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Chapitre 10 - Street racing

~The chain gang of 1974 - Sleepwalking ~

Stéphanie — Los Angeles — 14 Octobre 2011.

Hayden sait que j'apprécie les jolies voitures alors il m'a proposé de venir voir une course illégale. L'idée que l'aventure englobe aussi Cameron m'a fortement motivée. En dehors du fait que je le trouve charmant, j'apprécie aussi sa personnalité. Cam a un esprit brillant, doté d'une répartie mordante et d'un humour décapant. Indomptable, il est rempli de tranquilles certitudes et jouit d'une réussite dans toutes ses entreprises, sans jamais tomber dans la vantardise de bas étage. Tout lui plaît, tout l'amuse et tout lui réussit.

Seulement, face au duo Hayden / Cameron, autant dire qu'il faut être prêt à affronter le pire. C'est un peu comme un tsunami qui vous arriverait en pleine tête : on n'en sort pas vivant. Alors June a accepté de m'accompagner à condition que je sois présente à toutes ses représentations de danse. Le deal me semblait parfait et nous sommes arrivés vers 17h sur le lieu de rendez-vous situé sur Angelino heights, dans le garage de Cam.

Les deux acolytes nous saluent brièvement et se remettent vite à leur besogne. Hayden me parle continuellement de son bolide et il en fait toujours des tonnes. Je dois admettre que lorsque j'ai eu l'occasion de monter à l'intérieur, je n'ai pas été déçue : Une Maserati V8 S, bleu nuit, longiligne comme un jaguar prêt à bondir. Taillée pour la vitesse, ses formes sont d'une finesse incontestée et je ne parle pas de ce qui rugit sous le capot. Un chiffon à la main, il continue de la lustrer, se bornant à retirer chaque vilaine tâche. Et sa maniaquerie me donne le tournis.

— Laquelle tu préfères ? demande-t-il en levant un regard plein d'assurance.
— Difficile à dire, je réponds.

À côté, trône majestueusement celle de Cam : une Nissan GTR R35 bleu indigo avec des reflets plus clair selon la lumière. Elle est identique à celle de
Fast and furious 7. Sous tous les angles de vue, elle reste sublime, avec ses lignes à la fois feminines et imposantes.

Imperturbable, le blond est assis devant son tableau de bord, effectuant des réglages, et ne m'adresse qu'un sourire satisfait. Et les prunelles avelines du brun s'orientent vers moi, en attente d'une réponse.

— Alors ? demande-t-il.
— La japonaise.
— Ce sont que des tas de ferrailles, se moque June.

Casquette vissée sur le crâne, Hayden arbore un air mi-ange mi-canaille. Et armé de son sourire espiègle, il lance une plaisanterie.

— Pour un tas de ferraille je trouve qu'elle est bien roulée. Un peu comme la femme de ma vie !
— T'es cinglé ! lui balance June.

Cette repartie ne m'étonne guère de lui. Charmeur, aux allures de bad boys, il possède cette facilité de tourner les choses à la dérision et de dédramatiser les situations. Je l'adore. Il reste un ami et un confident pour moi, mais son côté volage ne me correspond pas.

— Vous avez fini dans combien de temps ? Parce que j'ai réservé au Peppermint Club pour 19h alors il s'agirait d'être à l'heure, précise June.
— Sinon quoi ? interroge Cam avec un large sourire.
— Et bien tu mangeras des burgers sur le parking du supermarché !  lui lance June, avec humour.

Je pouffe de rire. Avoir fait tout ce chemin pour atterrir sur un parking, ce serait dommage. Cameron plisse les yeux, puis jette un œil vers moi avant de considérer June d'un air taquin.

— Tu sais que c'est pas idiot comme idée ! Ça nous permet de continuer ce qu'on est en train de faire.

Un chiffon graisseux atterrit sur son visage, mais il le chasse d'un revers en se marrant. Puis les deux potes jaugent le temps qu'il leur reste et termine leur affaire. June saute alors dans la Maserati, sans demander son reste pendant que Cameron m'invite à monter avec lui. Plaquée contre mon siège, j'ai juste eu le temps de boucler ma ceinture que le blond fonce, accélérateur au planchet. Pas tellement bavard et plutôt concentré sur sa conduite, il arpente les rues comme un taré.

