutile d'accabler ce pauvre garçon. Pour sa défense, il enchaine les clients pendant que ses collègues sont en pause, agglutinés sous le porche.

Avec cette crainte toute naturelle qu'elle ait du retard ou un empêchement, je me cale dans le fond de la salle. La saveur de mon cappuccino réussit tout de même à me réchauffer et je jette un oeil tantôt sur la montre tantôt sur la rue. Toujours personne. Si elle avait eu un problème elle m'aurait prévenu. À mesure que les minutes tournent, mon stress monte d'un cran. Pourtant c'est stupide, on ne s'est rien promis, elle et moi. Et dans le cas où elle ne viendrait pas, chacun sa vie. Même si au fond de moi, je souffrirai un peu cette idée.

Puis, avec un quart d'heure de retard, la jolie brune apparaît enfin. Le visage légèrement échauffé à cause de la course qu'elle vient de faire, enveloppée dans un perfecto de cuir noir, elle se presse au comptoir. À sa manière de converser amicalement avec le jeune barista, je comprends qu'elle vient souvent ici. Elle observe discrètement les alentours pendant qu'il prépare sa commande, et me trouve enfin. Un sourire étire ses lèvres auquel je réponds et ma tension intérieure diminue de moitié. Les cheveux ramassés en queue de cheval, elle semble différente des autres fois. Et cette fois, elle a troqué ses jeans troués et baskets, contre un slim noir et des bottes. Rien à voir. Et même si je ne prête pas une attention particulière à sa tenue, on le remarque quand même.

— Hello ! Ça fait un moment que tu attends, je suis désolée je suis en retard. Je trouvais plus les clefs de mon appartement.
— Hey ! Je suis arrivé en avance, mais je viens de plus loin et rien de grave. Ça va ?

Elle prend place en face de moi, ses mains entourant le mug. Et tandis qu'elle m'explique sa semaine à l'hôpital, mon regard se pose sur ses doigts douloureusement attaqués à leurs extrémités. Quand elle s'aperçoit que j'ai repéré le malaise, elle s'arrange pour refermer sa main.

— Et sinon les travaux de ton local avancent ? demande-t-elle.
— Pas tellement. Je bosse beaucoup au resto en ce moment, je rentre tard et je suis K.O.
— Je croyais que tu ralentissais un peu ?
— Non, pas en ce moment. Si je veux des thunes pour commencer mon affaire, il faut que je trime ! Pas le choix.

De ce côté là, je n'ai rien à cacher. Ses pupilles ambrées m'observent avec intérêt. On dirait qu'elle veut me demander quelque chose.

— Je pourrais te donner un coup de mains si tu veux. Je ne sais pas faire le gros œuvre, mais je peux par exemple t'aider à peindre...
— C'est gentil de ta part, mais je voudrais pas te donner plus de boulot que ce que tu en as déjà à l'hôpital. Vous faites des gardes à rallonge et sans compter les trajets pour rejoindre ton appart.
— Non, mais à l'occasion, je sais pas, propose-t-elle, plus timide.

Gênée, elle baisse les yeux vers son mug comme si elle redoutait ma réaction. Je sais que je peux être vindicatif quand je m'y mets, mais pas en ce moment.

— OK. Je note ta proposition, affirmé-je avec un sourire, et sinon, tu te sens toujours de conduire ma caisse ?

À la base, on s'est donné rendez-vous pour ça et je voudrais tester ses réactions, pour voir à qui j'ai affaire. Étonnée, elle lève ses deux ambres sur moi. Apparement, elle ne s'attendait pas à cela. Et de mon côté, j'avoue que je flippe un peu à l'idée de la prêter, mais on sera sur des routes de campagnes.

— ... tu peux juste me donner des conseils, balbutie-t-elle, je t'observerais et on passera à l'action avec la mienne. Je n'ai pas l'habitude de conduire ce genre d'auto et je refuse d'abîmer ta voiture.

J'apprécie qu'elle ait des égards à ce sujet parce que je tiens énormément à cette bagnole même si ce n'est qu'un tas de ferrailles. Elle recèle de nombreux souvenirs et c'est aussi la première que je me suis payé. Alors j'ai bien envie de la rassurer. Elle a conscience de ses capacités et c'est un réel atout. Rien que pour cela, j'ai envie de lui laisser sa chance.

