Chapitre 3
Chapitre 3.
Je retouchai une dernière fois le nœud de ma cravate, m'observant dans le miroir, satisfait de mon apparence, avant de récupérer mon veston et de jeter un œil à ma montre : il était temps que je parte. Sam n'allait pas me le pardonner si j'arrivais en retard à la petite soirée qu'il avait préparée!
Je sautai dans ma voiture et je fus à destination une quinzaine de minutes plus tard. Sam et Simon habitaient dans une banlieue tout près de celle où je résidais. Je sonnai à la porte et c'est Simon qui m'accueillit avec un large sourire.
-Entre, entre, me dit-il, mon ami et déjà là, tu es le dernier.
J'essuyai mes souliers fraîchement polis sur le tapis d'entrée, puis suivis Simon jusqu'à la cuisine. Sam parlait à un homme que je voyais de dos, dégustant un cocktail aux fruits, assis au comptoir.
-Viens, poursuivit Simon en s'adressant à moi, je vais te présenter.
Il s'approcha du gars qui me faisait dos et lui tapota l'épaule pour qu'il se retourne.
-Alors, Rob, je te présente...
Il se retourna à ce moment, un large sourire amusé lui barrant le visage, et j'eus un choc. Si j'avais eu une coupe, je l'aurais sûrement échappée.
-Andreas, termina Simon sans trop comprendre ce qui se passait entre nous.
-« Rob », alors, hein, mon beau brun?
Il fit rouler mon prénom d'une manière quasi-obscène sur sa langue. Je demeurai figé, me demandant ce qu'il foutait ici. Il ne pouvait quand même pas être l'ami de Simon? Si? Putain, dans quelle merde j'avais mis les pieds, dans ce cas? Sam allait me les devoir, ces trois mois!
-Andreas revient tout juste d'Europe où il était parti étudié, rajouta Simon pour mettre fin au silence qui s'était installé.
Je me demandais bien ce qu'il avait pu étudier là-bas... Au moins, ça expliquait son accent.
-J'étais en France, depuis cinq ans, plus exactement, mais je suis revenu parce que l'Amérique me manquait trop et que je voulais faire partager mon art ici, histoire de redonner un peu au pays et à la communauté qui m'a vu naître.
Je hochai la tête et remerciai silencieusement Sam qui m'offrit un cocktail et qui fit glisser le verre sur le comptoir pour que je l'intercepte avec mes mains. J'en bus une rasade généreuse.
-Il y a des études pour devenir strip-teaser? Demandai-je en fronçant les sourcils, intrigué et surpris à la fois.
Andreas parut insulter. Un pli apparut sur son front.
-Je ne suis pas strip-teaser, me dit-il légèrement froidement, je préfère le terme danseur. Mes parents souhaitaient que je devienne médecin et je suis parti étudier en France pour me perfectionner, mais là-bas, des amis m'ont fait découvrir Le Moulin Rouge en me disant que les filles étaient méga-hots. Cependant, je n'avais d'yeux que pour les gars. Je suis tombé en amour avec la discipline. Là-bas, on appelle ça du burlesque, j'ai su que c'était ce que je voulais faire toute ma vie. J'ai travaillé au Moulin pendant quatre ans.
Je ne savais pas si je devais être impressionné. C'était bien de voir un gars qui savait où il s'en allait et ce qu'il voulait dans la vie. Cependant, je me doutais bien que bon nombre devait le juger, disant qu'il avait gaspillé l'argent que ses parents avaient mis en lui pour qu'il devienne un médecin talentueux et pas un simple danseur.
-C'est vraiment gentil à Simon et Sam de m'avoir laissé me produire à leur club hier, rajouta Andreas avec un sourire.
-Ça a été un plaisir pour nous. Tu as été un des meilleurs danseurs que nous avons eu depuis un bon moment, dit Simon, et je peux t'assurer que tu en as exciter plus d'un!
Andreas me lança un regard moqueur, tout en se passant la langue sur les lèvres, sensuel.
-Mais je n'ai aucun doute là-dessus!
Ce fut la goutte de trop. Je me levai et fit signe à Simon de me suivre.
-Je peux te parler trente secondes?
Surpris, ce dernier haussa les épaules.
-Ouais, très bien.
Nous nous éloignâmes dans le salon. Je me positionnai en face de lui.
-Qu'est-ce que c'est que ça? Tu avais dis à Sam qu'il me plairait! Moi, ce sont les grands blonds que j'aime! Pas... ça!