— Tu crains pas les limitations ?
— De quoi ? Ça ? raille-t-il en montrant un panneau, c'est pour les bouses et les skateboards non ?

Il explose de rire et rejoint West Hollywood sur la même lancée. Le quartier n'est pas réputée pour ses places alors il fouille le coin autour du Peppermint club. Plongé dans la pénombre environnante, aucune chance qu'un étranger lambda ne repère le coin. L'enseigne ne clignote presque pas la nuit, et la lourde porte est truffée d'affiches à demi-détrempées. Mais au nombre d'habitués agglutinés à l'entrée, il n'a pas tellement besoin de se tailler une renommée. Situé entre le pub et l'avant-boîte, le Peppermint Club possède un éventail de possibilités, et a le mérite de faire les meilleurs cocktails et Burgers de l'agglomération.

La Maseratti se pointe à nos fesses quelques minutes plus tard. Pendant que les gars se garent, June et moi allons rejoindre l'entrée.

Prise en étau entre le bedonnant monsieur et une nana qui embaume sur quinze kilomètres, je commence à manquer d'oxygène. Le videur évadé tout droit du film
Frankenstein, vient à bout de l'interminable file d'attente et nous pénétrons enfin à l'intérieur. Jouant des coudes à travers la foule, June réussit à nous dégoter une table au fond de la salle. Mes yeux se portent sur l'ensemble du décors comme si je le découvrais pour la première fois. Le Peppermint club est un lounge semblable à un pub classique avec ses murs de pierres et ses guirlandes lumineuses disposées çà et là sur des poutres apparentes. Des tableaux de Greta Garbo, Duke Ellington et d'autres pointures de la chanson habillent les murs. Sans oublier les baffles aux quatre coins de la salle d'où s'écoulent du blues. L'atmosphère est remplie d'odeurs diverses ; de fritures en passant par les arômes de houblons. De quoi faire frétiller mes papilles. Et sur la deuxième salle, une grande piste de danse munie de stroboscopes fait le bonheur de ceux venus pour se dépenser sur la piste.

— 4 Guinness ! s'écrie June en interpellant un jeune serveur.

Derrière le comptoir, les barmaids se démènent faisant glisser les verres sur le comptoir aussitôt récupérés par les serveurs. Hayden et Cameron débarquent alors dans un fracas terrible.

— Je te jure que si ce soir j'ai un souci de quoi que ce soit, je te fais bouffer ta nitro ! menace Hayden en le pointant du doigt.
— Tout de suite les grandes paroles ! T'as même pas écouté ce que je t'ai dit ! Ça dure que quelques secondes et ça booste tes capacités ! C'est instantané et ça ne fera rien de mal ! assure tranquillement Cam, en posant ses affaires sur le fauteuil.

Qu'est-ce qui a pu se passer entre le parking et ici pour qu'ils vacillent du côté obscur ? Ils semblaient pourtant s'être accordés sur le sujet.

— Juste je te préviens ! menace le brun, en jetant sa casquette sur la banquette.

Celle-ci vient voltiger près de June, libérant ses cheveux en bataille et sa mauvaise humeur. Ses prunelles avelines visent Cameron comme s'il voulait  l'éliminer.

— Hey ! Qu'est ce qui se passe ? On peut savoir ? demande mon amie, surprise.
— Rien d'important ! formule Cameron calmement, balayant sa question d'un revers, j'ai mis la matinée à lui expliquer les bénéfices de la nitro* sur le moteur de sa Maserati. Il avait compris. On an mis toute l'après-midi à monter le dispositif parce que, n'est-ce pas, sa caisse est une italienne, et maintenant il veut faire marche arrière !