— OK. Si tu veux, haussé-je les épaules, mais je croyais que tu voulais la conduire.
— Oui, elle est très belle, mais...
— Y a rien de compliqué. On sera sur une route bien tranquille entourée de plaines, donc t'as rien à craindre. C'est une bagnole comme la tienne avec un volant, des vitesses et un frein à main.

Bon, je tente l'humour, en général ça passe bien. Et lorsque je vois un sourire accroché à ses lèvres, je comprends que c'est validé. En même temps, je ne prends pas de gros risques. Ce serait en ville, l'affaire serait différente.

— OK, alors j'accepte.
— C'est cool, assuré-je en avalant une petite gorgée.

Pendant qu'elle savoure son macchiato caramel, je boude mon cappuccino. Le mélange n'est pas optimal et plutôt que de passer pour un abruti râleur, je nie les faits. Ce n'est pas dans mes habitudes de dévoiler mes maniaqueries parce que j'estime que c'est personnel. Puis, je ne la connais pas tellement non plus.

Quelques minutes plus tard, nous voilà dans ma Ford Cougar au milieu des bouchons du début d'après-midi. À mes côtés, j'oublierais presque son existence tellement elle se fait discrète. Les quelques regards échangés suffisent à sceller une sorte de connexion entre nous. Ce genre de liens où aucun de nous n'a besoin de parler pour se faire comprendre.

— Elle te plaît ?
— Elle est sublime ! C'est une Ford de quelle année ? s'intéresse-t-elle.

Son regard traîne partout, détaillant chaque aspect de l'habitacle, du pommeau de vitesse en passant par le tableau de bord. Peu de femmes se préoccupent de ma caisse de cette façon et ça me rend assez fier parce que j'ai bien bossé pour la rendre authentique.

— Merci, elle est de 1967 ! J'aime les vieilles bagnoles et tout ce qui est vintage.
— Moi aussi, je trouve qu'elles ont un charme que les plus récentes n'ont pas !
— C'est ça ! Et la mienne a une histoire. Le gars à qui je l'ai achetée, était un passionné de Ford. Il en avait cinq. Le jour est venu où il a dû s'en débarrasser pour payer un crédit et je suis passé par là.
— Il en a pris soin. Par contre quand tu vas faire le plein, tu dois le sentir passer!
— Je te le fais pas dire ! me moqué-je, alors j'ai fait quelques modifications et elle fonctionne au bioethanol, à présent.
— Tu bricoles ?
— Ouais, j'aime bien. J'ai bidouillé un peu le moteur aussi.

C'est pas tellement écologique quand on y pense, mais je ne l'utilise pas souvent et cela reste un plaisir. Je baisse juste le son de l'autoradio pour laisser s'exprimer le moteur. Quelques pressions d'accélérateur suffisent et elle se met à ronronner.

— Je ne me lasse pas d'entendre ça !

Un sourire complice nous lie.

Les échanges avec elle sont faciles et elle s'intéresse à plein de choses. Elle est avide d'apprendre et d'emmagasiner plein de connaissances. Son cerveau est semblable à un sac dans lequel on fourre un maximum de choses pour plus tard. Sans parler de ce petit accent frenchie que j'adore, elle dégage une certaine fragilité qui donne envie de la protéger. À commencer par ce petit côté irréaliste qu'elle traîne avec elle comme une casserole. Trop optimiste parfois, sa vie menace de se prendre encore des murs en pleine tête. Pour l'heure, ce n'est pas mon rôle de le lui dire, je crains de l'agacer plus qu'autres choses, mais il viendra un jour où il faudra que je le lui dise.

Le temps du trajet, on a discuté de bagnoles, de musiques et de nos projets respectifs.Tout cela, sans que je me rende compte que nous sommes enfin arrivés. Hormis June et Béverly, elle est l'une des nanas avec laquelle je parviens à être à l'aise. Même si je choisis de ne pas divulguer une partie de ma vie. C'est le genre d'erreurs que je pourrai regretter et qui pourrais me faire plonger, ainsi que mes potes.

Le Mont Lee domine la ville et la vue reste imprenable. J'appréhende quelques routes avant de me garer sur le côté.

— Prête à passer à l'action ?
— Euh... et bien oui, balbutie-t-elle, surprise.

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