Simon m'observa un moment, moqueur.
-Mais hier soir... il avait l'air de te plaire, en tous cas!
Il éclata de rire, pendant que je devenais écarlate. Visiblement, Andreas n'avait pas été le seul à voir la bosse dans mon pantalon, hier... Putain, pourquoi est-ce que la malchance s'abattait-elle ainsi sur moi?!
-Alors, de quoi est-ce que vous parlez, les gars?
Je me tournai pour voir Andreas qui se tenait appuyer dans l'encadrement de la porte du salon.
-Et pourquoi est-ce que Rob est si rouge? Ajouta-t-il, innocemment.
Le rire de Simon se calma.
-Je te laisser t'expliquer tout seul, me dit-il en me donnant une tape au bas du dos. Je vais aller aider Sam à préparer le souper. Soyez sages!
-Je ferai de mon mieux! Lui rétorqua Andreas, moqueur.
Ils échangèrent un regard complice, puis Simon disparut dans la cuisine, me laissant seul avec la bête. D'ailleurs, le petit brun s'approcha de moi comme un prédateur sur sa proie. Je regardai autour de moi, mais à moins de prétexter une envie urgente, il n'y avait pas d'issues de secours.
-Alors... pourquoi est-ce que tu ne m'as pas appeler?
-Parce que j'aurais dû le faire?
-Je paris que tu t'es furieusement masturber en pensant à moi.
Il fit papillonner ses cils. Je déglutis.
-Les gamins dans ton genre ont vraiment l'imagination trop fertile.
Il s'approcha encore et je reculai.
-Tu ne peux pas t'imaginer à quel point! En tous cas, moi, hier, j'ai pensé à toutes sortes de choses que je pourrais te faire... C'était très imaginatif...
Il se lécha les lèvres d'une manière totalement obscène et je fus incapable de ne pas imaginer ses lèvres ouvertes en un grand « O » autour de mon membre... Que Dieu me vienne en aide, bon sang!
-Tu sais..., poursuivit-il, Simon m'avait un peu parlé de toi, mais j'ai su que je te voulais à la seconde même où je t'ai vu et j'obtiens toujours tout ce que je veux. Tu devrais arrêter de résister, c'est vraiment mauvais.
-C'est dans ta tête! Rétorquai-je. Je ne résiste pas, car il n'y a rien à quoi résister!
Andreas roula les yeux. Il se colla à moi, plaqua ses mains sur mon torse.
-Faisons une entente toi et moi. Je vais te faire une danse privée et si tu arrives à me résister, je ne t'adresserai plus la parole, mais si, au contraire, tu as la même réaction que hier... je redoublerai d'efforts pour t'avoir. Ça te va?
Sans même attendre ma réponse, il arqua un sourcil, sûr de lui, et s'éloigna de quelques pas. Une expression absolument impertinent sur le visage, il planta ses yeux dans les miens et et passa la main dans son pantalon, en testant l'élasticité. Il détacha un à un les boutons de sa chemise, prenant son temps. La peau galbée de son torse finit par être entièrement dévoilée et je fus incapable de détourner le regard, bien malgré moi. J'avais envie de le... toucher. De sentir cette peau si parfaitement bronzée sous mes doigts, d'en sentir la texture.
Andreas vint se frotter contre moi. Ses mains agrippèrent mes cheveux et son délicieux postérieur se trémoussa contre mes hanches, lentement, langoureusement. Il aurait fallut que je sois un Saint pour ne pas être excité par quelque chose comme ça! Mon entrejambe se durcit progressivement et Andreas eut tout le loisir de le sentir contre ses fesses.
Il s'arrêta à ce moment-là. Il se tourna pour me faire face et colla son front contre le mien, se hissant sur la pointe des pieds et me faisant courber l'échine.
-Échec et mat, fit-il du bout des lèvres.
Sa main glissa le long de ma cuisse et serra mon érection dans son poing en-travers du tissu de mon pantalon, me faisant haleter, les pupilles dilatées.
-Hey, les gars, le souper est prêt, vous faîtes quoi?
Je vis la tête de Simon dépasser dans l'encadrement de la porte et Andreas s'éloigna automatiquement de moi, reboutonnant sa chemise.
-Désolé, fit-il, on arrive. Rob voulait voir de quoi j'étais capable, alors je lui ai fais un show privé!
Il fit un clin d'œil et Simon se contenta de rire.