Figé, le brun rumine en silence. Sourcils froncés et mâchoires serrées, il lorgne Cameron d'un regard accusateur. Même lorsque le serveur apporte nos bières, Hayden ne bouge pas d'un iota. Qu'est-ce qui a bien pu leur arriver en l'espace de dix minutes ?

— Vous beuglez comme des veaux à cause d'une bagnole ?

Aucun des deux ne répond, trop occupés à se défier du regard. Le blond tente d'élaborer un échange, pendant que le brun se retient de l'étriper. Un peu comme une bombe prête à exploser. 

— J'ai mis la même chose sur la mienne ! Fais-moi confiance, réitère Cameron, un léger sourire aux lèvres.

Hayden hausse un sourcil, mais continue de le dévisager sans toutefois en rajouter.

— Je vais commander quelque chose de plus corsé pour nous deux. Je reviens ! lance Cameron en se dirigeant vers le comptoir.

À son départ, le malaise prend toute la place, comme une bulle prête à éclater. Les avants-bras posés sur la table, Hayden coule un regard sur la piste de danse, dissipant sa colère. Aucune de nous deux n'ose l'interroger, et sûrement pas lorsqu'il est dans cet état. Du fait de leur rareté, ses colères sont assez dévastatrices, semblable à un tsunami. 

Quelques minutes plus tard, son acolyte revient accompagné d'un serveur, déposant trois shots de vodka chacun, des rondelles de citron et un ramequin de sel. Ce seul geste suffit à ramener un soupçon de gaieté sur le visage du brun. Il lâche un soupir en même temps que toute la pression qu'il ressentait jusque là. Ces deux-là s'adorent et sont toujours fourrés ensemble, alors même s'ils sont occasionnellement en désaccord, cela ne dure jamais vraiment longtemps.

— Et vous allez reprendre le volant juste après ? dénonce June, indignée, mais vous avez envie qu'on vous retire vos permis, c'est pas possible !
— Oh ! raille Cam, Si j'ai quitté la maison de mes vieux c'est pas pour que quelqu'un les remplace.

Et il secoue la tête avec humour, ramenant la bonne humeur dans notre assemblée. Cela réussit à arracher un sourire à Hayden puis à June et à libérer mon engouement. Cam ne loupe rien au manège et assène une tape amicale sur l'épaule de son binôme, mettant fin à leur discorde.

— Allez gros ! J'te promets que tu vas pas flinguer ta caisse ! Quel ami je serai sinon ? argumente Cam, en ouvrant les bras devant lui.

Son discours atteint la cible escomptée. Hayden affiche un vrai sourire, puis pointe son index vers le blond.

— Si j'abime ma caisse, tu vas en faire des nuits et des week-ends, moi je te le dis, annonce Hayden en plaisantant.
— La course est à 23h. T'as le temps de te lamenter et tu me remercieras après !

De sa main, il pousse un shot de Vodka sous son nez avant d'en avaler un cul sec. Hayden ne se fait pas prier et l'imite volontiers.

Cameron a cette faculté de jouer avec les humeurs des gens. On peut le détester ou l'adorer, mais on n'est jamais indifférent et il réussit presque tout le temps à se mettre qui il veut dans sa poche.

— Bon ! On peut parler d'autres choses que de bagnoles, pots d'échappement et autres trucs débiles ? C'est possible?

Insatiable et gouailleur, Cam plisse les yeux vers mon amie et se lance dans un nouveau débat.

— Et si tu venais courir avec nous ? T'empruntes la Cougar de ton meilleur ami. Tu nous en parles tellement que ça devient presque urgent de la voir à l'œuvre. Au moins elle servira à quelque chose.

Son humour mordant ne séduit pas tout son auditoire cette fois puisque les prunelles de June s'enflamment et que celles d'Hayden s'obscurcissent aussitôt. Et pour quelles raisons parle-t-il de cette manière de Chris ? Quand on l'a accueilli aux urgences, il semblait plutôt amical avec lui ? Alors pourquoi ce revirement de situation ?

—  Ça m'intéresse pas ! Et Chris ne l'a pas achetée pour user ses pneus sur l'asphalte et polluer.  l'atmosphère ! précise-t-elle, grinçante.
— Ça y est, on est reparti ! lance Cam moqueur, t'es devenue écolo ?
— Et si c'était le cas ?
— Alors c'est que t'aimes perdre ton temps ! argue Cam.

Chris est écolo ?

June et Cameron s'affrontent en silence. Ça sent les vieux dossiers et la rancune à plein nez. Et avant que cela ne prenne des proportions trop importantes, Hayden intervient. Il assène un coup de coude amical à la blonde, se rangeant de son côté.

— N'essaie pas de ranger le maître incontesté du bitume de ton côté, c'est peine perdu ma petite June ! Il ne rêve que de burn, de donut, de courses et de victoires. La pollution lui passe bien au-dessus, lance-t-il, railleur.
— Pff ! Il fait ce qu'il veut ! lance June sèchement.
— Ah ça ! Je suis d'accord avec toi ! Personne ne me dit ce que j'ai à faire ! s'exclame le blond.

Il avale d'une traite son shot de vodka et orne ses lèvres d'un sourire matois. Hayden pose alors une main sur son avant-bras.

— Allez gros ! pas ce soir, lui murmure Hayden.

Par recoupement, je comprends que Cameron et Chris ont eu maille à partir, mais la raison n'est pas évoquée.

Et pour une fois, je repère une ombre traverser les pupilles du blond. Une sorte de souvenir amer qui s'apparenterait à une rancune tenace. Puis, un serveur vient prendre notre commande de burgers et nous les apporter une heure plus tard. La bonne odeur qui s'en dégage a le mérite d'unir tous les esprits même les plus dissipés. Le repas terminé, nous quittons le lounge en direction d'Angelino Heights. Le quartier est façonné de maisons victorienne assez typiques que j'observe tranquillement alors que nous arrivons presque sur les lieux du rendez-vous.

— Là, on va discuter encore des paries et des conditions de la course avant de se rendre sur les lieux.
Le but est de ne pas se faire attraper par les flics, et avec un peu de chance, tout se passera bien. C'est ici qu'ont été tournées certaines scènes de Fast and furious. Les habitants nous font chier tout le temps, m'explique
Cameron.

Je coule un regard vers lui tandis qu'il semble pensif. J'aimerais lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis le repas. Au fond de moi, je sais qu'il sera sincère et ne fuira pas ses responsabilités. Il faut que je sache. Et au moment où je me lance enfin, ma portière s'ouvre.

— Allez ! Pour nous ça s'arrête ici ! s'écrie June, on va pas prendre plus de risques. S'ils plongent, nous aussi !

C'est donc cela ? Les rejoindre en fin d'après-midi pour les suivre sur un parking désert et faire demi-tour au moment crucial. C'est comme promettre une glace à un enfant et ne lui montrer que le glacier de loin.

Je m'extirpe du véhicule sous les rires de Cameron.

Hayden m'avait briefé sur le sujet ; remporter la course est une importance, mais ce qui les pousse à faire gronder leurs belles cylindrées, c'est le goût du risque et l'adrénaline. Ce sont aussi des amateurs de conduites dangereuses et de vitesse. Un monde qui n'est pas le mien, et pourtant je pensais pouvoir y assister sans crainte.

Et Hayden arrive enfin sur nous, souriant. Je le fusille alors du regard.

— Princesse ! Tu ne peux pas venir avec nous, c'est impossible, déclare Hayden avec un sourire, à moins d'être mon co-pilote et ça, ce n'est pas gratuit non plus !

Et sur ces mots, il m'adresse un sourire charmeur.

— Non merci, je ne suis pas une femme comme ça, Hayden et tu le sais bien.
— C'est bien dommage, précise-t-il.

Et nos deux amis foncent vers un groupe de gars. Ils semblent à l'aise et dans leur élément. Je voulais vivre ces instants parce que je pensais que je le pouvais. Et ce n'est pas le cas.

*nitro : le protoxyde d'azote . Donne plus d'oxygène et plus de carburant au moteur, pour plus de puissance.

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