Quant à moi, j'étais perdu. J'allai dans la salle-de-bain me laver les mains et je réglai rapidement le problème de la bosse dans mon pantalon avec de l'eau glacial qui fit toute suite flétrir mon érection.
Lorsque je revins dans la cuisine, tout le monde était déjà assis à table et la seule place qu'il restait était face à Andreas, à côté de Sam. Soupirant, je m'y assis. Simon se leva pour aller chercher les assiettes de canard frit et il nous servit. Ça avait l'air absolument délicieux.
Nous commençâmes à discuter de tout et de rien, le sujet revenait souvent au séjour en France d'Andreas puisqu'il était l'invité d'honneur de cette soirée. À un moment, alors que nous parlions politique, je sentis quelque chose frotter ma cheville, puis doucement remonter le long de ma jambe. Je déglutis, fronçant les sourcils. Je scrutai les gens à la table : tout le monde avait l'air plongé dans la grande discussion des élections présidentielle à venir.
Je finis par jeter un coup d'œil discret sous la table : Andreas me faisait du pied! Et il faisait comme si de rien était! Sa chaussure touchait presque mon entrejambe maintenant et je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher! Salaud! Quand il fut vraiment trop près, je me levai brusquement de la table. Tout le monde me regarda. Andreas, cependant, était le seul à avoir une lueur moqueuse dans le regard.
-Je vais aller remplir mon verre, m'expliquai-je en balbutiant.
-Heu... la bouteille de vin est sur la table..., fit remarquer Sam.
-Celle de champagne aussi, rajouta Simon, dubitatif.
-J'ai envie d'eau, j'ai bien assez bu comme ça.
En vérité, je n'avais pris que deux verres, mais il me fallait une excuse! Et vite! Je remplis mon verre d'eau et de glaçons et revins prudemment me rasseoir à table. J'eus quelques minutes de répit avant que Andreas ne recommence son manège. Énervé, je rentrai sans m'en rendre tout à fait compte dans son jeu. Ma jambe se frotta contre la sienne. Je le vis imperceptiblement tressaillir, sûrement surpris de ma soudaine réaction.
Je poussai l'audace plus haut que lui et touchai directement son entrejambe du bout de mon pied. Je vis ses pupilles se fendre. J'espérais secrètement qu'il aurait une érection bien dure comme la mienne de toute à l'heure qui l'obligerait à s'éclipser dans la salle-de-bain pour se satisfaire. Ce ne serait que chose due, œil pour œil et dent pou dent.
Il durcit un peu, mais pas autant que je l'avais espérer. Ce n'était pas assez pour être inconfortable. Il devait être habitué de se retenir et de se contrôler à cause de son job.
Notre jeu de pieds se termina lorsque le dessert fut servi.
Le reste de la soirée se déroula sans accords, même si Andreas continuait de me jeter des regards tendancieux et de glisser des doubles-sens partout dans ses phrases.
Lorsqu'il fut le temps de partir, Andreas me tendit mon veston que j'avais enlevé à cause de la chaleur un peu plus tôt, s'assurant que nos corps et nos mains se frôlent au passage. Je sentis des millions de petits chocs électriques me transpercer.
-Tu devrais m'appeler, me conseilla-t-il.
-Et tu devrais me foutre la paix.
-Continue de rêver!
Il rigola.
-Tu vas arriver chez-toi et te masturber encore une fois en pensant à moi, puis tu vas rêver de mon corps et, demain, tu vas m'appeler. Je suis libre à partir de dix-neuf heures, ok?
Sa confiance en lui m'irritait. Il était absolument sûr de lui, comme s'il ne lui était jamais arrivé de se prendre un râteau.
-N'y compte pas trop.
-Ouais, c'est ça.
Sam et Simon, après avoir finit de desservir la table, nous rejoignirent dans l'entrée. Ils nous saluèrent. Andreas m'embrassa sur la joue, mais en vérité, c'était plus sur le coin des lèvres.
-À demain, beau brun! Me lança-t-il avant de partir devant moi.
Je me retournai et je vis que Simon avait quelque chose sur le bout de la langue.
-Sans commentaire, dis-je.
-Mais je n'ai rien dit! Se défendit l'autre en levant les mains.
À côté de lui, Sam avait du mal à se retenir de sourire.
-Putain, vous faîtes chier! Dis-je avant d'ouvrir la porte et de partir à mon tour.
La nuit allait être longue...
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